LES NOUVELLES MOLÉCULES PERMETTENT TOUJOURS DE TRAITER LES USAGERS DE DROGUE…

Nous avons déjà rapporté depuis plusieurs années, que les usagers de drogues peuvent accéder au traitement de leur hépatite C. C’est ce que les laboratoires AbbVie ont démontré.

Dans les 20 dernières années les nouvelles molécules ont été testées comme efficaces chez des malades triés sur le volet, puis secondairement des études complémentaires ont démontré que les usagers de drogues étaient des patients comme les autres et pouvaient être traités et donc guérir.

Alors que les laboratoires AbbVie prévoient la mise sur le marché de nouveaux traitements en 2015, ils réalisent déjà des études chez les usagers de drogues. Ce sont ces résultats qui ont été présentés par le Dr Daniel Cohen lors de la 20ème AIDS International Conference qui s’est tenue à Melbourne en Australie le 21 juillet 2014.

Les laboratoires AbbVie ont en leur possession une tri thérapie associant ABT 450 / Ombitasvir / Dasabuvir. L’ABT 450 est une anti-protéase qui est boostée par le ritonavir. Cette tri thérapie sans interféron a déjà été testée sur plus de 2700 patients. Chez les patients infectés par un génotype 1 sans cirrhose, on obtient plus de 96 % de guérison, et chez les cirrhotiques en ajoutant de la ribavirine pendant 12 à 24 semaines, ce sont 92 à 96 % de guérison qui sont retrouvés avec moins de 2 % d’abandon.

L’étude M14-103, étude de phase 2 destinée aux patients usagers de drogues stabilisés sous buprénorphine ou méthadone. Aux USA, 8 sites sont retenus pour traiter par ABT 450 / Ombitasvir / Dasabuvir et ribavirine. Ce sont 38 patients (19 sous buprénorphine et 19 sous methadone) sans cirrhose et infectés par génotype 1 qui seront traités pendant 12 semaines.

Sans faire de mauvais jeux de mots les résultats sont stupéfiants !

97,4 % des patients achèveront leur traitement. Seul 1 patient a quitté l’étude pour des problèmes indépendants du traitement. La tolérance était correcte et 37 des 38 patients ont terminé leurs 12 semaines de traitement, sans modification nécessaire de leur traitement de substitution, et tous étaient répondeurs virologiques. En intention de traiter, ce sont donc 97,4 % de guérison virologique que cette étude a permis d’obtenir.

Nous attendons avec impatience la publication de ces résultats. Les usagers de drogues sont donc des patients comme les autres, et pourront accéder aux traitements nouveaux et futurs. Mais quel sera le prix de cette nouvelle combinaison thérapeutique à 4 molécules sans interféron ? Les usagers ne seront-ils pas exclus de ces nouvelles stratégies ? N’y aura-t-il pas, comme dans les premières heures du VIH, un procès d’intention à ne pas vouloir traiter cette population dite “ particulière ” ?

Les traitements nouveaux sont là, la preuve est faite de leur tolérance ainsi que de leur efficacité, et comme cela avait été montré avec la bi thérapie, les toxicomanes pris en charge par des traitements de substitution, peuvent être traités avec efficacité.

Aristote a ditLe progrès ne vaut que s’il est partagé par touset nous SOS Hépatites affirmons en 2014 “ un traitement pour tous une guérison pour chacun ” !

Pascal Mélin

P.S. si comme moi et comme SOS Hépatites vous voulez défendre l’accés au soins pour tous y compris les usagers de drogue rejoignez la petition : https://www.change.org/p/europa-hepatitis-c-access-to-prevention-testing-treatment-and-care-for-people-who-use-drugs

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