120 BATTEMENTS PAR MINUTE…

120 battements par minute, ce qui signifie un cœur qui s’accélère, par l’excitation, l’effort, la peur ou bien la fièvre. Ce film de Robin Campillo vient donc de recevoir le Grand Prix du 70ème festival de Cannes.

Mais était-ce nécessaire ? Il faut rappeler que si 40 millions de personnes vivent avec le VIH en 2017, se sont aussi 40 millions de personnes qui sont mortes depuis le début de l’épidémie !

Mais, la guerre continue aujourd’hui pour plus de 120 000 personnes en France. Ce film retrace les années les plus fortes des années 90 et la mobilisation des malades et des militants via Act-Up.

Il faut bien sûr continuer de dénoncer que la maladie n’est jamais acceptable. On peut la tolérer et vivre avec, mais au prix d’un effort humain et sociétal important ! Et c’est cet effort sociétal qui manque le plus aujourd’hui, prendre un traitement et rester en vie ne peut être suffisant.

Que dirait Gérald, décédé il y a quelques années, et qui lui avait œuvré pour qu’on reconnaisse la co-infection, pour amener l’hépatite C au même niveau de connaissance et de militantisme que le VIH. Quand une guerre est finie, on en fait des films pour raconter l’histoire, avant cela les films ne sont qu’informations ou propagandes.

La guerre contre le VIH n’est pas terminée en 2017, elle prend simplement un autre visage qu’en 1996 avec l’arrivée des antiprotéases.

Il s’est écoulé 20 ans, une génération, les jeunes adultes d’aujourd’hui sont nés, ont grandi et vivent dans un monde avec le SIDA. Ce sont les actions de maintenant qui doivent maintenir la lutte contre le VIH en le montrant inacceptable !

Ce film ne doit pas être uniquement un devoir de mémoire, mais il doit souffler une brise nouvelle sur les braises de la révolte. Que peut en dire les stars du tapis rouge à la cérémonie de clôture ? Quel sens a pour eux la lutte contre le VIH ? Il faut maintenant étendre la prise de conscience et d’action à l’hépatite C et à l’hépatite B.

Robin Campillo, réalisateur de « 120 battements par minute » déclarait que le SIDA était la plus grande épidémie récente ! C’est oublier les 170 millions de personnes vivant avec le VHC et les 350 millions avec le VHB et leurs 1,5 millions de morts annuelles.

On se souvient de la difficulté d’accès aux anti-protéases du VIH en 1996 et de leur prix à l’époque.

Qu’avons-nous compris en 20 ans ? Comment l’histoire peut éclairer les nouveaux traitements de l’hépatite C, leurs coûts et leur accessibilité ?

En matière d’épidémie virale, on ne peut accepter que l’histoire se reproduise… Et quoi dire du vaccin de l’hépatite B ?

Mon cœur cogne à 120 battements, mais mon foie est F4, on peut en faire un film ?

Pour en avoir une idée :

Pascal Mélin

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