J’ATTENDS CE FORUM 2017 AVEC IMPATIENCE…

Dans quelques jours SOS Hépatites tiendra son 19ème Forum national à Marseille, j’ai hâte !

Depuis longtemps, ce rendez-vous annuel est un temps de rencontres de tous les hépatants.

Mais cette année, le forum aura un goût particulier : Constance qui était la Présidente de l’association régionale nous a quittés et nous lui rendrons hommage en rappelant son combat.

Nous avons voulu, au fil du temps que ce forum, même s’il s’agit d’une véritable formation à part entière, soit gratuit. Notre volonté a toujours été de partager les connaissances et les informations.

Nous recevrons les médecins pour connaitre les dernières données scientifiques, que nous expliciterons et critiquerons mais aussi, nous travaillerons en ateliers.

Depuis 21 ans, SOS Hépatites se bat contre les hépatites. Les innovations thérapeutiques font de l’hépatite C un modèle. C’est un exemple à suivre pour l’hépatite B et les autres maladies du foie.

Ce n’est pas parce que les traitements qui étaient insupportables sont maintenant devenus supportables et puissants que nous malades et hépatants devons devenir supportables.

Nous nous devons de rester insupportables, nous serons toujours les empêcheurs de fibroser en rond.

Nous dénoncerons, demanderons des explications car nous sommes avides de comprendre.

Alors, consultez notre programme et si cela vous tente, rejoignez-nous dans deux jours à Marseille !

Pascal Mélin

HÉPATITE C ET PARKINSON, VOUS Y CROYEZ ?

La rumeur courrait depuis plusieurs années : y a-t-il un lien entre hépatite C et maladie de Parkinson ?

C’est ce à quoi deux équipes ont tenté de répondre, deux équipes américaines qui ont présenté leurs résultats lors du dernier congrès américain AASLD 2017 (poster 891 et 972).

Pour répondre à cette question, il fallait des études sur une population importante.

La première équipe a réalisé une méta-analyse à partir de 5 études qui avaient analysé le risque de développer une maladie de Parkinson, si l’on était porteur de l’hépatite C.
La méta-analyse a porté sur 323 974 patients. Les 5 études montrent toutes un sur-risque de Parkinson en cas de portage du VHC. Le risque est en moyenne de 1,35 fois plus important.

La deuxième étude porte sur la cohorte administrative américaine, soit 345 052 patients porteurs d’hépatite C comparés pour l’occasion à 715 220 patients contrôles.
Là encore le risque est plus important et évalué à 1,62. Cependant, bien que les patients soient guéris ou non par interféron ou par AAD, il ne semblait pas y avoir une influence significative, le lien reste le même.

Ces deux études amènent plusieurs questions : on savait depuis longtemps que l’hépatite C pouvait aller se nicher dans le cerveau pour y modifier des choses, vision du monde ou dépression… Mais de là à imaginer que ce virus pourrait parfois induire la maladie de Parkinson, il y avait encore du chemin…

Mais attention, ce n’est pas parce que deux événements sont associés, qu’il y a un lien de causalité entre eux !

Deuxième réflexion : même s’il y a une guérison virologique, le risque de maladie de Parkinson semble persister… Voilà encore des découvertes qui plaident dans le sens de SOS Hépatites qui demande la surveillance au-delà de la guérison virologique…

On demande le droit à l’oubli, mais pas à l’ignorance !

Pascal Mélin

INSUPPORTABLE

Une soirée rock and roll… pour fêter la campagne SAVOIR C’EST GUÉRIR.

Jewly, Phil SPALDING et Axel BAUER ont organisé un concert privé pour SOS HÉPATITES, le 09 novembre 2017, de 20h à 23h au Dr Feelgood I – 37, Rue Quincampoix -75004 Paris.

On ne pouvait rêver mieux comme cadeau d’anniversaire pour SOS HEPATITES, qui aura 21 ans le 11 novembre prochain… C’était l’occasion de rappeler le chemin parcouru.

Et de réaffirmer que nous voulons rester insupportables.

Insupportable, c’est le mot qui nous a fait nous rencontrer, quand les traitements étaient longs et difficiles à supporter.

Nous étions alors insupportables avec nos questions et nos envies de savoir, car à l’époque, savoir c’était déjà guérir un peu.
Mais, ce n’est pas parce qu’aujourd’hui, les traitements sont devenus supportables, que nous allons en faire de même.

NOUS SOMMES ET NOUS RESTERONS INSUPPORTABLES !

Nous poserons toujours des questions, nous voulons comprendre et prendre notre place dans la démocratie sanitaire.
Mais maintenant, « Savoir C’est Guérir » c’est connaître, c’est oser se dépister pour connaître son statut de malade ou non et de prendre sa chance de guérir…

On ne vous propose pas de dépister une maladie, mais simplement de pouvoir guérir d’une maladie trop souvent silencieuse. Comme au loto, 100 % des gagnants avaient joué.

Pour guérir demain, il faut se dépister maintenant, le traitement est universel, à nous de promouvoir un dépistage universel. Et ça peut se dire en musique.

Alors faite comme les partenaires de cette campagne, devenez hépatant à votre tour. Un manifeste a été signé par les premiers partenaires de la campagne et sera ouvert à signature très prochainement sur le site de Savoir C GuérirSignez-le ! Ce n’est pas une pétition, c’est une profession de foi !

Pascal Mélin

 

 

Savoir C Guérir

Aujourd’hui, 8 novembre 2017, la Ville de Marseille a accueilli Jewly, notre rockeuse préférée, marraine de la campagne nationale d’incitation au dépistage de l’hépatite C savoirCguérir.

Si Patrick Padovani, adjoint au maire délégué à la santé, brandit fièrement le CD des 2 hymnes de la campagne, et si Pascal Mélin, président de l’Association SOS hépatites Fédération affiche un tel sourire, c’est parce que la ville de Marseille vient de décider de s’engager aux côtés de la campagne en tant que partenaire : objectif « 0 hepatite C » à Marseille le plus vite possible !

Chapeau pour l’engagement.

Des rendez culturels, artistiques et de sensibilisation au dépistage sur le terrain vont être programmés l’année à venir.

Merci Marseille 😉

LE PROFIL DU MÉDECIN GÉNÉRALISTE…

Je ne parle pas d’ombre chinoise, ni de profil Facebook. Mais bien du profil établi par la sécurité sociale à propos de chaque médecin généraliste.

Une base de données nationale qui vise à comparer les médecins généralistes sur leur quantité d’antibiotiques prescrits, le nombre de jours d’arrêt de travail accordés ou bien encore le coût moyen d’une ordonnance.

Et c’est là que le bât blesse. On entend de plus en plus souvent revendiquer l’accès pour les médecins généralistes à la primo-prescription des traitements de l’hépatite C.

Mais même si le coût d’un traitement s’est amélioré pour se stabiliser en-dessous de 30 000 euros, on peut facilement imaginer que cela va déstabiliser « le profil financier du médecin ».

Impossible donc ? Pas si sûr…

Quand les trithérapies VIH se sont démocratisées, pour pouvoir être prescrites ou renouvelées par les médecins généralistes, il y avait bons nombres de freins.

Et un de ceux le plus souvent avancés était que les médecins traitants préféraient que la prescription soit faite par les hospitaliers pour éviter que l’ordonnance impacte sur leur profil !!!

Il est donc urgent de demander que les coûts des traitements anti hépatite C soient retirés du calcul du profil du médecin.

Car, c’est la première étape pour pouvoir démocratiser l’accès aux soins du plus grand nombre de malades.

Car, c’est la première étape pour pouvoir démocratiser l’accès aux soins du plus grand nombre de malades. Les actions de santé publique devraient toutes être retirées du profil des médecins traitants.

Pascal Mélin

L’HÉPATANTE N°23 – OCTOBRE 2017

ÉDITO

Le mois d’octobre est chaque année très riche en congrès hépatologiques. Cette année encore, nous n’avons pas été déçu. Nous avons commencé par l’INSHU, puis l’AFEF, ensuite l’ATHS pour se terminer avec le congrès américain d’hépatologie de l’AASLD. Nous avons pu être présents sur certaines de ces manifestations pour faire entendre notre voix et nos revendications. Il nous faut maintenant nous nourrir de tout ce que nous avons entendu et lu pour le partager lors de notre forum en novembre et alimenter nos axes de travail de l’année à venir. Nous continuons de dire notre colère, c’est ce que nous avons fait à l’ATHS car on a l’impression que même si la bataille de l’hépatite C pourrait être gagnée, la guerre des maladies du foie ne fait que commencer

RETROUVEZ L’HEPATANTE DU MOIS DE OCTOBRE ICI
INSCRIVEZ-VOUS À NOTRE LETTRE MENSUELLE

 

 

LE LABORATOIRE, LE MALADE, LA MALADIE…

LE LABORATOIRE POUR QUI LE MALADE COMPTE AUTANT QUE LA MALADIE…

C’est le slogan que l’on peut entendre actuellement sur les ondes. Et ce slogan est celui d’un laboratoire qui est un génériqueur de médicaments. À la première écoute on pourrait trouver le slogan intéressant mais à la deuxième écoute et en y réfléchissant ???

Qu’est ce qui transforme une personne en un malade, c’est bien sûr la maladie ! Il faudrait donc plutôt que ce laboratoire soit intéressé par l’être humain plutôt que par le malade, par sa famille plutôt que sa mutuelle, par ses émotions plutôt que son 100%.

Car le malade n’est rien d’autre qu’une cible commerciale, il faut lui vendre sa maladie et son traitement. Et qu’elle est cette idée stupide de comparer la maladie au malade, cela reviendrait à comparer un camion avec ce qu’il transporte. Ça n’a tout simplement aucun sens !

L’être humain, ses émotions, ses croyances et ses peurs qui s’en occupe ? N’est-ce pas la place des associations de patients ?

Qui mieux qu’un être humain peut comprendre un autre être humain ?

C’est ce que nous faisons à SOS Hépatites depuis 20 ans. Nous voulons briser le silence de la vie et le silence du foie : « des malades parlent à des malades. »

Nous pourrions reprendre ce slogan en nous l’adaptant : « SOS Hépatites, l’association pour qui le malade est aussi important que la maladie », mais nous nous voulons faire du patient un être humain sans maladie.

Etes-vous d’accord ?

Pascal Mélin

Cannabis et régulation

Un des thèmes centraux du colloque ATHS 2017  était « Politique de la Drogue ». De nombreux et brillants orateurs venus d’Amérique pour la plupart nous ont fait part de leur inquiétude quant à la « cécité » des gouvernements occidentaux face au désastre de la politique internationale de lutte contre la drogue.

Le grand paradoxe franco-français, c’est de revendiquer l’éclairage du monde par les Lumières de notre langue mais  de ne jamais utiliser les mots qu’il faut pour désigner les choses qui dérangent. Camus disait qu’à force de ne pas utiliser les mots qu’il faut on ne finit par dire que des conneries.Ainsi, en Algérie, ce n’était pas la guerre mais un rétablissement de l’ordre ; un viol commis par un puissant (sic) se transforme en troussage de jupon et la mise en examen de certains se mue en enquête publique visant à rétablir l’honneur de la personne concernée.

Victime de la tradition, Amine Benyamina nous explique ainsi qu’il ne peut pas utiliser les mots de « dépénalisation » ni de « légalisation » mais doit utiliser le mot de « régulation » (France5 Allo docteur 12/10/2017 ou 13/10).En gros, la France rajoute le bâillon à la cécité.Pourquoi museler le premier spécialiste du Pays ?Quel principe s’applique dans une telle démarche ?

Le vrai pragmatisme, celui qui devrait ouvrir ses oreilles à la société civile et écouter la parole des spécialistes, n’est qu’un mythe, qu’une illusion de langage pour masquer l’immobilisme larvaire d’une politique immature.Encore une fois, « on sera les derniers », a dit  B. Kouchner qui a rajouté en guise de clôture du colloque « que le pire, c’est la politique ».

Alors il nous faut continuer à faire comme si on ne savait pas que ça va être légalisé tout en sachant que ça va l’être mais que ce que l’on dit aujourd’hui ne vaudra plus rien demain. Le diabolique cannabis va très vite devenir, par l’opération d’une alchimie industrielle, l’ami très cher de tout un chacun.Et la liste des vertus va s’allonger, du cannabis pour ci, du cannabis pour ça, en suppositoire ou effervescent, sur place ou à emporter…

Comme on est pas con, on va en fabriquer du synthétique ; il faudrait être stupide pour utiliser un produit facile à produire biologiquement par une agriculture intelligente et qui possède intrinsèquement toutes les vertus que l’on peut en attendre alors que l’on peut en produire du chimique qui rend accroc et dont les bouseux n’auront pas un centime.La démarche est juteuse, pardon, judicieuse, créer un cannabis dangereux qui rapporte pour dire ensuite, « on vous l’avez bien dit que c’était de la merde ».Quant à espérer que les bénéfices soient réinsérer directement pour aider la jeunesse à sortir indemne et aux fatigués de se reposer cela relève de l’onirisme fou.

Éternel retour, ce qui devrait être simple et de bon aloi va se complexifier et devenir péjoratif. La loi sera votée en catimini, un 31 décembre sûrement, quand il n’y aura plus personne, comme un triste réveillon de 1970…Les consommateurs de cannabis et usagers de drogue en général ne pourront s’en prendre qu’à eux-même, toutes les tentatives de fédérer les bonnes volontés pour développer un projet de légalisation positif et créatif ont échoué .

Car quel modèle va t-on nous proposer ?

Une très bonne étude comparative des modèles Uruguayen et du Colorado nous a été présentée afin de mettre en évidence les différences fondamentales entre un modèle instauré par l’État, dans une politique de liberté et de santé publique, et un modèle instauré par référendum et géré par le marché (les allocutions et les débats sont sur youtube)

Et ce n’est pas une surprise, le modèle Uruguayen arrive progressivement à maturité et les résultats sont bons dans tous les domaines tant au niveau de la santé publique que de la violence.

Le modèle Américain quant à lui, si l’expérience reste positive sur certains points, laisse déjà apparaître de nombreuses failles creusées par la loi du marché et le développement du cannabis de synthèse. Nous conseillons  à tous de se documenter sur cette nouvelle plaie. On apprend que le cannabis est un composé de nombreuses substances actives qui s’autorégulent et créent un équilibre dans le produit. C’est ce qui lui donne ses vertus et lui confère un taux de dangerosité très faible pour un usage normal.

La création de cannabis de synthèse a brisé cet équilibre. Les apprentis sorciers ont augmenté la teneur de certaines matières actives (THC, CBD, CBN…) et ont dénaturé le produit.

Et c’est parti ! Premières overdoses au cannabis, dépendance, recrudescence de la violence, mésusage… Le rêve américain quoi !On nous a déjà fait le coup avec la bouffe industrielle et son cortège de NASH, ne tombons pas dans le panneau avec le cannabis de synthèse. Ce cannabis de synthèse est déjà disponible sur internet, pas le darknet maisle net normal et livré par la poste.

Il n’est plus question aujourd’hui de se positionner pour ou contre la légalisation car le débat est clos et la législation actuelle n’est plus qu’un écran de fumée. Il est cependant primordial de se positionner sur le concept que l’on veut développer, sur la qualité des produits à autoriser, sur la destination des bénéfices et catalyser l’émulsion de la liberté individuelle avec la santé publique.

Pour cela, il faut rétablir la parole et redonner un sens aux mots et aux choses, sortir des raisonnements algorithmiques pour renouer avec la pleine conscience, débarrassée des à-priori et des enjeux financiers.

C’est l’affaire de tous car les directions qui seront choisies conditionneront demain l’environnement de chacun dont on sait aujourd’hui qu’il est le facteur prédominant des troubles du comportement.

ÇA DÉMÉNAGE À SOS HÉPATITES…

Ils sont tous fous à SOS hépatites… mais ça, on le savait déjà. La véritable nouvelle c’est que le siège de la fédération à déménagé à Montreuil.

Nous avons quitté nos locaux de Gallieni, pour nous installer un peu plus loin, à Montreuil, les salariés de notre fédération ont rejoint leur nouveau local ce lundi 22 octobre. Les lignes téléphonique et internet vont être transférées et le courrier devrait suivre.

Vous pourrez toujours nous contacter à notre nouvelle adresse : SOS hépatites Fédération – 14 rue de la Beaune, 93100 Montreuil

Pour notre ligne d’écoute de soutien rien ne change:  0800 004 372

Vous nous suiviez ?

Merci de nous rattraper

Pascal Mélin

 

 

RETOUR SUR AASLD…

La grande messe américaine d’hépatologie s’est donc tenue il y a quelques jours.

Plusieurs milliers de communications ont été présentées.

Pour faire simple, aujourd’hui on peut guérir de l’hépatite C quel que soit le génotype ou la molécule utilisée et même en cas de résistance initiale dans les années à venir ce ne sera plus la tolérance le problème mais la durée du traitement.

Osons un pas de côté…

Les japonais ont présenté leur travail sur le lusutrombopag.

Il y a quelques années c’est le L-trombopag qui avait été mis en avant.

Quand un patient est atteint de cirrhose, son taux de plaquettes est bas ce qui gêne les gestes chirurgicaux voire qui les contre-indique purement et simplement sans transfusions de plaquettes.

Grâce à ce facteur de croissance plaquettaire étudié en phase 2, presque 80% des patients ont pu avoir recours à un geste chirurgical sans transfusion de plaquettes et sans complications. L’amélioration de la prise de risque chirurgical pour les patients cirrhotique est un sujet brûlant.

On est sur le point de découvrir une nouvelle famille de traitement pour l’hépatite B c’est le NVR3-778.

Les résultats ont été présentés par le Dr Yen pour les laboratoires Novira Therapeutics. 44 patients porteurs d’antigéne HBS ont reçu du NVR 3-778 qui est le premier HBV Core inhibitor, c’est-à-dire le premier inhibiteur de capside. La tolérance était très bonne et cette étude qui testait plusieurs dosages possibles a montré une réduction significative de la charge virale de l’hépatite B.

Reste à trouver la bonne dose et le bon mode d’utilisation, en association avec les autres antiviraux?

La NASH fait des ravages chez les enfants.

Le Dr Jeffrey, pédiatre à San Diego a rapporté une étude portant sur 169 enfants d’âge moyen 13,7 ans qui ont été traités par placebo comparé à du bitartrate de cystéamine. Seules les transaminases ont baissé de façon significative mais les contrôles de biopsie était similaire il faut donc poursuivre.

Une communication aurait pu être faite par Claude Francois et s’intituler « magnolia for ever ». Mais c’est une équipe coréenne qui s’est intéressée au magnolia officinal pour lutter contre la NASH.

71 patients porteurs de NASH ont été traités par placebo ou extrait de magnolia. Le contrôle de la stéatose avant et après le traitement par IRM a montré une efficacité en 12 semaines et ce, de façon significative, on attend d’autre études pour confirmer.

Cloclo tu avais raison : magnolia for ever !

L’HEPATITE C AU COEUR DU COLLOQUE ATHS (ADDICTIONS TOXICOMANIES HEPATITES SIDA)

Retours sur le colloque international ATHS (Addictions Toxicomanies Hépatites Sida)

Comme tous les deux ans, le colloque international ATHS (Addictions Toxicomanies Hépatites Sida) s’est tenu à Biarritz, du 17 au 20 octobre 2017. Un rendez-vous prisé des professionnels, qui ont beaucoup débattu d’hépatites, mais aussi de traitement des addictions, de réduction des risques et des dommages, de législation et de politique des drogues, et de bien d’autres choses.

L’hépatite C a fait l’objet de nombreuses communications et de tout autant de posters : pas moins de quatre ateliers, une des sessions plénières et plusieurs autres interventions ont été spécifiquement consacrés aux hépatites – VHC pour l’essentiel. L’un de ces ateliers ainsi que la session plénière étaient animés par SOS Hépatites, très présente sur ce colloque, tout comme un autre atelier intitulé « Care, cure & innovations ».

L’intervention en séance plénière de Pascal Melin, président de SOS Hépatites, fut attendue et appréciée : les « coups de gueule » de Pascal sont, pour certains, l’un des rares moments un peu corrosifs parmi des discours qui semblent devenir plus consensuels et moins militants. En bon lanceur d’alerte, Pascal attirait l’attention des participants sur l’épidémie de NASH* à venir, le surpoids se développant notamment au détour des sevrages de tabac, d’alcool ou d’héroïne. Les autres interventions de cette plénière dédiée aux hépatites soulignaient le recul de l’hépatite C dû aux traitements récents, la nécessité de renforcer les dépistages, l’accès aux soins, la réduction des risques et des dommages auprès des usagers de drogues et la nécessaire vigilance sur le syndrome métabolique et les virus de l’hépatite B. Les principaux défis des prochaines années concernent le dépistage et le traitement des porteurs de VHC qui ignorent encore qu’ils le sont.

Parmi les ateliers, celui intitulé « Hépatologie et usages de substances » insistait sur l’importance des dispositifs de réduction des risques et des dommages pour ce touche à la prévention, au dépistage et à l’accès aux traitements pour les usagers de drogues. La précarité des conditions de vie de ces usagers et leur absence de couverture sociale sont des freins pour l’accès aux soins ; ces publics se révèlent pourtant très compliants lorsqu’il accèdent aux traitements, pour peu que la prise en charge soit suffisamment coordonnée et les équipes d’intervenants correctement formées. L’éducation thérapeutique et l’accompagnement des patients jouent ici pleinement leur rôle et se justifient d’autant plus lorsque les conditions de vie sont précaires. La consommation de tabac ainsi que le surpoids sont en revanche des facteurs aggravant le risque d’une fibrose sévère, tandis que l’association entre alcool et surpoids tend à réduire la qualité des dépistages.

L’atelier « Hépatite C : après la guérison, quelles suites ? », porté par SOS Hépatites, pointait les recontaminations rencontrées chez les usagers de « chemsex » (pratiques sexuelles couplées à des usages de substances psychoactives, concernant principalement les publics gay) et la mise en échec des soignants qui peut en découler. Le nombre de personnes co-infectées VIH et VHC a en revanche été divisé par deux, du fait des nouveaux traitements, mais rencontre encore des vieux freins au dépistage systématique. L’éducation thérapeutique, par exemple via le reconditionnement à l’effort physique, prend ici tout son sens. Une expérience de groupe de parole pour Hépatants usagers de drogues, mis en place à Paris, prolonge le parcours de soin en mettant l’accent sur les traitements courts et les nouvelles molécules.

Un autre atelier porté par SOS Hépatites sous le titre « Care, cure & innovations » mettait lui aussi l’accent sur l’accès aux soins (notamment avec les retours d’expérience du CAARUD YOZ, de SOS Hépatites Champagne-Ardenne) et sur l’intérêt de l’éducation thérapeutique (intervention de SOS Hépatites Paris Ile-de-France (PIF) au CSAPA de l’hôpital psychiatrique Sainte-Anne). Une expérience alliant SOS Hépatites PIF et l’hôpital Marmottan intégrait pour sa part le shiatsu dans le parcours de soins.

Un atelier dénommé « Simplifier pour éliminer l’hépatite C » se concentrait sur les facilités qu’apportent non seulement les traitements, dont la durée est beaucoup plus courte, mais aussi les modalités de dépistage (TROD, notamment). Encore faut-il savoir mobiliser les équipes et les réseaux, notamment lorsqu’il s’agit de l’accueil en CSAPA. L’intégration des soins dans une structure et les partenariats entre structures permettent alors de renforcer l’accès aux soins et la prise en charge des patients.

L’atelier « L’hépatite C en médecine générale : dépistage et parcours de soins » détaillait l’intérêt des dépistages s’appuyant sur un FibroScan, en particulier dans les petites ou microstructures. L’étude des parcours de santé confirme par ailleurs l’intérêt des structures de médecine générale (centres de santé CPAM, centres municipaux de santé, médecine communautaire…) pour les usagers de drogues ne fréquentant pas les CAARUD. L’étude Hepcort, qui s’est penchée sur l’incidence du VHC chez les usagers de drogues substitués, confirme elle aussi l’impact de ce type de suivi et le caractère protecteur des traitements de substitution aux opiacés (TSO), 80% des prescriptions de TSO étant réalisés en médecine générale.

 

Dans l’atelier « Hépatologie et usages de substances » les communications orales sur l’ETP et l’impact du surpoids et de l’alcool dans la fibrose impliquait SOS hépatites Alsace Lorraine.

Enfin, mentionnons une communication intitulée « Cannabis, insulinorésistance et stéatose chez les personnes infectées par le VIH et le VHC », au sein d’un atelier sur les applications thérapeutiques du cannabis. A partir d’une étude de la cohorte HEPAVIH, l’auteur confirme l’impact favorable des usages de cannabis sur l’insulinorésistance et l’évolution de la stéatose, à l’instar des consommations de café. L’usage concomitant de tabac se révélant dangereux, la préférence d’indication irait plutôt vers les médicaments à base de cannabidiol. Encore faudrait-il aussi limiter les usages d’alcool, plus importants chez les usagers de cannabis, et distinguer le rôle des récepteurs CB1 et CB2 dans les stéatoses. Les réticences de la France en matière de recherche sur les usages thérapeutiques du cannabis ne favorisent toutefois pas ce type de recherches.

 

 

Le programme complet de ce colloque se trouve ici.

 

 

* Non-Alcooholic Steato Hepatitis, ou stéatohépatite métabolique.

 

RETOUR DE L’ATHS : ACTUALITE DES TRAITEMENTS DE SUBSTITUTION

 

Mon but n’est pas de revenir sur les données qui nous ont été fournies lors du congrès ni de juger de leur pertinence, mais de donner mon interprétation  de celles-ci par rapport à l’éclairage qui nous en a été donné.

Un des thèmes majeurs de la rencontre concernait l’actualité des traitements de substitution et de leurs usages futurs.

Le débat, fil rouge de différents ateliers, a été de forte amplitude puisque les orateurs se positionnaient sur une échelle allant des partisans de la systématisation des TSO et/ou Baclofène pour la plupart des addictions à certains qui considèrent les TSO comme une « prison ».

J’ai été assez surpris d’entendre chez les premiers d’entre eux, la branche dure des traitements de substitution, qu’ils préconisaient le maintien à vie du traitement et de le présenter aux patients comme tel. On a même entendu : « l’idée saugrenue du sevrage », comme si la Médecine avait renoncé à guérir et à traiter chaque cas avec l’outil qu’il convient.

Je passe rapidement sur cette vision radicale de la prise en charge dont l’intérêt thérapeutique est aussi restreint que la vue de ses adeptes est basse.

Pour les seconds, il conviendrait d’adopter un autre mode de communication que la provocation stérile et contre productive qui plombe les intérêts des toxico dans la qualité de leur prise en charge et, surtout, dans la compréhension de leur trouble.

Oui, les toxicos sont en recherche de liberté mais ce n’est pas la médecine qui les en a privé ; elle se doit cependant de mettre fin au processus de dépendance et non pas se satisfaire « d’améliorer les conditions de vie ». Les usagers de drogues pathologiques ne souhaitent pas une amélioration de leur santé mais ils veulent recouvrer leur autodétermination. Le reste suivra.

La classification des troubles addictifs comme maladie chronique nous pend au nez. C’est dé-ontologiquement et philosophiquement inconcevable. De plus, c’est faux, les exemples de résilience ne manquent pas et il serait peut-être temps de les écouter davantage.

Ainsi, quelle synthèse constructive pouvons-nous tirer des informations reçues ?

  1. Les traitements de substitution montrent une efficacité indubitable dans leur domaine d’action mais leur bénéfice thérapeutique est intimement lié à leur utilisation.
  1. Les prescripteurs doivent obligatoirement être formés (et supervisés?).
  1. Les traitements de substitution doivent être associés à une psychothérapie intégrative personnalisée.
  1. Dans tous les cas, les 4 stades suivants doivent être respectés :
  • 1. Préparation au traitement « la chance sourit aux esprits bien préparés »

a) information du patient et entourage

  1. b) stabilisation dans l’environnement
  2. c) motivation du patient, encourager et préparer à l’observance et à l’adhésion au traitement
  3. d) prise en charge comorbidités psychiatriques
  4. e) objectifs du patient

 

  • 2. Induction du traitement

 

  1. a) Les deux premières semaines du traitement sont primordiales et demandent un suivi dense et personnalisé (dépendance physique, craving, comorbidités…)
  2. b) Le dosage est la pierre angulaire du traitement tant au niveau quantitatif que par sa disponibilité pour l’organisme, notion de « dose optimale personnalisée ».
    • Des implants existent avec des durées de 1 semaine à 6 mois mais soulèvent de nombreux problèmes comme la perte de suivi des patients, les interactions avec d’autres substances…
    • Il ne semble pas exister des implants de « sevrage » à libération dégressive prolongée, cela me semblerait pourtant être un outil fort appréciable.
  • 3. Stabilisation
  1. a) La phase de stabilisation doit être aussi longue que nécessaire.
  2. b) Plus le traitement est simple, plus l’observance et bonne.
  3. c) Il est possible de switcher d’une molécule à une autre selon l’évolution du patient.
  • 4. Décroissance

 

  1. a) Posologie décroissante personnalisée
  2. b) Diminution sur le long terme (12 mois et plus)
  3. c) Vigilance sur les phénomènes de compensation (Alcool, nourriture, médicaments…)
  4. d) Anticiper les problèmes (risques d’OD, syndrome de Lazare…).

L’essentiel pour les aidants est d’intégrer les fondamentaux :

  • information du patient
  • gestion de l’environnement du patient
  • personnalisation des traitements
  • importance de l’observance du traitement et de la durée de la stabilisation
  • décroissance très douce

 

En résumé, les traitements de substitution tendent à devenir la référence exclusive en matière d’addictologie et nous nous devons d’être très vigilants quant à la systématisation des comportements médicaux face au problème.

Les plus éclairés des participants ont démontré la nécessaire évolution de la prise en charge vers une dimension holistique incluant l’environnement et le développement personnel de l’individu. Les études ont mis en évidence la nécessité de ne plus se focaliser sur le produit en lui même mais bien sur la façon dont il est perçu par l’usager. Il faut « décentrer » le problème pour en avoir une analyse fonctionnelle dimensionnelle.

Ce schéma de soins représente donc la photographie du maillage de l’Éducation Thérapeutique du Patient dans les traitements de substitution aujourd’hui.

 

Nous avons pleinement notre place dans cet objectif de soins car il va nous falloir nous positionner comme pilier du dispositif en tant qu’observateur du respect des mesures préventives qui doivent être associées comme le dépistage, la vaccination ou la formation Nalscue par exemple, l’induction systématique du traitement VHC, la prévention des NASH… et veiller à ce que le droit au sevrage et à l’arrêt total soit préservé. Notre rôle de modérateur prend place entre les fanatiques de l’abstinence et les prophètes de la chronicité.

 

Nous devons aider les usagers de drogues à repenser une nouvelle façon de se droguer, à préserver leur avenir post-toxicomanie en ne l’évoquant que comme un stade transitoire de la vie d’un individu. La fatalité est et doit rester notre ennemie.

 

Gilles