POUR CETTE SEMAINE MONDIALE DE LA VACCINATION, JE VOUS PROPOSE DE NOUS INTÉRESSER AUX NOURRISSONS CAR CE SONT EUX QUI ONT LE PLUS DE BÉNÉFICES À TIRER DE LA VACCINATION

BEBE BLOGUne bonne raison de se vacciner ?

Une bonne raison de se faire vacciner lorsqu’on est nourrisson ?

La réponse nous est apportée par les immunologistes. En effet, c’est chez le jeune enfant que les bénéfices immunitaires sont les meilleurs et les plus durables. Car à partir de 25 ans notre immunité baisse inexorablement pour être immunologiquement considéré comme un vieillard à partir de 35 ans. Le vaccin contre l’hépatite B n’est pas obligatoire mais recommandé. Contrairement aux autres vaccins qui concernent des maladies que l’on peut attraper à tout âge, il est parfois difficile de prendre la décision de vacciner son bébé alors que les principaux facteurs de contamination se situent au-delà de l’adolescence, mais comme une de nos affiches le rappelait « le B.A-BA c’est de vacciner bébé contre l’hépatite B » !

Une bonne raison de se dépister ?

Lorsque l’on est une maman enceinte la plupart des pays développés rend obligatoire le dépistage de l’hépatite B en cours de grossesse, pourquoi ? Parce que la transmission au bébé se fait presque dans 90% des cas avec un passage très important à la chronicité. Mais surtout il existe, si la future maman est porteuse de l’hépatite B, des traitements à mettre en place pour éviter la contamination des nouveau-nés et qui sont alors très efficaces. Plus de 10 % des femmes enceintes chaque année sur la terre sont porteuse chronique de l’hépatite B. C’est pourquoi SOS Hépatites réclame d’urgence le développement des TROD VHB (test rapide d’orientation diagnostique contre le VHB) et son accessibilité dans tous les lieux de suivis de grossesse ou d’accouchement au monde.

UNE VACCINATION UNIVERSELLE POUR UN DEPISTAGE MONDIALE.

Parce qu’en 2015 il est inacceptable de naître et de commencer sa vie par une contamination !

Pascal Mélin

L’ASSOCIATION SOS HÉPATITES CHAMPAGNE ARDENNE ORGANISE SA JOURNÉE NATIONALE DES HÉPATITES LE 2 JUIN.

L’inscription à la journée est gratuite .

Si vous le souhaitez, vous pouvez vous restaurer sur place en nous l’indiquant avant le 11 mai (pour la réservation des repas), celui-ci est au prix de 15`€.

Accès au programme du 2 juin 2015 & au bulletin d’inscription: Cliquez sur ce lien

Pour tous renseignements complémentaires:

Melle Nathalie MASCETTI

Assistante de Direction

SOS Hépatites Champagne Ardenne

5 bis impasse Louis Gabriel Croison

08000 CHARLEVILLE-MEZIERES

03 24 26 68 95

 

 

 

 

 

 

POUR CONCLURE CE 50 EME CONGRES DE L’EASL, JE VOUS PROPOSE DE LIRE OU DE RELIRE L’ÉDITORIAL DE PHILIPPE SOGNI DANS LA LETTRE L’HÉPATOGASTROENTÉROLOGUE. MERCI PHILIPPE.

« Priority Policy » ou l’art politique de ne rien faire

Par Philippe SOGNI

(e-journal du 26 Avril 2015, La Lettre de l’Hépatogastroentérologue)

Mettre des priorités en politique est nécessaire mais ces priorités doivent être dictées par l’intérêt général et ne doivent pas conduire à la négligence du reste. Dans ce dernier cas, on est dans le général, le court terme et l’individualisme que l’on reproche tant à nos civilisations modernes.

Il n’est qu’à voir les boat-people méditerranéens sombrant avec leur « cargaison » pour mesurer la distance (le recul) que nous avons accomplie entre l’accueil des boat-people vietnamiens en 1979 et les non-décisions européennes et françaises de ces derniers jours. Bien sûr, il n’y a plus Jean-Paul Sartre et Raymond Aron se réconciliant sur le perron de l’Elysée pour plaider cette cause. Bien sûr, l’Europe n’est plus celle des Trente Glorieuses, encore auréolée de la réconciliation franco-allemande et aveuglée par la société de consommation. Bien sûr, le budget de la France n’est plus ce qu’il était. Bien sûr, le Moyen-Orient est un bourbier dangereux. Bien sûr tout se discute à Bruxelles où l’on parle de « Priority Policy » et de budget, plutôt que d’Europe. Bien sûr que les prises de décisions s’y font à l’unanimité, ce qui est une aberration démocratique… Bien sûr !

Les choix pour la santé en France sont du même ordre. Les choix ne doivent pas conduire à la négligence. On ne peut pas choisir entre le traitement du cancer, de l’hépatite C, du diabète ou encore de l’alcool. On prend tout ! Et on commence par traiter les personnes qui en ont le plus besoin. Et ceux qui en ont le plus besoin, on l’évalue par des critères objectifs : mortalité, morbidité, qualité de vie… On en évalue les besoins actuels mais également futurs ; on fait de la prospective (Oh le gros mot !). Toutes ces données sont connues, moulinées, rapportées par les chercheurs… Bref du lourd et pas des conférences de presse ministérielles.

Les mots importants ne sont pas « choix » mais « répartition », pas « négligence » mais « priorisation », pas « préférence nationale » mais « universalité ».

 

NE PAS SE TAIRE : HEPATHERe…

Le dernier jour de l’EASL se consacrait aux late breaker  c’est-à-dire les dernières communications.

L’ANRS (Agence Nationale pour la Recherche sur le Sida et les Hépatites)  a débuté depuis 2013 le recrutement d’une cohorte de 17000 patients porteurs d’hépatite B ou C appelé Hépater. A ce jour, 3500 patients ont déjà été traités antiviraux directs et permettent donc d’avoir des données dans la vrai vie. 409 patients ont été traités par sofosbuvir et daclatasvir avant juillet 2014  pendant 12 ou 24 semaines avec ou sans ribavirine (92 avec et 317 sans). Il ressort de cette observation dans la vraie vie que le principal facteur d’échec est d’être porteur d’une cirrhose ou d’avoir été pré-traité. Si l’on utilise de la ribavirine on peut obtenir presque 100% de guérison. A l’heure où les traitements des personnes atteintes d’hépatite C  doivent être contenus dans une enveloppe financière fermée, il est intéressant de constater que chez les nouveaux patients un traitement de 3 mois en tri thérapie par sofosbuvir /daclastavir/ribavirine fait aussi bien que sofosbuvir / daclastavir pendant 6 mois. Ce qui permettra de faire des économies significatives et de ne traiter les patients que 3 mois mais attention aux effets secondaires de la ribavirine (anémie). Que de progrès !

Génotype 4 quoi de neuf ? Peu de données sont disponibles avec les nouveaux traitements. Grâce à Hépather, 82 patients (dont 67 cirrhotiques) présentaient une infection avec un génotype 4. Les traitements par sofosbuvir/daclatasvir faisaient aussi bien que ceux par sofosbuvir/simeprevir avec plus de 90 % de guérison.

Pour l’hépatite B, alors que l’on imaginait des traitements à vie, l’étude FINITE: 45 patients porteurs du VHB et traités par ténéfovir  ils étaient tous avec une charge virale indétectable. Ils ont été divisés en 2 groupes. 21 ont poursuivi le tenofovir et sont restés indétectables. Pour les 21 chez qui le traitement a pu être arrêté à 48 semaines, 3 ont dû reprendre un traitement, 15 avaient des transaminases normales, 1 avait une charge virale inférieure à 2000UI/ML et 2 avaient éliminé l’Antigène HBS. Cette étude laisse l’espoir à des arrêts de traitements possibles mais de façon sauvage bien sûr. Il doit y avoir un strict contrôle médical.

Enfin coup de chapeau à l’étude ALLY3 qui s’intéressait au traitement par sofosbuvir/daclatasvir chez les co-infectés VIH-VHC qui peuvent être maintenant considérés comme des patients comme les autres puisqu’on obtient 97 % de traitement  mais les traitements ne peuvent être d’une durée inférieure à 3 mois.

Devant toutes ces bonnes nouvelles l’enjeu reste maintenant le dépistage pour tous et l’accès au traitement.

Pascal Mélin

Dans les milliers de posters présentés à EASL, il se cache toujours des perles que nous présenterons dans les semaines à venir … Merci de nous avoir suivi .

 

EASL. L’HEPATITE C ENCORE & TOUJOURS …

L’étude japonaise GIFT-1 a été présentée par Sato ce samedi. Elle concernait l’association Ombitasvir/Paritoprevir/ritonavir avec ou sans cirrhose et était utilisée en double aveugle contre placébo pour valider efficacité et tolérance de cette combinaison thérapeutique. Ce sont 363 patients qui ont été traités avec un résultat global de 94,6 % de guérison. Les seuls effets secondaires retrouvés consistaient en 16,7% de rhinopharyngite, 8,8% de maux de crâne et 5,1 % d’œdème périphérique. A priori rien d’insurmontable, mais on attend confirmation dans la vrai vie …

Le Dr Coilly a présenté les résultats de la cohorte CUPILT de l’ANRS. Cette étude s’intéressait aux patients greffés du foie présentant une récidive de juillet 2013 à novembre 2014, ce sont 335 patients qui ont été inclus et retraités par SOFOSBUVIR/DACLATASVIR plus ou moins ribavirine. On obtenait un taux de guérison à 96% avec des effets indésirables essentiellement dus à la ribavirine. Tous les marqueurs de la fonction hépatique s’amélioraient, ce qui est bien sur spectaculaire malgré quelques échecs et la constatation de l’acquisition de résistance virologique.

Le Pr Bourliére réévoque la place de l’interféron chez les patients porteurs d’hépatite B chronique. Cette étude multicentrique a concerné des patients porteurs chroniques du VHB AgHBe- traités depuis plus d’un an par traitement oral et qui avaient tous une virémie indétectable mais toujours un portage chronique de l’AG HBS. De janvier 2011 à juillet 2012, cette étude multicentrique a proposée à 183 patients  de bénéficier de l’adjonction à leur traitement d’une injection hebdomadaire d’interféron (pégasys) par tirage au sort la moitié a été surveillée et l’autre moitié traitée. Les résultats était positifs mais faibles dans le groupe recevant l’interféron on retrouvait 7/90 patients qui éliminaient l’AG HBS et pouvaient être déclarés guéris (8%°) contre 1 seul malade dans le groupe contrôle. Il semble bien que l’interféron puisse booster l’efficacité des antis viraux pour dans certain cas permettre une guérison. Ne rangeons pas trop vite l’interféron.

Pour l’hépatite delta, les espoirs viennent de la présentation  faite par l’équipe turque de Yurdayin  qui a montré l’efficacité du LONAFARNIB associé à un boosting de ritonavir. Dans cette étude 15 patients ont été sélectionnés, plusieurs dosages thérapeutiques ont étés testés. Le Lonafarnib seul est efficace mais c’est à dose pleine et en association avec le ritonavir qu’on retrouve les meilleurs résultats  avec une baisse moyenne de 3,45 log à 8 semaines et même un patient qui a négativé sa charge virale. On retrouvait peu d’effet secondaire et donc une bonne tolérance et les auteurs indiquaient la poursuite du développement de cette molécule.

Le Dr Nyberg a présenté les résultats suggérant que les patients infectés par le VHC présentaient plus de cancer que les patients non VHC, en ayant écarté  les cancers liés comme le cancer du foie le lymphome, le cancer du rein ou de la prostate, en tenant compte  du poids différent de la consommation d’alcool ou de tabac. Sans donner d’explication ces résultats jettent le trouble et la question qui vient naturellement c’est de se demander si ce risque constaté disparait après guérison ?

Pour finir un coup de chapeau à l’équipe du Dr Ramiére de Lyon et qui a répondu à une question franco-française. Il a repris le statut vaccinal sur la population du grand Lyon et a montré que la politique vaccinale contre le virus B avait permis de contrôler l’épidémie B mais que celle-ci était repartie à la hausse depuis les soupçons qui avaient pesé sur le vaccin .

Enfin une alerte, l’équipe hollandaise  de Coenen a présenté les résultats de suivi de dépistage hépatite B et C chez une cohorte de migrants chinois. De 2009 à 2013 4423 patients ont été testés  et l’on a pu mettre en évidence un portage chronique de l’antigène HBS chez 6 % d’entre eux. Cette étude visait à montrer l’accès aux soins d’une population migrante, spécifique et concernée mais attention à ne pas favoriser la discrimination et l’exclusion … d’ailleurs n’y aurait-il pas un vaccin efficace pour se protéger ?

Pascal Mélin

EASL. L’ALCOOL AUSSI …

Ce deuxième jour a vu la communication orale de Nathalie Ganne de Bondy qui présentait les résultats du suivi d’une cohorte belgo-française de cirrhose alcoolique compensée. De 2010 à septembre 2014, 20 centres ont recruté 492 patients avec des cirrhoses alcooliques qui ont été suivi. Pour l’alcool 65% étaient abstinent ,15% consommaient moins de 7 verres par semaine la plus part étaient fumeurs (présent ou passé) et 21% présentaient un syndrome métabolique. Sur un suivi médian de 1 an, 50 patients (11%) ont vu apparaitre un nodule dont seul 14 ont été confirmé comme un cancer du foie, sans corrélation avec la consommation actuelle d’alcool ou le syndrome métabolique. Pendant cette période, 28 patients sont décédés mais l’étiologie hépatique n’était retenue que dans 54 % des cas. Les auteurs vont continuer de suivre cette cohorte qui va permettre de réécrire l’histoire naturelle des cirrhoses alcooliques et de confirmer que lorsqu’un nodule apparait il n’est cancéreux que dans 28 % des cas. Le message à tous les cirrhotiques qui ont peur à chaque échographie de surveillance : il y aura peut-être plus de peur que de mal.

Les réinfections chez les usagers de drogues ont été analysées par l’équipe scandinave de Midgard, ils ont suivi pendant 7 ans après leur guérison virologique 161 patients : 40 % avaient des pratiques d’injection pendant la période de surveillance. 12 re-contaminations ont été retrouvées soit un taux de re-contamination de 1,8 /100 patients années traités guéris.

Les rechutes après utilisation du sofosbuvir ont été présentées par Svarovskaia de chez Gilead. Pour cela 8 études de phase 3 avec le sofosbuvir ont été analysé. Sur 1154 répondeurs virologiques à S12, seuls 1142 l’étaient encore à S24 soit 1%. De plus certaines étaient des recontaminations. Il était alors réalisé une comparaison entre la souche pré traitement et celle post traitement. D’où l’importance des sérothèques.

Pour les personnes en échec des nouvelles thérapies, l’espoir vient de la présentation de l’étude de phase 2 SALVAGE. Le recrutement a consisté à recruter 79 personnes en échec de traitement par interféron, ribavirine avec télaprevir/bocéprévir/siméprévir. 43 % étaient cirrhotiques. Ils ont tous bénéficié d’un traitement par grazoprevir (GZR un inhibiteur de protéase NS3/4A), de l’elbasvir (EBR inhibiteur de la NS5A) et de la ribavirine. Seul un patient n’a pas fini son traitement. Les souches virales ont été analysées pour 78 patients, 43,6% avaient un virus variant pour la NS3, 10,1% étaient variants pour la NS5A et 6 d’entre eux avaient un variant pour les deux protéines. Le taux de réponse virologique en fin de traitement était de 100%. A 12 semaines, 96,2 % des patients étaient guéris seuls 3 étaient rechuteurs. Pour les patients présentant une infection avec un variant mutant, le taux de guérison était de 91,2%.

Une équipe autrichienne nous invite à considérer l’hépatite C comme une cause potentielle de maladie cardio vasculaire. Pour arriver à cette conclusion, ils ont travaillé sur la base de données américaines (NIS et Nationwide) qui comprend les dossiers de tous les patients hospitalisés chaque année soit 7 millions de dossiers par an. Ils retrouvaient que 1,9 % des patients étaient infectés par le VHC. Les résultats sont sans appel, les personnes infectés ont deux fois plus de chance de présenter un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral, 88% de maladie coronarienne et un peu plus d’insuffisance cardiaque. Cette étude amène de l’eau à notre moulin quand nous affirmons qu’il ne faut pas traiter les patients uniquement en fonction de leur atteinte hépatique.

Maintenant la question devient : après guérison, le risque cardio-vasculaire s’abaisse-t-il de façon significative ? A suivre…

Pascal Mélin

Jeudi. L’EASL SOUVRE SUR LES STEATOHEPATITES…

Les communications orales, en séance plénière, sont la sélection des meilleures communications proposées auprès du comité scientifique d’organisation. Cette année, la première communication orale était présenté par l’anglais Armstrorg qui présentait les résultats en double aveugle contre placebo, du LIRAGLUTIDE qui semble une molécule prometteuse pour réduire la stéatose hépatique. Ensuite,  le Pr Manns de Hanovre a présenté les résultats de l’étude SOLAR 2  qui a confirmé que l’association sofosbuvir/ledipasvir/ribavirine  permettait maintenant de traiter et de guérir l’hépatite C, même en situation de post- greffe ou de cirrhose décompensée. Pour le traitement des varices œsophagiennes, en cas de cirrhose, le seul traitement qui avait montré son intérêt était les bêta- bloquants.  L’équipe de Baik en Corée a montré que ces derniers pouvaient gagner en efficacité en y associant le Rifaximin. La cancérologie aussi, était à l’honneur, alors que l’équipe française menée par Schulze présentait des résultats sur la génomique de 243 tumeurs hépatiques permettant d’envisager de nouvelle cible pour les traitements anti cancéreux, c’est une voie importante dans le principe de développement des tumeurs et des traitements possibles. Cancérologie aussi, pour l’équipe  japonaise de Park qui a testé le TSU-68 (ORANTINIB) avec une bonne tolérance.

Pour l’hépatite C, nous voyons arriver les premiers patients en échec  d’un traitement antiviral direct (DAA direct acting antiviral) l’équipe espagnole de Forns qui a proposer  un traitement par GRAZOPREVIR/ELBASVIR/RIBAVIRINE dans le cadre de l’étude internationale C-SALVAGE qui permet de guérir définitivement la majorité des patients.

Pascal Mélin

 

 

 

 

 

N’OUBLIEZ PAS LE CANCER DU FOIE…

À l’avis de tous, l’hépatocarcinome (CHC ou cancer du foie) était le grand absent de ce 50ème congrès de l’EASL. L’effroyable réputation de ce cancer n’est plus à faire, pourtant dépisté à temps, peu ou pas symptomatique, son pronostic n’est pas si sombre. Mais pour intervenir le plus tôt possible, encore faut-il avoir posé le diagnostic de cirrhose du foie car plus de 3 cancers du foie sur 4 surviennent sur un foie préalablement cirrhotique.

Mais pourquoi cet essoufflement de communication à l’EASL, la recherche est-elle en panne ? Les hépatologues sont-ils attirés par l’appel des chimères de la réussite des traitements de l’hépatite C ? On ose espérer que cette attirance n’est pas que financière. On espère aussi que l’espoir de guérison la plus large possible de tous les malades porteurs d’hépatite C n’amène pas à croire que le CHC va disparaitre. La recherche contre le cancer du foie doit se poursuivre et s’intensifier car il restera dans le TOP 10 des cancers sur la planète dans les 20 ans à venir. La possibilité de guérir l’hépatite n’aura d’impact sur le nombre de cancers du foie que dans les pays riches et pas avant plusieurs années… Plus que jamais nous avons besoin de comprendre les mécanismes de cancérisations, l’hétérogénéité de ses causes et mécanismes des différentes cibles génétiques qui peuvent se transformer ou s’activer et donc devenir la cible de traitement.

La lutte contre le cancer du foie doit être l’exemple de compétences synergiques et cohérentes entre hépatologues mais aussi chirurgiens, radiologues, infectiologues, biologistes, anatomopathologistes, transplanteurs, addictologues, psychiatres et psychologues, radiologues interventionnistes, cancérologues, radiothérapeutes et infirmières d’éducation thérapeutique. Les techniques chirurgicales se développent, les appareils de radiothérapie stéréotaxique, les chimiothérapies, les chimio-embolisations, les traitements par radiofréquence et la greffe qu’elle soit familiale ou non. On imagine bien que la prise en charge d’un cancer du foie est une partition qui doit être jouée par un orchestre symphonique mais il faut un chef d’orchestre… Qui est-ce ?

Les malades attendent beaucoup d’améliorer la cohérence des soins en cas de cancer du foie. Où sont les plateaux techniques en France aujourd’hui ? N’a-t-on pas de très bons centres de greffe, d’autres très bons centres de cancérologie et d’autres centres encore de radiothérapie. Quand pourra-t-on établir une carte des offres de soins en cancérologique hépatique ? Qui est capable d’offrir une expertise complète et un plateau d’offres de soins cohérent en 2015.

Alors n’oubliez pas le cancer du foie, messieurs ou mesdames les hépatologues, les malades aujourd’hui sont les cirrhotiques de demain et les cancéreux des prochaines années. Nous attendons des conférences européennes monothématiques sur la prise en charge du CHC et nous vous donnons rendez-vous à Barcelone en avril 2016 pour prendre connaissance des progrès qui se préparent car nous n’en doutons pas !

Pascal Mélin

LA FRANCE VA-T-ELLE RESTER DANS L’EUROPE ?

C’est la question qui se pose aujourd’hui à Vienne autour du 50ème congrès de l’EASL. En effet, les experts européens de l’EASL se sont concertés et viennent, en parallèle du congrès, de présenter leurs recommandations pour le traitement et la prise en charge des personnes infectées par le virus de l’hépatite C en 2015.

Le 29 mai prochain, le même événement se déroulera en France sous l’égide de l’AFEF (Association Française pour l’Etude du Foie), les experts français présenteront leurs propres recommandations.

Alors, les propositions françaises seront-elles congruentes aux européennes ? Nous allons analyser de très près les textes et nous tiendrons compte des propositions européennes mais également de toutes les conclusions que nous avons fait remonter lors de notre dernier forum : « Des attentes des soignants aux besoins des malades ».

Vous trouverez ci-dessous le lien pour obtenir ces recommandations européennes.

Pascal Mélin

http://www.easl.eu/

ELLE ÉTAIT VACCINÉE MAIS PAS PROTÉGÉE…

Ce titre est provocateur pendant la Semaine de la vaccination, mais il correspond à une réalité.

J’ai pu rencontrer il y a deux ans une aide-soignante dans le cadre des consultations post-accident de travail. En effet, comme tous les soignants, elle avait au début de ses études, bénéficié d’une vaccination systématique contre l’hépatite B. Mais lors d’une piqure accidentelle avec le sang d’un malade, elle bénéficie d’un bilan de dépistage VIH/VHC et le contrôle de la protection contre l’hépatite B. Et surprise, on découvre qu’elle n’est pas protégée contre le VHB car elle n’a pas d’anticorps protecteurs. Le protocole professionnel prévoit que l’on refasse une nouvelle séance de vaccination, ou des injections, ou des injections de rappel si le taux d’anticorps n’est pas suffisant.

Avant de reprendre la vaccination, on décide d’approfondir le bilan et là, on découvre que la patiente est porteuse chronique d’une hépatite B. Comment en est-on arrivé là ?

Deux hypothèses sont possibles :

1. La patiente fait partie des rares patients chez qui le vaccin n’a pas été efficace et elle a été malheureusement contaminée et n’a pas guérit spontanément pour devenir porteuse chronique.

2. Lors de sa vaccination, la patiente était déjà porteuse de l’hépatite B de façon chronique, ce qui explique l’inefficacité de la vaccination.

En poursuivant les explorations et devant l’origine géographique de la patiente, on décidait de réaliser un dépistage familial. On découvrait alors que sa mère était porteuse chronique tout comme sa sœur. L’explication était là, nous étions en présence d’une hépatite B dont l’origine était maternelle, c’est sa mère qui l’avait contaminée au moment de sa naissance…

Cette histoire nous rappelle un point important.

Lorsqu’on va vacciner des adultes, il est possible d’arriver après l’hépatite B et de vacciner des personnes de bonne foi en espérant les protéger, alors, que l’on arrive déjà trop tard. Seuls les nourrissons nés de mère non porteuse d’hépatite B (dépistage obligatoire au cours de la grossesse) peuvent être vaccinés sans aucune hésitation. Chez les ados, on se retrouve dans les programmes de vaccination de rattrapage  avant l’entrée en sexualité. Chez les adultes, il faut se poser la question de l’intérêt d’un dépistage préalable.

Pascal Mélin

VACCIN CONTRE L’HÉPATITE B : DU JOURNALISME À LA PROPAGANDE DE DESINFORMATION…

BLOG 2304 ARTICLEInacceptable dans le cadre de la Semaine de vaccination européenne. Nous ne pouvons pas nous taire. Les citoyens et encore plus les malades ont le droit à une information claire, loyale, compréhensible et accessible. Les journalistes devraient avoir le même souci que les soignants. Mais voici encore un exemple où il est plus vendeur de faire du sensationnalisme plutôt que de l’information après un travail de recherche et d’investigation. Cet article est d’autant plus inacceptable qu’il est sensé s’inscrire dans le cadre de la Semaine européenne.

Ce scandale nous a été révélé par Stéphane, Vice-Président de SOS Hépatites Fédération et Président de SOS Hépatites Guadeloupe. La Guadeloupe est le département de France qui compte le plus de porteurs du virus de l’hépatite B, la densité y est 3 fois plus importante qu’en France métropolitaine. À l’heure où le Ministre de la Santé se félicite de la mise au point prochaine d’un vaccin contre la Dengue en particulier pour les DROM-TOM (en séance plénière à l’Assemblée), à quoi sert de développer un vaccin alors que la défiance contre les vaccins est de plus en plus importante. Oui la prévention est sous la responsabilité du Conseil Général et la politique sanitaire par l’ARS (Agence Régionale de Santé) il y a donc un lien fort entre vaccination et volonté politique. Les progrès de la science n’ont d’intérêts que s’ils s’associent à des progrès sociaux et font évoluer les croyances et les représentations collectives. N’est-ce pas la première fonction d’une Semaine européenne de vaccination ?

CLIQUEZ pour lire l’article !

Pascal Mélin

PANDEMIC : SI VOUS ÉTIEZ UN VIRUS ?

blog pandemic 3Vous ne connaissez pas ce jeu ? Pourtant il existe en plusieurs versions et pandemic est téléchargeable. Vous pouvez être un virus une bactérie ou un parasite. Le principe est simple, il faut infecter et tuer tout le monde sur la planète, mais bien sûr les humains vont résister.

Au cours du jeu, vous allez pouvoir muter pour devenir résistant aux traitements, vous pourrez acquérir le pouvoir d’une transmission sexuelle ou bien encore augmenter votre caractère infectieux par le développement de transmission aérienne. Vous pourrez également ralentir le développement de tests de dépistage ou augmenter votre pouvoir mortel. Il faut se répandre et devenir nocif rapidement, avant que des mesures exceptionnelles soient prises, fermeture des aéroports, protection individuelle et collective.

Et savez-vous ? La pire chose qu’il vous faudra craindre quand vous serez un virus ? Vous devrez empêcher les humains de  développer un vaccin…

Comment devons-nous voir ce jeu ? Une façon pédagogique et ludique de faire comprendre à nos têtes blondes comment se transmet un virus permettant à une épidémie de ravager la planète. Soyons positif, l’arme suprême contre le virus est le développement d’un vaccin.

Pandémic, un jeu pour nos enfants qui nécessite absolument une explication et une critique positive.

Pascal Mélin

« DIS MAMAN, C’EST QUOI UN PARTENAIRE SEXUEL MULTIPLE ? C’EST UN MONSIEUR AVEC PLUSIEURS ZIZI ? »

La question est embarrassante, vous en conviendrez ? Elle a dérangé tout autant l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). La définition n’est pas simple car en fonction des cultures, des traditions, où d’un pays à l’autre nous pouvons en avoir plusieurs lectures. Que penser des pays où la polygamie est reconnue ? Y a-t-il une différence entre avoir un seul partenaire régulier mais plusieurs histoires de couple par an ou avoir en même temps deux partenaires sexuels ? À moins que la multiplicité ne se résume à ceux qui ont des rapports sexuels à plus de deux personnes en même temps ? Difficile donc, souvent nous nous considérons comme normal et ce sont les autres qui sont dans le risque et l’anormalité.

La définition minimale reconnue consiste à vous reconnaitre comme partenaire sexuel multiple à partir du deuxième partenaire  au cours de la vie…

Une bonne raison de se vacciner ?

Ce nourrisson que vous tenez dans vos bras, qui peut prédire de sa sexualité future, et pourquoi faudrait-il le juger par avance ? S’il y avait un vaccin contre le SIDA hésiteriez-vous un instant ? Il aura assez de choses contre lesquelles il devra se défendre à l’âge adulte alors vous pouvez en le vaccinant tout petit le soulager de ce jeu de la roulette russe. En France, l’hépatite B touche tout le monde avec toujours plus de 100 000 personnes non dépistées et contagieuses… Sauf si vous êtes vaccinés !

Une bonne raison de se dépister ?

Vous êtes un adulte, non vacciné, et vous avez eu plusieurs expériences sexuelles au cours de votre vie, vous êtes donc à risque et vous devez faire un test de dépistage. Votre médecin généraliste vous prescrira une ordonnance avec les tests à effectuer à votre laboratoire habituel ou vous pouvez vous rendre dans un Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit (CDAG). Attention il y a peut-être d’autres maladies à dépister ? Nous pouvons certes se protéger en utilisant le préservatif. La vaccination c’est mieux se protéger mais méfiance face aux autres maladies. Plus de 100 000 personnes ignorent être infectées par l’hépatite B en France. Se dépister, se vacciner c’est se protéger. Se protéger c’est protéger les autres.

Pascal Mélin

PASSE & AVENIR DE LA 9ème SEMAINE DE LA VACCINATION EUROPÉENNE…

Pour finir avec la semaine européenne de la vaccination je vous propose une histoire passée et un rêve du futur.

En Angleterre en 1998, le Dr Andrew Wakefield publie dans la revue prestigieuse THE LANCET un article évoquant le lien possible entre 12 cas d’autisme et la vaccination ROR (rougeole /oreillon/rubéole). Cette étude avait ensuite été démontée et retirée de la publication. Mais le mal était fait et la rumeur associée à la défiance ont fait le reste. Il faudra attendre 17 ans et la publication le 21 avril 2015 dans le journal JAMA. Celui-ci a définitivement tordu le cou à cette rumeur. Cette étude a été menée sur 95 000 enfants à risque élevé de trouble du spectre autistique (TSA) .

Tous les enfants avaient un frère ou une sœur plus âgés. 2% avaient un frère plus âgé atteint de TSA. 1% des enfants de la cohorte a été diagnostiqué avec un TSA au cours du suivi. Chez les enfants ayant un frère plus âgé atteint de TSA, 7% ont été diagnostiqués porteurs de TSA contre 1% des enfants issus d’une fratrie sans trouble.

Le taux de vaccination ROR des enfants avec un cas de TSA était de 73 % à 2ans et 86% à 5 ans alors que pour les enfants sans cas de TSA étaient respectivement 84% et 92%.

La différence est significative et démontre bien la crainte des familles concernées. L’analyse n’a révélé aucune corrélation. On sait que l’existence d’un premier cas de TSA dans une famille est un facteur indépendant de risque supplémentaire pour un enfant à venir. Malheureusement, dans ce groupe d’enfants la vaccination est insuffisante. Espérons que cet article de JAMA redonnera confiance à tous, face à cette problématique britannique.

Le passé à la vie dure mais on peut rêver du vaccin du futur. Depuis 2007, on a l’eau à la bouche. On cherche de longue date à pouvoir administrer des vaccins par voie orale. Des équipes indiennes avaient alors développé des modifications du virus de l’hépatite B afin de pouvoir l’intégrer dans des bananes. Mais d’autres travaux ont concerné la laitue, la carotte ou le tabac. Se vacciner en fumant, tout un programme. La banane reste un candidat idéal pour son utilisation mondiale. Le vaccaliment (mot inventé par mes soins) est à notre portée. Ce ne sera pas la première fois que l’homme modifiera son alimentation pour éviter une maladie. Par exemple, l’enrichissement du sel systématiquement en iode pour éviter les carences. Mais l’avenir commence aujourd’hui alors si vous vous opposez au vaccin contre l’hépatite B, méfiez-vous des bananes dès maintenant.

Pascal Mélin

 

D’UNE SEMAINE A L’AUTRE…

Nous voilà à la fin de la Semaine Européenne de la Vaccination et nous enchainons avec la Semaine Mondiale de la Vaccination.

Pour faire le lien entre les deux nous passerons par la Journée Mondiale de lutte contre le paludisme. Le paludisme tue chaque année plus de 500 000 personnes par an. A ce titre VIH/paludisme/hépatites B et C /tuberculose sont dans les maladies prioritaires pour l’Organisation Mondiale de la Santé. Le paludisme est une maladie qui se soigne malgré le développement croissant des résistances aux traitements antiparasitaires.

De nombreuses équipes travaillent sur un vaccin protecteur contre le paludisme qui serait bien sur un progrès sanitaire mondial.

Le concept de vaccination individuelle pour une protection collective doit être maintenu et réaffirmé fortement. Le vaccin contre le papillomavirus en est l’exemple criant. Le papillomavirus est responsable de la plus part des cancers du col de l’utérus. Mais c’est surtout une infection sexuellement transmissible, homme comme femme en sont porteurs et le transmettent par relation sexuelle. Comment pensez-vous que la France utilise ce vaccin ? Il n’est proposé qu’aux jeunes filles avant l’entrée en sexualité ? On a donc fait le choix d’une protection individuelle et non collective. Le Canada a lui choisi de vacciner tous les enfants avant leur entrée en sexualité. De plus il semble que lorsque l’on est contaminé par le papillomavirus, ce dernier reste définitivement au sein des muqueuses qui l’ont accueillies. Ainsi les pratiques buco génitales permettent à ce virus d’intégrer les muqueuses buccales et ORL. Plusieurs travaux scientifiques ont même évoqué la possibilité que ce virus puisse être un cofacteur de développement des cancers de la gorge avec le tabac. Alors oui il faut vacciner tous les enfants !

Avant d’enchainer avec la Semaine Mondiale de la Vaccination, j’espère que notre vision de la Semaine Européenne aura convaincu tous les hépatants mais aussi les hépato-surfeurs.

Citons Jacques Attali, qui n’est ni médecin ni virologue, mais qui pourrait parfaitement conclure :

Dans un monde ou l’information est une arme et où elle constitue même le code de la vie, la rumeur agit comme un virus, le pire de tous car il détruit les défenses immunitaires de sa victime.

Alors devenons tous des vaccins.

Pascal Mélin

Pour en savoir plus :

http://www.pasteur.fr/fr/institut-pasteur/presse/fiches-info/cancer-du-col-l-uterus-et-papillomavirus

http://www.papillomavirus.fr/hpv-et-lesions-orl/cancers-orl/

 

 

HEPATITE E NOUS ATTENDONS UN VACCIN …

VHE 2Connaissez-vous l’hépatite E, le petit dernier de la famille?

Son histoire est intéressante car elle se rapproche de l’hépatite A par ses modes de transmission oraux fécaux.

1955, saison des pluies en Inde. Les égouts débordent et contaminent une station de pompage alimentant New Delhi. En deux mois, 29 300 habitants développèrent une hépatite aigue qui ressemblait à une hépatite A, mais sans en être une. La seule différence était le caractère sévère en cas de contamination d’une femme enceinte lors de son dernier trimestre, avec des décès par hépatite fulminante. Plusieurs épidémies d’hépatite ressemblant à l’hépatite A furent décrites. Mais aucun virus n’était découvert. Il faut attendre 1983 pour que Mikhail Balayan, un jeune chercheur russe ingère volontairement des selles d’un patient, originaire d’Asie centrale, ayant présenté une hépatite aigue non typable. Il développa lui-même une hépatite aigue et utilisa ses propres selles pour mettre en évidence une nouvelle particule virale. D’autres travaux suivirent, mais c’est en 1989 que suite aux travaux de l’équipe américaine de Daniel W.Bradeley, que le virus de l’hépatite E fut définitivement baptisé.

Mais pourquoi n’y a-t-il pas eu de recherche vaccinale ?

Parce que cette épidémie ne touchait que les pays pauvres et qu’il n’y avait pas de débouchés économiques et ce, d’autant que le plus souvent l’hépatite E était bénigne. Seuls les militaires étaient intéressés par un projet de vaccin pour protéger les troupes car une épidémie d’hépatite E  pouvait mettre en échec une mission. Mais en dix ans, les choses changent, des cas autochtones d’hépatite E ont été décrits en région toulousaine et en Corse. Il semblerait que les sangliers ou l’élevage de porcs puisse être à l’origine de la transmission de cette maladie.

Maintenant que l’hépatite E est chez nous et sévit même dans les pays riches, espérons que cela va mobiliser des énergies et des capitaux pour mettre au point un vaccin qui ne semble techniquement pas difficile à obtenir.

Encore faudrait-il être convaincu du bienfait de la vaccination.

Pascal Mélin

 

HEPATITE DELTA. Y A-T-IL UN VACCIN ? OUI & NON !

VHD 2Y a-t-il un vaccin ou n’y en a-t-il pas? Il ne peut pas y avoir un demi vaccin me direz-vous? Revenons sur le virus de l’hépatite delta, ce n’est pas strictement un virus mais plutôt un viroïde. C’est-à-dire que le virus de l’hépatite delta est un virus déficient, incapable de se multiplier seul. C’est un véritable parasite de l’hépatite B. Le virus de l’hépatite delta utilise les enzymes de l’hépatite B pour se multiplier. Donc en fait, 1% des personnes infectées par une hépatite B sont des co-infectées B-D. Les patients porteurs de ces deux virus sont donc 4,5 millions au monde et 2000 en France. Les modes de contamination sont identiques à l’hépatite B et, l’on peut contracter les deux virus dès le premier jour, ou bien, se sur contaminer par l’hépatite delta lorsqu’on est déjà porteur du virus B. Les choses sont alors plus graves, il y a plus de passages à la chronicité, plus  d’hépatites fulminantes et l’on progresse plus vite vers la cirrhose et ses complications.

Pour se protéger de l’hépatite delta, les choses sont simples si vous êtes vacciné et protégé contre l’hépatite B, vous ne pouvez pas contracter l’hépatite delta.

UN VACCIN QUI PROTEGE CONTRE DEUX VIRUS !

Par contre, il n’existe pas de vaccin  contre l’hépatite delta pour les personnes déjà porteuses du virus B, la mise au point d’un tel vaccin  est difficile et les débouchés semblent insuffisamment intéressants.

Il n’existe pas non plus de traitement efficace contre l’hépatite delta, les médicaments contre le virus B sont inefficaces contre le virus delta. Seul l’interféron à forte dose, et pendant longtemps, a prouvé sa faible capacité à améliorer l’état des malades ou à les guérir.

Dans ce contexte, on ne peut que se réjouir de l’arrivée de l’annonce de la semaine précédente. La FDA américaine accorde une désignation de procédure accélérée pour le lonafarnib du laboratoire Eiger développé en cancérologie urologique mais, qui a montré son efficacité contre le virus delta.Pour se protéger contre le virus de l’hépatite D, vaccinez-vous contre  l’hépatite B. 

Pascal Mélin

 

 VACCINATION CONTRE L’ HEPATITE C : PAS DE RAPPEL!

VHCEt bien non,  il n’y a pas de rappel nécessaire pour la simple raison qu’il n’existe aucun vaccin contre l’hépatite C en 2015. Et bien non,  il n’y a pas de rappel nécessaire pour la simple raison qu’il n’existe aucun vaccin contre l’hépatite C en 2015.

Il s’agit d’un véritable enjeu de la recherche scientifique à ce jour. Mettre au point et développer un vaccin contre le virus C. Même si en moins de 20 ans nous sommes passés de 10% à plus de 95 % de patients guéris grâce à un traitement plus court et moins contraignant, le contrôle complet de l’épidémie lié à l’hépatite C ne sera possible que lorsqu’un vaccin sera disponible. Cette remarque vaut pour tout le monde. Rappelons que 3% de la population mondiale est concernée et que les traitements sont encore loin d’être accessibles partout. La vaccination est donc un formidable espoir. Car même si l’interféron nécessitait un respect scrupuleux de la chaine du froid, cela en faisait un traitement difficile à rendre accessible dans bon nombre de pays. On pourrait croire que les antiviraux à action directe permettent maintenant de régler ce problème, et bien, non car c’est leur coût qui les rend maintenant inaccessible. Alors point de salut sans développement d’un vaccin. Pour contrôler une épidémie, l’idéal est de pouvoir la prendre en tenaille entre un vaccin et des traitements actifs. Au passage nous avons ces deux outils contre l’hépatite B mais pour autant l’épidémie est loin d’être sous contrôle. Il est important de synchroniser nos efforts contre l’hépatite B pour pouvoir être prêt lors de la découverte d’un vaccin contre l’hépatite C. Apprenons aujourd’hui à mieux se protéger et traiter  l’hépatite B, pour pouvoir se préparer à lutter activement contre l’hépatite C et tout cela, à l’échelon planétaire.

Pascal Mélin

 

 HEPATITE B. IL FAUT BATTRE LE RAPPEL.

VHBDans le monde, 350 millions de personnes vivent avec le virus de l’hépatite B et se sont plus d’ 1 milliard de personnes qui ont été en contact avec le virus B.

En 2015, tout nouveau cas d’hépatite B était une infection évitable. Faut-il se satisfaire des enquêtes présentées dans le cadre de la semaine de la vaccination ? En 2014, 79% des 18-25 ans déclaraient adhérer au principe de vaccination alors qu’ils n’étaient que 61% en 2010 selon les enquêtes « baromètre santé de l’INVS ». De la même façon, la vaccination contre l’hépatite B des nourrissons est de nouveau en augmentation depuis quelques années.

Pourtant depuis hier, on a entendu sur les médias uniquement parler des 20% de la population qui est réticente ou opposée à la vaccination. Pour les vaccins recommandés, soyons pédagogiques et expliquons, mais expliquons bien. Lorsqu’on a débuté la vaccination contre l’hépatite B il y a 30 ans, on pensait que pour maintenir le taux d’anticorps protecteurs, il fallait refaire un rappel tous les 5 ans, puis il y a quelques années on s’est rendu compte que l’immunité était persistante et qu’après les trois premières injections aucun rappel n’était nécessaire. Malheureusement, l’annonce de l’abandon des rappels a été interprétée comme une preuve indirecte de la dangerosité du vaccin. La simplification du schéma vaccinale contre l’hépatite B s’est retournée contre ce dernier. Pourtant toutes les études ont discriminé le vaccin.

Pourtant les rappels restent dans la stratégie thérapeutique chez les soignants qui ont une obligation légale de se vacciner et de se protéger contre le virus de l’hépatite B. Les soignants doivent avoir un taux d’anticorps anti-hépatite B supérieur à 100 UI/ml, sinon, ils auront une injection de rappel.

Pour le grand public, le problème de l’hépatite B n’est  pas le rappel du vaccin mais l’appel à la vaccination. L’hépatite B est la principale maladie infectieuse transmissible en Europe et elle est évitable par un simple vaccin totalement sécurisé.

SOS Hépatites appelle et rappelle que la lutte contre l’hépatite B passe par ce vaccin.

Pascal Mélin

Pour en savoir plus : http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1528.pdf

VIRUS DE L’HEPATITE A…

VHALe virus de l’hépatite A reste une épidémie qui sévit dans le monde entier mais qui reste corrélée aux conditions d’hygiène. Pour exemple, on pourra rappeler que dans les années 60, lors de la guerre d’Algérie, l’armée a dû faire face à une épidémie d’hépatite A car les appelés du contingent se sont brutalement retrouvés dans des conditions d’hygiène précaire. On pourrait prendre aussi l’exemple des pays développés ou les conditions d’hygiène se sont largement améliorées au cours du siècle dernier, aboutissant au constat que moins de 20% de la population en 2015 a été en contact avec le virus de l’hépatite A.

Dans les pays à faible niveau d’hygiène, 95% des enfants ont fait une hépatite A avant l’âge de 5 ans, mais ce n’est pas une maladie grave car on en guérit dans 100% des cas. Ce n’est pas tout à fait vrai car même si il y a toujours une guérison dans de rares cas, il y a une hépatite fulminante ou dite sur aigue  qui peut être mortelle une fois sur deux. Chez les enfants, cette forme survient dans 1 cas /1000 alors que chez l’adulte elle peut atteindre 1/100 voire 1/50 après 50 ans, ou être gravissime en cas de cirrhose pré existante. Il est donc simple de comprendre que les flux de population en ce 21 ème siècle entretiennent des épidémies  comme celle de l’hépatite A. En France, le niveau d’hygiène est tel, que moins de 25% de la population adulte a rencontré le virus de l’hépatite A. En cas de voyage dans un pays  à niveau sanitaire au notre il est important de se vacciner, de faire les rappels et de se protéger.

Le vaccin contre l’hépatite A n’est pas remboursé (sauf si vous êtes en ALD pour une maladie hépatique), une injection coûte environ 25€  et il faut réaliser un rappel 6 à 12 mois, voire dans les 5 années suivant la première injection. Les personnes vaccinées seront alors comme ceux ayant contractés et guéris de l’hépatite A, protégées à vie.

 Si vous avez eu la première injection, avez-vous eu votre rappel ?

Il y a 3 ans nous avions demandé et obtenu le remboursement du vaccin contre l’hépatite A et plus particulièrement pour les porteurs de maladie chronique comme une hépatite B ou C ou tout autre maladie du foie ou bien encore, les personnes en difficulté avec l’alcool. Il s’agissait là d’une victoire, mais combien se sont fait dépister pour savoir s’ ils étaient protégés contre l’hépatite A ? Trop peu et encore moins se sont fait vacciner correctement !

Alors si vous êtes hépatant prenez le temps de refaire le point avec votre médecin sur l’hépatite A .

Pascal Mélin

Pour en savoir plus : http://www.inpes.sante.fr/10000/themes/vaccination/guide-vaccination-2012/pdf/GuideVaccinations2012_Vaccination_contre_hepatite_A.pdf

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour en savoir plus : http://www.inpes.sante.fr/10000/themes/vaccination/guide-vaccination-2012/pdf/GuideVaccinations2012_Vaccination_contre_hepatite_A.pdf

LA VACCINATION : LA VACHE !

JENNER OK
(Dr Jenner réalisant son premier vaccine sur James Phipps, âgé de 8 ans. 14 mai 1796. Peinture)

Je vous propose de débuter la Semaine européenne de la vaccination par une réflexion étymologique et l’histoire de la vaccination.

Il faut revenir en Angleterre à la fin du 18ème siècle et reprendre l’histoire d’un médecin Edward Jenner, d’un jeune garçon de 8 ans  James Phillips et d’une vache.

À l’époque l’Angleterre, comme le reste de l’Europe, est frappée de plein fouet par la variole (la petite vérole) et la syphilis (grande vérole). Du coté animalier, c’est une épidémie de cow-pox qui touche les vaches, maladie que l’on appelle la « variola vaccina » ou encore  vaccine. Il faut se souvenir qu’en latin vache se dit « vacca ».

Jenner est médecin, il sait que la variole défigure et tue les gens,  pourtant, à l’époque un dicton populaire affirme « Si tu veux une femme qui n’aura jamais aucune cicatrice au visage épouse une laitière ». Jenner sait que la vaccine peut se transmettre à l’homme c’est alors une maladie bénigne, elle touche souvent la population en contact avec le bétail. C’est à partir de cette constatation que Jenner a une idée géniale. Le 14 mai 1796,  il prend du pus sur le dos de la main d’une laitière contaminée par l’une de ses vaches, et l’inocule par une scarification au jeune James Phillips. Quelques mois plus tard, Jenner tente d’inoculer le virus de la variole à son jeune patient. Mais il ne développe pas la variole il est protégé par la vaccine. Voilà il ne restait plus qu’à inventer le mot vaccination et d’en faire un concept que d’autres comme Pasteur reprendront et développeront.

« Vaccina » signifie en latin qui vient de la vache. Mais avant ce procédé il existait la variolisation, technique venant de Chine et d’Inde, qui consistait à prendre du pus d’une personne peu atteinte et de l’inoculer pour se protéger. Malheureusement, les résultats n’était pas au rendez-vous, certains n’étaient pas protégés et d’autre déclaraient des formes sévères. L’intelligence de Jenner aura été d’écouter le bon sens populaire et de comprendre qu’une maladie proche comme la variole de la vache pouvait se transmettre à l’homme de façon organisé, pour le protéger de la variole.

Mais dès sa découverte, le principe de vaccination a eu ses détracteurs. Comment une maladie animale pouvait protéger l’homme, la proximité linguistique entre la petite vérole (la variole) et la grande vérole (la syphilis) sera à l’origine au 19 ème siècle, aux Etats Unis et en Angleterre, d’une farouche opposition au vaccin antivariolique accusé de transmettre la syphilis. Même si la proximité de langage l’explique, la biologie l’innocente. La syphilis est due à une bactérie alors que la variole est liée à un virus.

L’Angleterre accorde aux vaches une part importante dans son histoire depuis la variole jusqu’à l’épidémie de vache folle. Pourtant les anglais ne se sont pas contentés d’être méfiants contre le vaccin de la variole, de 1998 à 2002, c’est contre le vaccin ROR (Rougeole/Oreillon/Rubéole), soupçonné de provoquer l’autisme chez les enfants. En France, nous préférerons accuser le vaccin contre l’hépatite B en 1998. Mais en 2015, il continue de se dire dans de nombreux pays que les vaccins ne sont pas si naturels et qu’ils pourraient bien rendre stérile ou transmettre le SIDA. Il faut continuer de défendre en 2015 le principe de vaccination qui procure une protection individuelle pour un bénéfice collectif.

Alors « je suis majeur et vacciné » revendique la liberté et l’autonomie, quel joli dicton, décidemment dicton et vaccination…

Et vous, avec les rappels, vous en êtes où ?

Pascal Mélin