HÉPATITE B, IL FAUT PENSER À L’IMPENSABLE…

Pour bien connaitre une épidémie il faut bien connaitre le virus, ses modes de transmission et surtout les pratiques du pays dans lequel vous voulez étudier l’épidémie.

C’est ce que m’a rappelé une patiente porteuse d’une hépatite B chronique que je revoyais en consultation cette semaine, pour son suivi. Elle est originaire d’Afrique centrale et se fait suivre depuis plusieurs années, sa contamination est probablement materno-fœtale, bien qu’on ne puisse l’affirmer. Je lui réexplique les modes de transmission et l’intérêt de vacciner son entourage puis je lui rappelle les modes de contamination.

Et là elle me reprend : « Docteur, quand j’étais dans mon pays je travaillais à la sécurité sociale et on a été vacciné contre l’hépatite B, mais moi, ça a dû avoir l’effet inverse et ça m’a transmis l’hépatite B ».

Je lui réponds que non, le vaccin ne peut pas donner l’hépatite B et que vu son inefficacité elle devait être déjà contaminée à l’époque. Je lui rappelle que mon hypothèse était qu’elle avait probablement été contaminé par sa mère à sa naissance.

Elle reprend : « Oui, mais moi ce n’est pas ça, j’ai beaucoup réfléchi ce n’est pas ma mère qui a pu me contaminer. Cependant, je pense que cela pourrait être dû à une coutume. Dans mon pays, il ne faut pas avoir les gencives roses alors dès qu’on devient une femme, l’ancienne du village prend une spatule et aligne les jeunes filles pour leur glisser de la cendre entre la dent et la gencive. La spatule est unique et se transmet d’ancêtre à ancêtre mais sans désinfection régulière et je pense que c’est comme ça que je me suis contaminée ».

Effectivement, cette pratique est potentiellement contaminante si l’une des jeunes filles est porteuse d’hépatite B et contagieuse. Et il est toujours très difficile d’admettre avoir une mère qui vous a contaminé.

À la fin de cette consultation, la patiente et moi, nous nous étions appris beaucoup de choses mutuellement.

Pascal Mélin

EASL 2019 C’EST PARTI ! J1

Mercredi 10 avril c’était l’ouverture de EASL 2019 et on commence par la formation continue. La couleur est donnée par le titre :

« Les stades ultimes de la maladie hépatique »

La première question posée était de taille : « cirrhose et hypertension portale, tests invasifs ou non invasifs ? »

C’est une multitude de tests sanguins qui sont maintenant disponibles ; APRI, FIB4, ELF, FIBROMETRE, FIBROTEST, HEPASCORE, NFS.

L’autre test non invasif est l’élastomère. Chaque test a été passé en revue pour ses avantages et ses inconvénients mais il semble maintenant acquis qu’en 2019 il faudra tenir compte d’une combinaison de test sanguin et de l’élastométrie. Et ce particulièrement pour déterminer la gravité d’une cirrhose !

« Y a-t-il des images de la cirrhose ? » les images sont opérateur-dépendant en échographie et de nombreuse équipes se sont essayées à trouver des arguments pour évoquer le diagnostic de cirrhose, foie bosselé, atrophie du lobe 1, augmentation du diamètre du tronc porte au hile etc … Mais le diagnostic de cirrhose est un diagnostic d’anatomo-pathologie et non d’imagerie. Là encore on s’oriente vers des combinaisons de techniques et de scores.

« Et la biopsie hépatique dans tout ça ? » puisqu’elle reste le Gold standard. Si elle est de qualité et pour cela elle doit faire plus de 2 centimètres de long, alors elle permet de confirmer et de classifier la cirrhose. Elle permet aussi d’évaluer les risques d’apparition de cancer.

La mesure de la pression des veines sus-hépatiques est aujourd’hui l’examen de référence en cas d’hypertension portale mais toutes les équipes ne le pratique pas toujours. Pourtant c’est aujourd’hui le seul examen pour évaluer et prévenir les risque hémorragiques et évaluer l’efficacité des traitements. La technique doit se standardiser et peut être s’aider des mesures d’élastométrie.

Prévention et prise en charge des varices œsophagiennes :

Selon les recommandations de 2015, une gastroscopie doit être réalisée à tout patient chez qui une cirrhose a été diagnostiquée. Pour les patients avec une élastométrie inférieur à 20KPa ou des plaquettes supérieures à 150 000 il n’est pas nécessaire de faire une endoscopie digestive haute pour rechercher des varices œsophagiennes.

La prophylaxie passe par l’utilisation pleine dose des béta-bloquants mais seuls les patients qui auront une efficacité avec ce traitement verront la mortalité décroître. Actuellement 20% des patients ne peuvent supporter les doses pleines.

Les hémorragies par rupture de varice œsophagienne doivent être prise en charge en réanimation, avec gastroscopie, pour pose de ligature et utilisation de drogue vasoactive comme la Terlipressine.

Ensuite il a été question de la balance coagulation et anticoagulation car si les cirrhotiques ont un sang plus fluide, pour autant ils présentent des thromboses sur leur système porte. Cet équilibre étant fragile lors d’une complication hémorragique ou thrombotique les malades doivent être gérés par une équipe rodée…

Pascal Mélin

CE N’EST PAS EN AVRIL QUE SOS HÉPATITES SE DÉFILE…

On pourrait plagier les dictons populaires, mais en avril, nous le printemps nous réveille !

Demain se tiendra à Vienne en Autriche, le Congrès Européen annuel d’Hépatologie, plusieurs milliers de congressistes sont attendus et nous tenterons de vous faire profiter des temps forts vus à travers les lunettes de SOS Hépatites. On est en attente de plusieurs communications qui pourraient bouleverser notre façon de voir les NASH ou la prise en charge des cancers du foie en 2019.

Le mois d’avril s’est aussi la journée « Focus Hépatite C 2025 » qui aura lieu à paris ce 18 avril à l’initiative de la presse médicale, programme et inscription ici. SOS hépatites sera également présent pour faire entendre une autre voix, celle des malades et de notre association.

Le 23 avril, il y aura également un Colloque du COREVIH Grand Est à Strasbourg ; Prisons, soins et réduction des risques : vers une approche pluridisciplinaire, programme et inscription ici. SOS Hépatites sera là pour porter ses réflexions à travers l’expérience de ses 2 CAARUD (YOZ et la VOIE).

A la fin du mois, les Universités de Printemps qui regrouperont à Angers une quarantaine de militants de SOS hépatites. Ils se retrouveront pour échanger sur l’actualité et établir notre ligne de communication pour 2019…

Puis, nous serons également présents pour la semaine européenne de la vaccination qui se déroulera du 24 au 30 avril 2019.

Alors en avril ça bouge et c’est bien, on va faire du bruit !

#dubruitcontrelhepatitec

Pascal Mélin

J’AI PERDU MON ANTIGÈNE HBS !

Comme les mots peuvent être source d’incompréhension ! Le médecin est fou de joie quand il annonce au malade : « C’est parfait vous avez perdu votre antigène HBS ! »

Car pour lui, lorsqu’il a pris la décision de mettre sous traitement le malade porteur d’hépatite B chronique, il espérait cette première étape vers la guérison qu’est la perte de l’antigène HBS.

Mais pour le malade, la perte de quelque chose est rarement positive. Perte des cheveux, des dents, perte de l’immunité, d’un membre, du goût, de la sensibilité, de la motricité, perte des papiers d’identité !

Alors OUI, cela peut avoir quelque chose d’effrayant de voir un médecin heureux de vous apprendre que vous avez perdu votre Antigène HBS. Ne le cherchez pas !

Dans l’hépatite C, on parle de réponse virologique !

Oui mais voilà la sémantique de l’hépatite B s’est mise en place bien avant les charges virales et alors il n’y avait que les transaminases et les résultats immunologiques, la virologie était alors balbutiante. À cette époque, la disparition de l’antigène HBS dans le sang annonçait l’apparition d’anticorps neutralisants qui allaient bloquer le virus de l’hépatite B.

Le terme est violent et peut déstabiliser le patient mais il faut, comme toujours, expliquer les formules médicales au patient pour qu’il puisse rester connecté avec son hépato et partager sa joie.

« Car qui perd un antigène HBS ne doit pas se retrouver sur les fesses ! »

Il y a encore du chemin pour se comprendre.

Pascal Mélin

TRAVAILLER ENSEMBLE : LES CASCADEURS D’ALSACE

On parle de plus en plus de cascades de soins pour évoquer au sein d’une population : le dépistage, les bilans, l’accès aux soins et la guérison. Cette cascade de soins est particulièrement regardée et comparée entre différents services de soins aux addicts. En Alsace, le centre expert a réuni les CSAPA pour analyser l’accès aux soins depuis 2014 date d’arrivée des nouveaux traitements. Ainsi 8 centres ont été impliqués dans cette étude : Ithaque, ALT, Colmar maison des addictions, Strasbourg, Saverne, Sélestat, Wissembourg et Haguenau, ainsi que l’association de patients SOS Hépatites Alsace-Lorraine.

Tous ces centres sont des lieux et des espaces de prise en charge des usagers de drogues. Ainsi les forces ont été mises en commun sur une période donnée pour comptabiliser le nombre de nouveaux usagers de drogue venus.

Puis, le nombre de sérologie VHC faites après proposition, aboutissant aux nombres de positifs.

Combien ont alors été retrouvé virémiques ?

Puis, combien ont été bilanté par un hépato, combien ont débuté un traitement et enfin combien sont guéris ?

Ainsi de 2012 à 2017, ce sont donc 1054 usagers de drogues par voie intraveineuse qui ont été pris en compte dans cette étude. 242 pendant la période « Interféron » et 812 pendant la période AAD. La polytoxicomanie était très fréquente, avec 88% de tabagisme associé et 54% d’alcool.

Ce sont 77% des patients qui ont acceptés une sérologie VHC et 34 % d’entre eux se sont révélés positifs. Puis 3 sur 4 ont eu accès à une recherche d’ARN du VHC qui était positive dans 68% des cas, ce qui correspondait à 140 patients. 101 ont débuté un traitement et 91 furent guéris !

Ce travail dont les chiffres seraient encore meilleurs si on ne s’intéressait qu’à la période avec les nouveaux traitements. Mais ce travail montre surtout la place que peut prendre un service expert en fédérant les centres de soins pour usagers de drogue. Mais ne nous trompons pas, ce ne sont pas les nouveaux traitements qui ont permis de tels résultats, c’est bien l’aboutissement d’une autre politique du soins débuté en Alsace il y a maintenant 20 ans. Une pratique de réseau pour des résultats pratiques, une cascade exemplaire !

Pascal Mélin

Pour en savoir plus : https://www.longdom.org/abstract/impact-of-directacting-antivirals-on-hepatitis-c-cascade-of-care-among-people-who-inject-drugs-18146.html

LES BELLES RENCONTRES DE PARIS…

Ce dernier week-end, la ville de Paris avait installé sur le parvis de l’Hôtel de Ville un « Village Santé ». SOS hépatites était présent pour aller à la rencontre du public parisien venu nombreux profiter du soleil printanier.

Une des belles rencontres de ce week-end fut celle d’un jeune couple venu timidement demander le dépistage du jeune homme seulement :
« Bonjour ! Nous sommes venus vous remercier de tout ce que vous faites. Nous sommes allés nous dépister l’un et l’autre dans un centre de dépistage anonyme et gratuit pour pouvoir avoir des rapports non protégés. En plus du VIH, on nous a proposé le dépistage des hépatites B et C. Et là, on a découvert que j’étais porteuse de l’hépatite C. J’étais alors perdue et j’ai appelé le numéro vert de SOS Hépatites, j’ai longuement parlé avec Véronique qui m’a rassuré et m’a aidé à trouver un hépatologue pour me soigner.
Aujourd’hui, je suis guérie et je voulais vous dire merci ! Mais ne faudrait-il pas dépister mon compagnon ? »

Dans le tourbillon de la prise en charge, on avait oublié de vérifier le statut sérologique de son compagnon. Il avait probablement été dépisté initialement en même temps qu’on l’avait testé pour le VIH… Mais après ? Nous lui avons fait un TROD sur le champ et nous avons pu le rassurer…

SOS rappelle depuis longtemps, que lorsqu’une hépatite virale est découverte dans une famille, il faut dépister tout ceux qui vivent sous le même toit, mais il faut surtout définir si c’est de la responsabilité du médecin traitant ou de l’hépatologue.

Et aujourd’hui, à l’annonce de l’hépatite C, celui qui est le plus apte à gérer la sécurisation de son entourage et de sa famille, c’est le malade non ?

Merci à tout ceux qui nous font confiance.

#dubruitcontrelhepatitec

Pascal Mélin

LA LIBERTÉ DE SE PROTÉGER : OUI AU VACCIN !

Madame la Ministre, mesdames et messieurs les politiques, mesdames et messieurs les médecins, voilà ce qu’on pouvait lire hier sur un site qui prône la liberté vaccinale !

En Marche pour la Liberté Vaccinale

Hier, à 17:29

En 1942, les enfants juifs étaient exclus des écoles et des parcs à jeux.
En 2019, les enfants non vaccinés sont exclus des écoles et des parcs à jeux.

Il semblerait que les humains n’ont tiré aucune leçon du passé.

Cette comparaison est insupportable ! La vaccination est dans la loi et ce dans tous les pays démocratiques. Le vaccin est dans l’histoire de la médecine le médicament qui de loin a sauvé le plus de vies.

Mais je me refuse d’argumenter cette comparaison antisémite et choquante.

Cependant, il y a un point sur lequel je vous rejoins, quand des enfants ne sont pas vaccinés ils sont plus faibles ! Allez demander aux populations des Amériques qui ont été décimées par la rougeole si elles n’auraient pas aimé être vaccinées ?

Ces 2500 personnes qui meurent chaque année en France des complications de l’hépatite B ou le million de morts par cancer du foie sur hépatite B que la planète compte chaque année n’auraient-ils pas aimé être vaccinés ?

Ne laissons pas dire ou écrire des confusions historiques qui comparent les vaccins aux heures les plus sombres de notre histoire .

Ce n’est que de la MANIPULATION !

En 2019, être contre la vaccination c’est être pour la MORT !

Facebook doit retirer cette page et ce à la demande de nos politiques.

Pascal Mélin

L’HÉPATANTE N°36 – FÉVRIER-MARS 2019

ÉDITO :

Faire disparaître l’hépatite C du territoire français possible ou impossible ?

Pour certains « spécialistes », l’hépatite C, c’est fini ! Si bien que l’ANRS vient d’annoncer l’organisation d’un nouveau rapport VIH, IST et… hépatites virales B et C ! Ce rapport est sensé émettre des recommandations en la matière. Ce dernier sous entendrait : soit que l’hépatite C est vraiment finie, soit que l’hépatite C est une IST. Mais il faudra tout de même nous expliquer qu’elle est le rapport entre une hépatite C et une IST ?

Au sein de SOS hépatites nous avons toujours beaucoup de mal à comprendre comment être contaminés par une hépatite C sans échange de sang…Depuis toujours toutes nos équipes sont à pieds d’œuvre en régions et en passant par la Guadeloupe. Les malades disent : “mesurons ce que nous faisons” et que les malades guéris et les sympathisants se jettent dans la bataille afin de dépister et inciter au dépistage toute la population où il reste encore 100 000 personnes à traiter, dont 75 000 ignorent qu’elles sont porteuses du virus de l’hépatite C.

Que devons-nous faire aujourd’hui ? Prier pour que d’ici la Journée nationale contre les hépatites le 25 septembre prochain, nous soyons ENFIN épaulés par des médecins généralistes, les addictologues, les psychiatres par l’ensemble des médecins, qu’il faudra au passage former et informer sur l’accompagnement des patients et aussi sur les différents antiviraux à action directe… ?

Pour espérer atteindre l’objectif d’éradication de l’hépatite C en France en 2025, il nous faut le maintien des actions de tous les acteurs sans baisser leur garde. C’est cette dynamique qui vient d’être lancée en Guadeloupe et que nous relatons dans cette newsletter de février-mars. Nous continuons à faire du bruit, et oui nous avons des choses à dire en tant que représentants des usagers du système de santé !

Pour 2019, SOS hépatites parlera au nom des 100 000 personnes encore porteuses d’hépatite C chronique, des 280 000 personnes porteuses d’hépatite B chronique, sans oublier les autres maladies du foie et les usagers du système de santé.

Car si le foie est silencieux, pas les hépatants !

#DUBRUITCONTRELHEPATITEC

Frédéric Chaffraix, Vice-Président SOS hépatites Fédération chargé des questions sur le parcours de santé et les réseaux
Khaled Fellouhe, Vice-Président chargé des questions de prévention 

RETROUVEZ L’HÉPATANTE DE FÉVRIER-MARS 2019

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LA MEILLEURE COMMUNICATION DES JFHOD…

Chacun son choix, le mien n’est pas hépatologique !

Je vais vous parler d’une communication qui n’est pas tournée vers le futur ou le traitement.

C’est simplement une communication qui rend hommage à l’intelligence et à la quête de la compréhension.

Une équipe de médecins parisiens et bordelais s’est intéressée à la maladie de Crohn, maladie qui a explosé au 20ème siècle.

Actuellement, elle touche 2 millions de personnes dans le monde, surtout dans les pays industrialisés.

La maladie de Crohn ressemble cliniquement à une yersiniose comme celle due à Yersinia Entérocolitica et il existe 160 gènes de susceptibilité dont le gène NOD2 qui est le plus fortement lié.

Le gène NOD2 est retrouvé muté chez 30 à 50% des patients porteurs d’une maladie de Crohn contre 10% dans la population standard. La présence de NOD2 permet une réponse innée par la paroi digestive face à une agression bactérienne !

Hypothèse de l’étude : les grandes épidémies de peste du Moyen-Age ont pu provoquer une pression de sélection des porteurs du gène NOD2.

Ainsi, il y aurait une corrélation entre les épidémies de peste, la prévalence des personnes vivant avec le gène muté NOD2 et la fréquence de la maladie de Crohn dans les pays d’Europe et du pourtour méditerranéen.

Résultats : après de savants calculs, il est prouvé que les épidémies de peste ont exercé une pression de sélection positive sur les personnes mutées NOD2, celles qui s’avéraient les plus résistantes à la peste.

Mais face à des bactéries peu pathogènes il y a alors une réponse inflammatoire anormalement élevée provoquant une maladie de Crohn.

En conclusion : la maladie de Crohn pourrait être le prix à payer aujourd’hui par les populations actuelles pour être issues d’une population ayant résisté à la peste.

Quelle belle démonstration ! Quel travail magnifique, qui ne propose pas de nouveaux traitements, des nouvelles stratégies mais juste de comprendre et de partager.

C’est là toute la philosophie de SOS Hépatites, c’est pourquoi ce travail est mon coup de cœur !

Pascal Mélin

IL EN FAUT 10 POUR EN SAUVER UN…

C’est bien sûr du cancer du foie que l’on parle et de son dépistage. Car 90 % des cancers du foie surviennent sur un foie malade et plus particulièrement sur une cirrhose.

C’est pour cela que les recommandations de suivi d’une cirrhose prévoient une échographie tous les 6 mois associée à une prise de sang et à un examen clinique. Le cancer du foie a très mauvaise réputation car il est effroyable quand il est dépisté trop tard.

Dépisté à temps, c’est-à-dire quand il est encore asymptomatique, on peut espérer sauver le malade (qui s’ignore encore).

Mais aujourd’hui les chiffres français nous donnent froid dans le dos : il faut dépister 10 cancers du foie pour que les moyens thérapeutiques actuels nous permettent de sauver une vie !

Le monde du cancer du foie est en pleine explosion à tous niveaux :

  1. explosion épidémiologique car il y en a de plus en plus ;
  2. explosion du dépistage qui est de mieux en mieux fait, même si c’est encore largement insuffisant ;
  3. explosion dans les demandes de greffe du foie ;
  4. explosion dans le développement des techniques chirurgicales pour en venir à bout ;
  5. explosion des traitements médicaux avec des chimio-embolisations et des chimiothérapies de plus en plus efficaces.

Mais le chiffre reste de 1 sur 10 ! Pour améliorer ce triste résultat il faut à l’autre extrémité améliorer le dépistage du cancer du foie en cas de cirrhose en faisant une échographie tous les 6 mois.

C’est un cheval de bataille pour « SOS Hépatites et maladies du foie » de faire en sorte que, quelque soit la cause d’une cirrhose, le dépistage du cancer du foie puisse être fait dans les meilleures conditions avec en aval la meilleure filière de soins possible.

Encore du plaidoyer et des revendications à porter.

Pascal Mélin

AU SECOURS J’AI PERDU MON Ag HBs

Chaque année, 1 à 3% des gens porteurs d’une hépatite chronique B vont perdre l’Ag HBs, ce qui signifie la guérison puisque la guérison se définit par l’apparition de l’anticorps HBs.

Qui va perdre son Ag HBs ? C’est à cette question que se sont attaqués nos amis alsaciens à partir de la cohorte de patients suivi à Strasbourg et ils viendront présenter leurs résultats en communication orale lors du congrès JFHOD 2019 dans quelques jours.

Pour répondre à la question, les strasbourgeois ont suivi 799 patients de 2006 à 2017 qui spontanément ou après traitement ont perdu leur Ag HBs. Étaient exclus de l’étude, les cirrhotiques, les co-infectés VIH ou VHD et VHC. Et tous par définition étaient infectés depuis plus de 6 mois afin de définir la chronicité.

Les patients étaient pour 53,6% caucasiens, asiatiques à 5,3% et africains à 40%. L’âge moyen de la perte de cet Ag HBs était de 42 ans et la durée moyenne de suivie 12 ans.

Chez 83%, les anticorps Ac HBs sont apparus, témoignant ainsi de la guérison. Les groupes des patients traités ou non étaient comparables. 7 patients ont présenté une production passagère d’ADN viral B et ce jusqu’à 4 ans après la perte de l’ Ag HBs.

L’équipe montre en conclusion que la perte de l’Ag HBs est toujours la preuve d’une évolution favorable en dehors des patients cirrhotiques qui restent à risque de cancérisation. Mais les patients doivent être suivis jusqu’à l’apparition d’anticorps.

Pascal Mélin

MON TÉLÉPHONE N’EST PAS BRUYANT

Mon téléphone ne veut pas faire de bruit contre l’hépatite C !

Ne vous moquez pas de moi, mais c’est vrai, je m’explique : mon téléphone, comme beaucoup d’autres est équipé d’un correcteur d’orthographe automatique et de la fonction T9.

Je devine déjà le sourire narquois de certains qui pensent : « Si tu as un correcteur d’orthographe tu n’as pas dû l’activer ! »

Et bien si ! Et voilà l’aventure que j’ai constatée et que je vous invite à vérifier à votre tour. Lors d’un texto envoyé à un ami, je voulais lui dire que selon les recommandations d’experts menées par le Pr Dhumeaux quand on pense au dépistage d’un virus, il faut faire les trois (VIH/VHB/VHC).

C’est comme les trois mousquetaires ! Si on pense à un on pense aux trois !

Eh bien, quand je tapais le nom des trois virus, systématiquement mon téléphone écrivait en majuscule le VIH et en minuscule vhc et vhb. Je trouve cette façon de corriger particulièrement inacceptable. Il n’y a pas de virus en majuscule ou en minuscule. Il n’y a que des virus pour lesquels il faut donner un maximum d’informations et permettre un accès universel aux dépistages et aux soins !

Voilà c’est dit ! Et je dis merde à mon téléphone, moi je veux rester dans une campagne bruyante à la sauce mousquetaire !

#dubruitcontrelhepatitec

Pascal Mélin