ON VA MANQUER DE CAPOTES…

On a beaucoup parlé du manque de matériel de protection pour les soignants et du manque de masques pour la population générale.

Mais voici un des dégâts collatéraux que l’on n’avait pas imaginé : on risque de manquer de préservatifs !

Mais comment en est-on arrivé là ? Que font le gouvernement et nos représentants politiques ?

La crise du COVID est passée par là. Alors la question est posée, y a-t-il plus de rapports sexuels pendant le confinement ? Et y a-t-il plus d’utilisation de préservatifs ?

En fait l’explication n’est pas là et je ne prendrai pas de gants pour vous expliquer. Voici ce qu’il s’est passé.

Vous avez tous entendu qu’il y avait des ruptures d’approvisionnement en gants. Les entreprises qui fabriquent des gants sont aussi parfois celles qui fabriquent des préservatifs. En un « tour de main » les chaines de production des préservatifs étaient réorientées vers la production de gants.

Mais aujourd’hui bas les masques, les gants c’est bon mais les capotes c’est juste ! On ne va quand même pas faire de la substitution en coupant les doigts des gants pour en faire des capotes…bas seuil…

ON NE BADINE PAS AVEC LA PRÉVENTION ET LA RDR.

Seringues, capotes et pailles, il nous faut du matériel de protection pour tous.

Pascal Mélin

LETTRE OUVERTE AU MINISTRE DES SOLIDARITÉS ET DE LA SANTÉ

Lettre ouverte

24 avril 2020

Version PDF

Monsieur le Ministre des Solidarités et de la Santé,

Le réseau SOS Hépatites existe depuis 25 ans pour informer, accompagner, défendre, les personnes concernées par les hépatites et les maladies du foie, leurs proches et les usagers du système de santé, mais aussi pour porter la prévention.

Nous œuvrons dans le dépistage conjoint de l’hépatite C et du VIH par le biais de Tests Rapides d’Orientation Diagnostique (TROD) depuis plusieurs années et nous sommes systématiquement sollicités par la HAS sur ses travaux relatifs aux hépatopathies tels que : les 2 référentiels TROD VHC et VHB et récemment la fiche réponses rapides dans le cadre du COVID-19 concernant la « Continuité de la prise en charge des patients atteints d’hépatites virales chroniques ». Nos équipes ont acquis une expertise et une expérience dans l’accompagnement des usagers au changement de comportement en santé particulièrement par la réduction des risques et des dommages.

Nous sommes également formateurs de trodeurs pour les bénévoles associatifs mais également pour les professionnels médico-sociaux et notamment pour les centres d’addictologie. Fort de notre expérience, nous souhaitons participer à la formation à l’utilisation des TROD contre le COVID-19 lorsque ceux-ci seront validés par les instances de Santé et notablement par le Centre National de Recherche.

Bien entendu, cet engagement reposera chez nous sur la base du volontariat et sous couvert de l’obtention des protections nécessaires et efficaces pour protéger les intervenants et la population de la transmission du coronavirus.

Nous souhaitons maintenir nos missions en proposant de façon conjointe la réalisation des TROD COVID-19 et celles des TROD VHB, VHC et VIH pour contrôler ces épidémies et en gardant l’objectif gouvernemental de l’éradication de l’hépatite virale C en 2025.

Nous restons à votre disposition pour discuter des contours opérationnels de notre proposition.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre des Solidarités et de la Santé, l’expression de notre totale solidarité.

Pascal MELIN, Président

Frederic CHAFFRAIX, Vice-président

Hélène DELAQUAIZE, Administrateur, Membre de la Conférence Nationale de Santé


Contacts Presse :
Pascal MELIN : pascal.melin@soshepatites.org, 07 85 62 91 69
Frederic CHAFFRAIX : fchaffraix@soshepatites.fr, 06 62 80 53 74

L’HÉPATANTE N°41 – ÉDITION SPÉCIALE

ÉDITO

Le COVID-19 lui donne un goût particulier cette année. Tout le monde aimerait avoir un vaccin qui protège de ce nouveau virus le COVID-19. 
Mais en y réfléchissant c’est un joli pied de nez que nous fait la vie. 
C’est lorsqu’on est le plus en manque d’un vaccin qu’il faut prendre le temps de réfléchir à notre façon habituelle d’utiliser les vaccins.
Alors qu’on espérait voir le bout du tunnel avec le virus de l’hépatite C en voici un nouveau qui se présente. Et quelle puissance ! Arrêter l’économie mondiale, rendre le prix du baril de pétrole négatif, confiner un tiers de la population mondiale. Les épidémiologistes nous avaient prédit une pandémie mondiale du type de la grippe espagnole de 1918 et ce au moins une fois par siècle, nous y sommes !
Semaine Européenne de le Vaccination (SEV) 2020 et pandémie de COVID-19, est-ce que cette réalité va modifier notre regard sur les virus et leurs transmissions ? SOS hépatites Fédération propose de partager avec vous sa vision de la vaccination en évoquant le COVID-19. SOS Hépatites, farouchement attachée à la vaccination, vous propose également de faire le point sur vos connaissances en réalisant le QUIZ SPÉCIAL SEV 2020. Un quiz à diffuser de façon virale… !

Tout s’est arrêté ! Nous devrions être à Londres pour le Congrès Européen d’Hépatologie (EASL) mais nous voici dans une autre Europe de solidarité sanitaire, même si les frontières fermées. Pas de traitement, pas de vaccin, que de l’accompagnement au changement de comportements. Les États Généraux de l’hépatite B nous ont permis de rencontrer des personnes très attachées au concept de vaccination. Nous sommes ici pour le défendre !
Puis bien sûr vient la question du dépistage, alors que depuis des mois se pose la question d’un dépistage généralisé des hépatites B et C, il semble que cela deviendrait possible pour le COVID… Alors pourquoi ne pas proposer le dépistage couplé ? Qui peut le plus, peut le moins : s’il y en a pour un, il y en a pour quatre.
Le COVID est particulièrement agressif pour les personnes fragiles dont les malades du foie font partie. Toutes les infections chroniques fragilisent celui qui en est porteur. L’infection COVID va aggraver la fracture entre malades chroniques et personnes saines. De cette façon, on pourrait dire que les vaccins sont des armes contre la fracture sociale.
La SEV 2020 doit nous rappeler que si l’Europe du soin n’est pas faite, il faut commencer par l’Europe de la prévention en harmonisant les stratégies vaccinales !

Pascal Mélin, Président de SOS hépatites Fédération 

RETROUVEZ L’HÉPATANTE N°41 – ÉDITION SPÉCIALE

QUIZ SPÉCIAL SEV 2020

INSCRIVEZ-VOUS À NOTRE LETTRE MENSUELLE

QUAND LE COVID BOUSCULE L’ÉTHIQUE…

J’ai fait partie de ceux qui se sont battus pour que le patient participe à toutes décisions de traitement… Dans l’hépatite C on a appris à expliquer aux malades les chances et les risques d’un nouveau traitement, on appelle cela le consentement éclairé et on demande souvent aux patients de signer leur engagement.

Depuis l’épidémie de covid-19, voilà une scène que j’ai vécu plusieurs fois.

Un malade se dégrade, a du mal à respirer, on appelle le réanimateur et voilà ce qu’on dit au malade qui n’arrive plus à respirer.

« Monsieur, vos poumons n’arrivent plus à oxygéner correctement votre sang et votre cerveau et tous vos organes souffrent, alors nous allons vous endormir et vous mettre dans un coma artificiel pour passer un tube dans votre gorge et vous faire respirer par une machine… Cela permettra à vos poumons de cicatriser et nous vous réveillerons quand vos poumons iront mieux… Vous êtes d’accord ? »

Le malade essoufflé remue la tête de haut en bas, tout le monde prend ça pour un oui, on pousse sur le piston de la seringue et en quelques minutes il dort… C’est bon on peut l’intuber.

Est-ce un consentement éclairé ? Comment un malade qui étouffe peut-il dire non ?

Et tous ne se réveilleront pas… Décidément le Covid-19 met notre éthique médicale à mal.

Pascal Mélin

C’est pas vaccin OU traitement… C’est vaccin ET traitement !

Nous voilà à la semaine européenne de la vaccination. Deux mots qui sont largement oubliés en ce moment. L’Europe est mise à mal avec les fermetures de frontières et les gestions nationales différentes de l’épidémie du COVID-19. Quant à la vaccination… Le monde de la recherche vaccinale est en ébullition, tout le monde payerait cher pour avoir un vaccin protecteur et ce, le plus vite possible !

Mais trop souvent on oppose traitement et vaccin.

Prenons plusieurs exemples : les équipes qui travaillent sur le vaccin de l’hépatite C depuis 20 ans ont vu leurs budgets largement amputés avec l’arrivée de traitements puissants, simples et efficaces et du coup la découverte d’un vaccin prendra encore plus de temps.

Traitements et vaccins s’opposeraient ?

Autre exemple : en 2003, dès le début de l’épidémie de SRAS, plusieurs équipes se sont lancées dans la mise au point d’un vaccin. Mais l’épidémie s’est éteinte et on a abandonné la mise au point du vaccin.

L’hépatite E encore : cette infection virale qui ne sévissait initialement qu’en Afrique n’a pas généré l’envie de développer un vaccin (peu rentable et qui n’intéressait que les pays africains). Pourtant l’hépatite E se répand en Inde et en Chine. C’est donc la Chine qui a développé un vaccin en le proposant en premier lieu à ses armées. Car pour les armées une épidémie virale peut être très invalidante. On attend ce vaccin en Europe.

Alors sur quelle stratégie faut-il miser pour le COVID-19, traitement ou vaccin ?

Les traitements pourraient être trouvés en quelques semaines ou mois alors qu’un vaccin ne pourra pas être efficace avant 2021. La réponse est simple, ce n’est pas l’un ou l’autre, il nous faut les deux !

L’épidémie de COVID-19 va durer et nous la reverrons probablement l’année prochaine. Il nous faut des traitements maintenant et des vaccins après pour protéger les plus fragiles d’entre nous.

L’Europe pourrait unir tous ces projets nationaux pour arriver à mettre au points le plus rapidement possible traitements et vaccins…

Voilà un beau sujet pour la semaine européenne de la vaccination !

On pourrait recycler notre slogan de l’hépatite C.

« Un traitement pour tous, une guérison pour chacun mais une protection universelle ! »

Pascal Mélin

ET SI LE COVID PROVOQUAIT L’EUROPE DE LA SANTE ?

Le plus important c’est la santé c’est ce que disent tous les anciens ! Mais également tous les pays européens. Car si vous ne le savez pas, la santé depuis la création de l’Europe, est restée une question de souveraineté nationale.

Aucun pays n’a souhaité mettre en avant les soins et la santé comme une question qui pourrait être fondatrice d’une unité européenne ! Et pourtant face à une épidémie, la première action qui a été réclamé par chaque pays a été la fermeture des frontières…

Il y a quelques jours, c’était la journée mondiale de la santé ! Elle est passée quasi inaperçue ! Pourtant en cette période de pandémie de COVID-19, la question est intéressante : la santé est-elle individuelle ou collective ?

Chaque état reste souverain pour déterminer l’accès aux soins, les conditions de remboursement. On voit bien que la libre circulation des biens et des personnes oblige l’Europe à donner des Autorisations de Mises sur le Marché (AMM) qui sont maintenant européennes, mais pas toujours honorées dans chaque pays. Pourtant l’épidémie de COVID-19 a fait découvrir une solidarité sanitaire : des patients hospitalisés dans des services de réanimation français ont été transférés dans des services de réanimation allemands pour libérer des places en France. Chaque pays européen a réagi différemment au confinement ou pas, accès aux masques ou pas, fermetures des écoles ou pas etc…

La démonstration est faite qu’il nous faut une Europe sanitaire avec des prises de décisions cohérentes et synchrones, et c’est probablement aux malades et aux soignants de l’exiger !

La semaine prochaine ce sera la semaine européenne de la vaccination, pour nous rappeler que si l’Europe du soin n’est pas faite, il faut commencer par l’Europe de la prévention en harmonisant les stratégies vaccinales…

Mais je suis un doux rêveur…

Un jour, j’ai rêvé qu’on pourrait guérir l’hépatite C, alors laissez-moi continuer de rêver.

Pascal Mélin

ACCÈS UNIVERSEL AUX TRAITEMENTS CONTRE LE COVID-19

Communique de presse

15 avril 2020

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Accès universel aux traitements contre le COVID-19 : agir vite

Alors que l’épidémie de coronavirus SARS-CoV2 continue de se propager, la communauté scientifique mondiale s’active dans la recherche de traitements.  Si nous devons encore rester prudents en attendant des éléments probants issus de la recherche clinique, il est urgent de préparer dès maintenant les conditions d’un accès pour tous aux thérapies dont l’efficacité aura été démontrée. Toutes les solutions doivent aujourd’hui être explorées, notamment en s’appuyant sur les expériences et leçons du passé. Nous ne tolérerons aucun rationnement de l’accès aux soins, au Nord comme au Sud.

Les pistes thérapeutiques actuelles dans le traitement du COVID-19 sont diverses, regroupant des médicaments déjà utilisés pour d’autres indications, des traitements non commercialisés ou d’autres encore en phase de développement. Aujourd’hui, nos regards sont essentiellement tournés vers les résultats de ces essais cliniques qui bénéficient de financements publics sans précédents. Les défis auxquels nous devrons faire face sont pourtant nombreux et d’inquiétants signaux nous alertent.

Les prix de ces futurs traitements, potentiellement très différents en fonction de leur positionnement actuel, sont rarement évoqués. Ils seront pourtant une variable essentielle pour garantir un accès universel aux soins à l’échelle globale. La lutte contre les épidémies a montré que toute découverte ne constituait une réelle avancée que si elle était disponible pour toutes et tous.

Les prix des futurs traitements, une variable essentielle pour vaincre la pandémie
En 1996, l’arrivée tant attendue des trithérapies salvatrices contre le VIH/Sida, a été accompagnée d’intolérables inégalités d’accès aux traitements. Il aura fallu attendre la session extraordinaire de l’assemblée générale des Nations Unies en 2001 pour marquer une première étape dans l’accès aux traitements pour les pays du Sud, pourtant les plus touchés par la pandémie.

En 2014, les prix des nouveaux traitements contre l’hépatite C ont conduit l’Etat français à rationner l’accès aux soins, en réservant pendant plus de deux ans les médicaments aux seules personnes à un stade avancé de la maladie.  Si les prix ont fortement baissé dans certains pays à revenus faibles grâce à l’arrivée de médicaments génériques, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre l’accès universel à ces traitements permettant d’éradiquer efficacement le virus.

La recherche avance, la coopération internationale recule
Anticipant de possibles résultats positifs d’essais thérapeutiques dans le traitement du COVID-19, la France et le Maroc réquisitionnent les stocks de Plaquénil, utilisé contre le paludisme et essentiel au traitement de maladies chroniques comme le lupus et la polyarthrite rhumatoïde. L’Inde limite l’exportation de médicaments et principes actifs pharmaceutiques utilisés dans le traitement des symptômes de la maladie en prévision de pénuries de principes actif venant de Chine. La préférence nationale semble être devenue la règle alors que la solidarité sanitaire internationale est incontournable dans la lutte contre la pandémie. Les limites de production des traitements potentiels sont un obstacle supplémentaire à l’accès universel dans un marché guidé par la logique de l’offre et de la demande.

Nous pouvons encore faire primer l’accès aux soins sur les intérêts économiques et financiers, notamment de certains industriels du médicament, mais il est grand temps d’agir.

France Assos Santé appelle le gouvernement à étudier tous les instruments internationaux existants et toutes les propositions visant à fabriquer massivement des médicaments ou des vaccins à bas prix [1].  Les mécanismes de fixation des prix doivent enfin être remis en cause en tenant compte notamment des investissements et financements publics au titre de la Recherche et du Développement.

Certains outils, comme les « patent pools » (partage de brevets) ou la licence obligatoire, ont déjà été utilisés avec succès, notamment pour lutter contre des maladies infectieuses (VIH, Tuberculose, Hépatite C) ; d’autres modèles sont à inventer. Toutes les pistes doivent être explorées, tous les dogmes renversés dans cette situation inédite de pandémie mondiale. La France doit agir au niveau international mais elle doit également montrer l’exemple en s’opposant par tous les moyens à des prix qui ne soient ni justes ni maitrisés.


[1] Le 23 mars, le Président du Costa Rica a écrit au Directeur général de l’OMS pour proposer la mise en commun de toutes les informations et connaissances disponibles concernant les technologies de santé destinées à lutter contre la COVID-19 (en particulier les brevets) et d’en garantir l’accès gratuit ou à bas coût dans tous les pays.


Contacts presse : communication@france-assos-sante.org – Tél. : 01 40 56 94 42

CRISE SANITAIRE COVID-19

Communique de presse

10 avril 2020

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Crise sanitaire COVID-19 : nos préoccupations sur la fin de vie

Au regard de la crise sanitaire actuelle, France Assos Santé fait état de ses préoccupations concernant les conditions accompagnant la fin de vie et les impacts qui en sont conséquents.

Les associations membres témoignent de situations parfois inédites qui interpellent l’éthique : les problèmes récurrents liés à la fin de vie sont exacerbés par l’extrême complexité d’un évènement exceptionnel. Les fins de vie dues au COVID-19 se surajoutent aux fins de vie en contexte habituel et un surtaux de mortalité de personnes COVID-19 est à prévoir. En outre, l’effet de masse anonymise et rend invisible les différents décès.

Des choix s’opèrent dans l’accès aux soins en fonction de critères qui ne sont pas toujours clairs, ni compris, et les pertes de chances sont nombreuses. Les inégalités sociales, territoriales, liées à l’âge, au degré de vulnérabilité (physique, psychique, social) sont renforcées.

Les conditions actuelles accompagnant la fin de vie sont d’une grande violence pour les malades, leurs proches et les équipes soignantes.

Consulter la note de France Assos Santé sur la fin de vie – crise sanitaire COVID-19

SOS HÉPATITES AU SEIN DE LA CONFÉRENCE NATIONALE DE SANTÉ

La Conférence Nationale de Santé (CNS) a adopté un avis relatif à la crise sanitaire du COVID-19, le 2 avril 2020, en urgence à l’unanimité des membres de sa Commission permanente. Cet avis et ses 7 recommandations ont été remis à M. Olivier VERAN, Ministre des Solidarités et de la Santé le 3 avril 2020.

Le réseau SOS Hépatites remercie, Hélène DELAQUAIZE, Présidente de SOS hépatites Paris-Ile-de-France, qui représente SOS hépatites Fédération à la CNS :

  • Nommée membre de la Conférence Nationale de Santé  pour la mandature 2020-2025, arrêté de nomination en date du 4 février 2020 pris en application du décret n°2019-1483 du 27 décembre 2019 paru le 29 décembre.
  • Nommée membre du Groupe de travail permanent sur les droits des usagers (GTPDU) par la Commission permanente réunie le 03 mars 2020.

 Les 7 recommandations de la Conférence Nationale de Santé :

  1. Associer une large combinaison de mesures est nécessaire pour faire face à la crise sanitaire et casser la dynamique épidémique en cours.
  2. Renforcer, encore et toujours, une communication honnête, transparente, fondée scientifiquement, organisée et adaptée aux différents publics cibles est indispensable et indissociable d’un climat de confiance entre les acteurs.
  3. Assurer la sécurité des professionnels du secteur sanitaire, médico-social et social de santé comme de toutes les personnes exposées doit être une préoccupation de chaque instant.
  4. Prendre en compte les situations de vulnérabilité ou précarité est un impératif sur le plan de l’efficacité et de l’éthique.
  5. Assurer la continuité des soins pour toutes les personnes le nécessitant et cela malgré le contexte de crise sanitaire.
  6. Amplifier au plus vite la dynamique de recherche scientifique en lien avec la pandémie COVID-19 est un investissement d’avenir.
  7. Mettre en débat les enjeux éthiques soulevés par la lutte contre le COVID-19 ne peut être différé.

Pour en savoir plus :

  • Covid-19 : avis et recommandations formulés par la Conférence Nationale de Santé sur la crise en cours, publication le 04/04/2020
  • L’intégralité de l’avis ICI

 

 

COVID : LES TRODS ON CONNAIT…

PCR, TROD (Test Rapide d’Orientation Diagnostique), SÉROLOGIE, voilà du vocabulaire que l’on connait bien via notre expérience des hépatites virales.

La PCR, soit la recherche directe du virus n’éclaire que le présent.

Positif, le virus est là, négatif, il n’est pas là ! Mais où est-il passé ? on ne peut répondre à la question.

La sérologie permet d’explorer le présent récent et le passé. Elle recherche la réponse de l’organisme en face du virus. Il y a production d’anticorps et il y en a de deux types les IGM qui correspond à une production d’anticorps immédiate, ce sont les premiers à apparaître puis qui disparaissent pour laisser place aux IGG, anticorps durables qui resteront dans le temps.

Face à une infection il faut distinguer plusieurs étapes :

  1. La fenêtre sérologique lorsque tout est négatif, après le tout début d’infection (trop tôt pour détecter).
  2. Apparition des IGM, on est alors au début de l’infection.
  3. Présence conjointe d’IGM et IGG, l’infection est présente depuis quelque temps et le processus de guérison s’enclenche.
  4. Il ne reste que des IGG, l’infection est ancienne et traduit la guérison ou une exposition ancienne.

Dans quelques jours, les sérologies pourront être accessibles dans les laboratoires même si elles ne sont pas encore à la nomenclature et donc non remboursées.

Mais ce que nous attendons, ce sont les TROD COVID avec les IGG et les IGM ce qui permettra la réalisation simple, de test au plus près des usagers, avec une simple goutte de sang prélevée au bout du doigt.

SOS Hépatites a formé des dizaines de TRODEURS !!! Ne pourrait-on pas sur la base du volontariat proposer à tous ces trodeurs de venir renforcer la dynamique de dépistage comme pour une maison de retraite par exemple ! A chaque EHPAD son trodeur !

SOS pourrait s’engager à faire une mise à niveau des connaissances de ces TRODEURS par la création d’une vidéo ? Qu’en pensez vous ?

Pascal Mélin

PS : On en est où des TROD VHB qu’on nous promet pour « dans trois ans » ? Aujourd’hui on a la preuve qu’un TROD peut être mis en place en quelques semaines… Mais pour ça il faut qu’il y ait une volonté politique !

DES VIRUS ET DES HOMMES

Il y a plus de familles de virus sur la planète que d’êtres humains !

C’est ce que nous apprennent les virologues et c’est ce que j’avais déjà rapporté en 2014 à voir ICI.

Pourtant il y a des virus partout et pour eux nous ne sommes qu’un support à leur multiplication.

Mais souvent ils font dysfonctionner l’organisme par lequel ils passent et peuvent en causer la mort !

On connait les virus des tomates, le virus de la mosaïque du tabac, le virus de la leucose féline (appelé aussi SIDA du chat), les animaux aussi ont leurs propres virus comme la grippe porcine ou bien encore les sangliers récemment dans le nord de la France.

Mais, il y a une particularité qu’il nous faut comprendre aujourd’hui : ce sont les recombinaisons virales…

Certains virus sont spécifiques à l’homme, d’autres à des animaux ou d’autres encore, à des plantes. Quand deux virus différents sont mis côte à côte, le plus souvent il ne se passe rien, mais parfois les parois fusionnent et alors ils échangent du matériel génétique entre eux. La plupart du temps il ne se passe rien et la nouvelle entité meurt mais parfois cela donne un nouveau virus avec des propriétés tout à fait différentes et la possibilité d’infecter de nouvelles espèces. C’est ce qui s’est passé avec le COVID-19, mais c’était déjà le cas avec la grippe aviaire.

Lorsque l’on concentre des animaux pour leur élevage ou pour leur vente (comme sur un marché) on va mettre en contact des virus en grande quantité alors que dans la nature ils ne se seraient pas rencontrés… On favorise ainsi la possibilité de recombinaison virale !

C’est donc bien vers l’homme et ses pratiques qu’il faut chercher le coupable. C’est à cause du confinement des animaux que nous voilà à notre tour confinés ! Cela pourrait être drôle si ce n’était pas aussi dramatique !

Espérons que cette fois nous en retiendrons quelque chose car la grippe aviaire, la vache folle, l’épidémie de grippe H1N1, n’avaient pas modifié nos comportements.

Aujourd’hui il est urgent de réfléchir pour faire autrement demain !

Mais les virus ce sont aussi les vaccins ! L’homme a toujours combattu les virus en cherchant des traitements (comme pour le VIH, l’hépatite C ou B) ou en cherchant des vaccins (grippes, fièvre jaune, etc). Lorsque l’on a une infection virale, on en guérit le plus souvent et bon nombre d’entre nous ont l’image que l’on guérit de notre rhume en le repassant à quelqu’un d’autre.

J’espère que cet épisode, aussi horrible soit-il ,va profondément changer la représentation que chacun a d’un virus et qu’une fois la crise passée on pourra parler autrement du dépistage de l’hépatite C pour guérir ou de l’hépatite B pour se vacciner !

D’ailleurs la Semaine Européenne de la Vaccination c’est pour bientôt ! Quelle place va t-on lui donner ?

Pascal Mélin

NOTRE CERVEAU NE VEUT PAS DU COVID…

Certains appellent cela l’acceptation mais face à la découverte d’une maladie, le cerveau commence souvent par la refuser.

A SOS Hépatites, on connait bien le phénomène… Je me souviens d’un gaillard lors du roadtrip de Bourgogne, les militants venaient de lui réaliser un TROD VHC qui était positif et on lui expliquait qu’il fallait faire une PCR, que dans 30 % il pouvait y avoir guérison spontanée. Il s’est levé en déclarant « Et bien moi, c’est ça, je suis dans les 30%, j’ai guéri spontanément, salut ! ». Mais l’info était donnée, on sait qu’il faudra du temps, mais il finira par revenir…

Pour le COVID-19 c’est pareil ! Voici ce qui m’est arrivé, un patient suivi pour une maladie VIH m’a contacté par téléphone en me disant :

« Il faut que je vous vois d’urgence, mon traitement contre le SIDA ne marche plus !

– Ah bon, pourquoi ?

– Ça me « refait » comme avant, j’ai de la diarrhée, des douleurs partout et je suis fatigué donc mon traitement ne marche plus ! ».

En fait il s’agissait d’une infection à COVID-19, mais son cerveau ne pouvait l’accepter… Je vous rassure, tout se passe bien pour lui.

Mais l’acceptation est d’autant plus difficile que la maladie renvoie à d’autres expériences.

Il n’y a pas plus aveugle que le cerveau qui ne veut pas voir…

Pascal Mélin