NASH ET DIABETE : QUI EST L’ŒUF, QUI EST LA POULE ?

La Journée internationale de sensibilisation à la NASH est passée mais de nombreuses personnes nous posent la question : est-ce le diabète qui donne de la NASH ou la NASH qui donne du diabète ? La réponse est : les deux mon capitaine !

Car lorsqu’on est diabétique, on a 60% de malchance d’avoir de la stéatose dans le foie et donc un jour de la NASH ! À l’inverse, lorsque l’on a de la NASH le principal risque est cardiovasculaire mais on a beaucoup plus de risques de devenir diabétique.

Pourtant il y a une chose intéressante côté thérapeutique.

Lorsque on propose un accompagnement pour obtenir une réduction pondérale et que l’on répartit les malades en deux groupes diabétiques et non diabétiques, on découvre que les gens ne réagissent pas de la même façon. Si on compare la possibilité de faire disparaitre la NASH en fonction de la perte de poids voilà ce que l’on trouve :

  • Si l’on perd plus de 10% de son poids, la disparition de la NASH est de 100% dans les deux cas.
  • En cas de perte de moins de 7%, la disparition de la NASH est deux fois moins importante en cas de diabète.
  • Si la perte de poids estimée est entre 7 et 10%, alors la disparition de la NASH est seulement de 25% en cas de diabète, contre 100% s’il est absent.

Pour conclure et pour nous malades, on pourrait dire qu’en cas de diabète, la perte de poids doit être plus importante pour voir la NASH disparaitre…

Il est donc préférable d’intervenir quand il n’y a qu’une NASH isolée car cela semble plus facile de l’éliminer mais cela nécessite des stratégies de dépistage proactives !

Pascal Mélin

SÉGUR DE LA SANTÉ – MOBILISATION DU 16 JUIN

Communiqué de presse

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Un Parcours de soins de qualité pour les usagers ne peut pas rimer avec des soignants en souffrance !

Ségur de la santé – Mobilisation du 16 juin, SOS hépatites soutient les soignants au bénéfice des patients

Encore une grève de soignants, quoi de plus classique depuis deux ans.
Et encore cette fois, nous les malades sommes aux côtés des soignants pour dire « plus jamais ça » !
L’épidémie de COVID-19 a fait voler en éclat le fragile équilibre de la santé en France.
La santé, cette pièce à deux faces, d’un côté les malades de l’autre les soignants.
Il est hors de question de reprendre nos soins comme avant.
Nous malades ne voulons plus d’une logique comptable où la pathologie passe avant nous.
Nous malades demandons que notre intérêt prévale sur tout autre intérêt personnel ou financier.
Nous malades demandons que notre avis soit entendu et surtout écouté.
Nous malades voulons une vraie politique sanitaire de la qualité des soins plutôt que de la quantité.
Nous malades demandons une mise à plat complète du système de santé qu’il soit public ou privé, hospitalier ou libéral.
Nous malades voulons prendre part à tous les débats sanitaires dans une vraie nouvelle politique de santé citoyenne, moderne et innovante.
Nous malades sommes attachés au principe de solidarité, d’accès facilité et de gratuité des soins.
Nous malades ne souhaitons plus renoncer à nos soins faute de ressources pour les payer.
Nous malades demandons un rééquilibrage entre les soins de prévention et les soins thérapeutiques.
Nous malades demandons que l’accompagnement thérapeutique soit une règle pour tous et que l’éducationthérapeutique, en cas de maladie chronique, soit développée et nous soit proposée systématiquement.
Nous malades demandons une organisation sanitaire équivalente sur tout le territoire au plus proche de chez nous pour faciliter notre accès à la prévention et au soin.
Parce que les malades et les soignants sont les deux faces d’une même pièce qui ne peuvent se voir mais qui vont toujours ensemble et dont les futurs sont intimement liés, il ne faut pas opposer la souffrance des soignants et celle des malades. L’amélioration de l’organisation du système de soins et de la qualité des soins doit être un objectif commun.
Des malades bien soignés par des soignants non malades, mieux compris et mieux soutenus.


Contacts Presse :

Pascal MELIN, Président de la Fédération SOS hépatites et maladies du foie 

pascal.melin@soshepatites.org, 07 85 62 91 69

Frédéric CHAFFRAIX, Vice-président chargé des questions sur le parcours de santé et les réseaux
fchaffraix@soshepatites.fr, 06 62 80 53 74

NASH, LA MALADIE DES RENDEZ-VOUS RATÉS !

Le 12 juin c’est le NASH Day !

En cette journée internationale de la NASH, voici deux témoignages que nous voulions partager. Si vous le souhaitez vous pouvez obtenir plus d’informations en allant consulter la newsletter spéciale NASH qui sort aujourd’hui. – Pascal Mélin

Bonjour, je m’appelle Alain, j’ai 59 ans je suis obèse, atteint de NASH au stade de cirrhose avec un cancer du foie. Aujourd’hui je suis en attente d’une greffe de foie car en plus de la cirrhose, j’ai un cancer du foie.

Si j’accepte de témoigner aujourd’hui c’est parce que j’ai peur et j’aurais voulu que ma maladie soit diagnostiquée plus tôt.

Ça a commencé à ma naissance où j’étais (m’a-t-on dit) un beau bébé, je pesais 4,6 kilos, je suis né en campagne où l’on est toujours fier d’avoir un bébé dodu et joufflu. Plus tard j’apprendrai que lorsqu’une femme met au monde des enfants de plus de 4 kilos c’est un signe annonciateur de diabète futur. Mes deux frères également pesaient plus de 4 kilos à la naissance et ma mère est devenue diabétique comme plusieurs personnes dans la famille, moi inclus. Puis il y a eu mon enfance où j’ai toujours été « rond » et où on me gratifiait régulièrement de « c’est bien le fils de son père, un vrai viandard ! » Et puis, c’était normal car dans la famille « tout le monde est fort », à l’école on se moquait de mon poids, bien sûr en sport ou à la piscine je n’étais pas à mon aise, tout comme à l’armée.

Puis il y a eu la découverte d’une hypertension à 35 ans, on m’a adressé à un cardiologue pour voir si je n’avais rien sur les surrénales. Résultat : bilan négatif, mais il faut maigrir ! Et bien sûr je me suis marié et à mon tour j’ai des enfants « bien portants ».

Il y a cinq ans on m’a découvert mon diabète avec toujours la même injonction : il faut maigrir !

J’aurais aimé qu’on me dise que j’avais une NASH et que l’on surveille mon foie plutôt que de me dire que « bien sûr votre bilan hépatique est perturbé mais c’est parce que vous êtes trop gros ! » aujourd’hui j’ai une cirrhose et un cancer du foie, qui lui me fait maigrir…

Que de rendez-vous ratés !…


Bonjour, je m’appelle Martine, j’ai 57 ans et on m’a diagnostiqué une NASH en novembre 2019.

Jusqu’à l’âge de 35 ans environ, aucun problème de poids puisque je faisais 50 kg pour 1m60 et pas de prédisposition familiale avérée au diabète. J’ai commencé à avoir des problèmes de surpoids en 2000 à l’âge de 38 ans après deux naissances qui m’avaient laissé quelques kilos supplémentaires et surtout le décès de ma maman partie d’un cancer des os. J’ai continué à prendre progressivement quelques kilos au fil des mois, et bien entendu la phrase qui casse le moral « il faut maigrir » que tout le monde vous dit et que vous vous dites également. En 2007, j’ai subi une thyroïdectomie mais mes problèmes de surpoids ont continué. Puis en 2012, l’année de mes 50 ans le diagnostic d’un cancer du sein tombe suivi de deux opérations, d’une chimiothérapie, d’une radiothérapie et d’une hormonothérapie.

Le protocole de l’hormonothérapie nécessitait un contrôle au bout de 2 ans et demi afin de changer la molécule et donc en 2015, on me découvre une stéatose niveau 1. Le médecin se veut rassurant et me met en garde «attention, c’est le risque de fibrose dans les 10 ans, il faut maigrir».

Première décision, j’arrête l’hormonothérapie avec dans les 6 mois qui suivent une amélioration au niveau des transaminases et gamma GT. L’espoir renaît mais mon problème de poids subsiste et devient obsédant. Puis ma stéatose passe au niveau 2. Novembre 2019 je suis hospitalisée une semaine dans un service spécialisé dans l’objectif d’avoir une aide et des « solutions » pour m’aider à maigrir.

Le verdict arrive, il s’agit d’une NASH. Le médecin évoque une NASH d’origine médicamenteuse, que je ne rentre pas dans le protocole à cause de mon IMC qui est à 41. Je repars avec pour instructions « faire de l’exercice pour perdre du poids » et des conseils de « régime » quasi identique aux autres patients qui eux n’ont pas de NASH (ce qui me laisse perplexe). Je ressors encore plus déprimée qu’en y entrant et je ressens un immense sentiment de solitude et d’abandon. L’éclaircie arrive, je cherche sur internet : je découvre SOS HEPATITES et l’association LYRE à Lyon.

Depuis février 2020 je suis prise en charge par une diététicienne qui a intégré dans mon rééquilibrage alimentaire la NASH et me propose des solutions face aux contraintes de la NASH (par exemple : je dois éviter plus d’un fruit par jour, l’apport en vitamine C des fruits est compensé par des crudités, etc…).

Actuellement je n’ai pas perdu de poids mais mes résultats biologiques progressent positivement bien que très lentement. L’angoisse est là car je sais que la NASH aboutit au cancer du foie. Pour l’instant, je suis sur le quai de la gare et j’aimerai éviter de monter dans le train.

Il est important que la NASH soit davantage connue et reconnue afin de la diagnostiquer au plus tôt, cela éviterait beaucoup de souffrance tant psychologique que physique.

Je terminerai avec mon expérience toute récente du début de semaine ; suite à une chute, je suis allée aux urgences. Lorsque l’on m’a posé les questions sur mes antécédents, j’ai bien entendu parlé de ma NASH et j’ai vu une incompréhension totale car à priori personne ne connaissait.

Alors de nouveau, je me suis dit qu’il reste un grand chemin à parcourir…

L’HÉPATANTE N°42 – JOURNÉE MONDIALE CONTRE LA NASH

Edito

L’épidémie de COVID-19 a été mortelle pour les personnes âgées en premier lieu, puis pour les personnes obèses, diabétiques et cardiaques. Sans faire de conclusions trop hâtives, ce sont probablement des malades qui étaient pour la plupart, atteints de NASH.

La NASH, cette maladie qui ne dit pas son nom, cette maladie des rendez-vous ratés touche 20% de la population mondiale, méconnue du grand public et de bon nombre de médecins.

Cette pathologie n’est pas émergente, elle est connue depuis 50 ans, mais l’épidémie d’obésité la propulse aujourd’hui au premier rang des maladies hépatiques depuis l’amélioration spectaculaire des traitements pour guérir l’hépatite C.

Ce 12 juin est la 3ème édition du NASH Day pour permettre une prise de conscience la plus large possible ! Mais nous, les malades du foie, prenons conscience de la place de la NASH et nous voulons participer au développement des repérages, à la création d’unités spécifiques d’éducation thérapeutique, à l’élaboration de nouveaux outils et à la prise de parole et de représentation des malades porteurs de NASH.

L’arrivée de traitements dans la NASH va probablement aider à sortir du silence cette maladie. Et à SOS Hépatites, faire sortir du silence, ça on connait ! Nous voulons participer de façon active à l’écriture de ce nouveau chapitre de démocratie sanitaire en proposant le dépistage, l’accès aux soins, l’accompagnement.

La NASH, mieux la comprendre aujourd’hui, pour mieux la combattre demain.

Pascal Mélin, Président de SOS hépatites Fédération

RETROUVEZ L’HÉPATANTE N°42 – JOURNÉE MONDIALE CONTRE LA NASH

INSCRIVEZ-VOUS À NOTRE LETTRE MENSUELLE

ASSEZ DE RAPPORTS : DES MÉDICAMENTS !

Communiqué de presse, 11 juin 2020
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Assez de rapports : des médicaments !

Nous, associations de patients et d’usagers du système de santé, appelons plus que jamais à l’adoption de mesures concrètes pour lutter contre d’intolérables pénuries de médicaments et de vaccins.

Le 27 mai, une proposition de loi visant à créer un pôle public du médicament a été vidée de sa substance lors des discussions en Commission des Affaires sociales à l’Assemblée nationale. Cette proposition prévoyait notamment d’assurer une production publique de médicaments et l’alimentation d’une réserve stratégique de médicaments essentiels.

À l’issue des débats, ces principales dispositions ont été remplacées par deux propositions de rapports. Cette proposition de loi, finalement retirée avant d’être discutée dans l’hémicycle, aurait pourtant mérité un débat approfondi et constructif alors que la crise sanitaire générée par le SARS-CoV-2 nous rappelle brutalement l’urgence de repenser notre modèle de production des produits de santé.

Les textes s’accumulent, les médicaments manquent toujours à l’appel

Les pénuries de médicaments et de vaccins font l’objet d’une augmentation exponentielle[1], les alertes des associations et des professionnels concernant les pertes de chances engendrées pour les patients s’accumulent, les propositions, engagements et textes de loi se multiplient (mission sénatoriale en 2018, feuille de route du Ministère de la santé en 2019, loi de financement de la Sécurité sociale de 2020).

Le rapport stratégique confié à Jacques Biot par Matignon en septembre 2019 et achevé en février ne sort, quant à lui, pas de l’ombre.

Le Parlement européen s’est également emparé du dossier à l’occasion de la crise du COVID-19 et s’apprête à adopter, lui aussi, un rapport sur le sujet. Le projet, actuellement en discussion au sein de la Commission environnement et santé publique (ENVI) du Parlement, propose notamment la création d’un ou plusieurs établissements pharmaceutiques européens à but non lucratif et la mise en place d’une réserve stratégique européenne de médicaments, en miroir aux propositions du projet de loi français mort-né. Il est temps d’agir.

Perte de chance, déstabilisation de l’hôpital, Ségur de la santé

Les pénuries de médicaments et de vaccins constituent une perte de chance pour les patients mais provoquent également de graves conséquences dans la gestion des services hospitaliers. Elles nécessitent la mise en œuvre d’importantes mesures de gestion, coûteuses financièrement et humainement[2], qui déstabilisent les services et la prise en charge des personnes malades. Tandis que les services d’achats doivent adapter leurs marchés, les services de soins n’ont pas d’autre choix que de procéder à une priorisation des indications des produits concernés ainsi qu’à des modifications de leurs prescriptions et des protocoles de prise en charge.

Il est maintenant temps de passer des paroles aux actes, des rapports à la mise en œuvre des textes de loi et à l’adoption de mesures concrètes. Nous demandons urgemment :

  • la parution du décret prévu dans la dernière loi de financement de la Sécurité sociale imposant aux industriels la création de stocks de sécurité ;
  • un soutien clair et franc aux propositions de création d’une production alternative et d’une réserve stratégique discutées prochainement au Parlement européen.

Contact presse : 01 53 62 94 42 – communication@france-assos-sante.org


[1] Entre 2008 et 2018, le nombre de signalements de tensions d’approvisionnement de médicaments dits d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) a été multiplié par 20. En 2019, l’augmentation devait être de plus de 60% par rapport à 2018, soit plus de 1300 signalements (source : ANSM).

[2] En 2018, la gestion des situations de pénurie nécessite le concours de 16 équivalents temps plein (ETP) par semaine au sein de l’AP-HP (mission sénatoriale, 2018)

LA JOURNÉE MONDIALE DE LA NASH, C’EST LE 12 JUIN !

Vendredi 12 juin sera le NASH Day 2020. Une sorte de débarquement de cette nouvelle épidémie dont on ne prend pas suffisamment conscience dans les pays riches.

Il faut changer le regard de notre société sur cette nouvelle maladie qui n’est pas due à un virus mais qui mérite toute notre attention car elle nécessite d’appliquer des « gestes barrières » spécifiques et une « attention sociale ».

La NASH peut être une cause de cirrhose ! Il y a dans nos cimetières plein de gens morts de cirrhose dont la mémoire collective gardera l’idée « qu’ils buvaient sans doute en cachette », la cirrhose est un qualificatif et non une entité !

Je ne voudrais plus entendre, il a une cirrhose due à une NASH ou une cirrhose alcoolique mais plutôt il a une NASH au stade de cirrhose ou il a une maladie alcoolique au stade de cirrhose.

La cirrhose est un stade avancé d’une maladie qui a commencé bien avant ! Et souvent sur plusieurs dizaines d’années ! Et pendant ces dizaines d’années, il y a eu des rendez vous ratés où la maladie aurait pu être diagnostiquée et prise en charge. En médecine du travail, en médecine générale, chez le cardiologue, lors d’un passage aux urgences pour une plaie ou lors d’un bilan à la sécurité sociale et tout cela en sortant du traditionnel « il faudrait perdre du poids ! ».

Alors ne ratez pas cette Journée Mondiale le 12 juin pour écouter, parler et échanger sur la NASH, soyez au rendez-vous avec SOS Hépatites !

Pascal Mélin

JOURNÉE MONDIALE DE LUTTE CONTRE LA NASH 2020

Communiqué de presse, 8 juin 2020

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Journée mondiale de lutte contre la NASH 2020

Amélioration de la prise en soins et prévention

L’actualité du COVID-19 a remis sous les projecteurs les épidémies mondiales de surpoids, d’obésité et autres maladies métaboliques ! En effet, après l’âge, le sexe masculin, le surpoids et les problèmes cardiovasculaires apparaissent comme des facteurs majeurs susceptibles d’aggraver le pronostic. Or ces trois derniers facteurs sont également étroitement liés à la NASH, cette maladie du foie qui ne cesse de gagner du terrain partout dans le monde.

À l’occasion de la 3e édition de la Journée mondiale de lutte contre la NASH (stéatohépatite – ou accumulation de graisse dans le foie associée à une inflammation – non alcoolique), le 12 juin 2020, SOS hépatites et maladies du foie et le Collectif National des Associations d’Obèses (CNAO) rappellent qu’en France : plus de 7 millions personnes ont une stéatose métabolique (NAFLD)[1]. Parmi elles, plus de 1 million présentent une NASH, et plus de 200 000 Français sont à haut risque de développer une cirrhose et/ou un cancer du foie. Aux États-Unis, pays fortement touché, d’ici 2030 l’augmentation du nombre de personnes vivant avec une NASH est estimée à 63% par rapport à 2015, tandis que celle de la cirrhose devrait presque doubler[2] !

Les traitements efficaces contre la NASH arrivent mais avant tout la NASH se prévient et se traite par le changement des habitudes alimentaires et la lutte contre la sédentarité.

Pour que l’individu puisse être acteur de sa santé, il est fondamental que lui ainsi que son entourage comprennent et s’approprient sa maladie.

SOS hépatites et maladies du foie et le CNAO appellent :

  • à l’écoute de la parole des patients,
  • au développement de programmes d’accompagnement et d’éducation spécifiques à la NASH innovants, qui puisent leurs sources dans les projets réussis, déployés dans les maladies métaboliques et les maladies du foie,
  • à une stratégie de santé publique de la NASH à la hauteur des enjeux de prévention, dépistage et d’accès aux traitements.

Il est tout aussi fondamental de changer le regard sur la maladie, trop souvent réduite à la maladie de la malbouffe ou du soda, et paradoxalement désignée par ce qu’elle n’est pas, une hépatite « non-alcoolique ».

En attendant que les patients proposent un acronyme français, facile à retenir et surtout non stigmatisant, chaque Français, citoyen du monde, atteint d’une NASH doit être acteur de sa santé. Chaque Français, citoyen du monde, non concerné par la NASH doit se dire : « La NASH ne passera pas par moi ! ».

Contacts Presse :

Pascal MELIN, Président de la Fédération SOS hépatites et maladies du foie : pascal.melin@soshepatites.org, 07 85 62 91 69

Anne-Sophie JOLY, Présidente du Collectif National des Associations d’Obèses (CNAO) : asjoly.cnao@orange.fr, 06 81 36 65 21

Selly SICKOUT, Directrice de la Fédération SOS hépatites et maladies du foie : direction@soshepatites.org, 06 74 86 44 48


[1] Cohorte Constance, INSERM

[2] NASH (Recommandations EASL-2017), fmcgastro

COVID ET ADDICTION, PAS SI SIMPLE …

Voici l’histoire d’un patient suivi en CSAPA depuis de nombreuses années… Il a un parcours tristement classique de descente aux enfers, avec l’expérimentation, puis la dépendance, la perte de son emploi, l’abandon de la famille.

Lorsque j’ai fait sa rencontre il y a quelques années, un traitement de substitution par méthadone a pu le stabiliser quelques temps. Mais très vite, il a repris ses escapades induites par des produits… l’alcool était de plus en plus fréquent et là aussi la dépendance s’est installée.

Le 17 mars dernier, le confinement généralisé est prononcé. L’objectif du confinement est très dur pour les addicts comme lui. Au bout de quelques jours il sort s’acheter de l’alcool sans autorisation. Puis il sassied sur un banc et se met à boire… Quelques heures plus tard, il est amené par la police aux urgences. On découvre qu’il tousse et a de la fièvre, le scanner est en faveur d’une infection par le COVID 19.

Il est admis en secteur dédié aux personnes atteintes de COVID-19. On lui explique alors qu’il doit rester dans sa chambre en confinement et qu’on va lui donner un traitement pour l’aider à supporter le manque.

Au bout de quelques heures, il quitte sa chambre, erre dans le service en demandant d’aller fumer une cigarette, ce qui lui est refusé. Le lendemain matin il demande à sortir contre avis médical… Quelques jours plus tard ce jeune homme d’une trentaine d’année est retrouvé mort chez lui…  Et ce, depuis plus de 24h. Cette mort sera-t-elle imputée à l’épidémie de COVID ? L’addiction n’est pas compatible avec le confinement ? Combien d’histoires similaires à celle-ci se sont produites en France ?

Pascal Mélin

FOIE & COVID-19 : VOS TÉMOIGNAGES À LA SORTIE DU CONFINEMENT

Chers et chères hépatant.e.s, chers usagers du système de santé,

Nous vous remercions vivement d’avoir répondu à notre appel à témoignages (12 mai 2020) et partagé avec nous vos sentiments et vos besoins suite au confinement. Vous avez envie de témoigner ? Cliquez ici !

Pour la solidarité, pour libérer les paroles et pour la santé de chacun, découvrez les témoignages anonymes.

Réponses à la question 5 « Que souhaitez-vous partager avec les hépatantes, hépatants et usagers du système de santé (témoignage, expression libre, besoins, …) ? » – L’orthographe et la ponctuation de l’auteur ont été respectées :

les soins et les contrôles médicaux ne doivent pas être reportés, un retard, un report peut être fatal, je vais reprendre mes soins mais je ne sais pas encore si ça va bien se passer, je ne sais pas ce qui s’est passé dans mon corps.

Une dure période pour la santé ! Restons des patients motivés, acteurs de nos soins. On refait le point de ce qu’on devait faire avant le confinement pour ne rien oublier et on redémarre les suivis. Les listes d’attente pour les rdv risquent d’être longues, c’est angoissant.

J’ai écrit un long témoignage dans mon livre sur hépatite C  » Attendre, espérer renaître  » Françoise PAYEN chez EDILIVRE.

Leur ressenti sur les questions sans réponses

Être très prudent

Symptômes du covid forme modérée dès début février avec lymphopénie modérée, perte odorat etc mais pas diagnostiqué comme tel, pas de test à cette époque. Un test sérologique serait peut-être utile pour vérifier Ac mais ce n’est plus d’actualité (pourquoi? on ne comprend pas)… VHB supposé inactif depuis 25 ans mais fibroscan en hausse l’année dernière , hausse modérée de la charge virale aussi et plaquettes en baisse, des symptômes au niveau des mains corrélés mais seraient sans lien. Des avis contraires qui ont favorisé de l’angoisse. Impression que l’infection VHB « inactive » n’est pas bien connu dans ces aspects immunologiques et à long terme (20, 30 ans…) au niveau hépatique.

Envisager dès la première prise d’antiviral la possibilité d’un arrêt de traitement au bout de quelques années de charge virale indétectable. Trop d’acharnement thérapeutique entraine trop d’effets secondaires irréversibles : syndrome de Fanconi, tubulopathie proximale rénale, ostéopénie, ostéoporose, hypercalciurie avec risque de calcul rénal, hypophosphorémie, tendance à l’hypercréatininémie…L’étude DARING-B : arrêt d’un traitement efficace par analogues (ETV, TDF) chez des patients AgHBe négatifs non cirrhotiques devrait être plus prise en compte par les prescripteurs.

De faire attention il n’y a pas que le corona

Vous êtes courageux (se)

Ma maman de 65 ans avec insuffisance respiratoire aiguë, s’est blessée dans son jardin : plaie ouverte de 5 cm de longueur et 0,5 cm de largeur. Vu l’état des urgences à Saint-Dizier, nous avons préféré elle et nous, rentrer à la maison sans voir de médecin et avons traité la blessure nous mêmes. Nous nous sommes improvisés personnel soignant : c’est très compliqué

qu’il faut garder le moral

j’en suis une ex ,mais moralement c terrible à supporter

Moi le confinement a été une très bonne chose car sa ma permis de prendre conscience de la gravité de se virus, courage a tous .

Un stress depuis le confinenemt car n ayant pas passer cette biopsie le doute demeure et j espere que le verdict sera bon sinon effectivement j ai perdu 2 mois

Vous avez envie de témoigner ? Cliquez ici !

MERCI POUR VOTRE CONFIANCE !

LES DÉGÂTS COLLATÉRAUX DU COVID…

Qui ira à la recherche des dégâts collatéraux du Covid ? De ces patients qui n’auront pas pu avoir accès à la PrEP, de ces usagers qui feront une overdose au moment du déconfinement, de toutes ces femmes qui n’auront pas eu de mammographie de dépistage pendant 2 mois, de ceux qui feront un cancer du foie qui ne sera pas guérissable car ils n’auront pas eu d’échographie de surveillance !

Qui va les compter, ces morts-là ! Seront-ils attribués au COVID-19 ? NON !

Et pourtant, beaucoup vont payer de leur vie cette épidémie qui éclabousse la scène médiatique de façon émotionnelle… Tous ces morts resteront des inconnus sans nom…

Je voudrais vous raconter une histoire pour qu’elle fasse réfléchir.

En 2014, je reçois un jeune homme migrant d’origine Africaine âgé de 16 ans, il est au foyer de l’enfance. On lui dépiste une cirrhose sur une hépatite B, un traitement est mis en place pour bloquer le virus. Pendant 2 ans je le suis dans le cadre du programme d’éducation thérapeutique, l’observance est difficile mais il est toujours accompagné d’un éducateur. Un jour il a 18 ans et il décide de chercher du travail à Paris. Au bout de quelques semaines, de lui-même il reprend rendez-vous chez nous car il n’a plus de médicament, et nous dit, je le cite : « je ne fais confiance qu’à vous et l’infirmière ».

Depuis 4 ans, il faisait donc régulièrement les aller retour et son bilan restait correct, la charge virale négative et les échographies ok également. La maladie est sous contrôle. Il trouve du travail mais il y a 6 mois il ne vient pas faire son écho de surveillance en septembre, puis en mars tout est bloqué.

Il n’est pas à jour dans ses démarches administratives, il y a quelques jours il m’a appelé depuis l’hôpital Cochin où il était hospitalisé… Il m’a passé le médecin et celui ci m’a expliqué que ce jeune homme de 22 ans avait un cancer du foie dépassé et qu’on ne pouvait que lui proposer une chimiothérapie palliative dans le cadre d’un essai thérapeutique… Pour espérer gagner quelques mois…

L’échographie aurait-elle changé les choses ? Et les 2 mois de perdus à cause du confinement lié au COVID-19 ?

Patients cirrhotiques, l’échographie c’est tous les 6 mois, ne ratez pas les dates d’anniversaires…

Pascal Mélin

Patients hépatants, maintenez votre suivi médical !

Ce 12 mai 2020, deuxième jour de déconfinement, je vous propose de répondre de façon anonyme aux 5 questions. Merci pour ce partage ! Répondez ICI :

1.    Comment avez-vous vécu le confinement (effets négatifs et positifs) ?

2.    Vous êtes à haut risque de développer une forme grave de COVID-19 (personnes atteintes d’une cirrhose au stade B ou C de la classification de Child-Pugh et autres champs des personnes concernées – cf. site Ameli, « modification du dispositif d’indemnisation des interruptions de travail des salariés », 1er mai 2020) ET vous travaillez, avez-vous ET avez-vous eu des difficultés pour obtenir un arrêt maladie ?

3.    Rencontrez-vous ? Avez-vous rencontré des difficultés avec votre employeur (arrêt, confidentialité, secret médical, …) ?

4.    Comment se sont déroulés vos RDV médicaux pendant le confinement ? Et maintenant ? Rappel : surtout maintenez votre suivi médical !

5.    Que souhaitez-vous partager avec les hépatantes, hépatants et usagers du système de santé (témoignage, expression libre, besoins, …) ?

SOS Hépatites vous écoute, vous informe, vous aide et vous soutient !

OBÉSITÉ, NASH et COVID

C’est drôle comme on reparle de l’obésité en ce moment !

En cas d’infection par le virus COVID 19, les trois critères principaux qui sont susceptibles d’aggraver le pronostic sont :

Être âgé, de sexe masculin, et également être en surpoids.

Pourquoi l’obésité ? Une vision simpliste pourrait dire que tous les patients obèses ventilent mal leurs poumons et c’est donc cela qui les met en situation de risque. Il n’en est rien !

Il semble bien que l’obésité modifie la cascade immunitaire et les réactions inflammatoires.

Ça me rappelle la NASH et la surcharge pondérale…

L’obésité et le diabète sont responsables de stéatose dans le foie (présence de graisse) qui dans 20 % des cas aboutit à une réaction inflammatoire et donc à une NASH.

Les dernières séries rapportent 47% d’obèses en réanimation, mais au-delà des chiffres, quelle signification pourrait-on en tirer ?

Et si c’était les obèses avec une NASH qui faisaient davantage les formes sévères ? Par défaut de ce contrôle de la cascade immunitaire ? La question a le mérite d’être posée !

En tout cas, l’étude de ces paramètres associés : obésité /virus du COVID/forme sévère, mérite toute notre attention car c’est peut-être là que l’on trouvera des réponses pour la NASH ou du moins une meilleure compréhension des mécanismes en cause.

Pascal Mélin.

UN PREMIER MAI CONFINÉ… MAIS HEPATANT !

Aujourd’hui c’est le premier mai et la fête du travail ! Je vous propose de parler des infections virales et des maladies professionnelles.

Reprenons le fil de l’histoire…

L’hépatite B. Il y a eu une époque sans vaccin et les services les plus exposés étaient alors les services de dialyse et les laboratoires d’analyses médicales. Des soignants se sont contaminés dans le cadre de leur travail et certains sont même morts d’hépatites fulminantes. A cette époque faire une hépatite B et en guérir dans plus de 90% des cas était un signe de confirmation de son entrée dans une équipe. Malheureusement certains sont passés à la chronicité et sont parfois toujours suivis… Ils ont été déclarés et reconnus en maladie professionnelle. A l’époque c’est le code du travail qui s’est appliqué. « Le doute bénéficie à la victime », il n’y avait pas de preuve formelle que les victimes se soient contaminées à cause de leur travail mais le doute bénéficiant à la victime, ils ont été reconnus en maladie professionnelle et pris en charge.

VIH. En 1981 la découverte du VIH a beaucoup ému et bien sûr des soignants ont été découverts porteurs du VIH, ils s’étaient piqués au contact de malades. Là encore, c’est le code du travail qui s’applique : « le doute bénéficie à la victime » et les personnes contaminées ont été prises en charge en maladie professionnelle.

Le VHC. Découvert en 1989 on a alors rapidement découvert l’ampleur de l’épidémie chez les transfusés, les toxicomanes, les hémophiles. Mais on découvre aussi que des soignants sont contaminés. Dans de nombreux cas, il s’agissait d’accidents et de piqûres accidentelles au contact de malades. Parfois il y avait une guérison spontanée, parfois la maladie devenait chronique. Lors de l’enregistrement des dossiers de reconnaissance en maladie professionnelle, même sans preuve, les personnes étaient reconnues car dans le code du travail, une fois de plus, « le doute bénéficie à la victime ».

LE COVID 19 aujourd’hui. Il vient bouleverser tout le monde mais également notre code du travail. Les victimes sont des soignants, mais pas uniquement et la question se pose : comment se sont-ils contaminés ? En faisant leur travail ou dans leur vie personnelle ? Notre ministre de la Santé a bien évoqué ce doute !
Alors une infection COVID est-elle un accident de travail et doit-elle être enregistrée comme une maladie professionnelle ? Là encore, « le doute doit bénéficier à la victime » et les soignants contaminés doivent être couverts pour les problèmes immédiats au même titre que pour les possibles complications futures que l’on ne connait pas encore.

Voila ce que m’évoque le premier mai… Bonne fête à tous, le muguet est au rendez-vous.

Pascal Mélin