NASH À NEVERS C’EST LE 5 AOÛT !

ImaginezC’est le 28 juillet, journée mondiale de lutte contre les hépatites virales, vous êtes à Nevers plage pour réaliser dans un cadre festif et de loisirs une action de dépistage. La radio et la presse ont invité la population à venir se faire dépister par TROD à Nevers plage. Les baigneurs sont là et se prêtent volontiers au dépistage.

Il y a un an lors dune telle action, les échanges comparaient l’hépatite C au VIH, aujourdhui on ne parle que COVID19… D’ailleurs des personnes sont venues pensant qu’il s’agissait de dépistage Covid.

Plus difficile, car cest un virus très différent dans ses modes de contamination ou son évolution

Mais ce qui me surprend le plus cest quon ne disait aucun mot sur la NASH alors que l’on voit des gens en surpoids circuler sur la plage avec d’énormes cornets de frites.

Certes, ce nest pas une maladie liée à un virus mais il semble quand même bien que nous soyons face à une nouvelle épidémie de maladie du foie

J’en étais là de mes réflexions lorsque je découvris le programme des concerts de l’été, un chaque soir, à Nevers plage. Le 5 août prochain un groupe de rock vient se produire et il se nomme NASH ! J’allais vite me renseigner auprès des organisateurs pensant que je venais de trouver un groupe engagé contre la NASH qui allait à travers ses chansons parler des facteurs de NASH, d’alimentation, de diabète et d’obésité peut-être… Génial, il me fallait les rencontrer !

Mais on mexpliqua que le nom de ce groupe « NASH » n’a rien à voir, le groupe existe depuis 2003 et a choisi ce nom pour son esthétique et sa sonorité.

Loin de me décourager, je me suis promis de rentrer en contact avec eux pour leur demander s’ils savaient quel autre sens avait le mot NASH, cest vrai que dans les moteurs de recherche on ne tombe pas tout de suite sur eux

Si vous voulez les écouter cest ici… 

Pascal Mélin

LE 28 JUILLET, DEVENEZ « Ré-VEILLANT » AVEC SOS HÉPATITES

Pour cette nouvelle journée mondiale de lutte contre les hépatites virales, je vous propose de devenir Ré-VEILLANT.

C’est un nouveau concept. On connait tous les bienveillants : ce sont ceux qui veulent votre bien coûte que coûte. Ils oseraient même parfois vous dépister à votre insu en argumentant que cest une maladie guérissable ! Et puis il y a les surveillants, comme les gardiens de prison ou les pions dans les lycées.

Les surveillants et les bienveillants sont toujours au-dessus de nous. A SOS Hépatites nous sommes des malades, mais nous ne jugeons pas, nous ne donnons pas d’ordres, nous ne sommes pas des moralisateurs, nous ne sommes pas des sachants, nous ne sommes pas des médecins Nous sommes juste des « nous aussi », on pourrait nous qualifier de « ré-veillants ».

Nous voulons être dans le partage et laccompagnement. Le ré-veillant pourrait être celui qui se dit que de nombreuses personnes sont contaminées sans le savoir. Le ré-veillant serait aussi celui qui a peut être fait prendre des risques à son entourage et qui va aller leur en parler, ou bien encore celui qui va aller retrouver ceux qui lont peut être contaminé, non pour se venger, mais pour l’inviter au dépistage. Ce serait ça le ré-veillant.

Alors ce 28 juillet, faites le choix de devenir ré-veillant, avec nous allez à la recherche des malades qui signorent encore !

Pascal Mélin

JOURNÉE MONDIALE CONTRE LES HÉPATITES VIRALES

Communiqué de presse, 27 juillet 2020

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Dans 24 heures, la Journée Mondiale contre les Hépatites virales

Il faut finir le travail en France et regarder ce qu’il reste à faire dans le monde

Etes-vous prêts pour ce 28 juillet 2020 ?

Il y a un an, SOS hépatites était présente dans la caravane du Tour de France pour faire du bruit contre l’hépatite C sur les Champs-Elysées. Cette année, il va être difficile de se faire entendre au milieu du bruit médiatique sur un autre virus.
Comme vous le savez, la France a pris le pari d’éliminer l’hépatite C pour 2025. Elle est dans le top 10 des pays qui peuvent y arriver.

Mais pour beaucoup de pays, le mouvement mondial pour éliminer l’hépatite virale d’ici 2030 fixé par l’OMS ne sera pas atteint ! Et probablement pas avant 2050 !

La France peut encore y arriver, elle ne doit pas baisser la garde, mais plutôt renforcer ses efforts et actions !

Vous pensez que SOS hépatites exagère ? Que ce n’est pas si important ? Pourtant les hépatites virales sont la 6ème cause de mortalité sur la planète.

Voici la réponse en chiffres, brutalement comparés à ce que nous vivons actuellement !

  • Nouvelles infections chaque année pour l’hépatite B : 1,1 million de personnes[1]
  • Nouvelles infections chaque année pour l’hépatite C : 1,75 million de personnes
  • Décès pour l’hépatite B : 1 million de personnes et 500 000 pour l’hépatite C, et c’est chaque année ! C’est plus que la grippe espagnole ou le Covid-19 !
  • Nombre de personnes vivant avec la maladie pour l’hépatite B, ce sont 257 millions de personnes et pour l’hépatite C, 71 millions.
  • Le dépistage et les traitements, bien qu’efficaces, ils sont en panne à l’échelon mondial ! Moins de 10% des malades ont été dépistés. Pour l’hépatite B on estime à 4,5 millions le nombre de personnes sous traitement à vie. Alors que pour l’hépatite C, les traitements ne sont que de quelques mois et permettent de guérir à presque 100 %, on estime que seules 3 millions de personnes en bénéficient chaque année actuellement ![2]
  • Sans oublier les 5%, au moins, de personnes porteuses de l’hépatite B qui sont en plus infectées par l’hépatite Delta.[3]

Alors ne nous demandez pas d’accepter ces épidémies d’hépatites virales qui sont là depuis toujours et contre lesquelles on ne fait rien ou si peu ! Oui, il faut finir le travail en France et visiblement le dépistage de masse qui semblait encore inimaginable il y a quelques années serait possible !

Mais il n’y a pas que la France, regardons ce 28 juillet ce qu’il reste à faire dans le monde pour trouver tous les millions de malades qui s’ignorent !

Suivez-nous :

Newsletter l’Hépatante spéciale « Journée Mondiale contre les Hépatites 2020 »

Pour en savoir plus :
www.worldhepatitisday.org
https://www.who.int/fr/campaigns/world-hepatitis-day/2020


Contacts Presse :
Pascal MELIN, Président de la Fédération SOS hépatites et maladies du foie : pascal.melin@soshepatites.org, 07 85 62 91 69
Selly SICKOUT, Directrice : direction@soshepatites.org, 06 74 86 44 48


[1] Organisation Mondiale de la Santé, OMS, les données sur l’hépatite soulignent le besoin urgent d’une riposte mondiale
[2] OMS, Hépatite B – principaux faits, Hépatite C – accès aux moyens de guérir
[3] OMS, Hépatite D – principaux faits

L’HÉPATANTE N°43 – JOURNÉE MONDIALE CONTRE LES HÉPATITES

JOURNÉE MONDIALE CONTRE LES HÉPATITES 2020

ÉDITO

Les hépatites virales sont maintenant la 6ème cause de décès sur la planète et ils sont des millions d’individus à ne pas savoir qu’ils sont porteurs de cette bombe à retardement qui explosera peut-être ou pas !
Où sont les malades ? Le plus souvent dans les pays où il n’y a pas ou peu de médecins spécialistes et où les traitements ne sont pas accessibles !
Et c’est là qu’intervient une journée comme cette Journée Mondiale du 28 juillet. C’est un jour où l’on doit réfléchir sur les épidémies entre pays riches ou pays pauvres. Mais, allons plus loin et n’ayons pas peur des mots, les hépatites virales sont une pandémie avec 1,5 million de morts par an. Si on a été capable de s’organiser à l’échelon international contre le COVID-19 on doit pouvoir le faire pour les hépatites virales. Même pas besoin d’un confinement, pas de masque ni de gel ! Juste des dépistages, des vaccins et des traitements.
Ne nous dites plus que ce n’est pas possible messieurs les chefs d’état car vous nous prouvez chaque jour le contraire…
Nous continuons notre combat au quotidien et sur le terrain ; porter le plus haut possible la voix des malades ; nous faire entendre grâce aux 1ers États Généraux de l’Hépatite B ; répondre aux malades, à leurs proches, aux usagers du système et acteurs de santé sur notre site internet ou sur notre ligne d’appel téléphonique.

Notre engagement est quotidien et continu !

Pascal Mélin, Président de SOS hépatites Fédération

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SÉGUR DE LA SANTÉ : 600 JOURS POUR TRANSFORMER L’ESSAI

Communiqué de presse

22 juillet 2020

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Ségur de la Santé : 600 jours pour transformer l’essai

« Trop souvent à une chose la pensée est douce et l’expérience amère » – Petrarque

Clap de fin pour le Ségur. Après un volet d’annonces financières, place aux annonces structurelles ! Une semaine après la signature des accords salariaux, Olivier Veran a annoncé hier trente-trois mesures pour réorganiser notre système de santé. Nous nous félicitons des annonces, et, parmi les 33, quelques-unes attirent favorablement notre attention :

  • La création de 4 000 lits « à la demande » et la réduction de la part de tarification à l’activité (T2A) ;
  • Les mesures concernant les inégalités territoriales de santé, notamment le renforcement des permanences d’accès aux soins de santé (PASS), le développement de 60 centres de santé et la mise en place d’une instance « stratégique des inégalités de santé » en région, comprenant des associations d’usagers ;
  • Le développement d’un Service d’Accès aux Soins (S.A.S.) avec un numéro d’appel unique pour un accès rapide à un professionnel de santé par tous les patients sur tout le territoire ;
  • La mutation appelée de nos vœux des CRSA qui deviendraient un véritable « parlement de la santé » en région et le renforcement de l’échelon départemental des ARS en garantissant leur autonomie et l’indépendance de leurs décisions.
  • Le virage développement durable pour tous les établissements de santé ;
  • L’annonce de la tenue d’un futur « Ségur de la santé publique » dès la rentrée prochaine (et la prise encompte de la santé environnementale ? à voir !) 

Pour rappel France Assos Santé avait proposé aux pouvoirs publics 94 mesures sur tous les aspects. Nous avons donc été entendus sur des mesures fortes et structurantes pour réformer le système de santé, telles que l’accès aux soins, le renforcement de la santé publique ou la refonte des instances de démocratie en santé sur les territoires.

Cependant, nous sommes très attentifs sur l’application de ces annonces sur le terrain. Gérard Raymond précise : « Nous serons vigilants à ce que ce panel de 33 annonces du Ségur ne finisse pas comme les 54 mesures de la réforme ma santé 2022 : sous la pile réglementaire ! Nous, associations d’usagers, souhaitons plus que jamais être parties prenantes du déploiement de ces mesures sur le terrain, contrairement à ce qui s’est passé pendant la COVID où la démocratie en santé a été mise entre parenthèses dans bien des territoires ! ».

Notre attention porte notamment sur la place indispensable que les associations d’usagers devront prendre dans le déploiement des mesures mais aussi et surtout le calendrier de mise en œuvre. Comment réformer structurellement notre système en 600 jours ? France Assos Santé est et sera vigilante sur la bonne exécution de la stratégie annoncée dans le temps imparti.


Contact presse : 01 53 62 94 42 – communication@france-assos-sante.org

HOMMAGE À MICHEL REYNAUD

Je vais vous parler de Michel, comme on l’appelait, en tant que Vice-Présidente FPEA (France Patients Experts Addictions) Projets et Présidente de SOS hépatites Paris Ile de France, également membre du comité de pilotage du dossier certification FPEA.

Michel comme Olive sont deux personnes visionnaires, l’une dans l’alcoologie et l’autre dans la toxicomanie, 2 personnages que j’ai eu la chance de côtoyer.

Elles m’ont aidée et je me suis nourrie intellectuellement de leur savoir.

Michel, tu vas me manquer ! Tu as toujours été présent, répondu à mes appels et messages.

Quand malheureusement la maladie a pris le contrôle de ta vie, tu t’es retiré de FPEA, mais tu étais toujours là.

Michel, tu as réussi, là où personne n’était arrivé, la création d’une association de France Patients Experts en Addictions.

Bravo Michel pour ton œuvre !

Hélène Delaquaize

Mort trop brutalement à 70 ans. Pour beaucoup, il incarne le père de l’addictologie moderne. Psychiatre de formation, il s’était démarqué de ses collègues qui conceptualisaient les parcours de prises en charge autour d’un produit (alcool, drogues, tabac) en mettant en avant les comportements plutôt que les produits : il apportait le concept d’addictologie…

Cela ouvrait la porte aux addictions sans substance ; addiction au jeu, au sexe, au sport ou bien encore au travail.

On se souviendra du rapport Parquet Reynaud rendu en juin 2013 qui contenait toutes les alertes et les pistes de réflexions pour entrer dans une nouvelle ère de lutte en addictologie. Toutes les graines étaient là !

Avant cela, sous sa direction en 2006, plus de 150 spécialistes dont 4 hépatologues avaient écrit un traité d’addictologie qui reste, encore aujourd’hui, la bible de l’addictologie moderne.

Il comptait 785 pages, 117 chapitres avec 20 pages réparties en 3 chapitres pour traiter des maladies du foie ! Et accrochez-vous, on y parlait déjà de transplantation et alcool ou bien encore de NASH !

Michel Reynaud savait s’entourer et se nourrir de tout ceux qu’il rencontrait. Depuis quelques années, il avait mis son énergie à la reconnaissance du « patient expert » en addictologie. En effet, à travers son expérience il avait compris l’importance des pairs en addictologie.

Il était aussi de tous les combats politiques à condition que cela fasse avancer le combat addictologique.

Enfin il coordonnait une plateforme sur internet qui s’appelle le village des addictions.

Michel, il va falloir qu’on se mette à plusieurs pour continuer les chemins que tu nous as montrés.

Pascal Mélin

Le réseau SOS hépatites présente ses sincères condoléances à sa femme et à ses enfants.

BAS LES MASQUES…

Depuis hier les masques sont obligatoires dans les espaces fermés comme les hôpitaux, les magasins, la sécu, pôle emploi ou les universités.

Je me souviens des rires à peine étouffés il y a quelques années lorsquon croisait un asiatique porteur dun masque ! Car dans la culture asiatique le masque est porté à la fois lorsquon est malade pour ne pas contaminer ses concitoyens et à la fois pour ne pas attraper de maladie.

Aujourdhui le masque est, avec le gel hydroalcoolique, le seul rempart que nous ayons contre le COVID-19.

Alors le masque devient un produit de première nécessité et cest avec stupéfaction que jai découvert sur le marché, un marchand ambulant qui vendait 15€ les 50 masques chirurgicaux alors que le prix habituel est plus souvent aux alentours de 30.

L’achat de masques pour une famille de 4 personnes représente un budget conséquent mais il ne fait pas encore partie du panier de la ménagère.

Les familles les plus modestes doivent-elles choisir entre se nourrir et se protéger ?

Les personnes reconnues en ALD (Affection de Longue Durée, prise en charge à 100%) donc plus fragiles en cas de contamination par le COVID-19, peuvent demander à leur médecin de leur prescrire sur ordonnance 10 masques chirurgicaux par semaine.

Il ne faut pas opposer contamination et protection.

Cette vision binaire nous empêche de voir la problématique du COVID-19 dans sa globalité.

Pascal Mélin

HÉPATITE B, MERCI GAYE !

Merci encore Gaye Alors que ta dépouille a pris lavion pour rentrer au village, au Mali, auprès des tiens, moi je voudrais te raconter cette histoire qui mest arrivée cette semaine.

En une semaine ce sont plus de 6 200 personnes qui ont lu ton histoire, mais voici une conséquence de ton histoire qui ma particulièrement touché.

Dans les jours qui ont suivi ton décès des suites de ton hépatite B, une infirmière est venue me trouver pour me dire à quel point elle avait été touchée par ton histoire, réalisant ainsi que lon pouvait mourir à 22 ans dune hépatite B.

Elle est mère de deux enfants de 17 et 21 ans mais aucun n’a été vacciné contre l’hépatite B. Elle a toujours eu peur du vaccin et de tout ce quon en disaitElle a longtemps hésité mais n’a finalement jamais vacciné ses enfants. Ce jour là, elle m’a demandé de bien vouloir lui faire deux ordonnances pour vacciner ses enfants

Tu vois Gaye, ça cest une victoire contre les croyances stupidesEn France comme en Afrique, nous devons défendre et promouvoir la vaccination contre l’hépatite B. Nous allons continuer de faire du bruit et dans 14 jours ce sera la Journée Mondiale de lutte contre l’Hépatite B.

On va crier Gaye, et penser à toi, je te le promets.

Tchao lami, bon retour au Mali.

Pascal Mélin

14 JUILLET : FÊTE NATIONALE MAIS NE FAITES PAS PERSO…

Le 14 juillet est une journée collective par définition, rassemblements, défilés, bals, feux d’artifice et jour férié.

Comment respecter les barrières sociales en les rendant compatibles avec les barricades antisociales ? Beaucoup nous incitent à nous réinventer, concept obscur … Pourtant face à une épidémie, la réponse ne peut pas être individuelle, on ne peut pas la jouer perso ! On doit faire national. A l’heure où il semble difficile d’avoir rapidement un vaccin ; à l’heure ou l’immunité collective reste du fantasme ; à l’heure où des publications mettent en doute le caractère protecteur et durable des anticorps ; notre réponse doit être collective et non individuelle. Car depuis toujours dans l’Histoire, ce sont les actions collectives qui ont permis de contenir puis de repousser les épidémies (y compris par des vaccinations de masse).

Alors Fête Nationale mais ne faites pas perso !

Le groupe peut protéger l’individu, prenons l’exemple de la vaccination : beaucoup de personnes pensent que le vaccin est une protection individuelle, alors qu’il est une protection collective ! Se vacciner s’est protéger les autres en empêchant une maladie de circuler.

Alors pour moi se faire vacciner contre l’hépatite B, dépister de l’hépatite C, ou savoir où on en est avec le COVID-19 est un acte individuel à répercussion collective.

Pascal Mélin

HÉPATANTS ET COVID-19…

Voilà une question que nous nous posons tous : que se passe-t-il en cas de contamination par le COVID-19 pour les plus fragiles dentre nous, à savoir les greffés et les cirrhotiques ?

Deux études publiées ce mois-ci permettent des ébauches de réponses.

Brian T Lee est un hépatologue situé en plein milieu de l’épicentre de l’épidémie aux USA, il a publié dans Gastroenterology de mai les premiers résultats de leffet du COVID-19 chez des greffés.

A New-York, 38 malades greffés du foie ont contractés le COVID-19 entre mars et avril 2020 et pour 24 dentre eux lhospitalisation s’est avérée nécessaire. Les malades hospitalisés étaient plus âgés et avaient plus de comorbidités.

Pour 46% d’entre eux il existait une atteinte pulmonaire sévère et pour 52% une insuffisance rénale. Pour les malades hospitalisés, 7 sont morts soit 29% !!!Ce chiffre est significativement plus important que dans la population standard, donc oui, les greffés sont plus fragiles et ils doivent redoubler de vigilance !

Xiaolong Qi, hépatologue chinois, a publié dans Gut en juin 2020. Cette étude chinoise menée dans 16 hôpitaux chinois entre janvier et mars 2020 a recensé 21 malades atteints de cirrhose et ayant contractés le COVID19.

L’âge moyen était de 68 ans, dont 52% dhommes, la cirrhose était classée Child A pour 16 dentre eux, Child B pour 3 et Child C pour 2. 5 malades sont décédés, soit près de 25% ! Cette étude ne retrouve aucun lien avec l’âge, la gravité de la cirrhose ou sa cause, ni lexistence de comorbidités. Il faut être très prudent avec cette étude chinoise dont leffectif est faible ! mais avec 25 % de décès, le message est suffisant pour rappeler à tous les cirrhotiques limportance des gestes barrières.

Il semble quil soit dur d’être un hépatant avec une maladie du foie avancée ou une greffe hépatique en cette période de pandémie du COVID-19…

Alors soyons tous responsables et vigilants.

Pascal Mélin

À TOUS CEUX QUI SE DEMANDENT POURQUOI DES ÉTATS GÉNÉRAUX DE L’HÉPATITE B ?

A tous ceux qui pensent que l’hépatite B n’est pas un problème de santé publique

A tous ceux qui ne croient pas aux Etats Généraux contre l’hépatite B...

A tous ceux qui pensent que l’hépatite B n’est pas une maladie grave

A tous ceux qui refusent la vaccination contre l’hépatite B …

A tous ceux qui déclarent que seules les personnes déjà malades feront une forme grave d’hépatite B…

A tous ceux là, je dédie cette histoire !

Il sappelait Gaye, en 2014 il avait 16 ans et arrivait du Mali. Ce jeune migrant était dépositaire de tous les espoirs dune famille. A son arrivée, on lui a proposé un dépistage pour savoir s’il avait été en contact avec le VIH, le VHC ou le VHB. Il accepte et on le découvre porteur dune hépatite B chronique mais déjà au stade de cirrhose ! Ce jeune migrant de 16 ans avait une cirrhose virale B ! Sans aucun doute, contaminé depuis sa naissance, sa mère lui ayant transmis en lui donnant le jour.

Difficile de vivre et de se soigner en France en ayant laissé au Mali une mère qui ignore sa maladie et des frères et sœurs peut-être porteurs eux aussi

Nous avons mis en place un traitement antiviral, il a été difficile de lui mettre la panoplie du malade hépatant porteur d’hépatite B. A 18 ans, il a quitté le foyer de lenfance attiré par les feux de la capitale. Le suivi est devenu chaotique mais Gaye revenait une fois par an chez nous faire son bilan et renouveler son traitement, avec plus ou moins de régularité. Il y a quelques semaines, à la fin du confinement, le téléphone a sonné, Gaye était dans un grand hôpital parisien, on lui avait découvert un cancer du foie au-delà de toute ressource thérapeutique. Une chimiothérapie palliative lui était proposée et Gaye a demandé à ce quelle soit réalisée dans le service. Pendant quelques semaines nous lavons accompagné du mieux possible.

Gaye est mort hier de son cancer du foie induit par une hépatite B et ce à 22 ans.

Alors oui l’hépatite B est un problème de santé publique avec ses 230 000 malades en France et ses 350 millions sur la planète. L’hépatite B est une maladie qui peut être sévère, elle est dailleurs responsable dun million de morts chaque année (beaucoup plus que le COVID-19 jusqualors). Alors oui, il était urgent de faire des états généraux de l’hépatite B, Gaye je te promets que nous allons porter les conclusions des état généraux le plus loin possibleEt le vaccin, on en fait quoi ? Tchao Gaye, merci pour ce que tu mas appris.

Hépatite B : Il est urgent d’effectuer un dépistage généralisé sur la planète et de le mettre en cohérence avec les stratégies de vaccination.

Pascal Mélin

ENTRE CIBLÉ ET GÉNÉRALISÉ…

Quelle est la bonne stratégie de dépistage du Covid-19 : ciblé ou généralisé ?

Bien sûr cela renvoie à la même question que l’on se pose actuellement face à l’hépatite C… Pourtant, si l’on décortique, deux problématiques s’opposent.

Pour le COVID-19, il s’agit d’une maladie aigüe qui ne devient pas chronique (à priori) et il n y a pas de traitement efficace pour guérir les malades et cette maladie aigüe pourrait être fatale. Alors le seul moyen de lutter contre cette maladie est de s’en protéger, masques, gants, visières… On parle alors de gestes barrières, là où on dirait pour d’autres épidémies, RdRD (Réduction des Risques et des Dommages). Dans cette situation, on a l’impression que la RdRD ou l’application des gestes barrières est un tout, englobant dépistage, traitement et prévention.

Pour l’hépatite C, on est aussi en attente d’un vaccin. Mais le dépistage se poursuit pour aboutir à une guérison et une réduction de risques de contamination. Les gestes barrières consistent essentiellement dans l’absence de partage de matériel, l’utilisation à usage unique, la mise en Dasri (déchets d’activités de soins à risques infectieux) pour éviter toute contamination.

Quand la question du dépistage se pose, on hésite entre le dépistage ciblé des usagers de drogues ou le dépistage généralisé. Aujourd’hui, le principal mode de transmission de l’hépatite C est l’usage de drogues.

Il reste moins de 100 000 personnes porteuses de l’hépatite C en France, quelle stratégie faut-il appliquer ? Dépistage généralisé ou dépistage ciblé ? Les deux projets s’affrontent.

Moi j’ai une idée ! Comme les TROD COVID se développent et vont être utilisés dans un vaste programme de dépistage en Ile-de-France avec plus d’un million de tests, pourquoi on ne pourrait pas y adjoindre un dépistage de l’hépatite C ou de la B.

Dépister autrement pour pouvoir traiter différemment.

Pascal Mélin