MES BELLES RENCONTRES À MADAGASCAR

Une action TROD et vaccination contre l’hépatite B comme celle que nous avons mené avec l’équipe d’Amsolid, est forcément enrichissante. Nous avons partagé et fait converger les points de vue de nos deux associations.

Mais à titre personnel, j’ai pu faire de belles rencontres dont je voudrais vous parler…

La première fut celle du Docteur Rami, médecin travaillant pour le groupe Sanofi-Pasteur. Étant malgache, elle a permis à l’équipe d’Amsolid sud de se faire ouvrir certaines portes. Elle s’est investie professionnellement et personnellement dans ce projet. Elle fait partie de ces médecins pour qui travail et militantisme ne sont jamais très éloignés lorsqu’ on choisi de travailler à Madagascar…

La deuxième belle rencontre est celle de madame pic-pic alias Monique, la présidente de l’association Amsolid sud et ancienne directrice retraitée du collège 67 hectares. Madame pic-pic était la véritable Whoopie Goldberg de notre programme. Elle n’hésitait pas à singer, grimacer et traduire les messages donnés aux élèves pour être sûr de l’appropriation des messages.

La troisième belle rencontre qu’il m’a été donné de faire à Madagascar est due à la magie des médias. En effet, une telle expérience avait intéressé le journal télévisé national, qui était donc venu filmer au sein du collège 67 hectares. Le lendemain, ayant vu ce reportage, un jeune étudiant se présentait. Il était à la faculté de géographie de Madagascar et se spécialisait dans la géographie de la santé. À ce titre, il avait entrepris un travail de recherches sur la capitale Antananarivo visant à démontrer que le taux d’hépatite B chronique variait d’un quartier à l’autre, mais qu’il était surtout lié aux conditions socio-économiques du quartier. Quel beau projet !

Nous nous retrouvions au cœur du problème et du lien entre les hépatites et la géographie avec un grand G.
SOS hépatites ne peut que soutenir une telle réflexion et aider à faire entendre la voix de ceux qui pensent autrement et qui deviennent des citoyens-chercheurs d’autres sens. Avec nos faibles moyens nous tenterons d’aider et de suivre ces belles rencontres.

Pascal Mélin

HEUREUX QUI COMMUNIQUE

L’action dépistage par TROD et vaccination contre l’hépatite B au collège 67 hectares est un micro projet. SOS hépatites et Amsolid en sont conscients. Mais la goutte d’eau voudrait attirer la rivière sur son chemin. Pour cela, nous devons communiquer le plus largement possible.

À l’échelon de Madagascar, ce ne sont pas moins de 6 publications que l’on a pu retrouver dans la presse papier, dont certaines reprisent et diffusées sur le site de SOS hépatites. Quatre reportages télévisés ont été réalisés et diffusés. Pour notre part, nous communiquerons nos résultats et nos analyses dans tous les espaces francophones et tenterons de faire du lobbying et de lever des fonds pour poursuivre cette action et ce partenariat. Mais, au-delà de ces médias habituels, je voudrais vous parler d’une autre forme de communication.

Les élèves du collège 67 hectares avaient préparé l’action et ils tiennent un journal collégien, c’est donc tout naturellement que j’ai accepté de les rencontrer et de répondre à leurs questions.
Cela permettra de poursuivre la diffusion de l’information. Un grand merci à ces journalistes en herbe il faut continuer.

Il est d’autres communications plus discrètes et témoignant probablement d’un travail de fond. J’en veux pour preuve les représentants du quartier qui, ayant entendu parler de notre action par les médias, sont venus voir pour vérifier et nous rencontrer. Ou bien encore, ces parents qui ont changé d’avis et accepté que leurs filles se dépistent et se vaccinent. Et que dire, pour finir, de la fierté de Jocelyne, la nouvelle directrice et de tous les enseignants ? Montrer que même situé en quartier populaire, le collège 67 hectares savait mettre en place des projets innovants et valoriser des techniques encore trop balbutiantes en France comme les TROD.

Je suis sûr que ce type d’événements et de communications va valoriser nos partenariats avec le collège 67 hectares et que l’année prochaine, le nombre de demandes d’inscription aura encore augmenté nous obligeant à faire encore mieux et à nous inscrire dans la durabilité.

Hépatite B il nous faut une communication durable.

Pascal Mélin

NOUS APPRENONS DE NOS ERREURS…

Les faibles moyens de notre micro projet TROD et vaccination hépatite B à Madagascar nous ont amené à induire des difficultés de compréhension et de représentation.
En effet, pour être le plus efficient possible, nous avions choisi de vacciner les filles de 6ème, 5ème et 4ème du collège 67 hectares pour permettre la protection d’une adolescente avant son entrée en sexualité, mais aussi pour protéger les enfants qu’elles porteraient dans quelques années.
Mais voilà, ce point de vue risque d’être contre productif. Après avoir échangé avec les représentants locaux, ils nous ont raconté l’histoire suivante :
La difficulté de faire appliquer une vaccination obligatoire et générale à Madagascar est telle, que le tétanos néo-natal existe encore par manque de protection des mères et par des conditions d’hygiène parfois insuffisantes. Pour réduire ce risque, le rappel systématique et la vaccination au cours de la grossesse contre le tétanos ont été rendus obligatoire. Oui mais voila, qu’en a compris la population ? Les hommes ne se vaccinent plus contre le tétanos, croyant que la transmission ne se fait que par les femmes ! Quelle erreur !
Au vue de cette histoire, il était licite de s’inquiéter de l’interprétation que notre projet allait engendrer. Ne croirait-on pas que nous vaccinions les femmes uniquement parce que se sont elles qui sont contagieuses et pourvoyeuses d’infection et de transmission ?
Nous nous sommes empressés de répéter, d’expliquer, d’insister, mais le risque est là et nous devons être vigilant à ne pas induire de croyances contre-productives… C’est promis, nous y réfléchirons au débriefing de cette action. Si c’était à refaire, probablement que nous vaccinerions moins de classes mais en vaccinant garçons et filles, nous avons voulu trop bien faire.

Le mieux est l’ennemi du bien et BIEN s’écrit avec un B…

Pascal Mélin

NOUS RESTERONS ENRAGÉS CONTRE LES HÉPATITES…

Madagascar compte parmi les pays où le paludisme sévit de façon chronique… Mais ce n’est pas la seule maladie à laquelle la population doit faire face, puisque le choléra ou la peste sont toujours des maladies chroniques sur l’île.

Mais le saviez-vous ? La rage est également une maladie chronique à Madagascar, et les chiens errants trop nombreux.

Madagascar étant une ancienne colonie française, elle a accueilli l’un des premiers instituts Pasteur dans le monde. À ce jour, la rage est toujours une priorité de santé nationale. Il existe dans chaque région sanitaire des centres anti rabiques avec présence de vaccins et de personnels médicaux formés. Ce réseau national est pris en charge par l’Etat malgache, avec une bonne couverture permettant de contrôler les cas de rage humaine.

Ce résultat spectaculaire est probablement dû à la collaboration nationale entre l’Etat et l’institut Pasteur. Nous aussi pour mener à bien notre mission de dépistage et de vaccination, nous avons demandé le soutien de l’institut Pasteur de Madagascar et du laboratoire Sanofi. Ces derniers nous ont permis d’acheter des vaccins à prix réduit puis d’en assurer la conservation et l’acheminement mais également la mise à disposition du Docteur Rami médecin vaccinologue, qui s’est largement investi et que nous remercions.


C’est d’ailleurs le docteur Rami qui, avec l’équipe d’Amsolid sud suivra ce projet, en permettant la réalisation des deuxième et troisième vaccinations contre l’hépatite B.

La santé publique d’un pays comme Madagascar, avec les problèmes sanitaires qu’on lui connait, ne peut se permettre de choix hasardeux ou d’opportunité sanitaire. Ici, plus qu’ailleurs, il est nécessaire d’avoir des décisions politiques claires, cohérentes, arbitrées et justifiées. Pour illustrer mes propos je voudrais prendre deux exemples: l’un passé et l’autre présent.
Il y a plusieurs années, le ministère de la santé malgache avait reçu un lot de 1000 vaccins contre l’hépatite B, que croyez-vous qu’il advint ? Mille personnes ont reçu la première injection mais pas les suivantes ! N’aurait-il pas mieux valu vacciner 333 personnes correctement ? Aujourd’hui quelle est la stratégie contre l’hépatite B, le choléra ou la peste ? Nous avons dès le premier jour de notre action rencontré le médecin du ministère, responsable de la lutte contre les hépatites virales. Mais elle n’a pas souhaité s’exprimer… Il est vrai qu’ici, nous sommes entre les deux tours des élections présidentielles, c’était peut-être un droit de réserve ?
Au présent maintenant. Pendant que nous étions dans notre action, nous avons appris que dans le nord de l’île, 9000 adolescentes allaient recevoir à titre expérimental le vaccin contre le papillomavirus. Cette vaccination devrait permettre la réduction du nombre de cas de cancer du col de l’utérus dans les années à venir pour les élèves vaccinées. Stratégie ou opportunité sanitaire ? Il me semble que l’hépatite B génère plus de cancer que le papillomavirus ? Alors ne nous trompons pas de cible. Ce n’est pas l’un ou l’autre vaccin qu’il faut, c’est bien sur les deux mais dans une cohérence de développement durable et de protection.

Nous resterons enragées contre l’hépatite B, car Pasteur nous a montré depuis plus d’un siècle à travers le développement de ses instituts que « lorsqu’il y a une volonté, il y a un chemin » nous le trouverons …

Pascal Mélin

LAISSEZ-MOI VOUS PRÉSENTER MADAME PIC-PIC

Dans cette campagne de dépistage et de vaccination hépatite B au collège 67 hectares de la capitale Antananarivo sur l’île de Madagascar, il était fondamental d’être écouté et cru par les élèves. Dans cette ancienne colonie française, le français est une langue encore largement parlée et je n’étais donc pas inquiet de la transmission de notre message. Dans l’équipe, il y avait 12 militants d’Amsolid-nord, chargés de réaliser les TRODs et les vaccinations puis moi-même, comme médecin membre à la fois de SOS Hépatites et d’Amsolid.
Après réflexion en équipe, il semblait que j’étais le plus apte à rencontrer par classe tous les élèves garçons et filles pour réaliser en 35 minutes une formation-information, ainsi qu’un quizz de 7 questions sur leurs représentations de l’hépatite B.

J’évoquais ensuite avec eux l’épidémie d’hépatite B grâce à un diaporama spécialement conçu pour l’occasion, avec pour finir, une présentation des TRODs et de la vaccination à laquelle les filles qui avaient donné une autorisation parentale, étaient invitées.

Nous avions voulu que tous les postes et tous les espaces de rencontre entre les enfants et les acteurs de la mission soient assurés par un binôme franco-malgache. Pour ma part, je devais faire mon intervention auprès des élèves avec Monique, formidable militante et présidente d’Amsolid sud. Nous avions rapidement convenu que je faisais mon intervention en français (que tous les élèves comprennent) et qu’ensuite Monique reprenait en malgache. Je compris alors rapidement que notre binôme était une vraie valeur ajoutée et Monique un vrai clown qui savait traduire mes propos en parler vrai avec les enfants qui éclataient toujours de rire en l’écoutant.

C’est ainsi qu’elle expliquait qu’il y avait un premier petit PIC pour récupérer trois gouttes de sang et savoir si le corps hébergeait le virus de l’hépatite B. Puis, il fallait ensuite vacciner ce qu’elle mimait par pic-pic-pic. Trois piqures pour une protection à vie. Les enfants éclataient de rire devant ce clown sanitaire qu’ils nommaient madame pic-pic. Ils repartaient heureux et fiers d’exhiber le stylo que nous leur avions donné pour remplir le quizz.
Au delà de cette satisfaction immédiate, les chiffres parlaient d’eux mêmes. 381 filles avaient fournis l’autorisation parentale soit 61%. Mais sur les 243 qui avaient refusé, après quelques diapositives d’explications et une traduction accessible, 77 changèrent d’avis (31,3%) elles furent alors accueillies trodées et vaccinées.

La magie de notre action était probablement là ? En quelques jours, les enfants avaient entendu, compris le message et ils l’avaient ramené chez eux, expliquant à leurs parents l’importance de la vaccination. Un tiers des familles qui avaient refusé initialement changèrent d’avis. MERCI LES ENFANTS ! Je sais aujourd’hui que notre message est vivant et que les enfants le transmettront.
Au final, ce sont 458 élèves qui ont été vaccinés soit 73,4 % qui ont compris le risque de l’hépatite B et ont accepté de se protéger. Merci à vous les enfants de porter notre message de prévention et d’information et merci à vous madame pic-pic d’avoir permis cette réussite.

La phrase de Nietzsche s’éclairait alors pour moi: « Il faut (encore) porter du chaos en soi pour accoucher d’une étoile qui danse »

Pascal Mélin

LES GLOBES-TRODERS

Voici une nouvelle piste que je vous propose de prendre : celle des globe-troders. Pas étonnant que pour dépister il faille prendre une autre piste et sortir de la piste …
Le TROD a été conceptualisé pour le VIH mais il ne s’agit en aucun cas d’une invention. Le test de Guthrie permet, depuis longtemps, de dépister sur un buvard, le phényle cétonurie chez les bébés juste après leur naissance. Et,les diabétiques utilisent de longue date des tests de glycémie capillaire pour connaitre leurs variations de taux de sucre. Mais avec l’épidémie de VIH, il est apparu nécessaire de développer des tests rapides pouvant être réalisés hors les murs d’un hôpital, d’un cabinet médical ou d’un laboratoire. Nous sommes sur le point d’inventer un nouveau métier celui de « préventologue », associant un message de prévention et un dépistage par le TROD avec un accès à un outil de contrôle du risque infectieux par une mise à disposition immédiate de préservatifs ou de vaccins. En 2013 le dépistage doit aller au devant des populations les plus vulnérables et c’est le sens des nouveaux programmes d’utilisation des TRODs dans les pays riches.

Alors que nous réfléchissons en France à l’utilisation des TRODs VIH, pour aller à la rencontre de ces populations dites vulnérables et échappant aux messages habituels de prévention, nous attendons depuis 2 ans la validation des TROD VHC et des TROD VHB. A quand la mise à disposition des multi-TRODs pouvant répondre en une seule goutte de sang au risque d’avoir été exposé aux trois virus VHB,VHC et VIH ? Ces tests existent et sont en attente de validation ou d’amélioration. Mais, il est urgent de réfléchir à la façon de vouloir les utiliser dans les pays riches. Deviendront-ils des outils d’orientation et de pré-dépistage ou deviendront-ils des armes de prévention dans la guerre menée au virus ?
En attendant ce débat en France, il existe déjà un TROD permettant de diagnostiquer le portage chronique du virus de l’hépatite B avec une sensibilité et une spécificité proche de 99% et presque équivalente à une prise de sang. Il n’en fallait pas plus pour imaginer que les TROD VHB avaient leur place dans les pays pauvres à forte prévalence de l’hépatite B.

SOS hépatites rejoignait l’équipe d’Amsolid sur un projet TROD et vaccination dans un collège de Madagascar où l’épidémie toucherait une personne sur cinq. Cette mission a permis de lancer un nouveau concept celui de globe-troder, peu de gens ont cru à ce projet mais des fonds ont pu être levés et presque 500 personnes testés par des TROD et vaccinés.


Les petites poupées au bout du doigt entre TROD et vaccination

Les globe-troders sont nés, merci à tous ceux d’Amsolid et de SOS Hépatites qui ont soutenus ce projet et lui ont permis de voir le jour. C’est possible la preuve est faite, nous avons à portée de main les concepts et les moyens de juguler l’épidémie d’hépatite B et comme l’affirmait Che Guevara : « Soyons réaliste demandons l’impossible »

Pascal Mélin

LE COLLEGE 67 HECTARES A MADAGASCAR : UNE LECON DE VIE

Le collège 67 hectares de Tana à Madagascar est un CEG exceptionnel. Il est situé dans un quartier que nous qualifierions de sensible en France.

Cette année 2013, il accueille plus de 1900 enfants de la classe de 6ème à la classe de 3eme. Son équipe pédagogique a du refuser des inscriptions faute de places et de moyens.
A Madagascar, tous les enfants d’une même école ont le même tablier et dans la cour de l’école flotte le drapeau national.

Les élèves sont de 45 à 55 par classe et la discipline est de rigueur.

L’entrée du collège est discrète et pourrait passer inaperçue. Lorsque vous entrez dans une classe, les élèves se lèvent et d’une même voix déclament : « bonjour monsieur ». Ce n’est tellement plus ou pas dans nos habitudes que lorsque vous rentrez dans une telle classe, vous ne vous rendez pas compte que ce « bonjour » vous est destiné.
Chaque classe est constituée de bancs en bois, d’un tableau noir, d’une seule ampoule au plafond sans prise de courant. De plus, les élèves assurent à tour de rôle l’entretien des locaux et des sanitaires ainsi que de la cour principale.

Le projet de dépistage a vu le jour il y a plus d’un an et les enseignants du collège de 67 hectares ont pu grâce aux données fournies par SOS hépatites et amenées par les représentants d’Amsolid en mars dernier, préparer et informer les élèves à cette action.

En entrant dans le collège, nous découvrons des affiches d’information sur l’importance de l’hygiène dans la lutte contre les infections mais aussi des affiches créées à partir de nos documents.

Mais les élèves ont également produit leurs propres affiches avec leurs propres messages et là nous découvrons que dans les modes de protections cités contre l’hépatite B figure l’abstinence!

Mais toutes ces données sont reprises lors des séances d’information. Et, à la fin de chaque cycle, plusieurs filles se précipitent chez le surveillant général et demande à retirer les documents pour demander l’autorisation parentale.

Pascal Mélin

NICOLAS : NOTRE CLOW TRODER

Nicolas est un militant d’AMSOLID Nord au look de jeune surfeur attendant sa vague : tee-shirt sportif et lunette de soleil sur la tête.
Mais ne vous trompez pas, Nico est un vrai militant acquis à la cause… mais Nico nous a valu aussi un fou rire collectif.
En effet, Nico s’était formé à la réalisation des TRODs (Test Rapide d’Orientation Diagnostique) de l’hépatite B.
Mais pour réaliser un TROD, il faut recueillir une goutte de sang. Nous avions donc des auto-piqueurs comme ceux utilisés par les diabétiques, rétractables et à usage unique. Lors de la réalisation des premiers tests, nous avions convenu de tester les infirmières locales qui demandaient à être dépistées et qui avaient donc acceptées d’être filmées. C’est sous le regard de la caméra que le sketch se produisit : Nicolas ganté s’approche de l’infirmière, avec son autopiqueur, puis presse délicatement le doigt de celle-ci pour voir perler une goutte de sang mais… RIEN !! Nico applique alors une pression plus musclée sous la surveillance du zoom. Et là, l’infirmière explique gentiment à Nicolas qu’il a pris l’autopiqueur à l’envers et que c’est à lui-même qu’il a réalisé le prélèvement capillaire…
La vidéo montre alors Nicolas observant son gant et confirmant que l’autopiqueur n’avait jamais aussi bien porté son nom. Troder imperturbable, Nico n’écoutant que son courage repris un nouvel autopiqueur et repiqua l’infirmière et le miracle se produisit la goutte de sang apparue.

Toute cette action fut menée de main de maître avec un phlegme britannique et Nico nous démontrait que l’on pouvait troder le doigt en l’air comme un anglais boit une tasse de thé… Dans quelques jours, cette vidéo sera disponible sur YOUTUBE comme premier TROD-bêtisier. Nous ne manquerons pas d’ajouter un lien à cet article.
On dit à Madagascar que le baobab est un arbre qui a poussé à l’envers, maintenant on sait que les prélèvements capillaires peuvent aussi s’effectuer de cette façon…

Merci Nico toi aussi tu es hépatant !

PROJET DE VACCINATION À MADAGASCAR : LE REGARD D’AMSOLID

L’association AMSOLID s’inscrit dans des projets en lien avec le collège 67 hectares d’Antananarivo de Madagascar depuis 2007. Différents projets ont été réalisés comme la création et l’ouverture d’une infirmerie sur le CEG, la réfection des sanitaires ainsi que le réseau d’assainissement. En 2010, le collège créé sa propre association AMSOLID 67 hectares pour renforcer le travail de partenariat.

Un des membres du groupe, président par ailleurs de l’association SOS hépatites France, a suggéré l’idée d’organiser une campagne de dépistage et de vaccination contre hépatite B. En effet, suite à différentes études réalisées, cette maladie reste très présente sur l’île rouge.

Les différentes compétences des membres d’AMSOLID, tant sur l’éducatif que sur le social et la santé ont permis de faire évoluer et de mener à bien ce projet débuté en 2011.

Deux ans ont été nécessaires pour peaufiner cette campagne de vaccination et réfléchir aux financements possibles. Un voyage en mars de cette année a permis de mettre en commun le travail des partenaires nord et sud. Il a été décidé d’organiser une campagne d’informations pour tous les élèves, ainsi que des Tests Rapides d’Orientation Diagnostique (T.R.O.D) avant de proposer une vaccination.

Nous avions tous beaucoup de craintes tant sur l’organisation pratico-pratique que sur le déroulement de cette opération. La crainte majeure était : combien allions nous avoir de résultats positifs chez les enfants et comment allions nous gérer cette situation ?

De part le travail de réflexion important fourni par l’équipe d’AMSOLID Sud, l’équipe pédagogique du collège 67 Ha et par nous même, Amsolid nord, le déroulement de l’action a été plus que positif. Les propositions des uns et des autres ont pu être prises en considération, permettant à chacun de trouver sa place dans ce projet. La mise en place de binômes franco-malgache s’est avérée être une expérience riche pour tous et nécessaire pour rassurer les enfants mais aussi les adultes que nous sommes. Plus de 400 jeunes filles de 6ème, 5ème et 4ème ont ainsi pu être dépistées et vaccinées durant cette campagne.

Un grand merci à tous les membres d’AMSOLID nord et sud ainsi qu’à l’équipe pédagogique du collège pour la réussite de cette opération ; un grand merci à Pascal Mélin pour ses compétences et son investissement sans qui ce projet Hépato Hépatant n’aurait pas vu le jour.

Christian Huard, Président et toute l’équipe AMSOLID Nord

PROJET TROD/VACCINATION HB AU COLLEGE 67 HECTARES À MADAGASCAR

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Deux associations, SOS Hépatites Fédération et Amsolid ont réuni leurs énergies et leurs volontés pour développer ce projet.

Les dernières études maintiennent que Madagascar, avec ces 22 millions d’habitants, se situe dans la zone de forte endémie d’hépatite B avec plus de 8% de la population concernée. En fait en fonction des régions, le taux de personnes infectées se situe entre 4 et 26%.

Nous reviendrons sur ce projet dans les jours à venir mais les premières visions de Madagascar, nous expliquent, si on l’avait oublié, que la pauvreté est le meilleur terreau de la maladie. On peut retrouver au détour d’une rue un tas d’ordures ménagères dans lequel de pauvres gens passent et fouillent pour trouver de quoi survivre.

Lorsqu’on se souvient que sur l’île de Madagascar 90 % de la population a fait son hépatite A et en est guérit avant l’âge de 10 ans, on imagine a

lors que les conditions d’hygiène ne sont pas forcement optimales.

Ici on comprend l’épidémiologie locale dés le premier regard.

Imaginez une rivière en pente douce qui s’étend derrière de pauvres habitations. Vous découvrirez en quelques mètres que cette rivière sert de zone de lavage, de transport de briques fabriquées sur la rive opposée, de pêche et que le linge qui y est lavé est séché à même l’herbe, la même que celle où passent les zébus…

Voilà probablement une explication simple sur la rupture des barrières d’hygiène… et l’explication de la diffusion virale.

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À ce jour, 45 % de la population a moins de 15 ans et la population a été multipliée par 5 en 50 ans. Malgré tout cela, le taux de personnes vivant avec le VIH est de moins de 1 % mais l’espérance de vie ne dépasse pas 60 ans. Pourtant, même si 56% des malgaches vivent avec moins de 0,30 euros par jour, ils ont réussi à maintenir les soins primaires avec plus de 80% des nourrissons bénéficiant de vaccinations minimales. Mais pour le gouvernement malgache, la priorité sanitaire reste la lutte contre le paludisme qui est toujours présent en 2013. L’hépatite B semble la grande oubliée à Madagascar en 2013. Alors que l’OMS a défini quatre priorités infectieuses : sida, tuberculose, paludisme et depuis peu hépatites virales.

Mais ne vous inquiétez pas nous sommes comme les zébus on y bosse.

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Pascal Mélin

SOS HEPATITES ET AMSOLID VOLENT AU SECOURS D’UNE GENERATION SACRIFIEE PAR L’HEPATITE B

SOS hépatites ne se contentera plus de dénoncer, maintenant nous agirons, avec nos faibles moyens, mais nous agirons !
Depuis toujours, SOS hépatites réclame la vaccination universelle contre l’hépatite B dans tous les pays et ce, dès la naissance. Lors de l’appel de Madagascar (il y a deux ans), l’état des lieux avait montré que même dans les pays où la vaccination contre l’hépatite B était réalisée, elle intervenait le plus souvent à 6 mois et donc trop tard par rapport à l’exposition des nourrissons et à leurs risques de contamination par leurs mères, si ces dernières étaient infectées…

Madagascar est une île intéressante d’un point de vue épidémiologique. Les conditions socio-économiques se sont dégradées depuis quelques années : 45% de la population a moins de 15 ans et l’on estime à 2,3 millions la proportion de personnes infectées par l’hépatite B sur 22 millions d’habitants. Avec une prévalence variant de 5% à 35% selon les régions. Pourtant, l’existence de dispensaires a permis de maintenir un taux de couverture de la vaccination proche de 90%. Alors qu’en 1992 l’OMS avait demandé que la vaccination contre l’hépatite B puisse se généralisée à Madagascar, en 2012, 20 ans après (et 30 ans après la mise au point du vaccin) l’État malgache a recommandé la vaccination contre l’hépatite B à partir de 6 semaines. Cependant, la gratuité n’est pas de mise. Malheureusement les moyens n’étant pas au rendez vous, bon nombre de nourrissons ne sont pas vaccinés et les adolescents qui vont entrer en sexualité vont mener leur vie d’adulte en jouant à la roulette russe avec l’hépatite B ; de plus, les jeunes femmes qui se contamineront et déclareront une maladie chronique contamineront probablement leurs enfants. Voilà comment est né le projet « Vaccination VHB pour Madagascar ». SOS Hépatites a levé des fonds propres pour acheter 500 TRODs VHB et 500 vaccins, mais, ,e connaissant pas suffisamment l’île , nous nous sommes associés à AMSOLID (amitié solidarité). Cette association est le résultat d’une rencontre pédagogique entre le collège 67 hectares de TANA et le collège Emilie Carles d’Ancerville dans la Meuse. L’aventure a débuté depuis plus de dix ans par des échanges entre enseignants et élèves, puis l’envoie par container de matériel pédagogique et informatique. Le collège 67 hectares ne comprenait pas d’infirmerie pour ses 1500 élèves.

C’est grâce aux bénévoles d’amsolid nord que des fonds ont été récupérés et qu’une infirmerie a pu voir le jour, après la réfection des sanitaires pour les rendre utilisables. Sans le savoir, AMSOLID œuvrait déjà la lutte pour l’hygiène et la limitation des risques d’hépatite A au sein d’un collège à Madagascar. Pendant ce temps, sos hépatites voulait prouver que les TRODs avaient leur place dans la lutte contre l’hépatite B dans les pays sous-développés en permettant d’unir dans un espace temporel dépistage et vaccination.
Nous voulions réaliser, chez des pré- adolescents, avant la mise en place de leur sexualité, un dépistage du VHB par le TROD une première vaccination pédiatrique. On pouvait ainsi imaginer que l’on pourrait évaluer le nombre d’enfants contaminés précocement et surement exposés à une transmission mère /enfant et ce, dans un collège situé dans une zone particulièrement défavorisée de TANA.
AMSOLID est une association bicéphale avec une représentation nord, en France et une équipe dans le SUD à Madagascar. Après une convention avec SOS hépatites, nous nous sommes consacrés à la recherche de budgets pendant que nous formions les futurs militants qui allaient utiliser des TRODs une fois sur place. L’institut pasteur et l’ARS (Agence régionale de santé) avaient été contacté, ainsi que de nombreux partenaires dont le ministère de la santé et le ministère de l’éducation qui, tous deux, avaient validé et ratifié ce projet. Les TRODs étaient livrés, les vaccins aussi! L’action pouvait alors démarrer… Mais, devant le faible nombre de vaccins, nous décidions alors de recentrer notre action et de ne faire un test qu’aux filles .Car en cas de tests négatifs, elles seront alors accompagnées vers une vaccination immédiate avec l’assurance de pouvoir ainsi protéger également les futurs bébés qu’elles porteront. Dans cette décision il n’y avait pas là de volonté de sexisme mais simplement d’optimisation et de recherche d’efficacité maximale. L’ensemble des élèves garçons et filles ont accès aux informations en espérant ainsi une mobilisation locale par les professeurs et les élèves.
Avec 0,3 % de la population infecté par le VIH, Madagascar se situe dans la fourchette basse des pays africains. Pour autant, de nombreuses actions sont menées via les ONG. On retrouve même en plein centre ville un monument à la mémoire des personnes morte du SIDA ….

… Mais qui parle des 10 à 20 % de la population infectées par le virus de l’hépatite B et des milliers de morts silencieux… je rêve d’une stèle à leur mémoire…

Pascal Mélin