Ouf, il était temps… On a failli faire disparaître le virus de l’hépatite C de la planète sans jamais l’avoir vu ! Cela fait 27 ans qu’on lui court après.
D’habitude, le progrès médical se fait du plus grand vers le plus petit. Mais là non !
Le virus de l’hépatite C, alias NON A-NON B quand on ne le connaissait pas, n’a pas suivi l’ordre habituel de la mise en évidence de la particule virale avant de découvrir son matériel chromosomique.
Non, pour l’hépatite C, on a d’abord découvert le génome (matériel chromosomique) avant le virus. Et malgré tous les efforts aucune équipe ne l’avait pris en photo.
Un vrai monstre du Loch-Ness de l’hépatologie ce VHC.
Mais, hier une dépêche de l’Agence de Presse Médicale nous apprenait que Jean Christophe MEUNIER et Éric PIVER de l’INSERM de Tours avait enfin réussi à le photographier.
Aujourd’hui, on comprend mieux la difficulté à le voir car il a une technique de camouflage bien a lui : il se cache dans une particule de graisse ce qui probablement gêne sa reconnaissance par le système immunitaire et explique son passage à la chronicité.
On a donc une photo de l’ennemi qui décidément ne fait rien comme les autres, première maladie chronique guérissable, on connaît maintenant son chromosome de façon précise et des traitements spécifiques sont actuellement utilisés permettant de guérir plus de 95% des personnes infectées.
Un virus tout le contraire de l’homme, on connaissait mieux l’intérieur que sa surface !
Voilà un pas de plus vers l’élaboration d’un vaccin car rappelons que si l’on peut en guérir, on ne peut encore pas prévenir l’hépatite C via un vaccin.
Pascal Mélin