LA SEMAINE EUROPÉENE DE LA VACCINATION – DÉPISTAGE ET VACCINATION

« Dépistage et vaccination contre l’hépatite B » sont une entité propre. Ces deux actions sont en continuité. Elles ne devraient donc pas être séparées car l’une n’a pas de sens sans l’autre.
À l’heure où nous réclamons l’accélération de la recherche pour l’obtention d’un vaccin contre l’hépatite C, nous devrions apprendre à mettre en cohérence la vaccination et le dépistage de l’hépatite B et prouver nos capacités sanitaires.

Une bonne raison de se vacciner ?

Toutes les études le montrent dans 30 % des cas nous ne nous retrouvons pas le mode de contamination. Ce n’est pas que ceux-ci soient inconnus, c’est simplement que nous ne retrouvons pas de facteurs évidents de contamination dans l’histoire du patient. De ce fait, nous prouvons que le virus de l’hépatite B circule énormément. Nous pouvons être contaminés sans le savoir car les signes et les symptômes de la maladie peuvent passer inaperçu. Il sera alors difficile de se reconnaitre comme une personne à risque et donc de se faire dépister. Une seule réponse : être vacciné lorsque nous sommes nourrisson pour ne pas se poser cette question à l’âge adulte.

Une bonne raison de se dépister ?

Vous avez fait un voyage à l’étranger, dans un pays de forte endémie alors si vous n’étiez pas protégé vous devez vous faire dépister. Mais contrairement au VIH la réponse n’est pas oui ou non. Et principalement trois cas de figure peuvent se présenter.
Premièrement : vous êtes porteur du virus et cela nécessite des bilans complémentaires.
Deuxièmement : vous avez été en contact avec le virus. Vous en avez guéri spontanément, c’est rassurant mais prouve que vous avez eu un comportement à risque et que vous avez croisé le virus qui est peut-être au tour de vous dans votre entourage.
Troisièmement : vous avez été vacciné et vos anticorps vous protègent contre l’hépatite B (VHB).
Le dépistage ne doit pas répondre uniquement à la question « suis-je contaminé ? » Mais aux trois situations citées ci-dessus afin d’évaluer les besoins de se vacciner.
Se dépister pour mieux se vacciner voila notre véritable enjeu de santé public en matière de lutte contre l’hépatite B.

Pascal Mélin

EASL : L’APPEL D’AMSTERDAM…

easl 2013Le congrès européen d’hépatologie se tient cette année à Amsterdam du 24 au 28 avril 2013. Sa notoriété est croissante et cette année la barre des 10 000 congressistes a été franchie.

L’ EASL c’est aussi le temps pour les associations de patients de se retrouver pour partager, se faire entendre et revendiquer.SOS Hépatites est membre de ELPA (European Liver Patient Association). 9 nouvelles associations ont été accueillies par l’association ELPA lors de son assemblée générale pour poursuivre ce travail.

En ce 26 avril, c’est « l’appel d’Amsterdam » auquel SOS Hépatites s’associe qui retient notre attention. La reconnaissance des hépatites virales comme un problème de santé public majeur est difficile à l’échelon planétaire. Il y a quelques années l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait corrigé son oubli en ajoutant les hépatites virales à la liste des maladies infectieuses prioritaires que sont le VIH, la tuberculose et le paludisme.

En 2011, lors de la journée mondiale de lutte contre les hépatites virales le 28 juillet, SOS hépatites s’était associé aux gouvernements africains et aux associations de malades pour promulguer « l’appel de Dakar »qui visait à demander l’amélioration de la vaccination de l’hépatite B et l’accès aux soins pour les pays africains via le fond mondial.

En 2013, le collectif associatif international demande la reconnaissance par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) de l’interféron dans la liste des médicaments essentiels. La ribavirine fait déjà partie de cette liste de plus de cent médicaments. L’inscription de l’interféron permettrait sa production, sa diffusion et son utilisation à moindre coût. Mais ne nous trompons pas, l’interféron ne sera plus le traitement de base de l’hépatite C dans quelques années. Cette reconnaissance n’est que la préparation à la diffusion des nouveaux traitements qui arrivent dans les pays développés.

L’ Organisation Mondiale de la Santé (OMS) rendra sa réponse cet été.

Pascal Mélin.

LA SEMAINE EUROPÉENE DE LA VACCINATION – SEXUALITÉ

« Dis maman, c’est quoi un partenaire sexuel multiple ? C’est un monsieur avec plusieurs zizis ? »

La question est embarrassante, vous en conviendrez ? Elle a dérangé tout autant l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). La définition n’est pas simple car en fonction des cultures, des traditions, où d’un pays à l’autre nous pouvons en avoir plusieurs lectures. Que penser des pays où la polygamie est reconnue ? Y a-t-il une différence entre avoir un seul partenaire régulier mais plusieurs histoires de couple par an ou avoir en même temps deux partenaires sexuels ? À moins que la multiplicité ne se résume à ceux qui ont des rapports sexuels à plus de deux personnes en même temps ? Difficile donc, souvent nous nous considérons comme normal et ce sont les autres qui sont dans le risque et l’anormalité.

Une bonne raison de se vacciner ?

Ce nourrisson que vous tenez dans vos bras, qui peut prédire de sa sexualité future, et pourquoi faudrait il le juger par avance ? S’il y avait un vaccin contre le SIDA hésiteriez-vous un instant ? Il aura assez de choses contre lesquelles il devra se défendre à l’âge adulte alors vous pouvez en le vaccinant tout petit le soulager de ce jeu de la roulette russe. En France, l’hépatite B touche tout le monde avec toujours plus de 100 000 personnes non dépistées et contagieuses… Sauf si vous êtes vacciné !

Une bonne raison de se dépister ?

Vous êtes un adulte, non vacciné, et vous avez eu plusieurs expériences sexuelles au cours de votre vie, vous êtes donc à risque et vous devez faire un test de dépistage. Votre médecin généraliste vous prescrira une ordonnance avec les tests à effectuer à votre laboratoire habituel ou vous pouvez vous rendre dans un Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit (CDAG). Attention il y a peut être d’autres maladies à dépister ? Nous pouvons certes se protéger en utilisant le préservatif. La vaccination c’est mieux pour se protéger mais méfiance face aux autres maladies.
Plus de 100 000 personnes ignorent être infectées par l’hépatite B en France.
Se dépister, se vacciner c’est se protéger : se protéger c’est protéger les autres.

Pascal Mélin

LA SEMAINE EUROPÉENE DE LA VACCINATION – USAGERS DE DROGUES, N’OUBLIEZ PAS L’HÉPATITE B

Les usagers de drogues sont largement exposés aux infections virales. L’hépatite B ne déroge pas à se concept car 100 fois plus transmissible que le VIH et 10 fois plus que l’hépatite C, elle peut se transmettre par le matériel ou par le sang, elle est de plus une infection sexuellement transmissible.

Une bonne raison de se vacciner ?

Les usagers de drogues de par leur comportement sont exposés à cette infection et cette population est plus exposée qu’une « population standard » car elle compte plus de porteurs chroniques du virus de l’hépatite B et moins de personnes vaccinées. Tous les usagers doivent donc être vaccinés contre le VHB. Une étude récente menée par SOS Hépatites montre qu’en France les centres d’addictologie vaccinent insuffisamment. Malheureusement trop souvent lorsqu’on se pose la question de vacciner un patient au cours de sa prise en charge addictologique on arrive souvent après le contact et la contamination. Alors même si cela peut paraître choquant en vaccinant les nourrissons on les protège contre les comportements d’exposition à l’hépatite B qu’ils auront à l’âge adulte.

Une bonne raison de se dépister ?

Les usagers de drogues et les personnes en difficultés avec l’alcool sont plus à risque d’être porteur et donc de transmettre le virus de l’hépatite B, de nombreuses études l’ont montré. Il faut donc insister sur le dépistage face à ces usagers, mais aujourd’hui les CDAG (Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit) sont repérés comme des lieux de dépistage du VIH alors que leur mission comprend aussi les hépatites virales. Les centres d’addictologie dépistent à ce jour insuffisamment et ont beaucoup de mal à traiter la question de l’hépatite B dans sa globalité.

Alors si vous êtes concernés, n’hésitez pas, demandez à être dépisté et parlez de la vaccination avec votre médecin.

Se dépister c’est savoir et savoir c’est déjà se protéger.

Pascal Mélin

LA SEMAINE EUROPÉENE DE LA VACCINATION – J3

Le mode de contamination le plus important est la contamination sexuelle. Et on oublie souvent que l’hépatite B est une infection sexuellement transmissible et de plus, très fréquente et très répandue.

Une bonne raison de se vacciner ?

affichevaccinationadult

Alors à l’heure où les hormones se réveillent chez nos adolescents quand leur corps subit le printemps et avant qu’ils ne débutent leur activité sexuelle il est urgent de les vacciner si cela n’a pas encore été fait contre le virus de l’hépatite B avant qu’ils ne soient exposés. SOS Hépatites le rappelle avec une affiche « Contre l’hépatite B, y a pas de plan B : vaccinez-vous ! »

Une bonne raison de se dépister ?

Si votre enfant a par contre été vacciné contre l’hépatite B, l’adolescence est le bon moment pour refaire le point sur les IST (infection sexuellement transmissible) en favorisant le débat avec un médecin par exemple ou en lui donnant des documents compréhensibles et adaptés à son âge, sans l’effrayer non plus. Il sera alors intéressant de faire contrôler par une simple prise de sang que le vaccin est efficace et protecteur. En cas de réponse négative le médecin pourra alors reprendre une nouvelle séance de vaccination. Attention : il n’y a rien de pire de se croire protégé alors que l’on ne l’est pas !

Hépatite B : s’informer c’est déjà se protéger, se vacciner c’est la sécurité.

Pascal Mélin

LA SEMAINE EUROPÉENE DE LA VACCINATION – J2

Pour cette deuxième journée de la semaine européenne de la vaccination, je vous propose de nous intéresser aux nourrissons et aux femmes enceintes.

Une bonne raison de se vacciner ?

vacciner BébéUne bonne raison de se faire vacciner lorsqu’on est nourrisson ?
La réponse nous est apportée par les immunologistes. En effet, c’est chez le jeune enfant que les bénéfices immunitaires sont les meilleurs et les plus durables. Car à partir de 25 ans notre immunité baisse inexorablement pour être immunologiquement considéré comme un vieillard à partir de 35 ans. Le vaccin contre l’hépatite B n’est pas obligatoire mais recommandé. Contrairement aux autres vaccins qui concernent des maladies que l’on peut attraper à tout âge, il est parfois difficile de prendre la décision de vacciner son bébé alors que les principaux facteurs de contamination se situent au-delà de l’adolescence, mais comme une de nos affiches le rappelait « le B -A- BA c’est de vacciner bébé contre l’hépatite B » !

Une bonne raison de se dépister ?

Lorsque l’on est une maman enceinte la plupart des pays développés rend obligatoire le dépistage de l’hépatite B en cours de grossesse – pourquoi ? Parce que la transmission au bébé se fait presque dans 90% des cas avec un passage très important à la chronicité. Mais surtout il existe, si la future maman est porteuse de l’hépatite B, des traitements à mettre en place pour éviter la contamination des nouveau-nés et qui sont alors très efficaces. Plus de 10% des femmes enceintes chaque année sur la terre sont porteuse chronique de l’hépatite B. C’est pourquoi SOS Hépatites réclame d’urgence le développement des TROD VHB (test rapide d’orientation et de diagnostique contre le VHB) et son accessibilité dans tous les lieux de suivis de grossesse ou d’accouchement au monde.
Parce qu’en 2013 il est inacceptable de naître et de commencer sa vie par une contamination !

Pascal Mélin

LA SEMAINE EUROPÉENE DE LA VACCINATION

Le virus de l’hépatite B (VHB) touche 450 millions de personnes dans le monde et plus de 1 milliard d’individus ont été en contact.

Une bonne raison de se vacciner ?

C’est un vaccin qui protège du cancer du foie !
Peu de vaccins actuellement peuvent prétendre vous protéger d’un cancer. Mais le premier historiquement reste le vaccin contre le VHB. Un million de personnes meurent chaque année des complications du VHB et la plupart des cancers du foie au monde sont dus à ce virus.
Le premier facteur induisant le plus des cancers sur terre est le tabac, le deuxième est le virus de l’hépatite B. Si on vous proposait un vaccin contre le tabac vous et vos enfants le refuseriez-vous ?

Une bonne raison de se faire dépister ?

Les campagnes de dépistage contre le cancer se multiplient.

• Dépistage du cancer de la prostate par toucher rectal et prise de sang systématique chez les hommes de plus de 50 ans.
• Recherche de sang dans les selles pour dépister au plus tôt le cancer colorectal.
• Mammographies systématiques, répétées pour dépister le cancer du sein et un frottis régulier effectué par le gynécologue pour dépister le cancer du col de l’utérus chez les femmes.

L’amélioration de la qualité de vie dans les pays développés fait reculer les décès de cause infectieuse et ce grâce aux vaccins mais les maladies cardio-vasculaires et les cancers progressent et l’on tente de s’en protéger en se faisant dépister.

Alors si vous n’êtes pas vaccinés penser à vous faire dépister !!!
Le virus de l’hépatite B dépister suffisamment tôt peut être soigné pour éviter le cancer du foie !

Pascal Mélin

LA SEMAINE EUROPEENE DE LA VACCINATION

Cettsemaine europeenne de la vaccinatione semaine va être riche car deux événements majeurs vont avoir lieux pour nous les Hépatants.

Le congrès Européen d’Hépatologie se tiendra du 24 au 28 avril prochain à Amsterdam et l’équipe de SOS Hépatites sera présente.

Le deuxième évènement a lieu du 20 au 27 avril 2013 et c’est la semaine européenne de la vaccination pour sa septième édition.

Alors que le principe de la vaccination est dû au français Pasteur, il semble bien que le principe de la vaccination soit mis à mal en France.
Pour tous les Hépatants la semaine de la vaccination c’est défendre les vaccins contre l’hépatite B et l’hépatite A. Mais c’est aussi refaire le point sur la vaccination et nos actions. Pendant toute cette semaine nous vous proposons chaque jour de nous retrouver sur le blog et chaque jour vous y retrouverez une raison de se dépister et une raison de se vacciner.

Commençons par revenir sur un rapport douloureux, celui de la cours des comptes qui en février 2011 avait épinglé la gestion de l’épidémie grippale H1N1.Le plan devait couter 510 million d’euros et protéger une large partie de la population, mais au final il aura couté 662 million d’euros et seul 8,4% de la population aura été vacciné. Le pire c’est que la population a une fois de plus exprimé sa défiance face à la vaccination. Comment faut-il voir les résultats de la pénétration du vaccin contre le Papillomavirus qui est recommandé chez les jeunes filles avant leur entrée en période d’activité sexuelle ? Malgré tous les efforts de communication et de pédagogie seul 30% des jeunes filles sont vaccinées ce qui est largement insuffisant pour espérer réduire l’épidémie du cancer du col de l’utérus chez les femmes.
Nous pouvons aussi parler de nos victoires. La dernière en date est la publication il y a quelques jours du nouveau calendrier vaccinal français (Carte postale vaccination 2013) et comme nous le demandions celui-ci a été simplifié, espérons que cela facilitera l’amélioration de l’accès aux vaccins.

La deuxième victoire en termes de vaccination est en 2011 date à laquelle nous demandions le remboursement et la prise en charge de la vaccination contre le virus de l’hépatite A pour les personnes fragiles.La ministre, Nora Berra, en personne était venue nous annoncer la bonne nouvelle lors de notre forum à Lyon ! Malheureusement cette recommandation et cette prise en charge a été insuffisamment accompagnée.

La troisième est la reconnaissance de ce que SOS Hépatites dénonce depuis 5 ans à savoir que les patients cirrhotiques ou atteints d’une hépatopathie sévère sont largement fragilisés face à la grippe chaque année et ne reçoivent pas d’invitation de la caisse d’assurance maladie pour se faire vacciner. Le 22 février dernier le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP) promulguait des recommandations fortes pour vacciner les cirrhotiques qui sont très fragiles face à la grippe avec les risques de décès augmentés de façon significative comme l’on démontrait les études dans différents pays.

Nos actions

SOS Hépatites a toujours été attachée à toutes les actions de prévention que cela passe par la vaccination, les salles de consommation à moindre risque ou les stratégies de réduction des risques.

SOS Hépatites a mené une enquête récente auprès des centres de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA). La vaccination reste insuffisante. De ce constat, SOS Hépatites et la Fédération Addiction ont publié un courrier commun « Renforcer la mobilisation contre les hépatites dans les centres d’addictologie ». Notre objectif interpeller sur l’importance de la vaccination contre l’hépatite B auprès des usagers de drogues.

SOS Hépatites vous donne rendez vous pendant toute la semaine de la vaccination sur le blog pour y découvrir chaque jour une raison de se dépister et une raison de se vacciner.

Mais nos actions s’ancrent profondément dans le réel et l’international.

Ainsi Madagascar est un des pays les plus pauvres de la planète et l’hépatite B chronique touche entre 15 et 30 % de la population en fonction des régions.

SOS Hépatites s’est rapproché de l’association AMSOLID (contact : amsolid@laposte.net).

CEG67ha (53)Cette association vise à mettre en place des partenariats culturels et sanitaires entre nos deux pays via le rapprochement de collégiens du collège d’Ancerville dans la Meuse et le collège « 67 hectares » à Antananarivo .Les collégiens échangent sur les risques liés aux virus de l’hépatite B et en fin d’année l’association AMSOLID réalisera une mission visant à dépister les jeunes filles du collège malgache par des TROD (Tests Rapides d’Orientation Diagnostique) avant de les vacciner pour éviter les contaminations sexuelles et secondairement la transmission à leurs futurs enfants.

Alors rejoignez-nous dans l’action en faisant un don de 17 euros  coût pour dépister et vacciner une jeune collégienne malgache.

Envoyez vos dons à SOS Hépatites
« Action : des vaccins pour Madagascar »
190 boulevard de Charonne 75020 PARIS

De la revendication à l’action : pour la vaccination.

Pascal Mélin

« DEUX PETITS PAS SUR LE SABLE MOUILLÉ »

« Deux petits pas sur le sable mouillé » un roman d’Anne-Dauphine JULLIAND publié aux éditions Arènes, 17 euros.

À SOS Hépatites nous connaissons plusieurs maladies hépatiques de transmission génétique. La plus fréquente est probablement l’hémochromatose pour laquelle on peut être porteur du gène pathologique sans pour autant être atteint de la maladie, mais dont le risque de la transmettre à ses enfants existe dès lors que le deuxième parent est également porteur de ce gène.
Cette responsabilité génétique est difficile à admettre sans culpabilité, voire pour certains, insupportable.

Dans ce roman il n’est pas question d’hépatites mais de leucodystrophie. Anne-Dauphine JULLIAND, journaliste de formation, est déjà mère d’un petit garçon et enceinte de son troisième enfant lorsqu’elle découvre que sa petite fille de deux ans, Thaïs marche avec un pied « pointant vers l’extérieur ». A la suite d’examens médicaux, elle apprendra que sa fille est atteinte de cette maladie génétique dégénérative grave qu’elle lui a elle même transmise et que l’espérance de vie de Thais est désormais très limitée.

Ce livre non larmoyant, est plein de tendresse, d’espoir, d’amour et truffé de perles d’enfants pleins de vie. En le lisant on passe du rire aux larmes et je voudrais reprendre la phrase de Gaspard, le petit frère indemne qui souligne que « Ce n’est pas grave la mort. C’est triste, mais ce n’est pas grave ».

À lire absolument pour découvrir ou redécouvrir qu’« il faut ajouter de la vie aux jours, lorsqu’on ne peut pas ajouter de jours à la vie » et que transmettre une maladie peut s’éclairer différemment sans forcément culpabiliser.

Pascal Mélin

LA CIRCULAIRE DU 23 DECEMBRE 2009

Il y a des circulaires qu’il vaut mieux connaitre, que l’on soit malade ou soignant… C’est le cas de cette circulaire publiée en 2009 et vraisemblablement passée inaperçue ou presque. Pourtant il est important de la dépoussiérer et de lui rendre sa juste place dans l’arsenal des mesures favorisant l’accès aux soins.

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Si vous êtes assuré social, les différents examens prescrits sont pris en charge par la sécurité sociale et par l’assurance complémentaire. Pourtant si des examens ne sont pas inscrits dans la nomenclature, cela signifie qu’ils ne sont pas encore reconnus par l’assurance maladie et donc non remboursés. La mise au point de nouveaux examens biologiques nécessite en moyenne 2 à 3 ans avant qu’ils ne soient enregistrés à la nomenclature mais sont néanmoins prescrits à juste titre par le corps médical.
C’est le cas pour des pathologies rapidement évolutives comme les hépatites et les maladies du foie et l’on peut citer par exemple les tests non invasifs de fibrose, le génotypage de l’hépatite B, la charge virale de l’hépatite delta, le dosage de ribavirine , le génotypage de l’IL28B ou encore les recherches génétiques de l’hémochromatose.

Certains d’entre vous se souviennent peut-être avoir reçu à leur domicile une facture avec parfois même des menaces de poursuite, de mise en recouvrement ou encore avoir été dans l’obligation de faire l’avance avant l’examen.

La circulaire N°DHOS/F4/2009/387( cliquez sur le lien en gras) du 23 décembre 2009 relative aux règles de facturation des actes de biologie et d’anatomo-pathologie non inscrits à la nomenclature des actes de biologie médicale est venu poser certaines règles concernant leur facturation. A la lecture de cette circulaire vous apprendrez que des modalités de prises en charge très précises existent, à la seule condition que vous soyez assuré social.

Il s’agit là d’une petite révolution qui va dans le sens des usagers et de l’accès aux soins pour tous et l’on comprend mieux qu’il n’en ait point été fait de publicité ! Il est cependant important que professionnels de santé et malades aient lu cette circulaire afin de la faire valoir même si certaines zones d’ombre subsistent quant au remboursement en fonction de certains prescripteurs.

Malgré tout, n’hésitez plus, lorsqu’on vous annoncera la non prise en charge d’actes de biologie ou d’anatomo-pathologie hors nomenclature par la sécurité sociale à faire valoir vos droits en invoquant cette circulaire et pourquoi pas à boycotter les laboratoires tentés de fractionner les ordonnances en pratiquant les seuls examens remboursés par la sécurité sociale et laissant au voisin le soin de réaliser les autres…

Il peut arriver que chacun ait une lecture différente de l’accès aux soins… il n’empêche que la loi est la même pour tous.

Pascal Mélin

JE SUIS CONTRE LES SALLES DE SHOOT !

Je suis contre les salles de shoot, car ces mots sont juste… inacceptables.
Par le simple fait que l’expression « salle de shoot » est démagogique et ne laisse pas celui qui écoute, réfléchir et se faire sa propre idée. L’image d’une « salle de shoot » contient en son sein le refus et le blocage.

Le shoot résume à lui seul ce que la population rejette, à savoir l’injection de drogues et non la personne qui a ce comportement. Mais si l’on vous dit Salle de Consommation à Moindre risque (SCMR), cela ouvre au débat et à la discussion non ? On parle alors d’un comportement et d’un usager, et d’un usager que l’on peut éduquer aux risques. Vous voyez bien que le concept de Réduction Des Risques (RDR) se situe alors dans le prolongement de cette réflexion.

Alors comprenez ma colère quand des journalistes affirment ouvrir le débat en titrant sur les salles de shoot car c’est tout le contraire qu’ils réalisent. Parler de salle de shoot c’est prendre parti et stériliser à la fois l’information et le débat. Il n y a alors pas de place pour les infections virales ni même pour décrire un parcours et proposer une rencontre avec des soignants pour des soins. Et que dire du mot expérimentation que l’on oublie, les SCMR rentre dans le cadre d’un processus expérimental qui permettra de prendre une décision politique à la fin de se programme.

Autre exemple d’actualité, le « Mariage gay » avec son cortège de mots traduisant tant de représentations qui opposent et provoquent les affrontements. Pourtant, si l’on parle de « Mariage pour tous », le débat peut s’ouvrir alors naturellement, sans parti pris car notre inconscient n’est pas pollué par des représentations préétablies.

Vous l’avez compris, les mots influencent les débats qu’ils ouvrent. Si l’on vous qualifie de « non répondeurs au traitement » de votre hépatite C alors que votre charge virale est passée de 1 million à 100 000 virus, le technicien dira qu’en trois mois, votre virémie n’a perdu qu’un log, et pourtant l’optimiste pourrait souligner que 90% des virus ont disparu ! Combien de personnes atteignent 90% de leurs objectifs dans d’autres champs ? Celles qui ne les atteignent pas sont-elles pour autant qualifiées de non répondeurs ? Diriez vous que des soldes à 90% ne répondent pas à votre attente ?

Alors restons vigilants pour ne pas laisser le germe du non débat s’immiscer en nous. La maladie doit nous inciter à conserver un esprit critique même si chacun est en droit de garder son libre arbitre au sujet des SCMR, du mariage pour tous, ou bien encore sur la réponse au traitement, ou les soldes.

Et le vrai non répondeur ne pourrait-il pas être le professionnel de santé qui ne prend pas le temps de répondre aux questions que lui pose le patient ? Toutes ces questions, si l’on accepte le débat sans parti pris, sont passionnantes et c’est ce que SOS hépatites a tenté de faire à travers cette dernière campagne et l’ouverture d’un forum de discussion sur doctissimo.

Plus j’y pense, plus je suis favorable à l’ouverture et à la généralisation des SCMR dont j’attends l’évaluation. Mais viscéralement je reste contre les salles de shoot !

Pascal Mélin

POURQUOI FAUT-IL TRAITER LES USAGERS DE DROGUES ?

Traiter l’hépatite C chez les patients usagers de drogues reste fondamental.
En 2011, l’équipe du Dr Martin a publié dans the JOURNAL of HEPATHLOGY (j.hépatol), une modélisation sur la transmission de l’hépatite C chez les usagers de drogues en Ecosse. Cette équipe démontrait ainsi que traiter chaque année 10 usagers de drogues sur 1000 infectés, permettait 10 ans après de faire baisser la proportion d’usagers de drogues infectés d’au moins 13 voire 31%. Ces résultats prenaient en compte les possibilités de réinfection. Cette modélisation est intéressante car elle part d’un accès aux soins très modeste et nous rappelle que « faire peu » c’est déjà « faire ». En effet, en termes d’hépatite C chez les usagers de drogues, tordre le cou à certaines idées reçues doit rester un combat de tous les jours si l’on veut continuer de faire baisser le taux de prévalence de cette infection dans cette population pour laquelle on continue de croire et de véhiculer l’idée que traiter les usagers de drogues n’a pas d’intérêt à cause des réinfections.

Il ne serait donc pas éthique de ne pas traiter les usagers de drogue et c’est ce que SOS hépatites dénonce depuis 15 ans. Mais l’équipe du Dr Martin va plus loin encore. Toujours à partir d’une population écossaise et en considérant que le taux de patients usagers de drogue infectés pourrait varier de 20 à 40%, le rapport coût-efficacité a été modélisé. Pour cela, un modèle de transmission dynamique du virus de l’hépatite C a été développé. Trois groupes ont été comparés : les usagers de drogue actifs par voie intraveineuse, les ex-usagers de drogue ou les non usagers. Il ressort de cette étude que malgré les réinfections possibles, le traitement des usagers de drogue actif est l’option la plus coût-efficace avec des ratios coût-efficacité par année de vie gagnée allant de 521 à 2539 £.
Le traitement de cette population dite « particulière » reste donc un choix épidémiologique prioritaire et nécessite le développement de prises en charge spécifiques autour des lieux de vie. Aujourd’hui il est nécessaire de développer des programmes d’accès aux soins et d’éducation pour les usagers ainsi que des programme de réductions des risques pour éviter tout risque de recontamination.

C’est la encore une revendication de SOS hépatites de longue date.

Pascal Mélin

Pour en savoir plus :
Martin, et collaborateurs : Can antiviral thérapy for hépatitis C réduce the prevalence of HCV among injecting drug user populations ? A modeling analysisof its prevention utility. J Hepatol. 2011 Jun ;54(6) :1137-44.
Cost-effectiveness of hépatitis C virus antiviral treatement for injection drug user populations. Martin nk and all. Hepatology. 2012 Jan;55(1):49-57.