Voilà une question que nous nous posons tous : que se passe-t-il en cas de contamination par le COVID-19 pour les plus fragiles d’entre nous, à savoir les greffés et les cirrhotiques ?
Deux études publiées ce mois-ci permettent des ébauches de réponses.
Brian T Lee est un hépatologue situé en plein milieu de l’épicentre de l’épidémie aux USA, il a publié dans Gastroenterology de mai les premiers résultats de l’effet du COVID-19 chez des greffés.
A New-York, 38 malades greffés du foie ont contractés le COVID-19 entre mars et avril 2020 et pour 24 d’entre eux l’hospitalisation s’est avérée nécessaire. Les malades hospitalisés étaient plus âgés et avaient plus de comorbidités.
Pour 46% d’entre eux il existait une atteinte pulmonaire sévère et pour 52% une insuffisance rénale. Pour les malades hospitalisés, 7 sont morts soit 29% !!!Ce chiffre est significativement plus important que dans la population standard, donc oui, les greffés sont plus fragiles et ils doivent redoubler de vigilance !
Xiaolong Qi, hépatologue chinois, a publié dans Gut en juin 2020. Cette étude chinoise menée dans 16 hôpitaux chinois entre janvier et mars 2020 a recensé 21 malades atteints de cirrhose et ayant contractés le COVID–19.
L’âge moyen était de 68 ans, dont 52% d’hommes, la cirrhose était classée Child A pour 16 d’entre eux, Child B pour 3 et Child C pour 2. 5 malades sont décédés, soit près de 25% ! Cette étude ne retrouve aucun lien avec l’âge, la gravité de la cirrhose ou sa cause, ni l’existence de comorbidités. Il faut être très prudent avec cette étude chinoise dont l’effectif est faible ! mais avec 25 % de décès, le message est suffisant pour rappeler à tous les cirrhotiques l’importance des gestes barrières.
Il semble qu’il soit dur d’être un hépatant avec une maladie du foie avancée ou une greffe hépatique en cette période de pandémie du COVID-19…
Alors soyons tous responsables et vigilants.
Pascal Mélin