LIVRET « C MON TRAITEMENT »

Livret C Traiment

Mise à jour le 16 janvier 2017.

Tous les traitements contre l’hépatite C, disponibles et à venir :

Suite aux succès des dernières éditions, notre livret « C mon traitement » vient d’être remis à jour avec les dernières molécules pangénotypiques disponibles et à venir.

Retrouvez toutes les informations essentielles, les principaux effets indésirables, les interactions médicamenteuses et les options thérapeutiques pour le « retraitement » des personnes en échec d’un premier traitement par antiviral à action directe.

L’essentiel présenté par nos patients experts, en toute indépendance éditoriale.

 

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TRAITEMENTS ET EFFETS INDESIRABLES HEPATITE C

 

SOS Hépatites vous remercie pour votre confiance !

 

 

 

EASL 2018 : SOS HÉPATITES BAT CAMPAGNE…

Nous sommes présents au congrès européen d’hépatologie qui se tient cette année à Paris.

À cette occasion, SOS Hépatites a voulu frapper fort et porter une fois de plus la parole des malades.

Nous étions présents et représentés dans les communications par poster, par l’équipe alsacienne.

Mais, ce jeudi 12 avril a débuté par une conférence de presse (dont vous pouvez retrouver le communiqué ici). Nous avions invité des partenaires comme l’AFEF et l’ANGH, pour parler de nos différents projets tels que le baromètre, les villes sans hépatites, la publication prochaine du livre blanc sur le traitement des populations vulnérables et l’engagement des patients guéris, qui disent : « Faites comme nous, dépistez-vous et guérissez ». Pour cela, SOS Hépatites a réalisé un film regroupant des témoignages.

Mais notre fierté, c’est notre arche compteur. Placé à un point stratégique du congrès, elle oblige les 10 000 congressistes à passer en dessous.

Pourquoi une arche avec un compteur ?

On entend dire régulièrement par les hépatologues : l’hépatite C, c’est fini.

Alors que, depuis la promulgation de l’éradication de l’hépatite C de France avant 2025, il va falloir rechercher les hépatites restantes. Nous avons tous les outils, les traitements puissants, efficaces et bien tolérés, les tests de dépistage simples et rapides et les équipes formées et compétentes. Nous entrons donc bien dans une nouvelle aire, celle de l’éradication !

Mais, si la maladie peut être contrôlée dans les pays riches, elle continue de progresser dans les pays pauvres.

Chaque année, on compte 1,75 million de nouvelles contaminations et 1,4 million de personnes guéris grâce au traitement (chiffres 2017). 2018 devrait être pour la première fois, l’année où les guérisons devraient être supérieures aux contaminations, mais à l’avantage des pays riches !

C’est ce que nous avons voulu rappeler avec notre arche compteur, dont le titre est très clair : nombre de nouvelles contaminations en temps réel, depuis le début du congrès – UNE NOUVELLE CONTAMINATION DANS LE MONDE TOUTE LES 20 SECONDES…

Voilà comment SOS Hépatites interpelle politiques et médecins, pour dire l’hépatite C, ce n’est pas fini !

Pascal Mélin

LA FRANCE SANS HÉPATITE C, C’EST MAINTENANT !

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
12 avril 2018
Version PDF

LA FRANCE SANS HÉPATITE C, C’EST MAINTENANT !

SOS hépatites lance un appel à la mobilisation générale

Faire de la France un laboratoire mondial de l’éradication du virus de l’hépatite C : c’est le pari fou de l’association de patients SOS Hépatites, lancé ce 12 avril à l’occasion du congrès européen de l’EASL, qui rassemble à Paris quelque 10 000 spécialistes des maladies du foie.

Paris, le 12 avril 2018 – Le gouvernement français a annoncé le 26 mars qu’il souhaitait « éliminer le virus de l’hépatite C (VHC) en France à l’horizon 2025 »[1]. L’association de patients SOS Hépatites se félicite que les pouvoirs publics partagent avec elle l’ambition d’éradiquer le VHC. Mais pour ceux que le virus menace silencieusement d’une cirrhose ou d’un cancer du foie, 2025, c’est loin ! C’est dès 2018 qu’il faut engager la dernière bataille contre le VHC.

Dans cette perspective, SOS Hépatites a donné ce 12 avril à Paris le coup d’envoi d’une grande campagne d’actions de terrain et de communication visant à « déminer la France » du virus de l’hépatite C, selon les termes de son président Pascal Mélin. Une campagne à laquelle sont appelés à participer les 120 000 patients déjà guéris, mais aussi les soignants, les pouvoirs publics, les acteurs économiques et sociaux et l’ensemble des citoyens, pour faire de la France un « laboratoire mondial » de l’éradication de l’hépatite C.

Repenser le dépistage

Depuis 2017, les traitements antiviraux à action directe sont enfin devenus accessibles en France à tous les patients infectés par le VHC, quel que soit le degré de sévérité de leur maladie. Ces traitements sont efficaces dans plus de 95 % des cas et, l’an dernier, 18 000 personnes ont pu accéder à la guérison. On estime aujourd’hui qu’il reste 110 000 personnes susceptibles d’être traitées dans l’Hexagone. Mais parmi elles, 75000 restent à dépister. Tout l’enjeu est donc de trouver ces 75 000 porteurs cachés.

Les patients guéris dans les dernières années en témoignent : une vie nouvelle commence pour tous ceux qui sont traités par les nouveaux traitements courts et bien tolérés… encore faut-il se prêter au dépistage.

Témoignage patients guéris sur notre chaîne YouTube

Quand ce sont les malades guéris qui en parlent, c’est que l’éradication est en marche !

Le gouvernement propose d’intensifier le dépistage ciblé auprès des publics les plus exposés, notamment à travers les actions dites “d’aller vers” pour aller au-devant des populations les plus éloignées du système de santé. C’est bien de le faire, et SOS Hépatites y contribue depuis de longues années, à travers ses multiples actions sur le terrain à destination des toxicomanes, des migrants, des prisonniers, des travailleurs du sexe, etc.[2]

Mais cela ne suffira pas ! Il est indispensable aujourd’hui de repenser le dépistage, et de ne pas le réserver aux seuls “publics exposés”. Pour trouver les 75 000 porteurs chroniques du virus non identifiés, SOS Hépatites prône une approche innovante : que les citoyens eux-mêmes s’approprient le dépistage à travers différents espaces sociaux.

Ces espaces sociaux sont multiples, comme en attestent les différentes expériences menées par SOS Hépatites et ses partenaires. Ici, dans le cadre d’un projet « Ma ville sans hépatites », dans lequel se sont déjà engagées des métropoles comme Strasbourg et Marseille, mais aussi des petites communes comme Corbigny (1 600 habitants), dans le Morvan, voire des villages comme Arreux, dans les Ardennes. Là, dans le cadre d’un hôpital : pourquoi ne pas imaginer des « hôpitaux sans hépatites », comme il y a des « hôpitaux sans tabac » ? Ailleurs, dans le cadre d’un cabinet médical, comme celui de la rue Paul Cézanne à Saint-Dizier (Haute-Marne). Ou encore dans celui d’une entreprise, d’une prison, d’un club de sport ou d’une maison de retraite.

Passer de la stigmatisation à l’engagement

Pour SOS Hépatites, cette appropriation par les citoyens d’une démarche de santé publique est la clé de la réussite du dépistage : on ne dépistera pas l’hépatite C parce que l’on fait partie de telle ou telle population à risques, mais parce qu’on fait partie d’un groupe qui a décidé de le faire. Ce faisant, on passe de la stigmatisation à l’engagement.

Les initiatives de ce type sont déjà nombreuses, et leurs résultats encourageants. Portées par des bénévoles, des professionnels de santé et des administrateurs d’espaces sociaux, elles s’appuient notamment sur des réunions de sensibilisation, des rendez-vous avec les populations vulnérables pour des dépistages rapides (TROD, tests d’orientation diagnostique), des incitations au dépistage de référence, avec le soutien de CeGIDD (centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic des infections par les virus de l’immunodéficience humaine, des hépatites virales et des infections sexuellement transmissibles), de laboratoires hospitaliers ou de ville, ainsi que sur  l’accompagnement des patients et familles concernés par une hépatite.

En 2017, la campagne « Savoir C guérir », lancée par SOS Hépatites et l’accélérateur culturel Culture Angels, a notamment permis de sensibiliser des milliers de personnes, en particulier des jeunes, à l’occasion de manifestations festives et de concerts de rock.

Car c’est bien « en faisant flèche de tout bois » que se gagnera la bataille du dépistage. Et en conjuguant les efforts de tous, des institutions nationales aux acteurs de terrain. Le soutien apporté le 12 avril par la Société française d’hépatologie (AFEF) et l’Association des hépato-gastroentérologues des hôpitaux généraux (ANGH) à la campagne de SOS Hépatites prouve que les soignants sont prêts à s’y investir aussi.

Ralentir les contaminations, accélérer les guérisons

Bâtie sur des valeurs de solidarité entre malades, SOS Hépatites veut aussi afficher sa solidarité avec les malades des autres pays. Toutes les 20 secondes, une nouvelle personne est infectée par le virus de l’hépatite C quelque part dans le monde. Symboliquement, l’association a installé un portique dans l’enceinte de l’EASL, décomptant en temps réel ces nouvelles contaminations afin de rappeler à chaque participant l’importance de l’enjeu.

Entre le début et la fin de l’EASL, en l’espace de 5 jours, plus de 20 000 nouveaux cas seront ainsi à déplorer. Éradiquer l’hépatite C, cette maladie chronique dont on peut guérir et qui demeure pourtant responsable de 400 000 décès annuels sur la planète, c’est ralentir le compteur des contaminations et accélérer le compteur des guérisons.

Un suivi fin grâce au Baromètre de l’éradication

Pour suivre l’évolution des actions contre l’hépatite C, Dr Pascal Mélin a participé, aux côtés du Dr Françoise Roudot-Thoraval, hépatologue au CHU Mondor, du Pr Victor De Ledinghen, hépatologue au CHU de Bordeaux et du Dr Marc Bourlière, hépatologue à l’hôpital Saint-Joseph de Marseille, à la création du « Baromètre de l’éradication de l’hépatite C ». Cet outil dynamique permet de suivre, mois après mois, l’évolution de l’éradication de l’hépatite C sur le territoire français.

Le Baromètre de l’éradication de l’hépatite C a permis d’évaluer à 18 236 le nombre de personnes guéries de l’hépatite C en France en 2017.

Entre le 1er janvier et le 1er avril 2018, 3 812 patients supplémentaires auraient débuté un traitement, ce qui correspond à 3 698 patients guéris.

On peut donc évaluer à 21 934 le nombre de personnes guéries de l’hépatite C en France depuis le début de l’année 2017. Il resterait 112416 patients à traiter. [3].

SOS Hépatites est né en 1996. Le réseau SOS Hépatites a pour but la prévention, l’information, la solidarité, la défense de toutes les personnes concernées par les hépatites virales, les maladies du foie, quels que soient les virus et les modes de contamination, ainsi que la promotion de la recherche.

Notre profession de foi : « Ecouter, Informer, Aider, Soutenir »

Notre slogan : « Un traitement pour tous, Une guérison pour chacun, Une protection universelle »

 

En savoir plus :

SOS Hépatites : Selly Sickout ǀ direction@soshepatites.org ǀ01 43 67 26 40  Nous suivre :  @SOS_hepatites ǀ http://www.soshepatites.org ǀ

Contact presse :

Frédérique Impennati ǀfimpennati@impennatiandco.com ǀ06 81 00 55 86

 

Avec le soutien institutionnel de 

 


[1] Mesure n° 15 du volet “Prévention” de la Stratégie nationale de santé : « Intensifier les actions de prévention et de dépistage à destination des publics les plus exposés pour contribuer à l’élimination du virus de l’hépatite C en France à l’horizon 2025. »
[2] Les actions de SOS Hépatites en région sont en ligne sur SOShepatites.org
[3] Ces chiffres sont provisoires, car les dernières semaines de mars reposent sur une estimation qu’il faudra réévaluer quand les chiffres seront consolidés.

EN AVRIL, JAMAIS SOS HÉPATITES NE SE DÉFILE…

En avril, tout s’accélère. Le printemps est toujours un moment d’effervescence pour SOS Hépatites.

En cette année 2018, l’hépatite C reculera dans les pays riches, alors que l’épidémie gagne toujours du terrain dans les pays pauvres.

Cette année, le gouvernement a rendu obligatoire la vaccination contre l’hépatite B chez tous les nourrissons.

Cette année aussi, en mars 2018, le Premier ministre a annoncé que la France serait le dixième pays au monde à se fixer l’éradication de l’hépatite C, comme l’objectif à atteindre en moins d’une décennie.

Pour la première fois de l’histoire, une épidémie mondiale est contrôlable par un traitement sans passer par un vaccin !

D’ailleurs, faut-il encore chercher un vaccin ?

C’est ce que nous apprendrons lors du congrès européen d’hépatologie EASL qui débute demain à Paris, on enchaîne ensuite avec la semaine européenne de la vaccination.

Pour finir ce mois d’avril, SOS Hépatites se réunira lors de ses traditionnelles Universités de Printemps à Grenoble, pour élaborer son programme d’action et définir ses nouvelles revendications à venir.

Mais ce jeudi 12 avril, SOS Hépatites tiendra en parallèle de l’EASL une conférence de presse et mènera des actions que nous vous dévoilerons au fur et à mesure.

Suivez-nous, ça va être hépatant !

Pascal Mélin

L’HÉPATANTE N° 28 MARS 2018

ÉDITO : UN PRINTEMPS HÉPATANT

Il y a eu le printemps des peuples en 1848, le printemps de 1968 ou l’on criait « sous les pavés, la plage ! », le printemps arabe de 2011… Maintenant il y a le printemps hépatant où l’on répète « sous l’hépatite C, la guérison ! »

Le 26 mars, le volet prévention de la stratégie nationale de santé qui a retenu l’éradication de l’hépatite C parmi ses 25 propositions a été présenté.

L’accès possible aux traitements de l’hépatite C en pharmacie de ville est un véritable progrès pour les malades.

Nous avons également assisté au congrès des JFHOD 2018 qui a été riche d’enseignements.

En ce printemps, l’addictologie est mise à mal et il nous semble nécessaire de faire tribune à ceux qui dénoncent cette fragilisation.

Mais le printemps est devant nous, nous attendons le congrès européen d’hépatologie (EASL) qui se tiendra du 11 au 15 avril prochain à Paris.

A cette occasion SOS Hépatites dévoilera son projet national de campagne de dépistage et de communication pour 2018.

Fin avril, SOS Hépatites réalisera ses universités de printemps à Grenoble et participera à la Semaine de la vaccination du 23 au 29 avril 2018. Ensuite viendra la Journée nationale de lutte contre les hépatites virales (JNH) le 15 mai.

A tout ceux qui disent que les associations de patients du monde de l’hépatologie ne bougent pas nous leur répondons, suivez-nous ! Regardez notre printemps.

Les malades guéris de leur hépatite C veulent à leur tour appeler au dépistage pour éradiquer l’hépatite C de France le plus vite possible.

Mais nous voulons aussi défendre le dépistage de l’hépatite B, la vaccination contre l’hépatite B et l’accès aux soins des patients. Et nous commençons le combat contre les autres maladies du foie comme la NASH…
La lutte contre l’hépatite C doit nous amener à structurer nos actions, nos revendications sur les maladies du foie.

Il y a 50 ans mourrait Martin Luther King mais nous restons des rêveurs, nous sommes les dreamers de l’hépatologie et le temps nous donne raison.

Un traitement pour tous, une guérison pour chacun, une protection universelle.

Pascal Mélin, Président et co-fondateur de SOS hépatites Fédération

 

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JFHOD 2018

Les Journées Francophones d’Hépato-gastroentérologie et d’Oncologie Digestive se sont tenues du 22 au 25 mars dernier à Paris.

Il y avait des communications en cancérologie et en pathologie digestive, mais nous avons retenu pour vous, les meilleures communications en hépatologie.

La plus importante est probablement celle de Ohlmann Benoit : « le dépistage : la voie de l’éradication du VHC ».
Malgré la puissance des nouveaux traitements, le nombre de décès liés à l’hépatite C va augmenter jusqu’en 2021. Il est donc fondamental de savoir quelles sont les personnes les plus exposées à ces complications. A partir de deux enquêtes de l’INVS il apparait que les 60-80 ans sont la classe majoritaire (41,2 %)… Avec un traitement universel, il faut maintenant renforcer le dépistage chez les plus de 60 ans, pour éradiquer l’hépatite C.

Ensuite, vient la présentation de Domitille Erard-Poinsot de Lyon intitulé « greffon arrosé, greffon assassiné »
En reprenant les files actives de 4 centres français, 862 patients ont été transplantés pour une cirrhose éthylique (première cause de transplantation hépatique), 128 patients ont repris une consommation d’alcool, soit 15 %. La rechute survenait habituellement 1,5 ans après la greffe et le plus souvent, on aboutissait à une cirrhose qui décompensée l’année suivante, dans 90 % des cas. Au final, la mortalité à 5 ans est de 50 %. La prise en charge addictologique post-greffe est donc au premier plan.

Encore l’alcool avec le Dr Legros de l’équipe de Rennes « Diagnostic non invasif de la fibrose hépatique par élastométrie impulsionnelle au cours du sevrage alcoolique ».
La maladie alcoolique du foie est la principale cause de cirrhose en France. Cette étude multicentrique consistait à inclure des patients en sevrage avec des transaminases élevées, mais sans cirrhoses évidentes, la biopsie était réalisée avec un fibroscan. L’étude a portée sur 152 patients, à la biopsie 24 avaient une cirrhose (F4), 13 étaient F3 et 115 F0/F1/F2. L’élastométrie permet d’éliminer une cirrhose avec un seuil à 13,3 KPA et d’affirmer une fibrose sévère pour un seuil à 26,6 KPA.

La cohorte CirVir continue de nous donner des informations passionnantes, c’est ce qu’a rapporté Audureau portant sur 1 253 patients cirrhotiques. Et bien en cas de cirrhose lié à l’hépatite C, savez-vous quels sont les facteurs prédictifs d’un cancer du foie ? En premier vient le critère de répondeur virologique ou non, puis la présence d’alcool ou non, le taux d’alpha-foetoprotéine et le taux de plaquettes.

Les avancées sont majeures, mais nous continuerons de vous donner les prochaines au congrès européen.

IL ETAIT UN FOIE : CRISE ET ÉNIGMES D’UN ORGANE HÉPATANT

Revoilà Jean-Louis Payen, probablement le plus littéraire de tous nos hépatologues français.

Il avait, il y a quelques années, écrit un formidable ouvrage sur l’histoire de la jaunisse à travers les âges.

Il récidive chez EDP sciences dans la collection « bulle de sciences » avec son livre « Il était un Foie : crise et énigmes d’un organe hépatant », 16 euros.

Qu’il est joli cet adjectif « Hépatant » qui a été inventé par les malades et qu’il est agréable de le voir repris en couverture d’un livre.

Jean-Louis Payen dans ce livre va des fonctions du foie, de la façon de l’analyser par biopsie ou non.

Il évoque les différents virus mais aussi les principales maladies du foie. Il va même jusqu’à parler de la greffe et des problèmes éthiques qu’elle pose.

Bref un livre qui répondra à toutes les questions qu’un malade se pose avant de devenir un hépatant.

Mais c’est aussi un livre à mettre dans toutes les mains et en particulier dans celle de l’entourage.

 

 

QUAND UNE HÉPATITE C DÉTRUIT UNE AMITIÉ…

Cette histoire m’a été rapportée par un malade guéri, qui a récemment rejoint SOS Hépatites, pour militer à nos côtés.

Il y a quelques années, il était porteur d’une hépatite C et n’était pas encore en traitement. Mais, devant la difficulté de vivre avec cette maladie, il décide de se confier à son meilleur ami, collègue de travail également, lors d’une soirée à son domicile.

Quelque temps plus tard, le chien de son meilleur ami meurt sans cause évidente… Son meilleur ami se met alors à imaginer des choses absurdes et il téléphone au médecin traitant de l’ami, en lui expliquant que « depuis que son chien avait rencontré une personne porteuse d’hépatite C, il était tombé malade et était rapidement mort… Docteur, dites-moi : est-ce que mon chien aurait pu attraper cette hépatite C et en mourir ? »

J’entends déjà certains de vous rire aux éclats : hépatite C ; un chien contaminé par des caresses ! C’est impossible, car l’hépatite C est un virus propre à l’homme.

Ce jour-là fut le dernier de cette amitié professionnelle.

Au-delà du côté humoristique, elle est le témoin de la stigmatisation et de la peur que les malades génèrent.

L’accès à la guérison pour tous que nous demandions depuis plusieurs années, n’est pas une finalité, mais cela doit nous amener à travailler chaque jour pour l’acceptation de tous les malades porteurs d’hépatite C.

Si nous voulons que la population puisse se dépister et se traiter, il faut absolument que chacun puisse sereinement accepter le dépistage et la possibilité d’avoir une hépatite C, sans avoir peur du regard des autres.

Pascal Mélin

VINUM ET CIRCENSES OU OU QUAND L’ÉCONOMISME NUIT GRAVEMENT A LA SANTÉ

 

Dr. Mario Blaise, psychiatre, chef de service du centre médical Marmottan
Dr. Marc Valleur, psychiatre, centre médical Marmottan

Depuis quelques mois, sans pour autant qu’il n’y ait de politique encore clairement définie concernant les addictions, plusieurs signaux inquiétants émanent du gouvernement : tentative de promouvoir les bienfaits du vin par rapport aux autres alcools, projet de privatisation de la Française des jeux, contraventionnalisation pour les fumeurs de joints… Ces mesures semblent plus motivées par des considérations économiques que de santé.

Avec raison, plusieurs confrères addictologues ont réagi aux propos du Président de la République, qui a déclaré « il y a fléau quand la jeunesse se saoule à vitesse accélérée avec des alcools forts ou de la bière, mais ce n’est pas avec le vin ».

En soutien à la ministre de la Santé, les addictologues rappellent que « vu du foie, le vin c’est bien de l’alcool », et que 50 000 morts par an – au moins – sont attribués à l’alcool en France.
Le « binge drinking » des jeunes gens, pour spectaculaire et inquiétant qu’il puisse être, n’est pas le principal « fléau » lié à la consommation d’alcool, et les risques hépatiques, cérébraux, cardiovasculaires ne frappent évidemment pas que des jeunes.

Rappelons donc à leur suite que l’on sait bien que vin, bière et alcools forts contiennent le même unique principe actif, l’éthanol, et que ce fait est connu depuis la découverte de cette molécule par Lavoisier. Seule change sa concentration, d’ailleurs en moyenne deux fois moins forte dans la bière que dans le vin.

Mais tout cela est su et connu depuis bien longtemps : au XIXe siècle, après les travaux de médecins comme Magnan ou Legrain, « l’assommoir » de Zola aurait dû rendre impossible cette défense du vin. Mais à l’époque déjà, les intérêts des viticulteurs étaient en France trop importants, et les discussions sur le « fléau », après une diabolisation de l’absinthe, finirent par aboutir en 1916 à une loi d’interdiction… de l’opium.
Pourquoi donc aujourd’hui encore nier l’évidence au point d’oublier un siècle de travaux sur l’alcool et l’alcoolisme ?

Pour les producteurs, il s’agit d’éviter que leur produit soit assimilé à une « drogue », à un fléau comme l’évoque le Président de la République, et d’essayer de faire du vin un emblème culturel national, un produit de plaisir associé à la fête et à la convivialité. Or, toute approche clinique sérieuse des addictions dans leur ensemble, démontre que, s’il est des substances ou des conduites plus addictives que d’autres, aucune ne peut être sans risque.

Comme pour le vin, il a été difficile de faire admettre que le jeu d’argent puisse être à l’origine d’une addiction souvent dramatique : le jeu devrait être associé à la légèreté, aux loisirs, au rêve, et non à la maladie, à la dépression, à la ruine et au suicide. Nous avons mis des années pour que le jeu excessif soit enfin considéré comme un problème sanitaire, et, comme pour le vin, il nous faut le rappeler sans cesse. Le projet de privatisation de la Française des jeux et les déclarations lénifiantes de sa directrice marquent un retour en arrière, au temps où l’addiction au jeu n’était pas censée exister.

« Il ne faut pas emmerder les Français », dit l’actuel Président de la République, reprenant la formule de Pompidou. Pas besoin de trop de règlements, ni de trop de régulations et laissons faire les uns et les autres, et notamment les marchands. La régulation est un cauchemar pour les marchands, qui rêvent d’un marché totalement libre, qui se régulerait tout seul, selon ses fameuses lois, promues au rang des lois divines ou des lois de la physique. C’est bien cette idéologie du marché qui transforme chaque citoyen – chaque cible pour les marchands – en clients sommés à la fois de consommer le plus possible, sans entraves et sans tabous, et de savoir se contrôler et trouver seul ses limites. Or nous savons combien, pour parvenir à la modération avec des produits possiblement addictogènes, nous avons besoin d’un environnement favorable qui ne considère pas que ces produits soient des « marchandises comme les autres ». L’alcool, le tabac, les médicaments et autres substances psychoactives, mais aussi le jeu d’argent et le sexe ne sont pas des « marchandises comme les autres ». Tout comme il existe, fort heureusement, des régulations pour diverses marchandises à risques, de l’énergie aux pesticides, en passant par les armes.

Il faut le redire, la plupart des objets d’addiction sont des « pharmaka (le pluriel de pharmakon) à la fois remède, poison, et bouc émissaire », possiblement source de plaisir, voire médicaments bénéfiques, et « en même temps », de possibles poisons mortels.

Le vin est indéniablement une drogue très dangereuse, que notre culture permet à une majorité de citoyens d’utiliser de façon modérée ou festive.
Le jeu d’argent et de hasard est un passe-temps innocent pour une large majorité, mais il devient une véritable drogue pour ceux qui tombent dans une pratique addictive.
Après le jeu d’argent, l’OMS s’apprête à classer comme maladie l’addiction aux jeux en réseau sur Internet. Pourtant le jeu vidéo, loisir principal de notre civilisation, présente quanti-té d’avantages et de qualités… Sauf pour les quelques-uns qui en font un usage addictif.

Les temps ont changé depuis Pompidou, les intervenants en addictologie, en général plus habitués à dénoncer les excès de répression en matière de drogues illicites, se retrouvent à défendre des positions qui pourraient paraître liberticides. Le propos n’est pas de demander plus de prohibition ou de mesures sécuritaires, mais de ne pas, sous prétexte de liberté, continuer à déréguler certaines mesures comme la Loi Evin qui en matière d’addiction avait permis de belles avancées. Ne pas progressivement glisser d’un modèle contrôlé à un modèle libéral qui laisse les aspects sanitaires et sociaux au second plan, où une fois de plus la prévention et l’intervention précoce passeraient à la trappe.

Pour y voir clair, il faut cesser de croire à la réalité de la « ligne Maginot » qui sépare, avec une certaine mauvaise foi, les « drogues » d’un côté et de l’autre des marchandises qui ne seraient pas des « drogues » (c’est l’effet pervers de la diabolisation des substances illicites, d’innocenter a priori les autres produits). C’est autant la nature du produit que la régulation de son offre et de son usage qui permettent de définir sa dangerosité.
Pour chaque produit à risque, il faudrait une régulation adaptée et des informations suffisamment justes et précises pour réduire les risques liés à leur usage et, bien sûr, ne pas laisser aux marchands la responsabilité de cette régulation et de l’information. La crise actuelle des opiacés aux États-Unis est un « bon » exemple de dérégulation par le marché et le sys-tème de soins, à l’origine d’une véritable épidémie de morts par overdose difficile à enrayer. Une légalisation contrôlée du cannabis, par exemple, pourrait facilement faire con-sensus dans le monde des addictologues, mais à condition de ne pas être sauvage et ultralibérale. En revanche, des projets comme la privatisation, même partielle, de la Française des Jeux ou le détricotage de la loi Evin, nous font craindre que le vent libéral entraîne des formes de déréglementation mal contrôlée, sans autorités de régulation : cela pourrait transformer le jeu d’argent en drogue presque aussi dangereuse que le vin.

LA FRANCE SANS HÉPATITE C, C’EST MAINTENANT !

 

LA FRANCE SANS HEPATITE C, C’EST MAINTENANT !
SOS Hépatites lance un appel à la mobilisation générale
A l’occasion du congrès EASL qui se déroulera du 11 au 15 avril à Paris Expo – Porte de Versailles, SOS Hépatites vous invite à écouter ses propositions pour réussir ce pari fou, le 12 avril 2018 à 9h30 lors de sa conférence de presse qui se tiendra à : Paris Expo-Porte de Versailles, Pavillon 7, Salle East 3, Hall 7.3 – 1 place de la porte de Versailles, 75015 Paris 

Le gouvernement français a annoncé le 26 mars dernier un objectif d’éradication de l’hépatite C à l’horizon 2025.
Sept ans sans savoir qu’on a une hépatite C alors que des traitements, accessibles à tous depuis 2017, guérissent dans plus de 95 % des cas, c’est inadmissible ! Il est indispensable de se dépister pour savoir et agir !

Le 12 avril, la fédération SOS hépatites annoncera le lancement d’une campagne sans précédent pour accélérer le dépistage du VHC. L’enjeu : identifier le plus rapidement possible les quelque 75 000 porteurs chroniques non encore diagnostiqués, leur permettre d’accéder à la guérison et mettre fin aux nouvelles contaminations.

Le projet gouvernemental, s’il va dans la bonne direction, n’y suffira pas, loin s’en faut. Il reste axé sur l’identification des populations « à risques », et des dizaines de milliers de personnes risquent de passer à côté du dépistage.

La France a pourtant les moyens de faire beaucoup mieux. En fédérant les énergies, en réinventant le dépistage, en impliquant les citoyens dans une démarche de santé publique, elle peut devenir un laboratoire mondial de l’éradication de l’hépatite C, encore responsable de 400 000 décès annuels sur la planète.

A l’occasion du congrès EASL qui se déroulera du 11 au 15 avril à Paris Expo – Porte de Versailles, SOS Hépatites vous invite à écouter ses propositions pour réussir ce pari fou, le 12 avril 2018 à 9h30 lors de sa conférence de presse qui se tiendra à :

Paris Expo-Porte de Versailles, Pavillon 7, Salle East 3, Hall 7.3

1 place de la porte de Versailles, 75015 Paris

METRO : ligne 12 : station Porte de Versailles/ ligne 8 : station Balard
TRAMWAY : T2 et T3a, station Porte de Versailles – Parc des Expositions
BUS : ligne 80, station Porte de Versailles – Parc des Expositions et ligne 39 : station Desnouettes
(voir plan d’accès plus bas)

En présence de :

– Vidéos témoignages patients

– SOS Hépatites part en campagne pour faire de la France un laboratoire de l’éradication
Pascal Mélin, SOS Hépatites Fédération

– Les hépatologues avec les patients
Christophe Bureau, Société française d’hépatologie, AFEF (Toulouse)

– Les hôpitaux généraux se mobilisent
Isabelle Rosa, Association Hépato-Gastroentérologues Hôpitaux Généraux, ANGH (Créteil)

– Faire flèche de tout bois pour trouver les introuvables
Frédéric Chaffraix, SOS Hépatites Fédération

– Baromètre français de l’hépatite C & le projet « hôpital sans hépatite »
Marc Bourlière, Hôpital Saint-Joseph (Marseille)

Nous vous remercions de bien vouloir nous faire part de votre participation par retour de mail à fimpennati@impennatiandco.com

Bien cordialement
Pascal Mélin
Président de SOS Hépatites Fédération

Pour nous suivre : @SOS_hepatites ǀ sur notre site

 

 

LES MALADIES DU FOIE EN 2030, OU EN SERONS-NOUS ?

En 2030, où en serons nous ? On parlera avec regret des Jeux Olympiques de Paris en 2024. On dressera le bilan de l’hépatite C de l’OMS et du programme NO’HEP, qui avaient prévu la disparition de l’hépatite C de notre planète. En fait, l’hépatite C a bien disparu… Mais uniquement dans les pays riches. Sa persistance dans les pays pauvres n’a fait que dénoncer l’inégalité des moyens nord-sud et plus le temps passe, plus il est difficile de lever des fonds dans les pays riches, pour lutter contre les maladies qui n’existent plus que dans les pays pauvres

Qui se soucie de la mortalité infantile de Madagascar par tétanos du cordon ombilical, ou de la lutte contre la lèpre… Alors imaginons les différentes maladies du foie et leur devenir probable en 2030.

Tableau prévision

 

Il ne s’agit bien sûr que de prévisions, qui ne demandent qu’à être fausses. On pourrait avoir vacciné la planète contre l’hépatite B ou traité tous les malades porteurs de l’hépatite C. La stéatose pourrait être en recule grâce à une redistribution correcte de la nourriture au niveau mondiale.
La malnutrition des pays riches et la dénutrition des pays pauvres seraient le recto-verso d’un même problème. Mais d’ici là, nous continuerons de bousculer les idées tant en France qu’à l’étranger. Et surtout nous allons continuer de traquer les malades et les guérir. Tout cela est à suivre dans le baromètre de l’éradication de l’hépatite C.