HÉPATITE C ET TRANSFUSION : UNE POSITION INACCEPTABLE DE L’ONIAM

                                     

SOS hépatites se doit de réagir. Nous sommes membres du CISS (Collectif inter associatif des associations de santé). À ce titre nous voudrions dénoncer une lettre à laquelle nous avons eu accès.

Cette lettre a été écrite en juillet par Monsieur Erik RANCE, Directeur de l’ONIAM (Office National d’Indemnisation des Accidents Médicaux).

Dans ce courrier il est rappelé : pour que l’ONIAM puisse statuer sur un dossier, il faut que l’état de la maladie du patient soit stabilisé ou consolidé. Il est ensuite évoqué le problème des hépatites C post transfusionnelles pour lesquelles les nouveaux traitements sont très efficaces.

On peut y lire : “ En effet, les victimes concernées par ces thérapeutiques ne pourront être ni stabilisées, ni consolidées et, dans ce cas particulier, l’ONIAM sera donc amenée à proposer des offres d’indemnisations sous formes provisionnelles au regard des préjudices temporaires indemnisables constatés au cas par cas dans les dossiers. Il n’est en effet pas possible de clore des dossiers indemnisant les conséquences futures et / ou permanentes de l’exposition au VHC, dès lors que certains patients peuvent fort heureusement bénéficier aujourd’hui d’un traitement efficace ”.

Comment faut-il prendre ces déclarations ? Les malades seraient victimes des possibilités de guérisons ? En cas de contamination transfusionnelle prouvée et reconnue vous ne pourriez être indemnisé que lorsque vous aurez pu prendre votre chance de guérir ? La loi viendrait ainsi se substituer au corps médical dans les indications, en enjoignant au patient “ Traitez-vous et on verra après ! ” Et si l’on pousse plus loin le raisonnement ne faut il pas demander aux personnes déjà indemnisées lorsqu’elles étaient en échec thérapeutique de rembourser l’ONIAM si secondairement elles ont pu être guéries ?

À 100 000 euros le traitement pour guérir cette lettre pourrait bousculer l’accès aux traitements. Voici encore un paradoxe de l’hépatite C : l’indemnisation recule car les malades sont victimes de leurs possibilités de guérir. Trouvons ensemble des solutions, ne nous laissons pas nous mettre en colère face à une nouvelle injustice dont on se passerait bien.

Pascal Mélin

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2 commentaires sur “HÉPATITE C ET TRANSFUSION : UNE POSITION INACCEPTABLE DE L’ONIAM

  1. C’est quoi le plus injuste, refuser de traiter un usager de drogues ou un enfant sous prétexte qu’il peut supporter la maladie plus longtemps ?

  2. C’est quoi le plus injuste, refuser de traiter un usager de drogues ou un enfant sous prétexte qu’il peut supporter la maladie plus longtemps ? On se demande vraiment où sont les priorités, quand je vois ça, j’ai envie de bondir.

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