PÉNURIES DE MÉDICAMENTS : LA SITUATION S’AGGRAVE

 

Communiqué de presse, 8 juillet

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Pénuries de médicaments : la situation s’aggrave.

France Assos Santé demande en urgence des mesures fermes et concrètes.

Selon les projections de l’ANSM, plus de 1200 traitements ou vaccins seront concernés par des situations de pénurie sur l’ensemble de l’année 2019. C’est 60% de plus qu’en 2018, et 30 fois plus qu’en 2008[1]. Alors que la ministre s’apprête à présenter, ce lundi 8 juillet à 11h, sa feuille de route 2019-2022 pour lutter contre les pénuries, nous tirons la sonnette d’alarme. Nous demandons la transparence totale sur les causes de ces ruptures d’approvisionnement, un renforcement des sanctions à l’égard des responsables et une politique volontariste de relocalisation de la production des matières premières nécessaires à la fabrication des médicaments.

« Il n’est pas admissible que des personnes atteintes de cancers, de Parkinson ou d’épilepsie chronique ne puissent trouver en pharmacie les traitements qui leur ont été prescrits » rappelle Gérard Raymond, président de France Assos Santé. « Il faut revoir l’ensemble de la chaine, identifier clairement les causes et mettre tous les acteurs face à leurs responsabilités. Les médicaments ne sont pas des produits de consommation comme les autres, leur production et leur distribution ne sauraient répondre à la seule logique de rentabilité financière. » En janvier dernier, France Assos Santé publiait avec l’Institut BVA une enquête d’opinion montrant l’ampleur du problème et les conséquences directes sur la santé des personnes qui y sont confrontées : augmentation des symptômes dans 14% des cas, renoncement au traitement et même hospitalisation forcée dans un cas sur vingt[2].

Pour France Assos Santé, industriels et grossistes répartiteurs sont les principaux responsables de cette situation : stratégies financières contestables, exportation des stocks vers des pays « qui paient mieux », désengagement sur certains médicaments, ou trop forte concentration des sites de production font partie des causes identifiées de longue date. Or cette feuille de route ministérielle, si elle témoigne d’une volonté louable des pouvoirs publics de s’attaquer au problème, ne présente en l’état que très peu de mesures concrètes et dissuasives pour lutter contre ces dérives.

Nous, représentants des usagers du système de santé, demandons que des mesures fermes et coercitives soient prises pour faire cesser ces pénuries. Un comité de pilotage présidé par la Direction générale de la santé et associant l’ensemble des acteurs concernés est annoncé pour septembre. Nous veillerons à y assurer une participation active, et mettrons tout en œuvre pour que nos demandes soient enfin entendues.

Nous demandons :

–       La transparence totale sur les causes et sur les plans de gestion de pénuries (PGP) mis en place par les industriels. Ces PGP, pourtant imposés par les pouvoirs publics aux fabricants, ne sont en effet jamais rendus publics,

–       Que l’obligation d’approvisionnement continu et approprié du marché français imposée aux industriels soit assortie de sanctions financières. Aussi surprenant que cela puisse paraître, aucune pénalité financière n’est aujourd’hui prévue par la loi en cas de manquement à cette obligation,

–       Que les usagers et leurs représentants soient informés et impliqués à chaque étape du processus d’anticipation, d’identification et de contrôle de ces situations de pénuries,

–       Que les dysfonctionnements avérés soient sanctionnés notamment financièrement à la hauteur du préjudice subi par les malades. Et ce, qu’il s’agisse des grossistes répartiteurs ou des industriels. 

Contact presse : Antoine Henry – Tél : 01 40 56 94 42 / 06 18 13 66 95 – ahenry@france-assos-sante.org

[1] 40 médicaments en rupture en 2008 contre plus de 1200 estimés par l’ANSM pour 2019

[2] Voir enquête BVA pour France Assos Santé publiée en janvier 2019 : https://www.france-assos-sante.org/communique_presse/penurie-de-vaccins-et-medicaments-inquietudes-de-france-assos/


LUTTER CONTRE LES PÉNURIES ET AMÉLIORER LA DISPONIBILITÉ DES MÉDICAMENTS EN FRANCE :

Présentation de la feuille de route 2019-2022,

Téléchargez la feuille de route.

BRUXELLES ON Y EST…

On n’y croyait plus, cela fait des mois que l’on parle de la présence de SOS Hépatites sur le Tour de France, cette course mythique, il y a eu des embûches, des contre-temps, mais aujourd’hui ça y est, on est prêt. L’équipe de bénévoles est là : elle portera la parole du dépistage dans la caravane du tour avec des camions sonomètres pour enregistrer les village étapes qui feront le plus de bruit et distribuera des bandeaux fluorescents floqués « je réfléchis je me dépiste de l’hépatite C ».

Mais surtout, nous serons présents sur les villages étapes pour réaliser des Tests Rapide d’Orientation Diagnostique à ceux qui le souhaitent et nous réaliserons des quizz pour évaluer les connaissances des populations rencontrées.

Car l’enjeu pour SOS à travers la campagne FAITES DU BRUIT CONTRE L’HEPATITE C c’est bien d’aller à la rencontre de la population qui suit le tour de France. Nous souhaitons toucher plusieurs millions de personnes, pour atteindre cet objectif de la disparition de l’hépatite C pour 2025 ! Regardez le baromètre de la guérison sur notre site, le premier trimestre 2019 compte encore plus de 4 000 nouveaux guéris, nous venons de passer sous la barre des 100 000 guéris de l’ hépatite C.

Une personne apprend sa guérison toutes les 30 minutes aujourd’hui en France.

Annoncer la découverte d’une hépatite C n’est plus un événement douloureux mais un cadeau de guérison.

Parler d’hépatite C sur le Tour de France, nous allons montrer que cela peut être festif !

#dubruitcontrelhepatitec

Pascal Mélin

OUVERTURE PRESCRIPTION TRAITEMENT CONTRE L’HÉPATITE C – RÉFLEXIONS DE SOS HÉPATITES

Le 20 mai 2019, le Ministère des Solidarités et de la Santé déclarait possible la prescription de traitement antiviral contre l’hépatite C par l’ensemble des médecins, et notamment par les médecins généralistes, sous conditions (communiqué de presse).

SOS Hépatites a lu et relu la fiche mémo de la HAS. Il persiste des zones d’ombre que nous voudrions partager :

1/ L’évaluation de la fibrose ?

Nous voici revenus 20 ans en arrière, à la grande époque ou c’est la biopsie hépatique qui décidait de l’accès aux soins. Certes, l’évaluation de la fibrose a progressé dans son évaluation non invasive (FibroScan® ou tests sanguins), pourtant l’étape limitante est à nouveau l’évaluation de la fibrose, ce qui signifie comment va se faire l’accès rapide à l’évaluation, au FibroScan® ou aux tests non invasifs ?

Bien sûr, la problématique en médecine générale sera différente de celle des CSAPA.

2/ Le contrôle de la fibrose ?

Imaginons que la fibrose a pu être évaluée par FibroScan® ou autres tests non invasifs, on peut alors définir que le patient n’a pas une fibrose sévère ou une cirrhose et le médecin généraliste peut alors prescrire un traitement antiviral.

Mais qui va contrôler que l’on est bien dans le cadre d’un parcours simplifié. Cette tâche incombera-t-elle au pharmacien ou bien le médecin conseil ? Mais cela serait un nouveau frein ?

3/ Les comorbidités mal contrôlées ?

Qu’est-ce qu’une comorbidité mal contrôlée ? Cette notion mérite des informations complémentaires. Elle embête déjà les médecins généralistes et les acteurs impliqués dans le sujet du parcours simplifié.

Voilà quelques questions, mais ne nous trompons pas SOS Hépatites se félicite de cette extension de prescription.

En 2016, nous avons eu l’accès universel au traitement pour tous les malades, en 2019 nous voici avec un accès universel aux traitements pour tous les prescripteurs.

Notre prochaine victoire est l’accès universel au dépistage de l’hépatite pour toute personne sur le territoire français ! 

SOUS LA BARRE DES 100 000 !

Au 1er avril 2019, il restait en France métropolitaine un peu moins de 98 000 porteurs chroniques du virus de l’hépatite C, selon les derniers chiffres publiés par le Baromètre de l’élimination de l’hépatite C. Pour la première fois, le nombre de personnes restant à traiter pour éliminer l’hépatite C passe ainsi sous la barre symbolique des 100 000.

Le premier trimestre de l’année a été marqué par une autre évolution encourageante : après avoir baissé en 2018, le rythme des guérisons s’accélère à nouveau. Depuis le 1er janvier 2019, 1 400 personnes ont guéri chaque mois en France, contre un peu plus de 1 000 en 2018. Faites le compte : toutes les heures, 2 personnes se sont débarrassées du virus de l’hépatite C !

S’il est difficile de dire avec précision ce qui a provoqué cette accélération, SOS hépatites se réjouit d’y avoir contribué en multipliant les actions de terrain pour dépister les personnes contaminées. La campagne collective de sensibilisation “Du bruit contre l’hépatite C”, à laquelle participe SOS hépatites avec l’Association française pour l’étude du foie (AFEF), a probablement joué un rôle important dans cette évolution positive : l’hépatite C est une maladie silencieuse que cette campagne innovante a sortie du silence.

Pour autant, nous ne sommes qu’au milieu du gué ! Il reste 75 000 personnes à dépister en France, porteuses du virus de l’hépatite C sans le savoir. Et il reste aussi à convaincre les milliers de personnes qui se savent contaminées mais renoncent à se soigner, ignorant les progrès récents des traitements, aujourd’hui à la fois très efficaces et très bien tolérés.

Pour que la France respecte son objectif d’élimination de l’hépatite C à l’horizon 2025, pour éviter à des milliers de personnes de découvrir trop tard une cirrhose ou un cancer du foie, la mobilisation de tous est nécessaire. SOS hépatites appelle tous les médecins généralistes, désormais autorisés à prescrire directement les traitements à leurs patients à relever le défi, en proposant un dépistage du virus non pas aux seules personnes dites “à risques” (personnes transfusées avant 1992, usagers et anciens usagers de drogues par voie intraveineuse, etc.), mais à tous leurs patients adultes qui n’ont pas encore été dépistés.

De son côté, SOS hépatites continuera son action pour que chaque malade guéri devienne un ambassadeur de ce combat collectif contre la première maladie chronique dont il est possible d’envisager la disparition. Éliminer l’hépatite C : une grande cause nationale, un défi mondial !

Télécharger l’infographie du baromètre au 1er avril 2019

A propos du Baromètre de l’élimination de l’hépatite C

Le Baromètre, mis en place à l’initiative d’un groupe d’hépatologues et de SOS Hépatites, soutenus par le laboratoire Gilead, est un outil original de suivi épidémiologique intégrant à la fois le nombre de guérisons et le nombre de contaminations nouvelles. Ses chiffres sont mis à jour chaque trimestre. Il est piloté par un comité scientifique, qui se réunit régulièrement pour valider les données à partir du nombre de patients traités et de l’évolution des taux de guérison.

Le comité scientifique est composé de : Dr Marc Bourlière, hépatologue à l’Hôpital Saint-Joseph de Marseille ; Pr Victor de Ledinghen, hépatologue au CHU de Bordeaux ; Dr Pascal Mélin, hépatologue au CH Saint-Dizier et président de SOS hépatites fédération ; Dr Françoise Roudot-Thoraval, hépatologue au CHU Henri-Mondor de Créteil.

LA FRANCE DANS LE PELOTON DE TÊTE POUR ÉLIMINER L’HÉPATITE C

Communiqué de presse, 2 juillet

La France dans le peloton de tête pour éliminer l’hépatite C

Le 4 juillet prochain, la campagne de prévention #DuBruitContrelHépatiteC intègre pour la première fois la caravane du Tour de France Cycliste avec un dispositif impactant et, autant que possible, bruyant.

En sillonnant la France à la rencontre de la population, médecins, patients et guéris engagés dans cette campagne de l’AFEF* et SOS Hépatites, sont prêts à donner de la voix pour combattre cette maladie silencieuse.

« Le Tour de France est une occasion unique d’avoir la possibilité de diffuser ce message de santé « positive » à des millions de français : aujourd’hui on guérit cette maladie mais à condition de savoir que l’on est infecté. Tout le monde est concerné » (Professeur Bureau, secrétaire général de l’AFEF).

Une nouvelle approche du dépistage

Aujourd’hui, en France, 75 000 personnes ignorent qu’elles sont porteuses du virus. L’objectif de cette campagne nationale de santé publique** est tout d’abord d’aller à la rencontre de ces personnes, de les inciter à prendre rendez-vous avec leur médecin pour se faire dépister ; mais aussi de sensibiliser les Français sur les risques de cette maladie si elle n’est pas soignée à temps et les informer qu’aujourd’hui un traitement efficace et accessible à tous existe.

« Cela fait plus de 20 ans que nous nous battons contre l’hépatite C. Les mots sont bien beaux, mais il fallait des actes. Ces actes, pour nous, imposent de changer l’approche du dépistage, ne pas se contenter de rechercher les personnes dites « à risques », car tout le monde l’est, mais d’aller au-devant de l’ensemble de la population, aller chercher un à un les derniers porteurs du virus qui l’ignorent et convaincre ceux qui ont été malmenés par les anciens traitements de revenir dans un parcours de soins et de s’offrir une guérison », explique Pascal Mélin, président de SOS Hépatites.

Le Tour de France pour se faire entendre sur tout le territoire

Grâce à la résonance de cet évènement populaire mythique, les 2 associations initiatrices de la campagne #DuBruitContrelHépatiteC comptent bien atteindre le maximum de personnes et notamment un public qui n’a pas toujours un accès direct aux informations de santé publique, et faire des spectateurs les acteurs majeurs de la campagne.

« Nous espèrons un bruit énorme sur toutes les routes. Nous pensons que le spectateur doit entendre le message pour qu’à sa prochaine visite chez son médecin il lui demande de se faire dépister. L’objectif est que la grande majorité de la population ait envie de se faire dépister », confie le Professeur Bureau (AFEF).

Et Pascal Mélin d’ajouter : « Avec cette campagne nous voulons nous faire entendre ! Parce que 75 000 personnes n’ont pas entendu les messages de prévention. Mais c’est un bruit festif, parce que pour la première fois, l’annonce qu’on est porteur du virus peut aller de pair avec l’annonce qu’on va guérir. Et ça, on a envie de le crier très fort, dans la bonne humeur de cette fête populaire qu’est le Tour.
Chaque fois que quelqu’un aura relayé le message à son niveau, ce sera une victoire. Mais nous voulons profiter de cette occasion exceptionnelle pour que des dizaines de milliers de personnes le relaient, deviennent ambassadrices du dépistage et s’approprient ce formidable enjeu de santé publique. Ce que les pouvoirs publics n’arrivent pas à faire, en dépit des beaux discours, c’est la société civile qui va le faire.

L’aspect sportif de cet événement est également un facteur important car en lien avec notre message de guérison. Guérir de l’hépatite C, c’est pour beaucoup de gens retrouver le bien-être physique, et pouvoir refaire du sport. L’image de la course cycliste nous correspond bien aussi : c’est populaire, cela demande des efforts individuels mais au fond c’est un travail d’équipe, et il y a de belles victoires à l’arrivée. »
Et cerise sur le gâteau, le Tour arrive à Paris le 28 juillet, journée mondiale de lutte contre l’hépatite ! »

* Cette campagne est portée par l’AFEF (l’Association Française pour L’Étude Du Foie) et l’association de défense des malades SOS Hépatites et soutenue par les laboratoires pharmaceutiques AbbVie et Gilead.
**  Du bruit contre l’hépatite C est une campagne nationale de santé publique mise en place en octobre 2018 dans le cadre de l’engagement français d’éliminer l’hépatite C d’ici 2025, soit cinq ans avant la date fixée par l’Organisation Mondiale de la Santé

« LE SAVIEZ-VOUS ? »
Toutes les informations sur l’HÉPATITE C à découvrir ici

MUSICAL’ÉTÉ 2019…

Un festival de musique à Saint Dizier et des militants qui tiennent un stand. Les personnes qui entrent dans le parc sont venues écouter de la musique et ils ne sont pas nombreux à oser s’aventurer dans les contres-allées où l’on retrouve des stands de lutte contre les addictions, un stand valorisant le tri sélectif et bien sûr un stand de SOS hépatites. Il y a quelques visites, les jeunes font tourner la roue aux questions et nous y répondons du mieux possible.

Une dame d’un certain âge s’approche, elle semble hésiter. Elle a l’air triste, hantée, tout le monde ici a le sourire, elle non.

On a l’impression que le sourire ne fait plus partie de ses émotions, comme si, à chaque instant, son corps se battait pour ne pas exprimer la tristesse, puis elle se lance, sa voix est hésitante, on distingue des gouttes de sueur sur son front, sans savoir si elles sont dues à l’angoisse ou à la chaleur de ce qu’on dit être une canicule :

– Bonjour, je peux prendre de la documentation sur l’hépatite C ?
– Oui bien sûr, tout est gratuit et à disposition.
– Merci !
– Vous désirez d’autres renseignements ?
– Oui, non, je ne sais pas, ma mère est morte la semaine dernière et après sa mort on m’a informé qu’elle avait une hépatite C, mais elle n’avait jamais voulu me le dire… Vous vous rendez compte, je suis sa fille ! Enfin j’étais, pourquoi ce silence ?

Parce que même en 2019, c’est encore dur à dire j’ai une hépatite C, on se sent pestiféré, on a peur de la réaction des autres.

Parfois on ne dit rien parce qu’on ne veut pas prendre le risque de voir changer ceux qu’on aime. C’est pour ça qu’on est là ! Pour faire du bruit autour de l’hépatite C. Le cas de cette dame n’est pas isolé. Il faut rompre le silence, la stigmatisation due à la méconnaissance de la maladie .

C’est pour ça que la semaine prochaine nous serons dans la caravane du tour de France pour faire du bruit contre l’hépatite C .

– Ah oui ? Le tour de France passe devant chez moi je regarderai si je vous vois. C’est bien ce que vous faites, continuez !
– Merci.

Cet échange n’a duré que quelques minutes mais il résume à lui seul, le sens de notre engagement et notre participation dans le tour de France.

#dubruitcontrelhepatitec

Pascal Mélin

C…COMME CONTRÔLE TECHNIQUE…

Voilà le prochain espace social sans Hépatite C qui verra le jour la semaine prochaine à Charleville Mézières.

Le vendredi 5 juillet prochain toute personne qui viendra déposer sa voiture pour le contrôle technique chez AUTOSUR de Charleville se verra proposer un test de dépistage VHC le temps du contrôle de la voiture qui dure environ 30 minutes.

Le dépistage de l’hépatite C n’est-il pas une forme de contrôle technique ? Comme on change la courroie de distribution tous les 100 000 kilomètres, les tests de dépistage de l’hépatite B, C et du VIH doivent être réalisés au moins une fois au cours de la vie, ou alors plus souvent, en cas de risque de contamination.

Comme on guéri de l’hépatite C dans 100% des cas, ce dépistage est véritablement un contrôle technique. On vous fait le diagnostic et on vous propose le traitement.

De plus, tous les mécanos de ce garage AUTOSUR ont accepté de se dépister et de devenir ainsi le premier centre de contrôle technique de France sans hépatite C.

Voici une expérience de dépistage communautaire qui lance notre campagne sur le Tour de France…

#dubruitcontrelhepatitec

Pascal Mélin

HÉPATITE C : L’ACCÈS AUX SOINS…

Voilà une histoire, qui je le sais, se reproduit dans de nombreux hôpitaux, mais là elle me touche de près.

Un patient éthylique chronique a été par le passé traité avec de l’interféron et de la ribavirine, il a répondu à ce traitement puis a rechuté. Par la suite, il ne s’est plus fait suivre.

Je le retrouve dans les lits, entré pour douleurs abdominales et nécessité d’un sevrage éthylique. Il est toujours virémique mais le temps est passé et l’association alcool et hépatite C a fait ses dégâts puisque le FibroScan® est à 75 kPa (le maximum), le TQ (temps de Quick) est à 67% et les plaquettes à 85 000.

Il n’y a pas de doute le patient est cirrhotique.

On organise le sevrage qui se passe bien. On informe le malade sur les nouveaux traitements, il nous dit qu’il n’était pas au courant. On propose de commencer le traitement pendant l’hospitalisation et de le poursuivre pendant la postcure !

Et là, coup de téléphone du pharmacien de l’hôpital : « Au cours de toute hospitalisation, on doit fournir le traitement aux malades, mais pour ton patient et son hépatite C, tu comprends à 15 000 euros la boîte. S’il pouvait sortir 48h aller chercher son traitement en pharmacie de ville, cela serait plus simple et ne mettrait pas la pharmacie hospitalière en difficulté ou sinon tu attends qu’il soit sorti pour le traiter ! »

C’est hallucinant !

Moi, je propose à nos autorités sanitaires que tout le traitement contre l’hépatite C soit rétrocédé et remboursé directement aux pharmacies hospitalières pour ne pas le prendre sur les budgets des structures.

Ce dispositif existe déjà pour les chimiothérapies onéreuses, cela permettrait aussi de traiter les patients en psychiatrie ou en structures de moyen séjour, qu’elles soient addictologique ou non.

SOS Hépatites ne se contente pas de dénoncer, nous faisons des propositions…

#dubruitcontrelhepatitec

Si vous êtes d’accord, faites suivre.

ON SÈME ET PARFOIS ON RÉCOLTE…

Voilà un témoignage que je voudrai partager avec vous ! Il y a quelques semaines j’ai rencontré lors d’un congrès un travailleur social qui m’a dit ceci : « il y a 15 ans je vous ai entendu parler de l’hépatite B j’étais alors opposé au vaccin de l’hépatite B, vous m’avez convaincu ! J’ai vacciné mes enfants aujourd’hui je voulais vous remercier. »

Oui les travailleurs sociaux sont encore régulièrement contre la vaccination de l’hépatite B et ils choisissent de ne pas vacciner leurs propres enfants. Nous les rencontrons régulièrement, nous leur présentons l’épidémie d’hépatite B et les risques encourus.

Pendant des années, nous semons, tels des évangélistes nous portons la bonne parole, notre parole, la parole de la connaissance. La vaccination est une action collective pour un bénéfice individuel ou pensez-vous que c’est une action individuelle pour un bénéfice collectif ?

Cette simple rencontre qui m’a dit que ce que j’avais semé avait poussé. Cette simple phrase est pour moi un remerciement pour l’engagement de tous les militants de SOS Hépatites. Aujourd’hui nous devons semer encore et toujours, nous devons semer sans savoir si cela poussera. Mais nous sommes des semeurs, transformer la graine en plante et surtout remettre en avant le cycle de la reproduction.

Les « merci » sont rares dans le milieu des maladies du foie mais aujourd’hui grâce à la campagne bruyante contre l’hépatite C, c’est bien la communauté des malades guéris qui peut faire du bruit pour favoriser le dépistage.

#DUBRUITCONTRELHEPATITEC

Pascal Mélin

14 000 VICTOIRES ET 100 000 INQUIÉTUDES

Au 1er janvier 2019, il restait en France métropolitaine un peu moins de 102 000 porteurs chroniques du virus de l’hépatite C, selon les derniers chiffres publiés par le Baromètre de l’élimination de l’hépatite C.

L’année 2017 avait été marquée par un nombre record de plus de 18 000 guérisons, grâce à la généralisation des traitements par antiviraux d’action directe (AAD), très efficaces. En 2018, la réduction du nombre de porteurs chroniques se poursuit à un rythme moins élevé, puisque 14 000 guérisons ont été enregistrées.

Il faut bien sûr se réjouir de ces 14 000 victoires nouvelles contre le virus de l’hépatite C. Mais si le ralentissement enregistré par le baromètre se poursuit, la France n’atteindra pas son objectif d’élimination de l’hépatite C en 2025.

Pour que cet objectif puisse être atteint, il devient urgent de passer à la vitesse supérieure afin de dépister tous les porteurs du virus qui s’ignorent. Pour cela, la stratégie de dépistage ciblé auprès des personnes dites “à risques” (usagers de drogues par voie intraveineuse, prisonniers, personnes transfusées avant 1992, etc.) a montré ses limites. Une récente étude[1] a montré l’intérêt à la fois sanitaire et économique du dépistage universel du virus de l’hépatite C chez tous les adultes de 18 à 80 ans, à condition que les personnes découvertes porteuses du virus soient rapidement traitées. Il ne faut plus attendre !

Il reste 100 000 personnes à guérir en France, dont 75 000 ne savent pas qu’elles sont porteuses du virus. L’année 2019 doit être celle d’une mobilisation accrue de tous les acteurs, en particulier des médecins généralistes qui devraient pouvoir prochainement prescrire directement les traitements antiviraux à leurs patients.

En 2018, nous avons fait du bruit contre l’hépatite C. Nous avons continué à mobiliser malades, anciens malades et soignants autour de projets innovants de santé publique : les villes et villages sans hépatite C (Strasbourg, Marseille, Montpellier, mais aussi Corbigny dans la Nièvre ou Arreux dans les Ardennes), les CSAPA et CAARUD* sans hépatites… En 2019, il faut en faire encore plus !

Télécharger l’infographie du baromètre au 1er janvier 2019

A propos du Baromètre de l’élimination de l’hépatite C

Le Baromètre, mis en place à l’initiative d’un groupe d’hépatologues et de SOS Hépatites, soutenus par le laboratoire Gilead, est un outil original de suivi épidémiologique intégrant à la fois le nombre de guérisons et le nombre de contaminations nouvelles. Ses chiffres sont mis à jour chaque trimestre. Il est piloté par un comité scientifique, qui se réunit régulièrement pour valider les données à partir du nombre de patients traités et de l’évolution des taux de guérison.

Le comité scientifique est composé de : Dr Marc Bourlière, hépatologue à l’Hôpital Saint-Joseph de Marseille ; Pr Victor de Ledinghen, hépatologue au CHU de Bordeaux ; Dr Pascal Mélin, hépatologue au CH Saint-Dizier et président de SOS hépatites fédération ; Dr Françoise Roudot-Thoraval, hépatologue au CHU Henri-Mondor de Créteil.

 

* CSAPA, Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie

CAARUD, Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues

[1] Sylvie Deuffic-Burban et al. Assessing the cost-effectiveness of hepatitis C screening strategies in France. J Hepatology October 2018 Volume 69, Issue 4, Pages 785–792