PÉNURIE DE VACCIN….

On nous a annoncé pour Noël une nouvelle pénurie de vaccins, mais cette fois ce n’est pas le vaccin de l’hépatite B, c’est le vaccin de la grippe qui est concerné.
On croyait les Français réticents à l’idée même de se faire vacciner contre la grippe et les chiffres semblent dire le contraire.
La France avait commandé 9 millions de doses de vaccin contre la grippe et avant même le début de l’épidémie, les stocks sont épuisés ! Ce qui signifie une augmentation de plus de 10% des vaccinations réalisées.
Mais je voudrais comprendre cette brusque évolution, deux hypothèses sont retenues :
La première : plusieurs régions françaises expérimentent la vaccination par les pharmaciens, ce qui pourrait expliquer l’engouement grâce à cet accès à la vaccination plus facile. Mais ce n’est pas dans ces régions que la pénurie est la plus importante. Et il faut toujours aller jusqu’à la pharmacie !
La deuxième : cette année la pédagogie a payé, les Français ont mieux compris l’intérêt de se faire vacciner pour se protéger soi-même mais également l’entourage. Pourtant il n y a pas eu plus de communication cette année ! La campagne a-t-elle été mieux relayée ? Pourtant SOS Hépatites rappelle depuis plus de 10 ans les recommandations officielles, qui consistent à vacciner contre la grippe toutes les personnes ayant une maladie grave du foie.
En effet, ces patients ont un système immunitaire défaillant et sont encore plus à risques de complications, voire de décès en cas de grippe. Allez, c’était Noël, laissez moi rêver que c’est la deuxième hypothèse qui est la bonne, on a enfin compris le concept de vaccination : une action individuelle pour une protection collective !

L’année dernière, la grippe a tué 13 000 personnes, même si dans bon nombre de cas il ne s’agissait que de décès qualifiés de précoces, ce chiffre reste inacceptable !

Pascal Mélin
PS: il n’y a plus de pénurie sur le vaccin de l’hépatite B vous pouvez y aller !

2019 POUR UN FOIE NEUF !

Certains pourront sourire devant ce slogan mais pourtant il veut simplement rendre hommage à ceux qui attendent une transplantation hépatique et à ceux qui porteurs d’une maladie du foie n’ont pas la chance d’être encore là en 2019.

Toute cette année 2018 nous avons voulu faire entendre la voix de SOS Hépatites et la voix des malades.

Nous étions sur les grands moments d’hépatologie et sur les congrès, et au quotidien à Montpellier, Marseille, Angers, Strasbourg, Nevers, Dijon, Charleville ou Paris, nos actions étaient multiples et se démultipliaient grâce à la campagne bruyante.

Le dépistage universel est en marche, l’accès aux traitements de l’hépatite C pour tous les médecins devrait être annoncé fin janvier.

Mais nous, nous annonçons l’organisation des premiers états généraux sur l’hépatite B. Nous allons également relever le défi du dépistage du cancer du foie et l’homogénéisation des parcours de soins au niveau national.

Et pendant l’année 2019 nous devons aussi nous mettre en ordre de marche pour faire reconnaître la NASH comme la nouvelle épidémie hépatologique qui va nous toucher de plein fouet. De nouvelles actions vont se mettre en place et de nouveaux malades vont découvrir leur appartenance au monde des hépatants.

Nous continuerons de faire du bruit pour nous faire entendre !

2019 pour des foies neufs !

SOS Hépatites continue.

Pascal Mélin

SI L’ASPIRINE PROTÉGEAIT AUSSI DU CANCER DU FOIE…

Tout le monde connait l’utilisation des baby doses d’aspirine dans la protection secondaire des accidents cardio-vasculaires ou des infarctus. Mais si l’on vous disait que cela protège aussi du cancer du foie vous seriez un bon nombre à éclater de rire ! Rassurez vous un bon nombre d’hépatologues éclatent de rire aussi. Et oui, il y a des hépatos qui rient, j’en ai vu !

Bref, une étude a été menée aux USA portant sur deux énormes cohortes prospectives de suivi d’une population de professionnels de santé (plus de 172 000 personnes). Cette étude a regardé la consommation d’aspirine, sa durée, la dose et le risque de CHC (Carcinome HépatoCellulaire) et tout cela en tenant compte de l’âge, de l’IMC, du diabète, de l’alcool, du tabac, du café, une enquête diététique, la prescription de metformine ou de statine.

Les résultats sont sans appel :

Une prise régulière de 70mg d’aspirine peut aller jusqu’à réduire de 50% le risque de CHC après 10 ans d’utilisation mais, en cas d’arrêt, au bout de 8 ans le risque redevient identique à une population qui ne prend pas d’aspirine.

Cette simple communication doit nous amener à voir plus loin.

On pourrait imaginer de nouvelles recommandations :

Face à une maladie du foie évolutive, on préconiserait l’utilisation d’aspirine pour limiter les risques d’apparition d’un cancer du foie.

Et on pourrait même l’utiliser sur les cirrhoses à condition qu’il n’y ait pas de risque hémorragique, et quid de l’intérêt après une prise en charge du cancer du foie réussi.

Et oui, de telles études méritent des contrôles mais ça va bousculer nos représentations !

Pascal Mélin

UN MALADE POUR UN MÉDECIN !

Les chiffres sont là, il reste un peu plus de 100 000 malades à prendre en charge de leur hépatite C, 25 000 malades qui se connaissent déjà porteurs et 75 000 nouveaux malades !

Mais ce chiffre de 75 000 malades est magique !

Pourquoi ? Et bien c’est simple, parce qu’il y a en France environ 75 000 médecins généralistes !

Et moi, en ces fêtes de fin d’année 2018 je ferais bien une demande au Père Noël :

« Père Noël, peux-tu souffler à l’oreille de chaque médecin généraliste qu’il lui suffirait de trouver un malade porteur d’hépatite C et de le guérir ! »

75 000 médecins pourraient chacun dépister 1 seul patient ce qui ferait 75 000 malades et donc 75 000 guéris .

L’équation n’est pas aussi simple mais on a le droit de rêver non ?

L’accès aux soins universels pour tous les malades porteurs d’hépatite C et la disparition de l’hépatite C de France pour 2025 ça pourrait commencer par une belle histoire de Noël, non ?

Pascal Mélin

RELISEZ-MOI AVANT LE RÉVEILLON DE NOËL !

Cette année j’ai décidé de ne pas vous faire culpabiliser sur les huîtres, le foie gras, la poularde ou la bûche de Noël. Il n’y aura pas cette année un mot sur la cirrhose du Père Noël. Je n’essayerai pas non plus de vous faire culpabiliser sur la famine dans le monde, pourtant je pourrais !

Non, cette année je voudrais juste vous parler d’un article paru dans la revue Jama le 26 décembre.

La société américaine d’hépatologie (AASLD) avait émis des recommandations en 2012 et elle vient d’en faire une version mise à jour en 2018 tout comme le Royaume Uni ! Les dernières données épidémiologiques estiment que 25% de la population sera touchée par la NASH au cours de sa vie et ce, fortement lié au diabète, à l’augmentation des graisses dans le sang et à l’obésité.

L’épidémiologie insiste sur le lien très fort avec les maladies cardio-vasculaire. En Europe, nos recommandations de 2016 proposaient de faire un test de dépistage de la NASH pour tous diabétiques de plus de 50 ans ou atteints de syndrome métabolique, il faudra également évaluer la consommation d’alcool autre facteur de stéatose.

Mais comment dépister ? Par une simple échographie et des tests sanguins.

Le dépistage en population générale n’est pas recommandé et n’est pas coût/efficace.

L’évaluation, quand elle est nécessaire, peut se faire avec l’échographie et des scores simples comme le FIB4 ou le score NFS .

Quel traitement ? la base de la prise en charge s’appuie sur la perte de poids et les changements des habitudes avec des règles hypocaloriques et l’augmentation de l’activité physique.

Les traitements pour l’instant sont réservés aux patients ayant des NASH sévères prouvées par biopsie hépatique. Les statines peuvent être utilisées pour faire diminuer le cholestérol mais nous sommes en attente de nouvelle drogues qui sont en développement.

Bonne appétit et Joyeux Noël tout de même !

PS : Promis, le 21 décembre 2019, je vous parlerai de la journée mondiale de l’orgasme !

Pascal Mélin

LA GREFFE ÇA EXPLOSE !

Une fois n’est pas coutume c’est l’édito de la prestigieuse revue « Nature » qui a retenu mon attention. Toutes les alarmes sont aux rouges car le nombre de prélèvements d’organes continue de baisser en France, on devrait annoncer en fin d’année 2018 un retard de plus de 120 prélèvements par rapport à 2017 et ce malgré toutes les lois et tous les efforts fournis par les équipes médicales !

La pénurie de greffons semble donc un vrai problème pour les années à venir c’est pourquoi les chercheurs se sont mis comme priorité les xénogreffes.

C’est-à-dire être capable de faire des greffes entre espèces différentes, et si un jour on met au point la greffe humaine à partir d’organes de cochon le problème de pénurie serait réglé !

Pour l’instant on tente des greffes entre singe et cochon.

Ainsi la société internationale de transplantation cardiaque et pulmonaire a donné des objectifs aux chercheurs : il faut que 60% des primates transplantés avec des organes de cochons survivent avant que l’on puisse imaginer ce type de transplantation pour l’homme !

Jusqu’alors les greffes entre babouin et porc n’avaient pas survécu plus de 57 jours ! Là, l’équipe allemande grâce à des modification génétiques portant sur les greffons et l’amélioration des techniques anti rejets a pu obtenir des résultats époustouflants.

14 babouins ont été inclus dans l’étude mais seul 5 ont bénéficié du traitement le plus agressif. 1 est mort de thrombose à 51 jours, 2 ont été sacrifié pour les besoins de l’étude et les deux derniers ont survécu 182 et 195 jours .

Ces résultats spectaculaires ont été présenté le 12 décembre dernier par l’équipe du chercheur Allemand Christophe Knosalla dans l’édito de la revue Nature.

Il faudra que d’autres équipes confirment ces résultats mais l’espoir de la xénogreffe se rapproche même si des inquiétudes persistent sur la possible transmission de virus porcin à l’homme ou bien encore des réflexions sur des problèmes éthiques ou religieux ….

Cela promet encore de belles conversations éthiques et des débats de société, il n y a pas que la PMA ! Depuis le temps que l’on dit que tout est bon dans le cochon !

Pascal Mélin

JE NE VEUX PAS DIRE MERCI AUX TERRORISTES !

Je ne veux pas dire merci aux terroristes !

C’est la phrase que j’ai entendu mercredi dernier à ma consultation.

Je recevais un patient atteint d’une maladie hépatique grave sur liste d’attente pour accéder à une greffe du foie. Son état se dégradait régulièrement et l’attente semblait bien longue et c’est là que le patient m’a déclaré :

« Docteur j’ai hâte d’être greffé mais j’espère si je suis greffé ne pas avoir à dire merci aux terroristes ! »

Je ne comprenais pas et je lui demandais donc :

« De quoi parlez-vous, je ne comprends pas ?

– Et bien docteur vous avez entendu il y a eu un attentat à Strasbourg , il y a eu 3 morts mais ils ont annoncé aussi qu’il y avait quelqu’un en coma dépassé ! Et ça c’est bon pour moi non ? Car si j’ai bien compris se sont les personnes en coma dépassé qui peuvent devenir donneurs d’organes.

– Oui c’est vrai vous avez raison.

– Donc ce que je dis docteur si on m’appelle demain pour être greffé j’espère que ce ne sera pas à partir de cette pauvre personne sinon cela voudrait dire que je devrais remercier les terroristes !

– Ah oui je comprends mieux votre phrase.

– Vous comprenez, j’ai honte et j’ai peur à la fois ! C’est fou que pour pouvoir survivre il faut attendre le malheur des autres. Mais là c’est trop ! Je ne veux pas attendre des fusillades. On m’a dit que suite aux attentats de Nice il y avait eu plusieurs prélèvements d’organes, c’est vrai docteur ?

– Je n’en sais rien mais l’accès à la greffe passe souvent par le malheur d’une autre personne et de sa famille, mais ne culpabilisez pas, ne vous torturez pas, mettez votre énergie à rester dans le meilleur état de santé possible pour ne pas rater la greffe tant attendue ! »

C’est vrai que ce dilemme est effroyable, heureusement que la greffe est protégée par l’anonymat du don.

Pascal Mélin #dubruitcontrelhepatitec

OÙ EN EST LA CAMPAGNE DE DÉPISTAGE 2018 ?

20e FORUM NATIONAL SOS HÉPATITES

Où en est la campagne de dépistage 2018 ?

Hélène FONTAINE, hépatologue, Hôpital Cochin, Paris & Comité d’Administration AFEF, INTERVIEWDIAPORAMA 

#DUBRUIT CONTRELHEPATITEC

Pour accéder à l’ensemble des diaporamas, restitutions et interviews du 20e Forum national SOS hépatites : RETROUVEZ L’HÉPATANTE DE NOVEMBRE

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QUAND LE CANCER DU FOIE VIENT BOUSCULER LES GREFFES…

QUAND LE CANCER DU FOIE VIENT BOUSCULER LES GREFFES…

Depuis trois ans, le cancer du foie a vu sa prise en charge révolutionner l’hépatologie.

Passant derrière les progrès de l’hépatite C, l’hépatocarcinome (synonyme de cancer du foie) a quitté sa réputation palliative pour bénéficier du développement de stratégies thérapeutiques de mieux en mieux codifiées.

Chirurgie, radiothérapie, chimio-embolisation, chimiothérapie ont maintenant toute leur place.
Mais il y a aussi la greffe du foie qui a été tenté dans un certain nombre de cas et qui permet de guérir radicalement du cancer du foie, si celui-ci ne s’est pas disséminé.

Mais les chiffres sont là et on ne peut les nier : 38% des patients en attente de greffe hépatique le sont sur une indication de cancer du foie.

On peut dire sans mentir que le cancer du foie vient bousculer la liste d’attente de greffe et les modes d’attribution des greffons.

En effet le temps d’attente d’une greffe pour une cirrhose virale B ou C grave ou bien encore une cirrhose alcoolique n’est pas celui d’un cancer du foie.

La progression de la maladie n’est pas la même et donc le rapport à la temporalité est différent.
Les équipes s’adaptent et de plus en plus de patients bénéficient de thérapies combinées.L’exemple type est la réalisation de chimio-embolisation, première pour ralentir la progression d’une tumeur en attendant la greffe…

Ce chiffre de 38% de patients en attente de greffe pour atteinte cancéreuse devrait encore augmenter dans les mois à venir ce qui bien sûr va bouleverser les pratiques hépatologiques !

Pascal Mélin

VACCINATION HÉPATITE B EN FRANCE : LE POINT EN 2018

20e FORUM NATIONAL SOS HÉPATITES

Vaccination hépatite B en France : le point en 2018

Odile LAUNAY, Infectiologue, Hôpital Cochin, Paris, INTERVIEWDIAPORAMA

#DUBRUIT CONTRELHEPATITEC

Pour accéder à l’ensemble des diaporamas, restitutions et interviews du 20e Forum national SOS hépatites : RETROUVEZ L’HÉPATANTE DE NOVEMBRE

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LE PÈRE NOEL EST EN AVANCE…

LE PÈRE NOEL EST EN AVANCE…

Pour la Fédération SOS Hépatites et maladies du foie c’est pourtant cette semaine que le père Noël va passer ! Deux congrès, jeudi 6 et vendredi 7 décembre où nous espérons trouver des réponses à de nombreuses questions.
Le jeudi 6 décembre, l’ AFEF (Association Française pour l’Etude du Foie), la Fédération française d’addictologie et SOS Hépatites travailleront ensemble à définir le parcours de soins de l’usager de drogues porteur d’hépatite C : « Éliminer l’hépatite C, parcours de soins coordonnés pour les patients addicts »
Programme : http://www.addictologie.org/dist/telecharges/FFA-JourneeVHC-2018_12_06-VF.pdf

Le vendredi 7 décembre, sous la dynamique de l’AFEF préparation et recommandations sur la prise en charge de la maladie alcoolique du foie .
L’alcool est la première cause de décès due à une maladie du foie et aussi la première cause de transplantation hépatique. Alors, avoir des recommandations pour mieux connaitre, mieux repérer, mieux évaluer, pour mieux prendre en charge. Nous y serons pour vous tenir au courant.
Programme : https://afef.asso.fr/recommandations/journees-de-recommandations/
Les questions sont nombreuses mais les militants de SOS Hépatites seront là pour faire entendre la voix des malades.

#dubruitcontrelhepatitec, merci Père Noël.

Pascal Mélin