Chaque mois de janvier, il faut présenter ses vœux, porter un regard critique sur l’année écoulée et prendre des résolutions pour la nouvelle année.
En 2016, SOS hépatites a eu 20 ans.
Les combats de 1996 ne sont plus ceux de 2016. Mais c’est à nous de construire 2017, avec ses espoirs et ses combats.
Mais, devons-nous au bout de 20 ans, réformer SOS hépatites pour nous adapter aux nouveaux enjeux ou au contraire, re-former SOS hépatites, dans sa dimension historique ?
Devons-nous moderniser notre structure associative pour l’adapter aux nouveaux enjeux ou au contraire, re-former SOS hépatites canal historique, en redonnant toute sa place à l’être humain comme nous l’avions fait en 1996 ?
Réformer ou re-former ?
Nous lancer dans la communication à tout-va, dans tous les sens, avec tous les outils et moyens technologiques possibles ? Ou devons-nous, comme nous l’avons toujours fait, faire confiance à l’homme qu’il soit malade ou non ?
En 2017, je n’ai plus peur des virus des hépatites virales, car je sais que l’on peut en guérir ou qu’il y a des vaccins.
Mais en 2017, ce qui me fait peur, c’est l’homme et ses comportements…
Ses comportements, quand il refuse de se faire vacciner, quand il se re-contamine ou lorsqu’il est médecin et qu’il refuse de soigner tout le monde. Comportement encore, lorsqu’il se sur-alimente au point de mettre sa santé hépatique ou cardio-vasculaire en jeu.
En 2017, plus que jamais, c’est de l’homme et de ses comportements dont j’ai peur et c’est justement pour cela que nous devons revenir à la relation humaine.
En 2017, de nombreuses maladies chroniques sont contrôlables, à condition que l’homme change son comportement.
En 2017, on peut guérir de l’hépatite C, sans modifier son comportement, quel luxe pour une maladie chronique !
Mais à quoi sert l’accès universel au traitement, s’il n’y a pas un accès universel au dépistage ?
L’universalité n’est pas un concept thérapeutique, mais un continuum depuis la contamination et s’étend bien plus loin que la guérison.
Nos idées, nos messages, doivent maintenant porter sur l’avant vie avec un virus ou l’après-vie sans virus. Il n’y a pas une vie dans l’après-vérité de 2017 ou dans l’après-guérison.
Nous ne devons pas construire nos représentations en les centrant sur les virus, mais bien sur la personne.
Notre engagement commence depuis la RDR (réduction des risques), en passant par l’accès au dépistage, au traitement et à l’accompagnement de la guérison.
L’addiction sous toutes ses formes, doit nous éclairer dans notre envie de faire et de travailler autrement avec la personne.
De même, le vaccin et son concept, nous amène à rencontrer la population générale, pour lui amener une autre vérité.
Le capital foie est évolutif au cours de la vie et va se modifier d’année en année, en fonction des comportements de la personne, mais aussi de ses expositions à des virus.
En 2016, tous ensemble, nous avons été Hépatants, mais nous devrons l’être encore plus en 2017, pour faire face au bouleversement qui nous attend.
En 2017, je ne crains plus les virus, mais j’ai peur des hommes, c’est pourquoi je ne veux faire confiance qu’en l’Homme.
Bonne année à tous les militants qui partagent ces idées au quotidien, et bonne année à tous les salariés de la fédération, ou des régions qui font de nos rêves des actions possibles !
Merci à tous, de permettre à 2017 d’être encore plus hépatante…
Pascal Mélin