Hépatite C : les effets collatéraux de la semaine hépatites virales en Guadeloupe
Dimanche 17 février, retour à Paris de la semaine de lutte contre les hépatites virales et lancement de l’action Marie-Galante sans hépatite C. Je m’arrête à la première station service pour boire un café lorsqu’une jeune femme m’aborde :
– Bonjour Monsieur, je dois me rendre à Metz, accepteriez-vous de me déposer sur la route ?
– Oui, bien sûr, je rentre en Haute-Marne, je peux vous déposer sur l’A4 avant d’en sortir à Châlons, vous serez alors en direction de Metz, je bois un café et j ‘arrive.
– Oui, merci, pas de soucis, moi et mon chien on vous attend.
Je suis allé prendre mon café puis en revenant j’invite la passagère à monter dans ma voiture avec son chien. En mettant son sac à dos dans le coffre, elle s’exclame en voyant l’autocollant sur mon coffre : « Vous aussi l’hépatite C vous êtes dépisté ? »
Je lui réponds oui, je suis le président de SOS Hépatites et justement je reviens d’une campagne de sensibilisation et de dépistage en Guadeloupe. Elle pose son sac, s’assied côté passager avec son chien à ses pieds, elle semble fatiguée et perdue et elle me dit : « Moi aussi j’ai une hépatite C, mais mon histoire est compliquée, j’ai tapé et c’est comme ça que je l’ai attrapée, on a essayé de me traiter à l’interféron mais j’ai déclaré une maladie auto-immune, un SAPL (syndrome des anti-phospholipides) et ça m’a collé une embolie pulmonaire… On a arrêté le traitement et depuis je suis une loque je m’essouffle pour un rien. Tout ça c’est de la faute à cette foutue hépatite C, je lui en veux et je ne veux plus en entendre parler, depuis je zone … »
Je lui ai alors expliqué que maintenant il y avait des nouveaux traitements, simples à prendre, sans contre-indications avec son SAPL et qu’elle devait le prendre car on pouvait lui garantir l’élimination de son virus et améliorer sa qualité de vie… Je l’ai laissé sur le bord de l’A4, elle m’a promis de revoir un médecin pour parler d’un éventuel traitement…
Pendant la fin du voyage, je réfléchissais et me disais qu’il faut parfois aller loin pour revenir et croiser des gens près de chez soi…
Cette femme devra peut-être sa guérison à la campagne d’information en Guadeloupe et voilà donc un effet collatéral inattendu.
#dubruitcontrelhepatitec
Pascal Mélin




INFORMER : l’ensemble des médecins présents pour la semaine hépatante en Guadeloupe se sont mobilisés pour inonder les médias de leur présence. Le Pr Mathurin en plateau télé, le Dr Siméon-Gelu en interview sur site, le Pr Serfaty et moi-même pour la radio Guadeloupe Première, sans compter toutes les interviews papier. Je garde un souvenir ému d’une auditrice qui a appelé en direct dans l’émission car elle était porteuse d’une hépatite C et voulait refaire un enfant mais désirait connaitre les risques de contamination ! Après lui avoir dit que le risque était faible et évalué à moins de 3% on s’est empressé de lui dire de voir un spécialiste, de guérir de l’hépatite C et ensuite de concevoir un enfant qui aura alors 0% de risque de contamination !
FORMER : là encore les bouchées doubles étaient de mise. Le premier temps fort le lundi 11 avec les médecins du CHU où le Pr Serfaty expliqua l’importance du repérage et de la prise en charge de la NASH, encore trop mal connue. Cette formation était cruciale d’autant que la NASH est associée à l’obésité qui touche 25 % de la population adulte en Guadeloupe contre 18% en métropole. La Nash prédit donc une prise en charge importante. Former également le mardi 12 en soirée avec une trentaine de médecins présents afin d’ évoquer les actualités 2019 pour dépister, reconnaître et traiter les hépatites virales.
DÉPISTER : C’était le sens d’une action de dépistage grand public, organisée dans le hall du CHU, ce matin une patiente s’était levée à 5 h pour venir de l’autre bout de l’île pour se faire dépister. Que dire aussi de cette patiente qui pensait avoir une hépatite B ce qui lui a été confirmé avant de la remettre dans 1 mois à la consultation hospitalière . Enfin un migrant d’Haïti et passé par Cayenne qui avait compris qu’il « pouvait rattraper l’hépatite B » Tous les militants de SOS Hépatites Guadeloupe étaient sur le pont pour répondre aux questions du plus grand nombre.













