HÉPATITE B : LA VOIX DES PATIENT.E.S

Mise à jour le 24 février 2021

Découvrez la richesse des données recueillies et les propositions :

  • Le communiqué de presse des résultats des Premiers États Généraux de l’Hépatite B, en français et en anglais
  • L’Essentiel des Premiers États Généraux de l’Hépatite B, en français et en anglais
  • La synthèse des Premiers États Généraux de l’Hépatite B, qui a été envoyée au Premier Ministre en décembre 2020
  • Et toutes les autres informations clés

L’association SOS Hépatites et le comité d’expert.e.s des États Généraux de l’Hépatite B* sont heureux de vous présenter l’enquête nationale « Vivre Avec l’Hépatite B ».

ENQUÊTE EN LIGNE ici

Version PDF en français

Version PDF en anglais

N’HÉSITEZ PAS À AJOUTER VOTRE TÉMOIGNAGE !

Dernière question de l’enquête ou contact@soshepatites.org

Ci-dessous les témoignages des Tables rondes régionales :

Témoignage 1

Témoignages 2

Témoignage 3

Témoignages 4

Témoignage 5

Témoignage 6

Vous vivez avec une hépatite B chronique, 

Cette enquête, strictement anonyme et confidentielle, est destinée à établir un état des lieux des principales répercussions de cette maladie et de vos principaux besoins et attentes pour améliorer votre quotidien, ainsi que pour mieux sensibiliser les autorités de santé et l’opinion publique pour obtenir une « juste » reconnaissance face aux réelles difficultés que nous rencontrons quand on souffre d’hépatite B.

Le questionnaire concerne toutes les personnes vivant avec une hépatite B chronique (en métropole et dans les départements et régions d’outre-mer (DROM) ; femmes et hommes ; femmes enceintes ou post-grossesse ; né(e)s en France et né(e)s à l’étranger ; avec un traitement et sans traitement) et vous interroge sur :
– votre perception de l’hépatite B,
– le dépistage de vos proches,
– votre prise en charge médicale et thérapeutique,
– vos difficultés au quotidien et vos attentes.

Merci d’avoir participé !!!

Aidez-nous à faire entendre la voix des personnes vivant avec l’hépatite B !

POUR PARTICIPER À L’ENQUÊTE

1) Recevez l’enquête en version papier en remplissant ce formulaire en ligne.

Retour des versions papier à :

Véronique Deret

Chargée d’écoute et de soutien

Fédération SOS Hépatites

27 rue Voltaire 72000 Le Mans

2) Si vous avez accès à Internet, complétez le formulaire en ligne,

3) Dans les centres de santé partenaires, avec un.e interlocuteur.rice,

4) Par téléphone, gratuit depuis un téléphone fixe ou un portable, au (y compris depuis les DROM).

Merci pour votre participation !

DÉCOUVREZ l’affiche en cliquant ici et le dépliant d’information en cliquant ici.

POUR RECEVOIR les affiches et les dépliants d’information en version papier, merci de remplir ce formulaire en ligne.

Merci de nous aider à diffuser largement

l’enquête nationale « Vivre Avec l’Hépatite B » !

*Les États Généraux de l’Hépatite B ont pour vocation de rassembler l’ensemble des acteurs (associations de malades, professionnels de santé, institutions de santé…) impliqués dans la prise en charge de l’hépatite B. Les enjeux sont importants que ce soit pour optimiser les stratégies de prévention, de dépistage ou de parcours de soins que d’améliorer le quotidien des différentes populations concernées par l’hépatite B. Le but des états généraux sera d’aboutir à des propositions d’amélioration des dispositifs existants.

HÉPATITE C : IL FAUT SEMER ENCORE ET ENCORE…

Hépatite C, il faut semer encore et encore… Mais il faut parfois des années avant de récolter, c’est l’histoire que je veux vous raconter.

Il y a quelques mois, une patiente se présente à ma consultation pour prendre en charge son hépatite C en me disant : « Je savais que je devais le faire mais j’avais peur… », et pour joindre le geste à la parole elle me tend une coupure de journal…

Une coupure de presse datant de 20 ans où j’avais été interviewé sur l’épidémie d’hépatite C et où je prédisais qu’il y aurait une épidémie de cancer du foie en 2020 si on ne faisait rien pour dépister l’hépatite C.

Et elle ajoute : « Aujourd’hui, on est en 2020, et j’ai peur…»

Elle avait effectivement une cirrhose virale C, aujourd’hui elle est en cours de guérison et va bénéficier d’un suivi régulier de sa cirrhose.

Il aura fallu 20 ans entre les semailles et la moisson, quelle leçon ! Aujourd’hui, il reste entre 25 000 et 50 000 personnes qui ignorent être porteuses de l’hépatite C, sans compter les personnes qui le savent mais n’ont pas encore été traitées. Nous devons reprendre le chemin du dépistage massif et généralisé mais surtout nous devons poursuivre la communication, il faut en parler encore et toujours.

Il faut semer, sans penser à la récolte…

Pascal Mélin

LE PREMIER JOUR DE L’ETE VOUS DITES QUOI AU DON D’ORGANE ?

Il y a eu la fête de la musique, la fête des pères, mais ce jour le 22 juin c’est la Journée Nationale de réflexion sur le don d’organes et de la greffe.

La Journée Mondiale est en octobre mais il existe une Journée Nationale ce 22 juin. La crise sanitaire du COVID-19 a mis à l’arrêt tous les programmes de prélèvements d’organes et de greffes. Aujourd’hui, on a bien sûr ajouté la PCR COVID-19 à la panoplie de tous les contrôles virologiques qui sont faits avant un prélèvement. Les greffes et les dons ont repris.

La loi prévoit que l’on est tous consentants au prélèvement d’organes si l’on ne s’est pas inscrit sur les registres de refus. Mais cela n’est pas suffisant pour permettre en France de réaliser le nombre de greffes nécessaires pour les malades en attente d’un foie.

Pour les greffes de foie les voyants sont aux rouges, car même si on commence à voir diminuer le nombre de greffes en lien avec l’hépatite C, la France comme l’Europe voit son nombre de demandes  pour des stades terminaux de NASH exploser, passant de 1,2% des indications en 2002 à 8,4% en 2016. Les patients sont en moyenne plus âgés, ont plus de comorbidités et plus souvent un cancer associé (dans 39% des cas). Ces chiffres ont été publiés en avril 2019 dans le Journal of hepatology à partir du registre européen des transplantations hépatiques.

Tous les malades du foie et tous les « hépatants » doivent être les ambassadeurs du don d’organes. L’homme doit prendre conscience qu’il est son propre réservoir de pièces détachées.

Il faut être d’accord aujourd’hui car c’est peut-être vous qui en aurez besoin demain …

Pascal Mélin

SEMAINE EUROPÉENNE DE LA VACCINATION 2020

La Semaine Européenne de la Vaccination (SEV) 2020 s’est déroulée du 20 au 26 avril.
En raison de l’actualité COVID-19, qui a demandé la mobilisation de toutes et de tous, les événements physiques de la SEV 2020 ont été annulés.
À cette occasion, le réseau SOS Hépatites, partenaire officiel de la SEV, a lancé le quiz en ligne « Testez vos connaissances vaccination en 10 questions ! », sur la vaccination en général et contre les hépatites virales en particulier.
L’Hépatante n°41, édition spéciale, SEV 2020 a également été diffusée.

Nous remercions vivement les personnes qui ont renseigné le quiz !

QUE RETENONS-NOUS ?

● 134 personnes ont répondu : 68,7% sont des femmes, 25,4% des hommes et 6% n’ont pas souhaité le préciser. Elles ont entre 16 et 85 ans et l’âge moyen est 45 ans

 

● La grande majorité des répondants sait que la vaccination a permis de faire disparaître des maladies ! 120 réponses correctes sur 134, 89,6% ! (Question 1)

● 125 personnes sur 134, 93,3 %, savent que le vaccin anti HPV permet d’éviter un cancer. Il s’agit du cancer du col de l’utérus (Question 7)

● 88 personnes sur 134, 65,7 %, savent que le vaccin contre l’hépatite B permet d’éviter un cancer. Il s’agit du cancer du foie

● 107 personnes sur 134, 79,9 %, déclarent être à jour de leurs vaccins (Question 2)

● 107 personnes, 79,9 %, déclarent également être vaccinées contre l’hépatite B (Question 9)

● 23 personnes, 17,2 %, déclarent ne pas être vaccinées contre l’hépatite B

● 4 personnes, 3 %, ne savent pas si elles ont été vaccinées contre l’hépatite B

VACCINATION & HÉPATITES VIRALES :

● 86 personnes sur 134, 64,2 %, savent qu’il existe un vaccin contre l’hépatite A

● 129 personnes, 96,3 %, savent qu’il existe un vaccin contre l’hépatite B

● 28 personnes, 20,9 %, pensent qu’il existe un vaccin contre l’hépatite C. Il n’existe pas de vaccin contre l’hépatite C, ni contre le VIH !

● 22 personnes, 16,4 %, savent qu’il existe un vaccin contre l’hépatite D. L’hépatite D (delta) est une infection du foie qu’on ne retrouve que chez les personnes atteintes d’hépatite B. Le vaccin contre l’hépatite B apporte donc une protection contre ces deux virus !

● 16 personnes, 11,9 %, pensent qu’il existe un vaccin contre l’hépatite E. Il existe un vaccin contre l’hépatite E, mais il n’est PAS commercialisé EN France

Pour plus d’informations sur les différentes hépatites consulter sur notre site : Le foie et les hépatites et Les modes de transmission des virus des hépatites. 

DERNIERS RÉSULTATS MARQUANTS SUR L’HÉPATITE B :

● 39 répondants sur 134, 29,1 %, savent que sur 100 personnes en contact avec le virus de l’hépatite B, 10 vont passer à un stade chronique de la maladie.

Dans le monde la plus meurtrière et répandue des hépatites virales est l’hépatite B, responsable de près de 900 000 décès, des suites d’une cirrhose ou d’un cancer du foie. Parmi les 250 millions de personnes vivant avec le virus de l’hépatite B, environ 80 % n’ont accès ni au dépistage ni aux traitements.
En France métropolitaine, qui est de faible endémie, 135 000 personnes adultes, en population générale – hors populations spécifiques telles que les personnes en situation de précarité, dont les personnes migrantes, et tous âges non confondus, les jeunes étant notamment exclus – vivent avec une hépatite B chronique.
Pourtant, plus de 82% d’entre elles ne se savent pas contaminées.

Plus d’informations sur 1er Etats Généraux de l’Hépatite B : lumière sur les hépatites B et D.

DÉCOUVREZ L’ENSEMBLE DES RÉSULTATS ICI !

Soyez acteur de votre santé et protégez vos proches,

Information, dépistage et vaccination !

Plus d’informations sur :

1. www.vaccination-info-service.fr

2. http://www.soshepatites.org/semaine-de-la-vaccination-2019

 

NASH ET DIABETE : QUI EST L’ŒUF, QUI EST LA POULE ?

La Journée internationale de sensibilisation à la NASH est passée mais de nombreuses personnes nous posent la question : est-ce le diabète qui donne de la NASH ou la NASH qui donne du diabète ? La réponse est : les deux mon capitaine !

Car lorsqu’on est diabétique, on a 60% de malchance d’avoir de la stéatose dans le foie et donc un jour de la NASH ! À l’inverse, lorsque l’on a de la NASH le principal risque est cardiovasculaire mais on a beaucoup plus de risques de devenir diabétique.

Pourtant il y a une chose intéressante côté thérapeutique.

Lorsque on propose un accompagnement pour obtenir une réduction pondérale et que l’on répartit les malades en deux groupes diabétiques et non diabétiques, on découvre que les gens ne réagissent pas de la même façon. Si on compare la possibilité de faire disparaitre la NASH en fonction de la perte de poids voilà ce que l’on trouve :

  • Si l’on perd plus de 10% de son poids, la disparition de la NASH est de 100% dans les deux cas.
  • En cas de perte de moins de 7%, la disparition de la NASH est deux fois moins importante en cas de diabète.
  • Si la perte de poids estimée est entre 7 et 10%, alors la disparition de la NASH est seulement de 25% en cas de diabète, contre 100% s’il est absent.

Pour conclure et pour nous malades, on pourrait dire qu’en cas de diabète, la perte de poids doit être plus importante pour voir la NASH disparaitre…

Il est donc préférable d’intervenir quand il n’y a qu’une NASH isolée car cela semble plus facile de l’éliminer mais cela nécessite des stratégies de dépistage proactives !

Pascal Mélin

SÉGUR DE LA SANTÉ – MOBILISATION DU 16 JUIN

Communiqué de presse

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Un Parcours de soins de qualité pour les usagers ne peut pas rimer avec des soignants en souffrance !

Ségur de la santé – Mobilisation du 16 juin, SOS hépatites soutient les soignants au bénéfice des patients

Encore une grève de soignants, quoi de plus classique depuis deux ans.
Et encore cette fois, nous les malades sommes aux côtés des soignants pour dire « plus jamais ça » !
L’épidémie de COVID-19 a fait voler en éclat le fragile équilibre de la santé en France.
La santé, cette pièce à deux faces, d’un côté les malades de l’autre les soignants.
Il est hors de question de reprendre nos soins comme avant.
Nous malades ne voulons plus d’une logique comptable où la pathologie passe avant nous.
Nous malades demandons que notre intérêt prévale sur tout autre intérêt personnel ou financier.
Nous malades demandons que notre avis soit entendu et surtout écouté.
Nous malades voulons une vraie politique sanitaire de la qualité des soins plutôt que de la quantité.
Nous malades demandons une mise à plat complète du système de santé qu’il soit public ou privé, hospitalier ou libéral.
Nous malades voulons prendre part à tous les débats sanitaires dans une vraie nouvelle politique de santé citoyenne, moderne et innovante.
Nous malades sommes attachés au principe de solidarité, d’accès facilité et de gratuité des soins.
Nous malades ne souhaitons plus renoncer à nos soins faute de ressources pour les payer.
Nous malades demandons un rééquilibrage entre les soins de prévention et les soins thérapeutiques.
Nous malades demandons que l’accompagnement thérapeutique soit une règle pour tous et que l’éducationthérapeutique, en cas de maladie chronique, soit développée et nous soit proposée systématiquement.
Nous malades demandons une organisation sanitaire équivalente sur tout le territoire au plus proche de chez nous pour faciliter notre accès à la prévention et au soin.
Parce que les malades et les soignants sont les deux faces d’une même pièce qui ne peuvent se voir mais qui vont toujours ensemble et dont les futurs sont intimement liés, il ne faut pas opposer la souffrance des soignants et celle des malades. L’amélioration de l’organisation du système de soins et de la qualité des soins doit être un objectif commun.
Des malades bien soignés par des soignants non malades, mieux compris et mieux soutenus.


Contacts Presse :

Pascal MELIN, Président de la Fédération SOS hépatites et maladies du foie 

pascal.melin@soshepatites.org, 07 85 62 91 69

Frédéric CHAFFRAIX, Vice-président chargé des questions sur le parcours de santé et les réseaux
fchaffraix@soshepatites.fr, 06 62 80 53 74

NASH, LA MALADIE DES RENDEZ-VOUS RATÉS !

Le 12 juin c’est le NASH Day !

En cette journée internationale de la NASH, voici deux témoignages que nous voulions partager. Si vous le souhaitez vous pouvez obtenir plus d’informations en allant consulter la newsletter spéciale NASH qui sort aujourd’hui. – Pascal Mélin

Bonjour, je m’appelle Alain, j’ai 59 ans je suis obèse, atteint de NASH au stade de cirrhose avec un cancer du foie. Aujourd’hui, je suis en attente d’une greffe de foie car en plus de la cirrhose, j’ai un cancer du foie.

Si j’accepte de témoigner aujourd’hui c’est parce que j’ai peur et j’aurais voulu que ma maladie soit diagnostiquée plus tôt.

Ça a commencé à ma naissance où j’étais (m’a-t-on dit) un beau bébé, je pesais 4,6 kilos, je suis né en campagne où l’on est toujours fier d’avoir un bébé dodu et joufflu. Plus tard, j’apprendrai que lorsqu’une femme met au monde des enfants de plus de 4 kilos c’est un signe annonciateur de diabète futur. Mes deux frères également pesaient plus de 4 kilos à la naissance et ma mère est devenue diabétique comme plusieurs personnes dans la famille, moi inclus. Puis il y a eu mon enfance où j’ai toujours été « rond » et où on me gratifiait régulièrement de « c’est bien le fils de son père, un vrai viandard ! » Et puis, c’était normal car dans la famille « tout le monde est fort », à l’école on se moquait de mon poids, bien sûr en sport ou à la piscine je n’étais pas à mon aise, tout comme à l’armée.

Puis il y a eu la découverte d’une hypertension à 35 ans, on m’a adressé à un cardiologue pour voir si je n’avais rien sur les surrénales. Résultat : bilan négatif, mais il faut maigrir ! Et bien sûr je me suis marié et à mon tour j’ai des enfants « bien portants ».

Il y a cinq ans on m’a découvert mon diabète avec toujours la même injonction : il faut maigrir !

J’aurais aimé qu’on me dise que j’avais une NASH et que l’on surveille mon foie plutôt que de me dire que « bien sûr votre bilan hépatique est perturbé mais c’est parce que vous êtes trop gros ! » aujourd’hui j’ai une cirrhose et un cancer du foie, qui lui me fait maigrir…

Que de rendez-vous ratés !…


Bonjour, je m’appelle Martine, j’ai 57 ans et on m’a diagnostiqué une NASH en novembre 2019.

Jusqu’à l’âge de 35 ans environ, aucun problème de poids puisque je faisais 50 kg pour 1m60 et pas de prédisposition familiale avérée au diabète. J’ai commencé à avoir des problèmes de surpoids en 2000 à l’âge de 38 ans après deux naissances qui m’avaient laissé quelques kilos supplémentaires et surtout le décès de ma maman partie d’un cancer des os. J’ai continué à prendre progressivement quelques kilos au fil des mois, et bien entendu la phrase qui casse le moral « il faut maigrir » que tout le monde vous dit et que vous vous dites également. En 2007, j’ai subi une thyroïdectomie mais mes problèmes de surpoids ont continué. Puis en 2012, l’année de mes 50 ans le diagnostic d’un cancer du sein tombe suivi de deux opérations, d’une chimiothérapie, d’une radiothérapie et d’une hormonothérapie.

Le protocole de l’hormonothérapie nécessitait un contrôle au bout de 2 ans et demi afin de changer la molécule et donc en 2015, on me découvre une stéatose niveau 1. Le médecin se veut rassurant et me met en garde «attention, c’est le risque de fibrose dans les 10 ans, il faut maigrir».

Première décision, j’arrête l’hormonothérapie avec dans les 6 mois qui suivent une amélioration au niveau des transaminases et gamma GT. L’espoir renaît mais mon problème de poids subsiste et devient obsédant. Puis ma stéatose passe au niveau 2. Novembre 2019, je suis hospitalisée une semaine dans un service spécialisé dans l’objectif d’avoir une aide et des « solutions » pour m’aider à maigrir.

Le verdict arrive, il s’agit d’une NASH. Le médecin évoque une NASH d’origine médicamenteuse, que je ne rentre pas dans le protocole à cause de mon IMC qui est à 41. Je repars avec pour instructions « faire de l’exercice pour perdre du poids » et des conseils de « régime » quasi identique aux autres patients qui eux n’ont pas de NASH (ce qui me laisse perplexe). Je ressors encore plus déprimée qu’en y entrant et je ressens un immense sentiment de solitude et d’abandon. L’éclaircie arrive, je cherche sur Internet : je découvre SOS HEPATITES et l’association LYRE à Lyon.

Depuis février 2020, je suis prise en charge par une diététicienne qui a intégré dans mon rééquilibrage alimentaire la NASH et me propose des solutions face aux contraintes de la NASH (par exemple : je dois éviter plus d’un fruit par jour, l’apport en vitamine C des fruits est compensé par des crudités, etc…).

Actuellement, je n’ai pas perdu de poids mais mes résultats biologiques progressent positivement bien que très lentement. L’angoisse est là car je sais que la NASH aboutit au cancer du foie. Pour l’instant, je suis sur le quai de la gare et j’aimerai éviter de monter dans le train.

Il est important que la NASH soit davantage connue et reconnue afin de la diagnostiquer au plus tôt, cela éviterait beaucoup de souffrance tant psychologique que physique.

Je terminerai avec mon expérience toute récente du début de semaine ; suite à une chute, je suis allée aux urgences. Lorsque l’on m’a posé les questions sur mes antécédents, j’ai bien entendu parlé de ma NASH et j’ai vu une incompréhension totale car à priori personne ne connaissait.

Alors de nouveau, je me suis dit qu’il reste un grand chemin à parcourir…

L’HÉPATANTE N°42 – JOURNÉE MONDIALE CONTRE LA NASH

Edito

L’épidémie de COVID-19 a été mortelle pour les personnes âgées en premier lieu, puis pour les personnes obèses, diabétiques et cardiaques. Sans faire de conclusions trop hâtives, ce sont probablement des malades qui étaient pour la plupart, atteints de NASH.

La NASH, cette maladie qui ne dit pas son nom, cette maladie des rendez-vous ratés touche 20% de la population mondiale, méconnue du grand public et de bon nombre de médecins.

Cette pathologie n’est pas émergente, elle est connue depuis 50 ans, mais l’épidémie d’obésité la propulse aujourd’hui au premier rang des maladies hépatiques depuis l’amélioration spectaculaire des traitements pour guérir l’hépatite C.

Ce 12 juin est la 3ème édition du NASH Day pour permettre une prise de conscience la plus large possible ! Mais nous, les malades du foie, prenons conscience de la place de la NASH et nous voulons participer au développement des repérages, à la création d’unités spécifiques d’éducation thérapeutique, à l’élaboration de nouveaux outils et à la prise de parole et de représentation des malades porteurs de NASH.

L’arrivée de traitements dans la NASH va probablement aider à sortir du silence cette maladie. Et à SOS Hépatites, faire sortir du silence, ça on connait ! Nous voulons participer de façon active à l’écriture de ce nouveau chapitre de démocratie sanitaire en proposant le dépistage, l’accès aux soins, l’accompagnement.

La NASH, mieux la comprendre aujourd’hui, pour mieux la combattre demain.

Pascal Mélin, Président de SOS hépatites Fédération

RETROUVEZ L’HÉPATANTE N°42 – JOURNÉE MONDIALE CONTRE LA NASH

INSCRIVEZ-VOUS À NOTRE LETTRE MENSUELLE

ASSEZ DE RAPPORTS : DES MÉDICAMENTS !

Communiqué de presse, 11 juin 2020
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Assez de rapports : des médicaments !

Nous, associations de patients et d’usagers du système de santé, appelons plus que jamais à l’adoption de mesures concrètes pour lutter contre d’intolérables pénuries de médicaments et de vaccins.

Le 27 mai, une proposition de loi visant à créer un pôle public du médicament a été vidée de sa substance lors des discussions en Commission des Affaires sociales à l’Assemblée nationale. Cette proposition prévoyait notamment d’assurer une production publique de médicaments et l’alimentation d’une réserve stratégique de médicaments essentiels.

À l’issue des débats, ces principales dispositions ont été remplacées par deux propositions de rapports. Cette proposition de loi, finalement retirée avant d’être discutée dans l’hémicycle, aurait pourtant mérité un débat approfondi et constructif alors que la crise sanitaire générée par le SARS-CoV-2 nous rappelle brutalement l’urgence de repenser notre modèle de production des produits de santé.

Les textes s’accumulent, les médicaments manquent toujours à l’appel

Les pénuries de médicaments et de vaccins font l’objet d’une augmentation exponentielle[1], les alertes des associations et des professionnels concernant les pertes de chances engendrées pour les patients s’accumulent, les propositions, engagements et textes de loi se multiplient (mission sénatoriale en 2018, feuille de route du Ministère de la santé en 2019, loi de financement de la Sécurité sociale de 2020).

Le rapport stratégique confié à Jacques Biot par Matignon en septembre 2019 et achevé en février ne sort, quant à lui, pas de l’ombre.

Le Parlement européen s’est également emparé du dossier à l’occasion de la crise du COVID-19 et s’apprête à adopter, lui aussi, un rapport sur le sujet. Le projet, actuellement en discussion au sein de la Commission environnement et santé publique (ENVI) du Parlement, propose notamment la création d’un ou plusieurs établissements pharmaceutiques européens à but non lucratif et la mise en place d’une réserve stratégique européenne de médicaments, en miroir aux propositions du projet de loi français mort-né. Il est temps d’agir.

Perte de chance, déstabilisation de l’hôpital, Ségur de la santé

Les pénuries de médicaments et de vaccins constituent une perte de chance pour les patients mais provoquent également de graves conséquences dans la gestion des services hospitaliers. Elles nécessitent la mise en œuvre d’importantes mesures de gestion, coûteuses financièrement et humainement[2], qui déstabilisent les services et la prise en charge des personnes malades. Tandis que les services d’achats doivent adapter leurs marchés, les services de soins n’ont pas d’autre choix que de procéder à une priorisation des indications des produits concernés ainsi qu’à des modifications de leurs prescriptions et des protocoles de prise en charge.

Il est maintenant temps de passer des paroles aux actes, des rapports à la mise en œuvre des textes de loi et à l’adoption de mesures concrètes. Nous demandons urgemment :

  • la parution du décret prévu dans la dernière loi de financement de la Sécurité sociale imposant aux industriels la création de stocks de sécurité ;
  • un soutien clair et franc aux propositions de création d’une production alternative et d’une réserve stratégique discutées prochainement au Parlement européen.

Contact presse : 01 53 62 94 42 – communication@france-assos-sante.org


[1] Entre 2008 et 2018, le nombre de signalements de tensions d’approvisionnement de médicaments dits d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) a été multiplié par 20. En 2019, l’augmentation devait être de plus de 60% par rapport à 2018, soit plus de 1300 signalements (source : ANSM).

[2] En 2018, la gestion des situations de pénurie nécessite le concours de 16 équivalents temps plein (ETP) par semaine au sein de l’AP-HP (mission sénatoriale, 2018)

LA JOURNÉE MONDIALE DE LA NASH, C’EST LE 12 JUIN !

Vendredi 12 juin sera le NASH Day 2020. Une sorte de débarquement de cette nouvelle épidémie dont on ne prend pas suffisamment conscience dans les pays riches.

Il faut changer le regard de notre société sur cette nouvelle maladie qui n’est pas due à un virus mais qui mérite toute notre attention car elle nécessite d’appliquer des « gestes barrières » spécifiques et une « attention sociale ».

La NASH peut être une cause de cirrhose ! Il y a dans nos cimetières plein de gens morts de cirrhose dont la mémoire collective gardera l’idée « qu’ils buvaient sans doute en cachette », la cirrhose est un qualificatif et non une entité !

Je ne voudrais plus entendre, il a une cirrhose due à une NASH ou une cirrhose alcoolique mais plutôt il a une NASH au stade de cirrhose ou il a une maladie alcoolique au stade de cirrhose.

La cirrhose est un stade avancé d’une maladie qui a commencé bien avant ! Et souvent sur plusieurs dizaines d’années ! Et pendant ces dizaines d’années, il y a eu des rendez-vous ratés où la maladie aurait pu être diagnostiquée et prise en charge. En médecine du travail, en médecine générale, chez le cardiologue, lors d’un passage aux urgences pour une plaie ou lors d’un bilan à la sécurité sociale et tout cela en sortant du traditionnel « il faudrait perdre du poids ! ».

Alors ne ratez pas cette Journée Mondiale le 12 juin pour écouter, parler et échanger sur la NASH, soyez au rendez-vous avec SOS Hépatites !

Pascal Mélin

JOURNÉE MONDIALE DE LUTTE CONTRE LA NASH 2020

Communiqué de presse, 8 juin 2020

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Journée mondiale de lutte contre la NASH 2020

Amélioration de la prise en soins et prévention

L’actualité du COVID-19 a remis sous les projecteurs les épidémies mondiales de surpoids, d’obésité et autres maladies métaboliques ! En effet, après l’âge, le sexe masculin, le surpoids et les problèmes cardiovasculaires apparaissent comme des facteurs majeurs susceptibles d’aggraver le pronostic. Or ces trois derniers facteurs sont également étroitement liés à la NASH, cette maladie du foie qui ne cesse de gagner du terrain partout dans le monde.

À l’occasion de la 3e édition de la Journée mondiale de lutte contre la NASH (stéatohépatite – ou accumulation de graisse dans le foie associée à une inflammation – non alcoolique), le 12 juin 2020, SOS hépatites et maladies du foie et le Collectif National des Associations d’Obèses (CNAO) rappellent qu’en France : plus de 7 millions personnes ont une stéatose métabolique (NAFLD)[1]. Parmi elles, plus de 1 million présentent une NASH, et plus de 200 000 Français sont à haut risque de développer une cirrhose et/ou un cancer du foie. Aux États-Unis, pays fortement touché, d’ici 2030 l’augmentation du nombre de personnes vivant avec une NASH est estimée à 63% par rapport à 2015, tandis que celle de la cirrhose devrait presque doubler[2] !

Les traitements efficaces contre la NASH arrivent mais avant tout la NASH se prévient et se traite par le changement des habitudes alimentaires et la lutte contre la sédentarité.

Pour que l’individu puisse être acteur de sa santé, il est fondamental que lui ainsi que son entourage comprennent et s’approprient sa maladie.

SOS hépatites et maladies du foie et le CNAO appellent :

  • à l’écoute de la parole des patients,
  • au développement de programmes d’accompagnement et d’éducation spécifiques à la NASH innovants, qui puisent leurs sources dans les projets réussis, déployés dans les maladies métaboliques et les maladies du foie,
  • à une stratégie de santé publique de la NASH à la hauteur des enjeux de prévention, dépistage et d’accès aux traitements.

Il est tout aussi fondamental de changer le regard sur la maladie, trop souvent réduite à la maladie de la malbouffe ou du soda, et paradoxalement désignée par ce qu’elle n’est pas, une hépatite « non-alcoolique ».

En attendant que les patients proposent un acronyme français, facile à retenir et surtout non stigmatisant, chaque Français, citoyen du monde, atteint d’une NASH doit être acteur de sa santé. Chaque Français, citoyen du monde, non concerné par la NASH doit se dire : « La NASH ne passera pas par moi ! ».

Contacts Presse :

Pascal MELIN, Président de la Fédération SOS hépatites et maladies du foie : pascal.melin@soshepatites.org, 07 85 62 91 69

Anne-Sophie JOLY, Présidente du Collectif National des Associations d’Obèses (CNAO) : asjoly.cnao@orange.fr, 06 81 36 65 21

Selly SICKOUT, Directrice de la Fédération SOS hépatites et maladies du foie : direction@soshepatites.org, 06 74 86 44 48


[1] Cohorte Constance, INSERM

[2] NASH (Recommandations EASL-2017), fmcgastro

COVID ET ADDICTION, PAS SI SIMPLE …

Voici l’histoire d’un patient suivi en CSAPA depuis de nombreuses années… Il a un parcours tristement classique de descente aux enfers, avec l’expérimentation, puis la dépendance, la perte de son emploi, l’abandon de la famille.

Lorsque j’ai fait sa rencontre il y a quelques années, un traitement de substitution par méthadone a pu le stabiliser quelques temps. Mais très vite, il a repris ses escapades induites par des produits… l’alcool était de plus en plus fréquent et là aussi la dépendance s’est installée.

Le 17 mars dernier, le confinement généralisé est prononcé. L’objectif du confinement est très dur pour les addicts comme lui. Au bout de quelques jours il sort s’acheter de l’alcool sans autorisation. Puis il sassied sur un banc et se met à boire… Quelques heures plus tard, il est amené par la police aux urgences. On découvre qu’il tousse et a de la fièvre, le scanner est en faveur d’une infection par le COVID-19.

Il est admis en secteur dédié aux personnes atteintes de COVID-19. On lui explique alors qu’il doit rester dans sa chambre en confinement et qu’on va lui donner un traitement pour l’aider à supporter le manque.

Au bout de quelques heures, il quitte sa chambre, erre dans le service en demandant d’aller fumer une cigarette, ce qui lui est refusé. Le lendemain matin il demande à sortir contre avis médical… Quelques jours plus tard, ce jeune homme d’une trentaine d’année est retrouvé mort chez lui… Et ce, depuis plus de 24h. Cette mort sera-t-elle imputée à l’épidémie de COVID ? L’addiction n’est pas compatible avec le confinement ? Combien d’histoires similaires à celle-ci se sont produites en France ?

Pascal Mélin