Cluster, voici un mot que l’on connaissait peu hier et qui aujourd’hui est employé dans tous les médias et se retrouve sur les lèvres de tout le monde (derrière le masque bien sûr !).
On parle à tout bout de champ des clusters COVID 19, mais nous aussi dans l’hépatite C, on a nos clusters ! Il s’agit, certes, de clusters passés, ce qui pourrait être plutôt qualifié de «tribus ».
La tribu c’est l’ensemble des gens avec qui vous avez fait un bout de chemin… Avec qui vous avez échangé du matériel et peut-être des virus également.
Le principe du cluster est simple : lorsque je tiens le premier malade, il suffit de tirer sur le fil, de trouver les « sujets contacts » qui sont peut être à leur tour malades et qui doivent donc, à leur tour, être dépistés.
Quand en 2020 on découvre qu’un patient est porteur d’une hépatite C , s’il s’est contaminé par toxicomanie, il est important d’avoir à l’esprit ce « cluster » du temps passé ! Aller à la recherche de ce que sont devenus les membres de la tribu avec qui il y a eu une co-consommation, mais aussi peut être une co-infection par le VHC. Ce travail de recherche peut être douloureux et beaucoup de patients n’ont pas forcément envie de retrouver des contacts d’il y a 20 ou 30 ans concernant une partie de leur vie, qu’ils ont parfois envie d’oublier . Mais pour les toxicomanes actifs, cela prend un autre sens, comment passer d’une chaine de contamination à une chaine du dépistage ?
Oserait-on dire : « tu es porteur de l’hépatite C, on va te traiter et tu vas guérir, mais il faut absolument que tu retrouves, si tu le peux, les gens avec qui tu as pu te contaminer ou transmettre, c’est important pour contrôler l’épidémie et guérir chacun ! »
Alors vous êtes convaincus ? Nous aussi, on a nos clusters et cette vision de l’épidémie peut permettre de micro éliminations au sein d’un CSAPA, d’une communauté, d’une ex tribu ou simplement d’un groupe de co-consommateurs.
Pascal Mélin