J’ai fait partie de ceux qui se sont battus pour que le patient participe à toutes décisions de traitement… Dans l’hépatite C on a appris à expliquer aux malades les chances et les risques d’un nouveau traitement, on appelle cela le consentement éclairé et on demande souvent aux patients de signer leur engagement.
Depuis l’épidémie de covid-19, voilà une scène que j’ai vécu plusieurs fois.
Un malade se dégrade, a du mal à respirer, on appelle le réanimateur et voilà ce qu’on dit au malade qui n’arrive plus à respirer.
« Monsieur, vos poumons n’arrivent plus à oxygéner correctement votre sang et votre cerveau et tous vos organes souffrent, alors nous allons vous endormir et vous mettre dans un coma artificiel pour passer un tube dans votre gorge et vous faire respirer par une machine… Cela permettra à vos poumons de cicatriser et nous vous réveillerons quand vos poumons iront mieux… Vous êtes d’accord ? »
Le malade essoufflé remue la tête de haut en bas, tout le monde prend ça pour un oui, on pousse sur le piston de la seringue et en quelques minutes il dort… C’est bon on peut l’intuber.
Est-ce un consentement éclairé ? Comment un malade qui étouffe peut-il dire non ?
Et tous ne se réveilleront pas… Décidément le Covid-19 met notre éthique médicale à mal.
Pascal Mélin
Et certains ne se réveilleront pas…..la on saisit le drame qui se joue entre un patient a bout et un médecin…qui n a pas le choix de toute façon. Mais c’est bien de parler de ces quelques secondes de communication entre les deux parties.Je suis ému et donne au médecin un peu de bienveillance. Il faut être très fort Docteur.