HÉPATITE C : L’ACCÈS AUX SOINS…

Voilà une histoire, qui je le sais, se reproduit dans de nombreux hôpitaux, mais là elle me touche de près.

Un patient éthylique chronique a été par le passé traité avec de l’interféron et de la ribavirine, il a répondu à ce traitement puis a rechuté. Par la suite, il ne s’est plus fait suivre.

Je le retrouve dans les lits, entré pour douleurs abdominales et nécessité d’un sevrage éthylique. Il est toujours virémique mais le temps est passé et l’association alcool et hépatite C a fait ses dégâts puisque le FibroScan® est à 75 kPa (le maximum), le TQ (temps de Quick) est à 67% et les plaquettes à 85 000.

Il n’y a pas de doute le patient est cirrhotique.

On organise le sevrage qui se passe bien. On informe le malade sur les nouveaux traitements, il nous dit qu’il n’était pas au courant. On propose de commencer le traitement pendant l’hospitalisation et de le poursuivre pendant la postcure !

Et là, coup de téléphone du pharmacien de l’hôpital : « Au cours de toute hospitalisation, on doit fournir le traitement aux malades, mais pour ton patient et son hépatite C, tu comprends à 15 000 euros la boîte. S’il pouvait sortir 48h aller chercher son traitement en pharmacie de ville, cela serait plus simple et ne mettrait pas la pharmacie hospitalière en difficulté ou sinon tu attends qu’il soit sorti pour le traiter ! »

C’est hallucinant !

Moi, je propose à nos autorités sanitaires que tout le traitement contre l’hépatite C soit rétrocédé et remboursé directement aux pharmacies hospitalières pour ne pas le prendre sur les budgets des structures.

Ce dispositif existe déjà pour les chimiothérapies onéreuses, cela permettrait aussi de traiter les patients en psychiatrie ou en structures de moyen séjour, qu’elles soient addictologique ou non.

SOS Hépatites ne se contente pas de dénoncer, nous faisons des propositions…

#dubruitcontrelhepatitec

Si vous êtes d’accord, faites suivre.

Pascal Mélin

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