LES QUESTIONS AUXQUELLES ON VOUS REPONDRA DANS TROIS JOURS !

Lors de son 20e Forum à Dijon dans 3 jours SOS hépatites a choisi de poser des questions à des spécialistes : voici nos questions et nos réflexions !

1/ Vaccination hépatite B en France : le point en 2018 ?
Odile LAUNAY, Infectiologue, Hôpital Cochin, Paris

En janvier 2018, la France a rendu obligatoire la vaccination contre l’hépatite B, ce que SOS hépatites réclamait depuis plus de 15 ans.
Pourquoi y a-t-il une telle défiance envers les vaccins en France ?
Mais faut-il crier victoire ? Est-ce une victoire ? Où en est la France par rapport à d’autres pays européens ?
La France, en rendant la vaccination obligatoire contre l’hépatite B chez les nourrissons, a-t-elle sacrifié une génération ? Faut-il promouvoir une politique de rattrapage ?
Selon le rapport Dhumeaux, les dépistages VIH/VHC/VHB devraient être liés. Si on dépiste un virus, il faut faire les trois !
Dans quelques mois, on va avoir à notre disposition des TROD VHB. Mais sont-ils faits : pour découvrir les porteurs chroniques, pour connaître le statut de ceux qui ont déjà été infectés ou bien encore pour trouver la population non protégée et non vaccinée ?
Aujourd’hui, l’hépatite B pose aussi la question de l’accès aux soins.

2/ Où en est la campagne de dépistage 2018 ?
Hélène FONTAINE, hépatologue, Hôpital Cochin, Paris & Comité d’Administration AFEF

La campagne bruyante pour appeler au dépistage généralisé de l’hépatite C en France est maintenant sur toutes les chaînes de télévision, dans la presse grand public et aussi les médias sociaux : #DUBRUITCONTRELHEPATITEC !
Mais il en aura fallu du temps et du travail, pour arriver à mettre d’accord les deux majors de l’industrie pharmaceutique intervenant dans l’hépatite C que sont AbbVie et Gilead, mais aussi une société savante comme AFEF (Association Française pour l’Etude du Foie) et enfin, une association de malades comme SOS hépatites.
Mais médecins et malades ont-ils mission à se retrouver dans une campagne nationale ? Et qui plus est, à côté de l’industrie ?
Les premières retombées étaient-elles à la hauteur de vos attentes ?
N’est-il pas choquant que l’état qui a annoncé l’élimination de l’hépatite C de France, à l’horizon 2025 soit bien silencieux depuis cette annonce ? Ne devrait-il pas être présent ?
Qu’a-t-on appris de cette campagne ?
Au-delà de 2018 et pour l’année 2019, ces liens forts qui se sont tissés doivent-ils être entretenues ?
Qu’est-ce que l’AFEF attend de SOS hépatites ? Comment imaginez-vous la mobilisation et les actions jusqu’en 2025 ?

3/ Quelle est la surveillance correcte d’une cirrhose en 2018 ? Comment l’optimiser ?
Anne MINELLO, hépatologue, CHU Dijon Bourgogne

La France compte au moins 600 000 personnes porteuses de cirrhose. Moins de 20 % sont suivies selon les recommandations. La cirrhose est toujours connotée à l’alcool en France, et c’est probablement un frein à sa prise en charge.
Pour SOS hépatites, 20 % des personnes ayant une maladie du foie ont une hépatite sévère ou une cirrhose. Beaucoup de questions influencent l’accès aux soins.
Pour faciliter le suivi des patients, faut-il élaborer un programme personnalisé de soins, et une reconnaissance en ALD (Affection longue durée) ?
Qui devrait en avoir la charge ? Quels sont les risques évolutifs d’une cirrhose ? Quelle est l’espérance de vie d’un malade avec une cirrhose ? La qualité de vie, est-elle significativement différente ?
Quelles sont les recommandations de vaccination en cas de cirrhose ?
Pour les patients présentant des cirrhoses alcooliques suivis en CSAPA, peut-on envisager de déléguer le suivi de la cirrhose aux équipes de CSAPA ?
En 2018, il semble que la prise en charge d’une cirrhose soit désordonnée. Comment faire pour mieux coordonner l’accompagnement ?

4/ La révolution des probiotiques : quels intérêts pour les maladies du foie ?
Patrick HILLON, hépatologue, CHU Dijon Bourgogne

La PCR (Polymerase Chain Reaction) fut une révolution en virologie.
Elle a en effet permis d’évaluer les « charges virales » des malades souffrant d’hépatite B, C ou VIH. Mais un effet collatéral inattendu est l’analyse des selles humaines.
Notre intestin contient des milliards de bactéries qui nous permettent la digestion des aliments. La PCR a permis d’analyser les selles et de constater les variations en fonction de chacun.
On a découvert que le microbiote intestinal était lié à chacun et que même plus, il pouvait être lié à certaines pathologies !
Cela amène une foule de questions : le microbiote est-il la cause ou la conséquence d’une pathologie ? Que se passe-t-il en cas de prise d’antibiotique ou de chimiothérapie ? Comment se fait la reconstitution du microbiote ?
Certaines études laissent entendre que certains microbiotes seraient protecteurs du foie en cas de consommation d’alcool ? Peut-on imaginer demain, faire des greffes de microbiotes en addictologie, pour protéger les buveurs excessifs ?
Y a-t-il un lien entre le microbiote et la progression de la fibrose en cas d’hépatite virale ?
Quelle est votre vision de l’utilisation des microbiotes à 10 ans ?

5/ Y-a-t-il encore des publics vulnérables ?
Isabelle ROSA, hépatologue, CHI Créteil

La France s’est donnée comme objectif, l’élimination de l’hépatite C sur son territoire d’ici 2025 !
L’objectif est ambitieux, surtout sans feuille de route, ni objectif intermédiaire.
L’ensemble des acteurs de santé a pris conscience de cet enjeu, et a pris ses responsabilités, en mettant en avant des projets ou des états des lieux.
C’est le sens du fameux livre blanc « sur l’accès aux soins des populations vulnérables pour l’hépatite C » auquel SOS hépatites a collaboré.
Mais aujourd’hui, après tous les efforts fournis, y a-t-il encore des publics vulnérables ? Migrants, malades psychiatriques, personnes précaires ou usagers de drogue, ces publics ont fait l’objet de programmes spécifiques, mais ont-ils été ou sont-ils efficaces ?
Quelle devrait être la place des associations de malades face aux publics vulnérables ?
Fin 2018, faut-il encore parler de publics vulnérables, en nommant des populations précises, au risque de les stigmatiser ? Ou doit-on considérer que toutes les personnes faisant partie des 100 000 malades qui ne sont pas dépistés ou pas traités, définissent à elles seules le public vulnérable ?
Quelles pourraient être les pistes pour aller vers les malades qui s’ignorent ? Le dépistage universel, peut-il être une réponse ?

6/ Et si l’hépatite B suivait l’hépatite C ?
Vincent DI MARTINO, hépatologue, CHRU Besançon

Attention : une hépatite peut en cacher une autre. Depuis l’avènement de l’hépatite C, l’hépatite B a été reléguée au second plan ! En moins de 30 ans, on a découvert le virus de l’hépatite C, et des traitements puissants et efficaces ont été mis au point, permettant d’envisager l’élimination de l’hépatite C.
Certains osent affirmer que l’hépatite C, c’est fini et qu’il faut revenir à l’hépatite B que l’on a négligée. On connaît de mieux en mieux le virus, on a des traitements efficaces pour bloquer le virus (sans l’éliminer), le vaccin est disponible et pourtant, on a l’impression que la lutte contre l’hépatite B est en panne.
N’y a-t-il pas dans les trente années VHC des expériences ou des points de vue que l’on pourrait croiser ? Qu’a-t-on appris ?
Le gold standard reste la biopsie hépatique, ne peut-on pas envisager des tests de fibroses non-invasifs ?
Comme pour l’hépatite C où tout patient virémique était reconnu en ALD, ne faut-il pas en faire de même pour l’hépatite B ?
Ne faut-il pas promouvoir un dépistage de masse, en sachant qu’en France, encore un malade sur deux, porteur chronique d’une hépatite B s’ignore ?
Les TROD ont révolutionné le dépistage du VIH et du VHC en les démédicalisant. N’y a-t-il pas urgence à avoir des TROD VHB, alors que les premières études comme Optiscreen ont montré son intérêt, il y a déjà 4 ans ?
Le TASP (Treatment As Prevention) a été rapporté il y a plus de 15 ans au colloque International Addictions Toxicomanies Hépatites SIDA (ATHS), pourquoi cette réflexion n’est-elle pas menée dans le VHB, alors qu’elle a montré son intérêt dans le VIH et le VHC ?
Les programmes d’éducation thérapeutique qui ont si bien accompagné des milliers de patients dans le VHC ne doivent-ils pas évoluer vers des programmes VHB ?
L’hépatite B pourrait peut-être marcher dans les pas de l’hépatite C. C’est toutes ces questions que nous poserons au Pr Vincent Di Martino, lors de notre 20e Forum à DIJON, les 22 et 23 novembre prochains.

7/ Cancer du foie et chirurgie : places et limites ?
Bruno HEYD, Chef de service chirurgie viscérale, digestive et cancérologique – Unité de transplantation hépatique, CHRU Besançon

Le cancer du foie a très mauvaise réputation et chaque année, il fait de plus en plus de morts en Frances, avec 4 000 décès.
Il faut se souvenir qu’il est responsable d’un million de morts chaque année, dans le monde. 90 % des personnes atteintes d’un cancer du foie vivent dans un pays où il n’y a aucune possibilité thérapeutique.
En quelques années, la prise en charge du cancer du foie a vécu une véritable révolution thérapeutique : développement de chimiothérapie active, chimio embolisation, radiothérapie stéréotaxique.
Pourtant, le cancer du foie est devenu une des premières causes de transplantation hépatique.
La chirurgie du cancer du foie a-t-elle connue la même révolution ?
La chirurgie du foie et les ablations partielles, voire les tumorectomies sont de plus en plus fréquentes, mais leur place est-elle standardisée ? Où sa place est-elle différente en fonction des équipes ? Y a-t-il une compétition entre la transplantation et la chirurgie du foie ? Est-ce que la répartition et le nombre de chirurgiens hépatiques est suffisante et correcte sur le territoire (quid des DROM COM) ?
Qui sont les bons candidats à une chirurgie partielle du foie en 2018 ?
Quelles attentes formulez-vous, vis-à-vis d’associations de malades comme SOS hépatites ?

8/ Voyage au Québec à la découverte de l’association Hépatites Ressources.
Alexandre LAPORTE, Directeur Hépatites Ressources, Québec

SOS hépatites a régulièrement invité des associations francophones lors de son Forum annuel. Pour sa vingtième édition en 2018, c’est une association québécoise que nous avons décidé de mettre à l’honneur : l’association Hépatites ressources.
Quel est le paysage hépatologique au Québec ? En 2018, y a-t-il un dépistage et un traitement universel ?
Les tests et les traitements sont-ils pris en charge à 100 % par l’état ? Le vaccin de l’hépatite B est-il obligatoire ? Quelle est la place de l’élastométrie impulsionnelle et de la biopsie hépatique ou de l’évaluation sanguine de la fibrose ?
Quelle est la place d’une association comme Hépatites ressources ?
Quelle est son action au quotidien ? Fait-elle du lobbying auprès des politiques ? Quelle différence faites-vous entre des malades, des militants et des salariés ? Quelles relations entretenez-vous avec les politiques, les médecins et les sociétés savantes ? Quels sont les subsides de l’association ?
En tant qu’invité d’honneur 2018, quel regard portez-vous sur le paysage hépatologique français que vous découvrez depuis deux jours ?
Quel est votre ressenti face aux actions de SOS hépatites ? Comment peut-on améliorer le partenariat avec des associations francophones comme la vôtre ?

Toutes ces questions sont passionnantes et nous avons hâtes d’entendre des réponses pour nourrir nos réflexions !

Il reste des places rejoignez-nous !

Et sinon la réponse dans notre prochaine newsletter dans une semaine !

Pascal Mélin

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4 commentaires sur “LES QUESTIONS AUXQUELLES ON VOUS REPONDRA DANS TROIS JOURS !

  1. Bonjour pourriez vous m interpréter ces résultats ?
    Antigène hbs négative <0,29
    Anticorps hbs<2
    Anticorps hbc totaux positive 1,02 alors que ca doit être < 0,90
    Merci d avance

  2. Bonjour, pour voir si on est immunisé, est ce qu’il faut déjà faire le vaccin ? Où est ce que l’on peut le faire en même temps ?
    Merci

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