CHANTAL

L’orthographe et la ponctuation de l’auteur ont été respectées

« Trop chère pour madame la Ministre de la santé »

Une contamination par transfusion en décembre 1974, que l’on découvre……en 2012. Pourquoi pas de dépistage avant lors d’hospitalisation par exemple ?

2012 : Pas assez atteinte, génotype 1 sous type 1a fibrose F1.

Entrer dans les critères de soins ça veut dire quoi ?

En décembre 2015 le fibrotest dit F3 et pas moyen d’obtenir un RV pour un fribroscan, ça veut quoi ? Barrage volontaire…c’est toujours autant de temps perdu pour moi.

Galère je souffre de troubles intestinaux invalidants, je guette les toilettes partout où je vais…etc.

J’ai 72 ans, je suis active, je rêve de vivre une vrai vie sans virus, j’en ai assez de ce fardeau, mais trop chère pour madame la Ministre de la santé.


Mise à jour 2020 : “Aujourd’hui en France, toute personne atteinte de l’hépatite C a accès aux derniers traitements, qui sont courts, efficaces et bien tolérés. Parlez-en à votre médecin !”

LE SIGNE DU GLACON…

Le signe du glaçon vous connaissez ? Vous vous attendiez à ce que j’évoque la Journée nationale de lutte contre les hépatites virales du 25 mai ? Ou bien encore le coût ou l’accès au traitement ? Et bien non ! Parlons des glaçons avant la pleine saison des barbecues et des apéros entre amis.

Le mois de mai, c’est dans les services hospitaliers, l’arrivée des nouveaux internes et donc la formation au lit du malade. J’arrivais dans la chambre d’un malade accompagné du nouvel interne du service. Le patient est atteint d’une cirrhose grave en stade de décompensation. Son ventre est bombé, plein d’ascite, toute cette eau dans son abdomen l’empêche de bouger et de respirer je prends donc la décision de le ponctionner pour le soulager. Avant je l’examine et j’appelle l’interne en lui disant : « Viens, regarde, il y a un signe du glaçon franc ».

Je vous explique. Lorsqu’un glaçon est dans un verre, si vous donnez une impulsion verticale vers le bas sur le glaçon, celui-ci disparait dans l’eau avant de remonter et de revenir brutalement en contact avec votre doigt. Voilà c’est ça le signe du glaçon. Quand un foie baigne dans de l’ascite et que le patient est couché, on peut palper le foie et lui donner une pichenette vers le bas, le foie vas alors disparaitre dans le liquide puis revenir heurter vos doigts, c’est le signe du glaçon. Le patient écoutait très intéressé les explications que je donnais à l’interne du service. Il a alors eu ce mot : « Si j’ai bien compris, vous allez m’enlevez le liquide et laisser les glaçons, c’est comme moi je laissais les glaçons… »

Je me suis assis au bord de son lit et nous avons à nouveau eu une conversation sur l’état de son foie.

Dans sept jours nous serons au ministère de la santé pour la Journée nationale de lutte contre les hépatites virales tandis que d’autre seront sur le terrain pour appeler au dépistage, à l’accès aux soins, à la vaccination… Mais moi je penserai à ce malade avec le signe du glaçon…

Pascal Mélin

KARINE

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« Je suis révoltée, on nous laisse mourir, je devrais dire crever »

Je sais depuis 2 ans que je suis positive au VHC. Je n’étais pas à priori une personne à risque mais mon nouveau généraliste a eu la bonne idée de demander plusieurs tests…. et je découvre le problème !

Je prends çà comme un grand coup de bâton, assomée : Génotype 5 Fibrose F2 ….et pas de traitement….On me répond que je ne suis pas assez atteinte…Je souffre horriblement d’insomnies, mon foie est sensible avec des douleurs inconnues auparavant lorsque je me baisse, j’ai au quotidien des accès de fièvre inexpliqués ….Je pense que vu mon âge, plus de 70 ans, je ne serai JAMAIS traitée …malgré plus de 40 ans de cotisation  sociale……et jamais malade ! Je suis révoltée , on nous laisse mourir , je devrais dire crever….et j’ai l’indécence d’avoir envie de vivre. Je n’ai plus qu’une solution, tenter de me procurer un générique avec les risques que cela suppose par rapport à sa fiabilité…

Oui j’ai encore envie de voir mes petits enfants grandir, ils ont encore besoin de moi et moi d’eux, de partager encore la vie avec mon compagnon auquel je cache le plus souvent mes angoisses . Dégoûtée , nous sommes des milliers de gens sans importance qui souffrons au quotidien….alors que la solution existe.

Merci aux associations de nous aider mais moi, dans la France profonde, je n’ai aucun recours proche , seul le service tél de SOS hépatites répond de loin à mes interrogations…. Aidez nous….J’ai vu en 2 ans le gastro entéro environ 30 minutes en tout ! une fois par an 15 mn de consultation….Citez moi un seul des grands de ce monde en attente de traitement ! Santé à deux vitesses, innacceptable évidence.


Mise à jour 2020 : “Aujourd’hui en France, toute personne atteinte de l’hépatite C a accès aux derniers traitements, qui sont courts, efficaces et bien tolérés. Parlez-en à votre médecin !”

COMMUNIQUÉ DE PRESSE INTER-ASSOCIATIF – ACCES UNIVERSEL AUX TRAITEMENTS CONTRE L’HÉPATITE C : L’ÉTAT DOIT AGIR AU LIEU DE SUBIR

Communiqué de presse

18mai  2016

ACCES UNIVERSEL AUX TRAITEMENTS CONTRE L’HÉPATITE C : L’ÉTAT DOIT AGIR AU LIEU DE SUBIR

 

 La lutte contre l’hépatite C (VHC) connaît une véritable révolution avec l’arrivée de traitements permettant des taux de guérison spectaculaires. Ces médicaments pourraient permettre non seulement d’éliminer le virus chez toutes les personnes concernées mais aussi, d’un point de vue de santé publique, de vaincre l’épidémie de VHC dans les prochaines années.

Compte tenu des  prix exigés par les laboratoires, le gouvernement a choisi de « rationner » l’accès aux soins, limitant les prescriptions aux personnes ayant une fibrose du foie avancée. Cette restriction d’accès aux soins bafoue notre constitution et nos principes d’accès à la santé. Elle vient également en totale contradiction avec les efforts déployés par ailleurs pour lutter contre l’épidémie de l’hépatite C, avec le soutien du gouvernement, à savoir le renforcement des dispositifs de réduction des risques et le développement du dépistage de l’hépatite C. Cette position est donc non seulement inconstitutionnelle mais aussi absurde en termes de cohérence des politiques publiques de santé.

L’hépatite C peut avoir des conséquences lourdes sur les personnes, quel que soit le stade de gravité  de la maladie hépatique. Les malades témoignent sans relâche des conséquences de ce refus d’accès aux droits : dégradation de leur qualité de vie, fatigue chronique induisant une fragilisation au regard de leur emploi, tendance à la désocialisation, vécu psychologique douloureux de se vivre comme contaminant.

De nombreux acteurs proposent actuellement des médicaments génériques aux malades, aux professionnels de santé, aux associations.  Le coût d’un traitement de 12 semaines contre l’hépatite C est ainsi accessible pour un premier prix de 550 €   contre un prix facial des médicaments princeps de 46 000 €  en France, remboursé par l’assurance maladie (soit 80 fois plus).

Aujourd’hui, face au rationnement, des malades sont suivis en France avec des traitements génériques achetés sur un marché parallèle. L’importation de médicaments à titre individuel est encadrée par la législation et pose des problématiques de contrefaçon potentielle et d’inégalité d’accès. Le gouvernement en porte l’entière responsabilité : après 18 mois de rationnement,  aucune réponse n’est apportée à ces malades injustement privés d’accès aux soins.

L’Etat possède pourtant tous les outils légaux pour importer ou faire produire des traitements génériques en France permettant à la fois l’accès aux traitements à tous les malades et la sauvegarde de l’équilibre des comptes de l’Assurance Maladie.

Le mécanisme de la licence d’office rendu possible dans le cadre des flexibilités de l’accord international sur les droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) est  ainsi prévu dans le code de la propriété intellectuelle français. Pourtant, le gouvernement préfère prolonger le rationnement et l’exclusion des soins, dans l’attente d’improbables baisses des prix des molécules à venir.

Le gouvernement continue  à justifier l’injustifiable exclusion des soins  sous des principes de priorisation ou de nécessaires procédures administratives pour mettre fin à ces restrictions d’accès.

Le 25 mai prochain, journée nationale de lutte contre les hépatites, nous n’accepterons aucun report de l’accès aux traitements POUR TOUS.

Le 25 mai, le  gouvernement doit prononcer la fin immédiate du rationnement et le début de la lutte pour vaincre l’épidémie de l’hépatite C.

Contacts presse :

SOS Hépatites Fédération : Yann Mazens
06 74 86 44 48- 01 43 67 26  40  direction@soshepatites.org

Médecins du Monde : Aurélie Defretin & Lisa Veran
06 09 17 35 59-01 44 92 13 81  presse@medecinsdumonde.net
Fédération Addiction : Caroline Prat
06 17 40 72 50  c.prat@federationaddiction.fr

FRANCE

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« Pas assez malades pour bénéficier du traitement »

Une contamination vhc par transfusion en 1973 découverte en 2008

3 traitements interféron sans aucun résultat

Un cancer du sein en 2000

Un cancer du rein avec néphrectomie  totale [ablation chirurgicale d’un rein] en 2006

Pas assez malade pour bénéficier du nouveau traitement

Suis désespérée  !!!!!!!!!!!!!!


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ANONYME

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Extrait d’un blog

« J’ai rencontré le vendeur porte d’Italie »
Bonjour
Je n’ai pas pu vous donner des nouvelles avant
Alors j’ai récupéré les médicaments samedi avant les fêtes et j’avais rdv avec le médecin de ma mère le mercredi d’après
J’ai rencontré le vendeur vers Porte d’Italie et nous étions deux personnes à acheter (une dame de Dijon avec son mari)
Mon médecin a vu les médicaments et m’as dit que ma mère peut les prendre son problème et il a même des discussions avec les autorités pour autorisé l’importation de ces médicaments vu leurs prix ici
Je vous tiendrai au courant des que j’ai des nouvelles du changement de la situation de ma mère
Merci à vous tous


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EMMANUELLE, INFIRMIERE

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« Un jour, j’ai fait ce rêve »

Quand j’ai commencé  il y a 17 ans à prendre en charge les patients porteurs d’hépatite C chronique je rêvais d’un traitement simple pour eux, je me disais un jour ils auront accès à un traitement moins long, plus supportable, ils pourront  guérir plus facilement.

Ce jour tant espéré est arrivé mais hélas…

J’ai  en tête l’histoire de nombreux patients qui ont été traité avec de l’interféron et de la ribavirine, ces patients courageux qui ont supporté pendant 1 an voir 1 an 1/2 ce traitement… parfois leur guérison leur a laissé un goût amer, perte d’emploi, destruction de la cellule familiale, fragilité psychologique…

Pour d’autres  nous étions face à une rechute je leur disais que grâce à tous leurs efforts ils avaient obtenu une régression de leur fibrose et que cela leur permettait d’attendre l’arrivée d’autres traitements… Aujourd’hui je suis triste ce grand jour est arrivée pour Bruno, Christelle, Jean-Pierre, et malheureusement certains resteront « sur le bord de la route » priant pour que ce foie dont ils ont tant pris soin pendant toutes ces années se dégrade à nouveau… J’ai honte de devoir dire aux patients qu’ils doivent « encore » attendre. Il n’y a pas que le degré de fibrose à prendre en compte, toutes les manifestations extra-hépatiques sont difficiles à vivre pour eux.

L’hépatite C est l’une des seules maladies chroniques pour laquelle on peut obtenir une guérison, alors permettons aujourd’hui à tous les patients de bénéficier de ces nouvelles molécules, permettons leur de vivre, de faire des projets, de commencer une nouvelle vie sans virus.

Emmanuelle Infirmière


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BIG DATA ET FOIE…

Les GAFAM vous connaissez ? Ce sont les grands du web car c’est l’acronyme de Google, Amazone, Facebook, Apple et Microsoft. Tous ont des projets dans la santé et ce en utilisant les big data. C’est ce qui est arrivé la semaine dernière à 1,6 millions de Londoniens sans qu’ils en soient informés. Cette révélation a été faite par la revue New Scientist. Google a signé un accord d’étude avec l’administration qui dirige trois hôpitaux londoniens. Ce sont ainsi les données à peine anonymisées concernant les 1,6 millions de patients qui ont séjourné dans un de ces trois hôpitaux. Google a donc pu acquérir ces données pour créer une big data sanitaire. Et devinez quel sont les deux premiers sujets que la branche santé d’alphabet Google va examiner ?

Et bien je vous le donne en mille : ce sont les maladies du foie et du rein !

Pourquoi ? Parce que ce sont elles qui sont en augmentation fulgurante dans les pays riches et qui surtout sont encore mal connues…

Pourtant deux questions doivent attirer notre réflexion.

Premièrement, la protection de la vie privée car il semble bien que les données n’aient pas été suffisamment anonymisées et il s’agit là d’un problème majeur de confidentialité en lien avec la loi informatique et liberté (tel que nous la concevons en France).

Deuxièmement, tous les malades qui sont allés dans l’un de ces trois hôpitaux n’ont jamais donné leur autorisation pour que des données de santé les concernant soient utilisées ou vendues. L’administration hospitalière et Google ont bafoué les droits élémentaires. On n’est pas très loin de Big Brother et il est urgent d’encadrer et de légiférer sur ce sujet. Il faut pouvoir garantir la liberté de chacun face au bénéfice collectif lors de la création de big data sanitaire. Si vous voulez participer à ce débat aller consulter et donner votre avis sur : faire-simple.gouv.fr.

Pascal Mélin

ANONYME

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(extrait d’un blog)

 « Je suis suivi en France avec des traitements génériques Indiens »

Oui, moi. Je suis allée en Inde en décembre dernier.

Exactement ton cas, moi non plus je ne voulais pas attendre pour être prise en charge (j’avais le fibrose A1-F0).

Je viens de terminer le traitement avec Ledifos (générique de Harvoni), 12 semaines. Moi j’ai un génotype 1b.

Il me reste maintenant 3 mois d’attente pour confirmer que le virus ne revient pas. Mais apriori c’est à 97% efficace. Je suis suivie par le CHU de XXXXXX, j’étais leur premier cas traité avec les génériques. D’abord quand j’ ai dit que je prends les médicaments indiens ils ont cru que je suis une bête qui se traite avec les herbes, qqc comme ça. Et paf, plus de charge virale à partir de semaine 4. Là mon hépato xx est devenu plus convaincu.

Tu as raison, c’est très important de connaitre son génotype. Tu dois l’avoir quelque part dans tes analyses, sinon, demande une ordonnance à ton médecin, même à ton généraliste, pour génotype et la charge virale (ARN de VHC), et fais une prise de sang. Tu peux le faire en Inde aussi, mais ça prend de temps, alors le voyage plus long = ça coute plus cher.

Avec ces analyses faites en France l’hépato indien peut te faire un examen complet, et les petites choses qui manquent il te fera les faire directement en Inde.

Bon courage! N’hésite pas si t’as des questions.


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VINCENT

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« La médecine est faite pour soigner les hommes, pas pour le profit »

 J’ai 22 ans, j’ai été diagnostiqué positif au VHC il y a 1 an et demi.

J’ai passé l’année de mes 21 ans à aller à l’hôpital 1 à 3 fois par trimestre et cela continue. J’ai vu plusieurs spécialistes, passé maintes batteries de tests et pour entendre toujours la même chose : « Vous êtes malade mais vous n’entrez pas encore dans les critères pour être soigné ».

Entrer dans les critères, cela signifie être en fibrose avancée (F3) ou en cirrhose (F4).

Alors j’attends, jours après jours. Je vie avec la peur quotidienne de contaminer ma compagne ou de me réveiller un matin tout jaune. Je souffre tous les jours de douleurs au foie pour lesquelles aucunes solutions n’ont été apportées et de périodes de fatigues.

J’angoisse en permanence de ce qui pourrait arriver ; Ce n’est pas une vie d’avoir autant de mal à se projeter dans l’avenir ; de faire sans cesse des allers-retours à l’hôpital et de subir des effets secondaires de la maladie quotidiennement alors qu’une solution existe, qu’elle est à portée de main.

Pour moi, comme pour tous les autres malades, cette attente est destructrice et injustifiée, d’une part car elle laisse la maladie se propager mais aussi car elle paraît tellement injuste, compte tenu du monde dans lequel nous vivons et des avancées qu’il propose que tout cela nous soit interdit à cause de restrictions économiques.

Le combat pour le soin pour tous doit se faire, personne ne devrait être traité ainsi dans le pays des droits de l’homme, la médecine est faite pour soigner les hommes, pas pour le profit.


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L’HÉPATANTE N°5 – MARS 2016

ÉDITO : LA STABILITÉ POUR MIEUX CHANGER…

Le 19 mars dernier, le nouveau Conseil d’Administration de la Fédération SOS hépatites a reconduit à l’identique son bureau pour poursuivre le travail en cours.

Cette Newsletter en est l’exemple. Améliorer l’information, c’est notre crédo et pour cela nous allons mettre en ligne dans quelques jours la « Plateforme Hépatante » présentée par notre mascotte « Troddy la Marmotte ».

Pourquoi une marmotte ?

Parce que ce sont sur elles que l’infection par l’hépatite B a été testée et analysée au début.

Et puis il y aura aussi le congrès Européen d’Hépatologie (EASL) qui se tiendra à Barcelone du 13 au 17 avril prochain.

Nous serons là-bas pour vous faire vivre au jour le jour les scoops, mais aussi une information différente et pertinente sur tout ce qui se passe autour de ce congrès.

Notre slogan : loin devant, proche de vous…

Pascal Mélin, Président de SOS hépatites fédération

 

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MARION

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« L’hépatite C, un outil de discipline sociale ? »

Cela fait plus de 10 ans que j’ai contracté l’hépatite C, j’avais 20 ans. Depuis, j’ai écouté les médecins m’encourager à patienter pour accéder à des molécules plus efficaces et moins difficiles à supporter pour me soigner. J’ai aussi essayé le traitement à l’interféron + ribavirine, mais j’ai été très secouée psychologiquement et j’ai dû arrêter, alors qu’il aurait pu me guérir, si j’avais eu la force, si j’avais été mieux entourée, bon tant pis.

Aujourd’hui, j’ai très peu de fibrose (f1), et donc je n’ai pas accès aux traitements actuels qui pourraient changer ma vie, j’ai l’impression d’une triple peine, la peine d’avoir subi des moments de vie difficiles, la peine d’avoir contracté cette maladie et maintenant la peine devoir rester dans cet état, avec les effets physiques et psychologiques qui y sont associés.

Et oui, je suis  « f1 », mais je ne compte plus les jours ou les collègues de travail me disent « tu as l’air fatiguée », « tu planes », et oui bordel, je suis vraiment fatiguée, et triste car bien en dessous de la vie que je pourrai vivre si j’étais guérie, et j’ai la rage contre ce système de plus en plus inégalitaire, où les décideurs, que sont les experts et les politiques, ont le pouvoir d’adhérer à des consensus douteux, alors qu’une partie des patients n’a visiblement plus aucun droit.

Les dernier mots d’un médecin, après lui avoir supplié de me prescrire le traitement, je lui disais que j’avais envie d’avoir une vie normale, une vie sentimentale, un enfant et qu’avec une hépatite C, j’étais incapable d’avancer dans mes projets, que j’étais fatiguée… : « Vous les avez les 40 000 euros ? Si vous les avez je vous le prescris tout de suite le traitement !  » (Inutile de dire que je n’ai pas cet argent).

Et puis, les petites choses comme le dentiste, qui décide de me facturer certains soins de base, comme un détartrage normal, deux fois plus cher que pour une personne « saine » : dès que ça saigne, on arrête tout et on fixe un second rdv.

Puis, le registre personnel, avec des amants et même des amis qui disparaissent, qui n’y comprennent rien… maintenant je réfléchirais à deux fois avant de me confier.

Le sentiment d’injustice aidant, j’ai finalement décidé de renoncer au soin, de quitter le système. Bien vu, les politiciens, je ne vais pas coûter cher du tout à la société, je vais travailler tous les jours en serrant les dents, heureusement j’ai choisi mon travail parce-que je peux le gérer malgré mon état de santé (oui j’aurais certainement pu faire autre chose, mais de physiquement plus exigeant), et en plus je m’économise sur tous les autres dimensions de la vie pour ne jamais être absente et surtout aller le moins souvent possible chez le médecin (jamais si possible). S’économiser sur toutes les autres dimensions de la vie, c’est s’éloigner des autres, qu’on se sent fatigué, lunatique et qu’on ne veut pas faire subir ce malaise à l’entourage.

L’hépatite C, un outil de discipline sociale ?

Malgré toutes ces difficultés, j’aime la vie et les gens, et j’ai l’espoir que l’accès au traitement soit prochainement ouvert à tous.


Mise à jour 2020 : “Aujourd’hui en France, toute personne atteinte de l’hépatite C a accès aux derniers traitements, qui sont courts, efficaces et bien tolérés. Parlez-en à votre médecin !”