THE LAST SHIP OU UN VIRUS À HOLLYWOOD…

Ne vous laissez pas mener en bateau par la dernière série lancée par M6 : « The Last Ship ». Tous les ingrédients ont été mélangés et on joue sur le phénomène Ebola et les terreurs qu’il réveille.

Je vous plante le décor : une frégate militaire part pour une mission secrète au pôle Nord, avec à son bord des scientifiques, des virologues pour être plus précis. Aucune communication pendant 3 mois, mais voilà pendant ce temps, un mystérieux virus détruit la planète en tuant tout le monde. En fait, les virologues étaient à la recherche de la souche virale originelle, découverte et transmise par les oiseaux suite à la fonte de la calotte glacière.

À leur retour, presque tout le monde est mort et le navire de guerre devient l’arche de Noé. Les virologues se lancent alors dans la fabrication d’un vaccin. Mais il faut du carburant, de la nourriture. C’est là que le grand n’importe quoi arrive.

Bien sûr il reste des survivants et ce sont des méchants qui évidemment se revendiquent d’Al-Qaida. Mais les démons américains ne s’arrêtent pas là, bientôt un autre bateau apparait, celui-là occupé par des Russes qui veulent s’emparer de la souche  originelle. Cependant le virus est extrêmement contagieux et transmissible par l’air. On voit alors les militaires en combinaison monter à bord d’un bateau où tout le monde est mort pour y piller nourriture et carburant. Au milieu des cadavres, un jeune afro-américain (avant on disait un black) perd son masque et se retrouve donc exposé. Se sachant contaminé et n’écoutant que son patriotisme, il prend son arme de service et se suicide.

Mais les plus grosses absurdités sont virologiques, on voit des soldats retirer leur combinaisons d’isolement et ce, à quelque mètres des cadavres contagieux, quoi dire de la nourriture comment est-elle décontaminée ? Comment les combinaisons d’isolement sont-elles nettoyées ? Comment  installer un laboratoire d’isolement type P4 sur un bateau ? Pourquoi les virologues sortent en tenue de protection du laboratoire? Comment sont effectués  les prélèvements sanguins?

Alors de grâce, messieurs les scénaristes, entourez-vous d’un conseiller en virologie et d’un épidémiologiste avant de vouloir utiliser les virus comme des  activateurs émotionnels et sensationnels.

Nous qui vivons au quotidien avec un virus ne souhaitons pas être regardés comme des pestiférés.

Pascal Mélin

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