LES HEPATITES B ET C EN MIROIR…

HEPATITE B vs HEPATITE C

Le tiercé gagnant pour éradiquer une maladie est simple :

  1. Des dépistages simples, fréquents et peu onéreux.
  2. Des traitements puissants qui amènent une guérison et qui sont simples à prendre d’une durée courte et sans effets secondaires.
  3. Un vaccin simple facile d’utilisation, largement diffusé avec un soutien politique.

Lors de la Journée mondiale le 28 juillet dernier, vous avez tous entendu parler du programme NO-HEP. Ce programme ambitieux propose de faire disparaître ou de mettre sous contrôle les hépatites B et C sur la terre. Mais pour cela, il nous faut pour chaque virus le tiercé gagnant : DEPISTAGE/TRAITEMENT/VACCIN.

Aujourd’hui, on est bien obligé de constater qu’aucun des deux virus ne remplit le cahier des charges (virales). On peut même dire qu’ils sont le reflet l’un de l’autre possédant chacun ce que l’autre ne possède pas.

Je m’explique :

  1. Pour le dépistage, on considère actuellement que 70 % des personnes porteuses du VHC ont été dépistées. Le dépistage est simple, gratuité et anonymat sont possibles et depuis peu, il vient d’être renforcé par les TROD (Test Rapide d’Orientation Diagnostique) qui peuvent être réalisées en milieu médico-social ou associatif. Et puis, même si nous les estimons insuffisantes, il y a quand même des campagnes d’incitation au dépistage.
    Pour l’hépatite B, moins de 50 % de la population infectée est au courant. Même s’il peut être gratuit et anonyme également, les TROD ne sont pas encore reconnu et il n’y a pas de grandes campagnes pour appeler au dépistage.
    Pour le dépistage, c’est l’hépatite C qui gagne.
  2. Pour les traitements, en 2 ans de temps, les choses viennent de s’inverser, c’est maintenant le VHC qui est gagnant avec des traitements courts (moins de 3 mois) puissants (plus de 95 % de guérisons) avec peu d’effets secondaires. Seul bémol, le coût !
    Pour le VHB, les traitements sont moins coûteux, ils sont efficaces, ont peu d’effets secondaires, mais ils ne permettent pas de guérir ! Comme pour le VIH, ils mettent la maladie sous contrôle et donc doivent être pris à vie.
  3. Pour les vaccins, le grand gagnant c’est l’hépatite B avec son vaccin qui existe depuis plus de 30 ans.
    Il n’y a pas de vaccin contre le VHC, mais il faut absolument en mettre un au point pour compléter la panoplie sanitaire.
    Le vaccin contre le VHB est simple, largement diffusé, mais il y aurait beaucoup à dire sur son soutien politique.

Les panoplies de lutte contre ces virus doivent être complétées rapidement si l’on veut rendre possible le programme NO-HEP ! Par contre, nous pouvons commencer par appeler au dépistage pour que tous les malades porteurs en soient informés. On ne le dira jamais assez le premier traitement c’est l’information.

Pascal Mélin

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