« On m’a dit que j’avais des traces d’hépatites, mais je n’en sais pas plus… »
Cette phrase on l’entend régulièrement, et nous l’avons encore régulièrement entendue lors du Tour de France. Mais qu’est-ce qu’une trace d’hépatite ? C’est comme une trace de rouge à lèvres ou une trace de pneu ? Sûrement pas une trace de coke !
Mais prenons des exemples :
- Pour l’hépatite A, si on retient le qualificatif « trace d’hépatite » cela signifie probablement que la personne a fait une hépatite A et qu’elle a des anticorps protecteurs et résiduels. Mais pour la personne qui a été vacciné, elle a aussi des «traces d’hépatite» : le qualificatif ne semble pas adapté.
- Pour l’hépatite C, les personnes guéries après traitement ou spontanément, si on leur réalise un test de dépistage, on leur trouvera des anticorps (sérologie positive) mais sans virus (PCR négative), il se voient souvent qualifiés de porteurs de « trace d’hépatite ». Pourquoi ne pas parler de guérison plutôt que de trace ?
- Pour l’hépatite B, « trace d’hépatite » peut tout signifier ! Vaccination, hépatite B guérie spontanément, hépatite chronique active ou non…
- Et puis il y a ceux qui n’ont pas d’hépatites virales… Mais dont le foie souffre à cause d’une NASH, de l’alcool ou autre. Ils se sont souvent entendus dire « vous avez des traces d’hépatites ». Au sens littéral du terme, « hépatite » cela signifie « inflammation non spécifique du foie » !
Donc « des traces d’hépatites » on est d’accord que cela ne veut rien dire ! Nous devons apprendre à la population générale à mieux qualifier leur état hépatique.
On pourrait entendre : « Je suis guéri de l’hépatite A, vacciné contre l’hépatite B, j’ai eu un traitement efficace contre l’hépatite C mais mon foie souffre car je suis trop gros et j’ai de la stéatose ».
On en rêve non ? Un jour peut être…
Pascal Mélin