INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES

Le boceprévir et le télaprévir rentrent désormais dans l’histoire de l’hépatologie en tant qu’anti-protéases de première génération.
Néanmoins, ces deux nouvelles molécules auront « marqué » l’accès aux soins eu égard au fait que ces traitements n’ont pas amené une foule de malades dans les consultations spécialisées !
Pourquoi la ruée vers ces anti-protéases n’a-t-elle pas eu lieu ?
Les causes sont probablement multiples mais la peur de la gestion des interactions médicamenteuses a sûrement une grande part de responsabilités dans ce résultat.
Ces deux nouvelles anti-protéases ont en effet une tolérance particulière et cette combinaison thérapeutique à trois molécules (interféron, ribavirine et une anti-protéase), bien que plus efficace pour les patients infectés par un virus de génotype 1, n’en n’est pas moins très difficile à tolérer.
Si l’on s’intéresse aux nombreuses interactions liées à l’association de ces trois molécules, on y retrouve pêle-mêle une baisse d’efficacité des œstroprogestatifs mais aussi des interactions avec les traitements de substitution aux opiacés, les antiépileptiques, les traitements hypocholestérolémiants, certains antidépresseurs, certains antituberculeux, les traitements de la maladie VIH-SIDA.
Actuellement il faut parfois 6 mois de préparation pour modifier les autres traitements d’un patient, avant d’envisager la mise en route de la séquence thérapeutique contre l’hépatite C.
Et ce temps de préparation reste fondamental pour pouvoir envisager un traitement le plus sécurisé possible.
Pour nous aider dans cette recherche, l’université de Liverpool a mis en place un site internet www.hep-druginteractions.org en direction des professionnels de santé.
Mais au fait… à qui revient cette préparation de mise en compatibilité avec les autres thérapeutiques ? À l’hépatologue ? Au médecin traitant ? À l’addictologue ? À l’infirmière ou encore, pourquoi pas, au patient lui-même ?
En effet ne pourrions-nous pas envisager d’impliquer le patient dans ce travail de mise en « compatibilité » de ses traitements ? Ne serait-ce ce pas une façon de responsabiliser les personnes qui le souhaitent tout en aidant à la prise en charge hépatologique ?
En tout cas voici une piste de travail en réseau qui loin de décourager l’accès aux traitements de l’hépatite C devrait au contraire aider à mieux travailler ensemble, malades et professionnels de santé.

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