VACCINS DU QUOTIDIEN : RESTONS VIGILANTS !

COMMUNIQUE DE PRESSE

Version PDF, REPLAY

Paris, le 11 mai 2021

Vaccins du quotidien :

En amont de la Semaine européenne de la vaccination

Associations de patients et professionnels de santé alertent sur l’importance d’une meilleure couverture vaccinale

Si la campagne de vaccination contre la Covid-19 s’accélère et est au cœur de toutes les préoccupations, les autres vaccins souffrent quant à eux d’un désengagement inquiétant. Depuis le début de la pandémie, plusieurs études mettent en évidence un recul des vaccins du quotidien comme ceux contre la rougeole, le tétanos ou la coqueluche. A quelques jours de la semaine européenne de la vaccination, qui se tiendra en France du 17 au 21 mai, associations de patients et professionnels de santé se mobilisent. Elles lancent un appel pour inciter les Français à mettre à jour leurs vaccins pour leur santé et notamment les plus vulnérables d’entre eux, mais aussi pour prévenir d’autres épidémies qui pourraient resurgir après la levée des gestes barrières.

Vaccins du quotidien : un désengagement inquiétant, intensifié par la crise sanitaire

Durant le premier confinement, le suivi vaccinal a été très fortement impacté dans toutes les tranches d’âge, avec une baisse de 23% du vaccin Penta / Hexavalent chez les nourrissons, de 50% pour le vaccin ROR, et grimpant jusqu’à 50% et 67% respectivement pour les vaccins antitétaniques et le vaccin anti HPV.

Un an après le début de la pandémie, le net recul de ces vaccins du quotidien identifié par le groupement d’intérêt scientifique EPI-PHARE[1], est confirmé par les données du GERS et inquiète la communauté médicale et les associations de patients. Les données à novembre 2020 faisaient état d’un « fort déficit » de protection des populations plus âgées notamment contre des pathogènes manu ou aéroportés : 150 000 personnes vaccinées de moins que l’année précédente contre la rougeole et 700 000 adolescents et adultes vaccinés de moins contre le tétanos associé à la diphtérie, et le plus souvent à lala coqueluche. L’estimation des auteurs de l’étude EPIPHARE avançant que pour ces vaccinations, « le retard observé en 2020 se reportera en 2021 » s’observe aujourd’hui avec les dernières données du GERS disponibles : -11% pour les vaccins ROR et -16% pour les vaccins combinés tétanos/diphtérie/poliomyélite/coqueluche. Ce retard est observé pour tous les autres vaccins de l’adolescent ou de l’adulte avec : -5% pour les vaccins HPV, – 9% pour les vaccins méningocoques C, -21% pour les vaccins hépatite B et varicelle et -24% pour le vaccin contre le zona.

Ce retrait de la vaccination est d’autant plus inquiétant dans le cas de pathogènes très contagieux, comme la rougeole ou la coqueluche, contre lesquels la couverture vaccinale en temps normal est déjà faible chez les adultes. Pour la vaccination contre la coqueluche, les personnes en âge optimal pour recevoir un rappel (25 ans) sont moins de 35% à être à jour de cette vaccination. 

Des patients vulnérables sous vaccinés 

La pandémie de Covid-19 et la campagne de vaccination qui s’organise nous rappelle à quel point l’immunisation contre un agent infectieux permet à la fois de contribuer à lutter contre un risque d’épidémie et de protéger les plus vulnérables. Et pourtant, aujourd’hui encore, la population française et notamment les plus fragiles ne semblent pas avoir conscience de l’importance de suivre les recommandations vaccinales dont ils bénéficient.

« C’est un gâchis monstrueux », regrette le Dr Pascal Mélin, Président de la Fédération SOS Hépatites & Maladies du foie, illustrant ses propos par deux exemples.

Le premier est celui de la vaccination contre l’hépatite B : « il faut finir le travail ! Protéger les enfants et les adolescents jusqu’à l’âge de 15 ans, afin que ceux nés avant l’obligation vaccinale des nourrissons instaurée en 2018, ne soient plus la génération oubliée du virus de l’hépatite B ; renforcer le rattrapage de la vaccination contre l’hépatite B des personnes les plus exposées à partir de 16 ans est aujourd’hui une priorité ! », explique le Dr Mélin.

Ce sont des demandes fortes exprimées lors des Premiers États Généraux de l’Hépatite B.

Le deuxième exemple est celui de la vaccination des personnes vivant avec une cirrhose, qui sont des personnes immunodéprimées. « Comme beaucoup de malades chroniques, les patients cirrhotiques sont beaucoup plus à risque de développer des formes graves d’affections et doivent absolument être vaccinés contre la grippe mais aussi les hépatites A et B, le pneumocoque et le virus varicelle/zona. Nombre d’entre eux ne sont cependant pas à jour de leurs vaccins », rappelle le Dr Pascal Mélin. Plus précisément, une récente étude présentée au congrès mondial d’hépatologie a repris les données sur 5 ans de 14 centres d’hépatologie américains ou canadiens et analysé les dossiers de 982 patients. « Les résultats sont dramatiques ! Seul 50% des patients sont correctement protégés », déplore le Dr Mélin.

Dans ce contexte, SOS Hépatites lance à l’occasion de la SEV 2021 son enquête de sensibilisation : vaccination et cirrhose.

Le principe de vaccination semble de nouveau convaincre la population nationale. « Il doit être porté haut et fort ! Nous devons apprendre à la jeune génération, mais pas que, à utiliser un carnet de vaccination dématérialisé », conclut le Dr Mélin.

Même constat soulevé par l’association Renaloo : « Les conclusions de l’enquête[2] du groupe AVNIR (Associations VacciNation Immunodéprimées Réalités), dont nous sommes membres, montrent qu’en dépit d’une adhésion très forte à la vaccination, les marges de progression sont réelles pour atteindre une couverture vaccinale plus importante chez ces personnes à risque », précise Clotilde Genon, Responsable Pôle mobilisation Patient.e.s de Renaloo. Exemple parlant du pneumocoque dans ce contexte : près de la moitié des personnes à risque étaient nombreuses à déclarer ne pas savoir où elles en étaient dans le suivi de leur vaccination contre ces infections, et seules 41% avaient la certitude d’être vaccinées contre cette infection.

Les populations les plus précaires voient elles aussi leur situation, déjà fragiles, se détériorer explique Samir Baroualia, Directeur de Dessine-Moi Un Mouton « Avec la crise sanitaire énormément d’enfants se retrouvent sans couverture vaccinale car leurs parents, en errance institutionnelle (changement d’hôtel toutes les semaines, à la rue ou dans des squats) sont dans les ‘’angles morts’’ des PMI et n’ont que rarement accès à un pédiatre… Parfois, la famille n’a pas le carnet de santé ! Il devient urgent d’aller chercher ces familles et d’adapter notre système. C’est ce que nous avons commencé à expérimenter chez Dessine-moi un mouton, dans le cadre des 1000 premiers jours de l’enfant. »

Des solutions pour mobiliser le système de soins et la population à être à jour de ses vaccinations ?

Trop de questions – parfois légitimes -, d’idées reçues, de désinformation, d’amplification d’informations négatives circulent sur le sujet de la vaccination. Pour le Pr Chantal Raherison-Semjen, Présidente de la Société de Pneumologie de Langue Française, « il est aujourd’hui capital d’écouter ces questionnements et d’y répondre, et l’éducation à la santé, dès le plus jeune âge, est, à mon sens un levier à exploiter. Nous devons former les jeunes, pour qu’ils comprennent les bénéfices, car l’histoire nous a fait oublier que des maladies comme la rougeole, la coqueluche ou la tuberculose tuent encore aujourd’hui ! »

Pour le Pr Jean-Louis Koeck, responsable de la plateforme MesVaccins.net, l’une des clés pour améliorer l’adhésion à la vaccination réside dans la personnalisation de l’information et des recommandations. C’est ainsi qu’a été pensée la plateforme mesvaccins.net. « L’idée a été d’élaborer un outil, le carnet de vaccination électronique, qui explique les besoins vaccinaux selon la situation de chacun : âge, sexe, facteurs de risque, conditions de vie ou de travail… » Ce carnet aide chaque citoyen à suivre et optimiser sa protection vaccinale avec son médecin traitant ou d’autres professionnels de santé de son choix.

Comme le rappellent professionnels et associations de patients, la vaccination contre la Covid-19 ne doit pas faire oublier l’importance des autres vaccinations pour préserver la santé de tous. La question qui se pose pour 2021 est celle du soutien à ces vaccins « de routine », en parallèle de la stratégie vaccinale contre le SARS-COV-2. « La crise sanitaire a mis en lumière la grande vulnérabilité des personnes immunodéprimées. C’est une opportunité à saisir pour renforcer la sensibilisation des patient.e.s, de leurs proches et des professionnel.le.s qui les prennent en charge sur la vaccination et l’amélioration de leur couverture vaccinale. » soulève Clotilde Genon.

Mais il n’est pas encore trop tard puisque la campagne continue. La publication début mai du nouveau calendrier vaccinal 2021 est d’ailleurs encourageante : les professionnels de santé y sont invités à ‘’vérifier systématiquement le statut vaccinal de l’ensemble de leurs patients, afin de saisir toute opportunité d’effectuer, si nécessaire, un rattrapage vaccinal des vaccins qui n’auraient pas été réalisés lors des confinements et limitations de déplacements » et à « cibler en priorité les nourrissons et les populations particulièrement fragiles pour lesquelles des recommandations particulières figurent au calendrier vaccinal (personnes avec maladies chroniques, immunodéprimées, personnes âgées, femmes enceintes)’’.

[1] EPI-Phare – Rapport « usage des médicaments en ville en France durant l’épidémie de la Covid-19 – Point de la situation jusqu’au 22 novembre 2020

[2] Enquête sur la vaccination des personnes atteintes de maladies chroniques à haut risque (immunodéprimées) et à risque d’infections – Ipsos/Pfizer/associations membres du groupe AVNIR – 2020 – https://www.ipsos.com/fr-fr/enquete-sur-la-vaccination-des-personnes-atteintes-de-maladies-chroniques


LJTALK, une initiative collective  

Retrouvez l’intégralité des débats sur

www.ljtalk.ljcom.net


A propos de Dessine-moi Un Mouton

Créée en 1990, Dessine-Moi Un Mouton est une association issue de la lutte contre le VIH/Sida qui a pour vocation de promouvoir la santé et de soutenir les projets de vie et les parcours de soins des personnes atteintes de pathologies chroniques en situation de précarité.

Se situant à la croisée des enjeux de précarité sociale et de santé, DMUM accueille des familles, des adolescents et de jeunes adultes atteints de pathologies chroniques, dont beaucoup sont issus de parcours migratoires psychotraumatiques et cumulant de nombreux facteurs de vulnérabilités sociales et de santé.

DMUM a développé une expertise spécifique autour de la périnatalité, de la parentalité et des « 1000 premiers » jours de l’enfant. L’action de DMUM se déploie autour d’un lieu d’accueil et d’une équipe mobile pluridisciplinaire qui se déplace auprès des familles pour des interventions ponctuelles et des accompagnements personnalisés autour de la périnatalité.

Pour en savoir plus :  http://dessinemoiunmouton.org

A propos de Renaloo

Renaloo a été créé en 2002, sous la forme d’un blog, devenu une association de patients en 2008. L’association développe de nombreuses activités, sur et hors internet, pour porter de la manière la plus efficace possible ses valeurs de soutien et d’empowerment des personnes qui vivent avec une maladie rénale, la dialyse, la greffe, de défense de leurs droits et de leurs intérêts et d’amélioration de leur prise en charge et de leur qualité de vie.

Pour en savoir plus :  https://renaloo.com

A propos de la fédération SOS Hépatites & Maladies du foie

Le réseau SOS Hépatites & Maladies du foie créée en 1996, souffle en 2021 ses 25 bougies. Il regroupe des associations régionales et des délégations locales ayant pour but la prévention, l’information, la solidarité, la défense de toutes les personnes concernées par les hépatites virales, les maladies du foie, quels que soient les virus et les modes de contamination, ainsi que la promotion de la recherche. Le foie est un organe silencieux et les physiologistes nous disent qu’un foie aurait une autonomie de 140 ans. L’engagement de SOS Hépatites & Maladies du foie est de faire entendre les maladies du foie et ses porteurs ! Un des premiers slogans utilisés par les militants de la première heure était : “ La maladie isole mais la parole rassemble”.

Pour en savoir plus :  https://soshepatites.org

A propos de la SPLF

La Société de Pneumologie de Langue Française (SPLF) est la société savante des pneumologues francophones. Elle a pour mission d’étudier, dans tous leurs aspects, les maladies respiratoires et d’apporter sa contribution à la formation et au perfectionnement des pneumologues, à la recherche en pneumologie et à l’information des professionnels.

Pour en savoir plus :  https://splf.fr

 A propos de MesVaccins.net

MesVaccins.net, plateforme numérique dédiée à la vaccination créée lors de la pandémie de grippe H1N1 en 2009, inclut une base mondiale des vaccins, un système d’aide à la décision vaccinale et un carnet de vaccination électronique (CVE). Ce carnet permet à chaque citoyen de prendre en main ses vaccinations, d’accéder en tout temps et en tout lieu à son historique vaccinal, d’obtenir des recommandations vaccinales personnalisées (selon âge, sexe, conditions de vie ou de travail, affections chroniques, grossesse), de partager ces informations avec son médecin ou son pharmacien et de recevoir les dates de ses prochaines vaccinations par e-mail.

Pour en savoir plus : https://www.mesvaccins.net

A propos de GSK

En termes d’activité dans le vaccin, GSK est le premier acteur mondial du vaccin et dispose aujourd’hui d’un large portefeuille de plus de 20 vaccins pour tous les âges de la vie, et de 19 vaccins en développement. GSK Vaccins met ainsi à disposition plus de 2 millions de doses par jour, dans plus de 160 pays, contribuant, depuis plus de 100 ans, à protéger chaque individu contre des maladies graves. Ces vaccins permettent de lutter contre certaines des maladies les plus dévastatrices au monde.

En France, avec près de 3 600 collaborateurs, GSK est un laboratoire international de premier plan, en termes d’emploi, d’investissements industriels et de R&D. Il est présent tout au long de la vie du médicament avec notamment trois sites de production et un centre de développement clinique, au niveau du siège social à Rueil-Malmaison.

Avec sa production de vaccins réalisée sur l’implantation industrielle de Saint-Amand-les-Eaux (59), GSK exporte près de 95%. Sur ce site la création d’emplois et les investissements sont réguliers, notamment dans le cadre d’augmentation de production de doses de vaccins pour les Etats-Unis.

Pour en savoir plus : http://www.gsk.fr/

BON ANNIVERSAIRE L’HÉPATITE C…

25 ans déjà ! Oui en 2021 SOS Hépatites entre dans sa 25ième année. Cet anniversaire est viral pour le coup, voire même un peu trop … 

Mais on continue de faire parler du foie. 

Le foie est un organe silencieux et les physiologistes nous disent qu’un foie aurait une autonomie de 140 ans.  

Le foie est l’organe de l’énergie, il stocke les graisses et le sucre et les relargue en dehors des repas… Le foie est notre batterie et tous ceux qui ont un téléphone portable me comprendront si je dis que l’espérance de vie d’un téléphone peut être limité par sa batterie. 

Donc normalement dans le bien vieillir (sujet très à la mode) on ne devrait pas avoir à se soucier de son foie.  Mais nos sociétés modernes, via des virus, de l’alcool ou du surpoids mettent à mal le foie. Ainsi une part significative de la population va mourir à cause du foie. Pourtant il existe des traitements pour guérir ou des stratégies pour prendre soin de son foie. C’est l’engagement de SOS HEPATITES et maladies du foie depuis 25 ans, faire entendre les maladies du foie et ses porteurs. Un des premiers slogans utilisés par les militants de la première heure était : “ La maladie isole mais la parole rassemble”.  

A cette époque on mettait en place des groupes de parole, aujourd’hui la communication change mais l’engagement est toujours là. Pour retrouver le sens de nos engagements actuels et passés, venez lire le numéro 50 de notre newsletter « L’HEPATANTE numéro 50 ». 

#associationessentielle 

Pascal Mélin 

L’HÉPATANTE N°50 – AVRIL 2021

ÉDITO

Un anniversaire…en 2021…

En 2021, SOS Hépatites et Maladies du foie fête ses 25 ans d’existence et ce mois de mai les 50 numéros de la newsletter l’Hépatante.
Un anniversaire c’est regarder le passé pour mieux se jeter dans le futur.
En 25 ans, SOS Hépatites a mené plusieurs combats qui ont été gagnés. On pourrait citer : la vaccination contre l’hépatite B, devenue obligatoire chez les nourrissons ; le combat gagné pour traiter les malades de l’hépatite C sans passer par une biopsie hépatique ; le combat gagné pour l’accès au traitement universel contre l’hépatite C pour tous les malades (on avait alors distribué des tickets de rationnement) ; le combat gagné pour que les patients guéris de l’hépatite C, en dehors de la cirrhose, accèdent à l’assurance et à l’emprunt dans le cadre de la convention AERAS (S’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé) ; le combat gagné pour permettre à des femmes de guérir leur hépatite C minime avant un projet de grossesse ; le combat gagné pour favoriser l’accès aux soins de l’hépatite C des usagers de drogue, des prisonniers, des migrants et des précaires.
Il faut regarder devant nous les combats qui nous attendent : favoriser le dépistage et l’accès aux soins de l’hépatite B, conformément aux conclusions des États Généraux ; pour l’hépatite C, SOS Hépatites porte l’éradication pour 2025 ; pour la NASH, il faut réclamer des tests non invasifs pour permettre à grande échelle le dépistage, le traitement des NASH et la faire reconnaitre comme une nouvelle maladie ; pour la cirrhose, favoriser le dépistage, le suivi optimal et faire du cancer du foie une maladie guérissable.
Quel anniversaire, il faut rester hépatant  !
Dans ce numéro 50, les actualités du mois d’avril, la Journée mondiale de la santé, et bien sûr celles du mois de mai : SOS Hépatites regrette la non-célébration de la Journée nationale de lutte contre les hépatites virales 2 années consécutives, sachant que l’élimination de l’hépatite C en France pour 2025 s’essouffle ; mai 2021 rime avec la Semaine Européenne de la Vaccination. Plusieurs articles sur la vaccination vous attendent ci-dessous : Cirrhose et vaccination ; Le club des F4 : pensez à vacciner votre entourage contre la Covid-19 ; Vaccination contre la Covid : témoignage ; Un nouveau vaccin contre l’hépatite B : HEPLISAV ; Hépatite B, vaccination accélérée. Impossible de ne pas parler de la NASH : Ozempic, l’espoir de la NASH. Découvrez les actualités à venir SOS Hépatites ; la question et la réponse du mois. Enfin, terminez votre lecture avec votre agenda pour noter : la date du 1er webinaire SOS Hépatites, le 27 mai du 16h à 18h, sur le sujet « Quels demains pour la démocratie en santé face à une épidémie ? » et celles du Forum national 2021, les 22 et 23 novembre !
#associationessentielle

Pascal Mélin, Président de Fédération SOS Hépatites et Maladies du foie

RETROUVEZ L’HÉPATANTE N°50 – AVRIL 2021

INSCRIVEZ-VOUS À NOTRE LETTRE MENSUELLE

MOINS 20% SUR LE FOIE…

Ça pourrait être une promotion exceptionnelle affichée sur une vitrine de boucherie en sortie de Covid.

Cela pourrait être drôle si ce n’était pas le résultat de l’activité de transplantation pour 2020.

Pendant le confinement, les programmes de transplantation d’organe ont été mis en suspension. Les greffes de rein ont même été totalement suspendues au début de l’épidémie. Mais les greffes de rein c’est différent, on peut attendre sa greffe en restant sur un programme de dialyse…Ce n’est malheureusement pas possible pour d’autres organes comme le foie, le cœur ou les poumons car il n’existe pas d’organe artificiel encore mis au point pour pouvoir patienter.

En 2019, ce sont près de 1400 transplantations hépatiques qui ont été réalisées. En 2020, on ne sera près que des 1 200 greffes, pourquoi ? Parce que le confinement a généré une baisse des accidents de la route et donc une diminution du nombre de prélèvements d’organe.

Moins 20% sur le nombre de greffes du foie.

Donc en 2020, on a vu le nombre de décès de personnes sur liste d’attente augmenter. Le graal de la greffe est de plus en plus difficile à atteindre.

L’accès aux soins n’a jamais été aussi compliqué, mais ceux qui en payent le plus lourd tribut sont probablement les patients en attente de transplantation. Quand les choses seront revenues à la normale, il faudra faire les comptes des dégâts collatéraux, SOS Hépatites sera là pour porter la parole de ceux qui ne pourront plus la prendre. 

#association essentielle

Pascal Mélin

IL FAUT REMBOURSER LE FIBROSCAN® ET LA MESURE DE L’ELASTOMETRIE… 

En 2021, les maladies du foie prennent de plus en plus de sens, car ce n’est plus l’hépatite B ou l’hépatite C que l’on dépiste, en tout cas plus uniquement !

On est en train de comprendre que les dépistages spécifiques, de telle ou telle maladie hépatique, nécessitent du temps et des canaux de communications individuels.

Il est une autre voix, la voix de ceux qui ne peuvent pas attendre et c’est celle-ci qu’il faut écouter. Quelle qu’en soit la cause, ce sont plus de 500 000 personnes qui sont atteintes de cirrhose aujourd’hui en France. Pour ce demi-million de personnes, la mortalité annuelle se situe entre 3 et 6%.

Il est donc urgent de dépister les personnes atteintes de cirrhose… On est à la recherche de l’outil simple, fiable et reproductible pour dépister les cirrhoses. On parle beaucoup du FIB 4, calculé simplement à partir d’une prise de sang mais il y a aussi le FibroScan® qui existe depuis 20 ans bientôt.

Le FibroScan® permet d’évaluer la fibrose hépatique, mais son enregistrement à la nomenclature est très limité. Comprenez : les conditions dans lesquelles il est remboursé par la sécurité sociale ne sont pas systématiques.

En 2021, le FibroScan® est toujours remboursé en France pour évaluer une hépatite C, une hépatite B, ou une co-infection. Alors que sur le terrain, beaucoup d’équipes en hépatologie ou en addictologie, l’utilisent pour dépister les cirrhoses ou les fibroses sévères, mais là on est hors nomenclature.

Dans d’autre pays, la prise en charge financière du FibroScan® est plus large. En France, il est difficile d’acquérir un FibroScan® (plusieurs dizaines de milliers d’euros) parce qu’il génère peu d’examens remboursés et ne permet donc pas un plan d’amortissement et de retour sur investissement.

L’AFEF (Association Française pour l’Etude du Foie) a demandé en septembre dernier, l’extension  du remboursement des examens au Fibroscan®  pour élargir sa diffusion sur le territoire français permettant ainsi la généralisation du dépistage de la cirrhose.

En 2021, les maladies du foie doivent être pris en tenaille entre un dépistage ciblé et un dépistage de la cirrhose. Entre lenteur et urgence, les temps changent. Tout comme l’AFEF, SOS Hépatites et maladies du foie demande l’extension de la reconnaissance du Fibroscan® et son remboursement. 

#associationessentielle

Pascal Mélin

LE FOIE, C’EST COMME UN BOUTON, FAUT PAS LE GRATTER !

Voilà la dernière phrase géniale entendue en consultation ! 

Un patient suivi depuis 7 ans pour une cirrhose grave qui vient en consultation tous les 6 mois pour apporter son échographie de surveillance et son dernier bilan sanguin. Je venais de lui dire que les choses étaient stables quand ce patient bien rural me déclara que ça ne l’étonnait pas ! Je lui demandais pourquoi et il me dit alors : « Le foie c’est comme un bouton, faut pas le gratter… » Je lui demandais alors de m’en dire plus et voici son explication : 

« Quand je buvais, j’avais de l’eau dans le ventre et fallait me ponctionner, aujourdhui alors que je ne bois plus depuis 6 ans, ça va bien !  Le foie c’est comme un bouton, si tu le grattes ça saigne et ça peut pas cicatriser. Moi j’avais compris qu’avec une cirrhose il fallait foutre la paix à mon foie pour le laisser cicatriser, c’est comme un bouton si tu grattes ça ne peut pas cicatriser ! Sauf que là, au lieu de gratter,  moi je picolais, mais c’est pareil ! » 

Quelle belle image ! Je me suis empressé de la retenir et maintenant je la partage, quand on a une cirrhose, le foie c’est comme un bouton faut pas le gratter, quand il y a de l’alcool il faut lever le pied, et quand il y a une hépatite C il faut s’en débarrasser et quand c’est une hépatite B il faut prendre parfois un traitement… 

Il ne faut pas toucher au bouton ! 

Pascal Mélin

#associationessentielle

HÉPATITE C, LES GUÉRISONS EN PANNE !

L’OMS fixe comme objectif l’éradication de l’hépatite C pour 2030 ! 

En France, le Ministère de la Santé a fixé cet objectif à 2025. Dans les années 1990, la France comptait entre 300 et 400 000 porteurs chroniques d’hépatite C. Depuis 2010, le dépistage et la mise sous traitement se sont intensifiés pour atteindre entre 15 000 et 20 000 guérisons par an. 

Aujourd’hui, grâce à des calculs à partir des chiffres de 2014 et en tenant compte des ventes de traitement, on peut estimer le nombre de personnes encore porteuses de l’hépatite C. Le baromètre de l’hépatite C est construit à partir d’un groupe d’experts, SOS Hépatites et les données épidémiologiques fournies par le laboratoire Gilead. 

Au premier janvier 2021, on estime que plus de 86 000 personnes sont encore porteuses d’hépatite C, attendant la guérison. Et en 2020, on comptait à peine plus de 6 000 guérisons par an. À ce rythme, il faudrait donc plus de 10 ans pour atteindre l’objectif de 2025. 

Alors à moins de mettre les bouchées doubles sur le dépistage et les traitements afin de passer de 6 000 à 12 000 traitements par an, il sera impossible d’éradiquer l’hépatite C de France pour 2025. 

Il faut intensifier le dépistage en commençant par les communautés de malades ou le taux d’hépatite C est très important : usagers de drogues, prisonniers, migrants… Bref, la pêche à la mouche plutôt que la pêche au chalut !

#associationessentielle

Pascal Mélin 

LA MALADIE DU SODA ? MOI, JE N’EN BOIS PLUS !

C’est la petite phrase que m’claré un malade cet après-midi en consultation…  

Il est suivi pour une NASH et cette maladie au stade de la cirrhose lui a été expliquée à plusieurs reprises. On lui a fait rencontrer les diététiciennes et pour lui expliquer au mieux sa pathologie, il a été formulé que la NASH était appelée plus communément « maladie du soda » et que pour la vaincre il fallait perdre du poids et contrôler sa consommation en graisse et en sucre. 

Alors aujourd’hui, à la consultation, ce patient était très fier de me dire qu’il n’avait pas perdu de poids mais qu’il ne consommait plus de SODA mais seulement 1 litre par jour de sirop pour boisson ! 

Visiblement, la NASH est difficilement compréhensible pour le commun des mortels, il est urgent de rendre cette maladie accessible. C’est ce à quoi SOS Hépatites et maladies du foie travaille. 

Et la cirrhose dans tout cela ? Dans les années à venir la cirrhose sera plus souvent due à la NASH qu’à l’alcool et là c’est simplement vertigineux.  

Dans tous les cas, il est urgent d’en faire prendre conscience à tous et d’entreprendre cette révolution hépatologique. 

Ni trash, ni cash non c’est la NASH ! 

#associationessentielle 

 Pascal Mélin 

#ASSOCIATIONESSENTIELLE

#ASSOCIATIONESSENTIELLE

Ce hashtag résume à lui seul notre engagement et nos revendications.

En 2021, le monde devient fou et difficilement compréhensible, chacun se débat pour retrouver un présent qui permettrait de faire le lien entre son passé et un éventuel futur.

Chaque entreprise et chaque commerce se battent pour accéder au qualificatif « d’essentiel », véritable sésame de survie économique. Boire est essentiel, se nourrir est essentiel, respirer est essentiel. Mais on sait maintenant que la lecture est essentielle aussi. Il semble bien que réfléchir soit aussi devenu essentiel.

Aujourd’hui, demandons-nous quelle est la place des associations qui se comptent en milliers en France ? Toutes ces associations permettent de comprendre le monde et de décoder son fonctionnement.

Il est des associations particulières, ce sont les associations de santé qui en ces temps de confusion permettent d’expliquer les maladies en expliquant les soins. Informer, représenter, défendre et accompagner sont les engagements que les associations de santé prennent envers les malades, n’est-ce pas essentiel ?

Alors oui, aujourd’hui les associations de santé sont essentielles !

Alors comme nous, ajoutez ce hashtag à votre signature, dans vos posts sur les réseaux sociaux, afin qu’il devienne viral !

#associationessentielle

Pascal Mélin

VITE MA DOSE…

Vite ma dose ! Cette expression habituellement entendue dans les milieux addictologiques se démocratise grâce à l’épidémie de COVID 19. En effet alors qu’il y a encore un an lorsqu’on prononçait le mot dose tout le monde pensait drogue et toxicomanie, aujourd’hui en avril 2021, le mot dose évoque tout naturellement la vaccination !

Car tout le monde en parle, où peut-on se faire vacciner ?

La réponse vient ce jour d’un site appelé « vitemadose » conçu comme une centrale de réservation, qui compare les différents sites de réservation de rendez-vous pour se faire vacciner.

C’est aussi simple que pour réserver et comparer les hôtels dans votre région mais cela vous indique les lieux où des vaccins sont encore disponibles, ou les liens pour vous connecter si tout est déjà « surbooké ».

Pascal Mélin

NOUS, PERSONNES « VULNERABLES », REFUSONS QUE NOS VIES SOIENT DELIBEREMENT SACRIFIEES

« Nous refusons que nos vies soient délibérément sacrifiées » :
l’appel de 27 associations de malades à risque de forme grave du Covid-19

Nous voulons bien être vulnérables mais pas sacrifiés…
SOS Hépatites se joint à un collectif associatif pour dénoncer le regard et la prise en charge des malades chroniques face à l’épidémie de Covid-19 et à sa vaccination.
Après une étape de sidération suivie d’obéissance aveugle, les malades demandent à comprendre et à être respectés.
Nous ne voulons pas être sacrifiés…

Découvrez la tribune publiée dans Le Monde : ICI (sur abonnement).
Version PDF : ICI

Liste complète des 27 associations signataires

  • Morgane Adam, Présidente du Planning Familial
  • Bertrand Burgalat, Président de Diabète et Méchant
  • Yvanie Caillé, Présidente de Coopération Patients
  • Marie-Anne Campese-Faure, Présidente de l’Association Française des Polyarthritiques et des rhumatismes inflammatoires chroniques
  • Pierre Conti, Président de la Fédération nationale des associations de retraités
  • Pierre Foucaud, Président de Vaincre la Mucoviscidose
  • Patrice Fradet, Président d’ARGOS 2001 (Association d’aide aux personnes atteintes de troubles bipolaires)
  • Christian Gaudray, Président de l’Union des FAmilles Laïques
  • Nicolas Giraud, Président de l’Association Française des Hémophiles
  • Valérie Gisclard, Présidente de l’Union Nationale des Syndromes d’Ehlers-Danlos
  • Lara Hermann, Présidente de l’Association Française du Syndrome d’Angelman
  • Joël Jaouen, Président de France Alzheimer
  • Axel Kahn, Président de la Ligue Nationale Contre le Cancer
  • Christophe Lucas, Président d’Épilepsie-France
  • Agnès Maurin, directrice cofondatrice de la Ligue contre l’obésité
  • Pascal Mélin, Président de SOS Hépatites et Maladies du foie
  • Nathalie Mesny, Présidente de Renaloo
  • Françoise Pellet, Présidente de l’Association Française du Gougerot sjögren et des syndromes secs
  • Edwige Ponseel, Présidente d’AMADYS
  • Robert Schenk, Président de l’Association Française du Syndrome de Fatigue Chronique
  • Philippe Thébault, Président de l’Alliance du Cœur
  • Mathé Toullier, Présidente de l’Association des familles victimes du saturnisme
  • Christian Trouchot, Président de l’Association des Insuffisants Respiratoires et des Apnéiques du Sommeil
  • Nathalie Triclin-Conseil, Présidente de l’Alliance Maladies Rares
  • Danielle-Gabrielle Vacher, Présidente de Association Nationale de Défense contre l’Arthrite Rhumatoïde
  • Anne-Marie Wilmotte, Présidente de Transhépate
  • Marie-Agnès Wiss-Laurent, Présidente de la Fédération française des associations et amicales de maladies, insuffisants ou handicapés respiratoires

FOIE ET CHOCOLAT, IL FAUT VOIR…

Le lendemain de Pâques, c’est bien sûr le sujet à traiter.

Foie et chocolat, faut-il en avoir peur ? On se souvient toutes et tous des réprimandes de nos grand-mères : « Arrête de manger du chocolat, tu vas faire une crise de foie ! » À l’heure de la NASH, les excès des fêtes pascales et de chocolat sont montrées du doigt. Mais les crises de foie n’existent pas et le chocolat ne serait peut-être pas si mauvais.

Il faut se référer à une étude de l’INSERM coordonnée par le Pr Sogni de l’hôpital Cochin de Paris et Patrizia Carierri, épidémiologiste à Marseille. Pour cela, ils ont repris les données de la cohorte Hepavih de l’ANRS qui compte 990 patients (tous infectés par le VIH ou l’hépatite C). Tous les malades avaient donc un vieillissement accéléré du foie mais on constate que chez ceux consommant de façon journalière du cacao, il y avait 40 % de moins de perturbation des enzymes hépatiques (reflet de la souffrance du foie).

Mais attention ces résultats sont obtenus en mangeant du chocolat noir, contenant au moins 70% de cacao. Cela n’est bien sûr pas vrai pour le chocolat au lait, le beurre de cacao ou le chocolat blanc.

N’en déplaisent aux gourmands 3 à 4 carrés journaliers suffisent, car le cacao comme le thé vert ou le thé noir peut contenir jusqu’à 8 % d’antioxydants. Et les antioxydants, ce sont eux qui, dans notre corps, luttent contre les radicaux libres et donc l’inflammation ou le vieillissement précoce. CQFD donc, le chocolat noir fait du bien au foie.

Donc depuis Pâques, nous cherchons un chocolatier qui ferait des petits foies en chocolat plutôt que des œufs ou des lapins… En chocolat noir bien sûr !

Pascal Mélin