L’HÉPATANTE N° 17 – MARS 2017

ÉDITO : OUI A LA FRANCOPHONIE DIGESTIVE !  

Les JFHOD c’est-à-dire les Journées Francophones d’Hépato-gastroentérologie et d’Oncologie Digestive se sont tenues à Paris du 23 au 26 mars derniers.

Près de 4400 médecins francophones se sont retrouvés pour échanger sur leurs pratiques et la prise en charge des patients à travers différents pays.
On touchait du bout  des doigts une autre version de l’universalité qui n’est pas centrée sur la France mais sur la francophonie.

Le Québec était le pays invité et nous, français de France, n’avions à présenter que notre vaccination contre l’hépatite B en panne.

Mais, heureusement dès le lundi 27 l’AFEF nous proposait de nouvelles recommandations de la prise en charge de l’hépatite C (Lire).  Recommandations que nous allons critiquer.

Décidément l’universalité ne doit pas être que dans les annonces politiques  même si on se félicite  de l’annonce de Marisol Touraine sur l’harmonisation des prix des traitements (Lire).

Il nous faut, maintenant, faire évoluer l’offre de soin depuis le dépistage jusqu’à la guérison, c’est ce que nous avons rappelé dans notre communiqué de presse (Lire).

L’universalité, c’est aussi  dans les échanges de pratiques, c’est ce que nous retiendrons… Un autre temps se présente à nous…

Pascal Mélin, Président de SOS hépatites fédération

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LA FRANCOPHONIE HEPATANTE…

 

 

Voilà quelques idées à partager

Alors que le dosage de l’alfa foeto proteine (AFP) est décrié par plusieurs sociétés savantes,  l’équipe de Brest a montré qu’il avait une valeur pronostique dans les petits cancers du foie. En dessous de 14ng/ml groupe 1 versus groupe 2 au dessus de 14 ng/ml : la survie à 3 et 5 ans était de 62.8% et 42% dans le groupe 1 contre dans le groupe 2 : 25,2% et 15,3%.

L’éducation thérapeutique se développe ainsi  en Tunisie : on sait que le tabac favorise l’ulcère et sa résistance aux traitements médicamenteux. L’équipe de Tunis a développé des programmes d’éducation spécifique pour contrôler la consommation de tabac. Ainsi avec programme pendant 6 semaines, l’évolution était favorable contre 20 % sans .

L’équipe de Lorient rappelle que la dénutrition est très fréquente en cas de cirrhose et qu’il faut absolument évaluer celle-ci . Ils ont démontré que la mesure du plis tricipital et l’évaluation de la force musculaire par un dynamomètre étaient des outils simples d’évaluation .Mais devant la morbidité, il est important de développer des stratégie de re-nutrition protéiques.

L’équipe de Marrakech  au Maroc  a analysé les connaissances de 100 patients atteints de cirrhose. 47% ne connaissaient pas le nom de leur maladie, 33% connaissaient la cause . Seuls 41% étaient observants et les sources d’information  émanent des médecins dans 88% des cas . L’équipe appelle de tous ses vœux  la création de programme d’éducation thérapeutique.

 

L’équipe de Montréal au Canada a analysé les  GAVE (gastric antral vascular ectasia : ectasie vasculaire de l’antre gastrique). Sur 855 patients atteints de cirrhose, ils ont montré que la NASH générait 3,7 fois plus de GAVE  que les autres causes de cirrhose. Encore des explications physiopathologiques à trouver ,toutes les cirrhoses ne se valent pas.

L’équipe de Tunis en Tunisie a refait le point sur le taux de sodium (natrémie ) chez 103 cirrhotiques pris en charge et démontre que la natrémie basse était en facteur prédictif de complications et de décès.

L’équipe de Créteil démontre que la prise en charge des encéphalopathies chez les patients cirrhotiques est encore mal réalisée par des hépato-gastro entérologues et que les recommandations de l’EASL et l’AASLD sont encore difficilement appliquées.

L’équipe de Cotonou au Bénin a étudié l’intérêt des TROD VHB  sur 417 personnes testés,   24 ont été dépistées porteuses de Ag HBS soit 6%  de la population. L’équipe est enthousiaste sur l’intérêt des TROD VHB…

L’équipe de Rabat au Maroc a rappelé qu’en cas de cirrhose, l’ostéoporose pouvait aller de 30% à 51% en fonction de l’étiologie (record à la CBP). Elle représente un facteur majeur de risque  de fractures d’où l’importance d un diagnostique précoce.

Pour finir un coup de chapeau à l’ancien secrétaire de l’AFEF Victor de Lédinghen qui a rapporté  l’expérience multicentrique  de 26 patients en échec d’un traitement par AAD. Plusieurs patients étaient dans un état gravissime, ils ont été retraités par sofosbuvir/grazoprévir/elbasvir et ribavirine  pendant 16 ou 24 semaines . Tous les patient étaient répondeurs virologiques . Il n y a donc pas a avoir peur des résistances, des stratégies de 2ème ligne existent et sont efficaces.

Oh , que j’aime cette francophonie  quand elle permet de partager toutes ces richesses, voilà un espace d’échanges qu’il faut préserver.

 

 

ON GUÉRIT TOUJOURS DE L’HÉPATITE C… POISSON D’AVRIL !

CPOISSON D'AVRIL’est le titre que vous auriez pu lire, il y a 4 ans sur notre site ! Mais aujourd’hui, le poisson d’avril serait de dire qu’on guérit toujours de l’hépatite B ce qui bien sûr n’est pas encore vrai…

Un comprimé par jour pendant seulement 8 semaines et il ne serait plus nécessaire de faire un génotypage ou une charge virale ! Vous auriez éclaté de rire mais cette fiction humoristique d’hier est notre réalité d’aujourd’hui !

Imaginez la blague des progrès thérapeutiques. Quand les traitements ne comprenaient que l’interféron et la ribavirine qui ne permettaient de guérir que dans à peine 50 % des cas, les spécialistes, y compris les médecins généralistes en lien fort avec les services d’hépatologie pouvaient prescrire et traiter tous les malades. Aujourd’hui, on ne traitait que les formes sévères et donc les patients avec des hépatites minimes, en multi échecs de traitements par interféron ribavirine ne pouvaient pas être retraités par AAD (antiviraux d’action directe, les nouveaux traitements) comique non.

Mais il y a plus drôle encore, imaginez un patient pré-cirrhotique et classé F3 qui n’a pas pu guérir avec les traitements interféron – ribavirine mais dont la fibrose a régressé, le classant alors en F1 et l’excluant ainsi du soin. Ce patient F3 n’aurait-il pas mieux fait de ne pas se traiter, de devenir cirrhotique, alors il aurait été prioritaire pour les traitements par AAD…

Et nous voilà dans le comique absurde.

Et que dire des dossiers de patient présentés en RCP pour lesquels les traitements ont été mis en place par des médecins généralistes en service d’addictologie ou d’hépatologie. Et que s’est-il passé dans des Villes comme Montpellier ? Des contrôles de la sécurité sociale ont été faits et des dossiers classés non conformes à l’AMM. La structure hospitalière s’est donc vue sommée de rembourser plusieurs millions d’euros ! Et ce pour non-respect de l’AMM.

On pourrait encore en rire, mais lorsqu’on sait que dans ce type de contrôle, les médecins de la Sécurité Sociale sont directement intéressés aux sommes récupérées, en touchant un pourcentage… Alors on comprend mieux pourquoi le suivi des dossiers hépatite C est si intéressant !

Mais le vrai poisson d’avril c’est la Ministre de la Santé Marisol Touraine qui nous le fait !

Ça y est, après un an de négociations, l’universalité est là. Tous les prix des nouveaux traitements sont alignés sur une base de 28 000 euros la cure, soit une baisse moyenne de plus de 30%.

Bravo ! Et ce n’est même pas un poisson d’avril ! Les traitements seront toujours trop chers aux yeux des malades. Mais, ce qui importe, c’est que cette innovation thérapeutique ne mette pas en péril le budget et l’équilibre de notre sécurité sociale.

Maintenant, il nous faut mettre en œuvre la réorganisation des soins pour accueillir tous les malades au plus vite car il est difficile de vivre malade quand on sait que l’on peut guérir.

Pascal Mélin

MARISOL TOURAINE LANCE UNE STRATÉGIE GLOBALE D’AMÉLIORATION ET DE PROMOTION DE LA SANTÉ SEXUELLE DES FRANÇAIS

Les mesures contenues dans la Stratégie nationale de santé sexuelle visent, à l’horizon 2030, à :

- placer l’éducation à la sexualité et à la santé sexuelle des plus jeunes au cœur de leurs parcours éducatifs en santé. Il ne s’agit pas seulement de connaissances biologiques, mais aussi de compétences psycho-sociales (réflexion sur le respect mutuel, égalité filles-garçons, réciprocité et consentement des relations à l’autre). Une attention particulière sera portée aux adolescents de moins de 15 ans dont 20 % sont déjà entrés dans la sexualité

-  renforcer l’offre de prévention, de dépistage et d prise en charge en santé sexuelle autour des professionnels de premier recours. Il s’agit notamment de promouvoir la consultation de contraception et de prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) prévue par la convention médicale 2016-2021 pour les jeunes filles mineures et de préparer son extension, à terme, pour les garçons

- maintenir une attention particulière pour les populations vulnérables ou exposées au VIH en renforçant notamment la prévention diversifiée  : accompagner et sécuriser l’accès à la prophylaxie pré-exposition (PrEP) pour certains publics, faciliter l’accès au traitement post-exposition pour le VIH et le virus de l’hépatite B

- en population générale, renforcer et diversifier la prévention des IST et du VIH par la promotion de dispositifs adaptés aux personnes et à leur situation. Le préservatif reste l’outil de prévention privilégié ; de nouvelles stratégies de dépistage seront déployées ; des actions seront mises en place pour augmenter la couverture vaccinale contre le virus de l’hépatite B et le Papillomavirus – HPV

- promouvoir la recherche et l’innovation en santé sexuelle

La stratégie nationale de santé sexuelle a été élaborée en concertation avec l’ensemble des parties prenantes (sociétés savantes, associations d’usagers, organisations représentatives des professionnels de santé, etc.). Elle s’appuie sur le rapport sur la prévention et la prise en charge des IST chez les jeunes du Professeur Patrick Yeni, mais également sur les recommandations du Haut conseil de la santé publique. Les mesures qu’elle contient seront déclinées en région par les Agences régionales de santé sur la base de diagnostics territoriaux.

Le comité de pilotage de cette stratégie, placé sous la présidence du Professeur Patrick Yeni, assurera en étroite collaboration avec la Direction générale de la santé la mise en œuvre de ses orientations et le suivi de son déploiement.

SOS Hépatites a participé à ces travaux, nous avons notamment réaffirmé : 

  • le rôle des CeGIDD comme une structure de vaccination contre les virus de l’hépatite A, B et du papillomavirus selon les recommandations du calendrier vaccinal
  • la nécessité de créer des outils pour informer les usagers des conséquences de la levée ou du maintien de l’anonymat pour les actions d’orientation vers le soin et de vaccination(à la différence des anciens CDAG dont les missions
  • La pertinence de proposer une offre de vaccination globale (VHA/ VHB/ HPV) avant l’entrée en sexualité (filles et garçons)
  • la pertinence d’ associer les actions de dépistage (analyse veineuse)et de vaccination en conseillant un dosage d’anticorps anti HBs aux personnes qui sont réticentes à se faire vacciner pour l’hépatite B du fait qu’elles ne connaissent pas ou plus leur statut vaccinal.

 

 

HÉPATITE C- ACCÈS UNIVERSEL AU TRAITEMENT- TOUJOURS L’ATTENTE

Depuis 34 mois désormais, les Hépatants attendent l’accès universel aux traitements contre l’hépatite C.
Après 3 ans de mobilisation pour l’accès fondamental et constitutionnel d’accès à la santé, des patients restent exclus des soins.

Après les coûts exorbitants des traitements exigés par les laboratoires et le rationnement organisé par les pouvoirs public, le développement d’un marché parallèle de médicaments sur le sol français, un nouveau chapitre de cette histoire s’ouvre.

Depuis le mois de janvier, les professionnels et malades sont face à un double circuit de dispensation.

Les traitements des laboratoires ABBVIE (Viekierax ® et EXviera ®, MSD (Zepatier ®) et BMS (Daklinza®) sont délivrés pour tous les malades, quel que soit leur stade de fibrose. Les cas les plus complexes doivent passer en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP), désormais dégagée d’un rôle de contrôle administratif pour se concentrer sur la sécurisation de la prise en charge.

Les traitements du laboratoire Gilead (Harvoni®et Sofosbuvir ® restent rationnés et délivrés aux personnes remplissant les critères de l’arrêté du 10 juin 2016, notamment un stade de fibrose de stade F2. Pour ces deux traitements, l’ensemble des dossiers doivent continuer à passer en réunion de concertation pluridisciplinaire.

Si vous êtes génotype 1, 4 (concernés par les traitements de ABBVIE, BMS, MSD) ou 3 (BMS et GILEAD mais prioritaires en raison de l’avancée possible de la maladie) vous avez (théoriquement) accès aux traitements quel que soit votre situation. Si vous êtes de génotype 2, 5, 6, vous devez encore attendre…

En bref, si vous arriviez encore à suivre cette folle histoire, vous êtes désormais perdus.

L’accès aux traitements, et l’attente des malades est, en effet, rythmé par les discussions de prix avec les laboratoires.

À croire que la seule institution à s’y retrouver est l’assurance-maladie qui continue à chasser les prescripteurs non autorisés.

Au sein même des services hospitaliers et lieu de RCP, des dossiers sont refusés au motif que les prescripteurs sont des médecins généralistes et que ces traitements ne peuvent être délivrés que par des hépatologues, des infectiologues ou des internistes.

C’est stupide, humiliant pour les professionnels après parfois 20 ans d’expérience de suivi de malades avec les traitements lourds et dévastateurs (Interféron/ ribavirine).

Certains hôpitaux sont sommés de rembourser, les décourageant de fait de s’organiser pour accélérer le rythme des prescriptions.

Quand on pense à l’énergie déployée par tous les acteurs pour l’élaboration de recommandations de prise en charge en 2014 puis en 2016, quand on pense au chemin qu’il nous reste à parcourir pour contrôler l’épidémie.

Ce n’est pas compliqué, c’est tout simplement scandaleux.

HÉPATITE C : LES RECOMMANDATIONS FUTURISTES DE L’AFEF

Nous venons de prendre connaissance ce lundi 27 mars, des recommandations de l’AFEF pour le traitement de l’hépatite C. Ces recommandations que nous attendions tous depuis 3 mois !
Mais, quel étonnement nous avons eu à SOS hépatites en tant que patients, de voir des recommandations qui préconisent l’utilisation de molécules qui ne sont pas encore sur le marché. Nous l’avions déjà vu auparavant avec l’esprit visionnaire de l’AFEF, mais à l’époque, il existait d’autres recommandations avec des molécules alternatives disponibles. Hors, nous pouvons nous apercevoir que les recommandations ne préconisent pour les génotypes 2, 3, 5 et 6 que des molécules qui n’ont pas d’autorisation de mise sur le marché, et dans le génotype 4 qu’une seule combinaison disponible recommandée pour tout le monde alors même que d’autres combinaisons existent.
À l’heure où l’ensemble des acteurs souhaite simplifier et améliorer l’organisation des soins, l’AFEF prend le contrepied en proposant finalement d’attendre les nouvelles molécules pour traiter les patients avec un génotype 2, 3, 5 et 6. Tout simplement Hallucinant !
Comment communiquer autour de ces recommandations venues d’ailleurs ? Comment relayer ces informations aux différents professionnels et acteurs de la lutte contre les hépatites pour qu’ils se les approprient ?
Finalement, la vraie recommandation ne serait-elle pas de garder les recommandations AFEF 2016, en attendant la mise sur le marché des dites nouvelles molécules et donc de ne pas utiliser les recommandations AFEF 2017 ?
Est-ce un poisson d’avril un peu en avance, un coup de pub ou l’AFEF est-elle tombée sur la tête ?

YOZ LANCE SES JOURNÉES BIEN-ȆTRE…

YOZ lance ses journées bien-être…

Ce vendredi 24 mars, le CARRUD YOZ de Charleville-Mézières a réalisé sa première journée bien-être sur une idée proposée et mise en place par Kim et Lucie, deux salariées de SOS Hépatites Champagne-Ardenne.

Le concept de ces journées est simple : la réduction des risques (RDR), c’est de ne pas prendre le risque d’une réduction de bien-être.

On peut prendre soin des gens autrement que par la RDR, l’échange de matériel, ou le dépistage de maladie virale. Cette journée était organisée dans les locaux de Yoz le repas qui était préparé de façon collégiale comportait une soupe puis des croque-monsieur.

Ensuite différentes associations étaient venues ou des professionnels étaient venu gracieusement sur leur temps pour construire cette journée bien être, on pouvait bénéficier de :

1/ Atelier sophrologie et relaxation

2/Esthéticienne pour femmes comme pour homme

3/ Coiffeuse pour brushing ou coupe

4/Le Cegidd était venu parler de contraception

5/La croix rouge était venue parler d’hygiène et mettait aux usagers des kits d’hygiène de première nécessité

6/Le secours catholique avait amené plein de vêtements transformant un bureau en salle d’essayage. Une couturière bénévole était là pour adapter les vêtements en temps réel.

Le soir avant de repartir les usagers recevait un coffret cadeaux bien être confectionné à partir des dons des commerçants de Charleville, il comprenait : échantillon d’eau de toilette, crème, bougie de senteur, sachet de thé, carré de chocolat, recette petit budget, lait pour le corps. Puis les usagers de Charleville repartaient chez eux pendant que l’équipe raccompagnait chez eux les patients que l’on était allé chercher le matin même à Vouzier, Sedan ou Rethel. Pour une première, c’était une totale réussite organisée par main de maître par Kim et Lucie.

Une prochaine journée bien être est déjà prévue le 9 juin, nous souhaitons à toute l’équipe la même réussite. La réduction des risques c’est aussi amené l’usager par tous les moyens possibles à prendre soin de lui.

Mais la plus belle récompense est la conclusion d’un usager : « Une journée comme ça, c’est encore meilleur qu’un shoot d’héroïne est en plus ça ne positive pas le test urinaire »

Rendez-vous au 9 juin

 

L’EAU ET LES HÉPATITES…

L'EAU ET LES HEPATITES

Qui a fait attention au 22 mars et à la Journée mondiale de l’eau ? On en a très peu parlé dans les médias…

Depuis 1993, l’ONU a consacré cette Journée mondiale et a fait de l’accès à l’eau potable une priorité. Car, pour les hommes, elle est synonyme de liberté, de culture, d’énergie et de développement durable.

Nous, pays riches, utilisons de l’eau potable pour nos toilettes alors que 2,4 milliards de personnes n’ont toujours pas accès aux toilettes !

Nous, nous utilisons une eau du robinet potable indistinctement pour boire ou nettoyer nos toilettes.

C’est plutôt choquant, non ?

Ce sont 1 400 enfants qui meurent chaque jour d’avoir consommé de l’eau sale. Pour 1 euro, on peut donner de l’eau potable à 9 enfants pendant 1 mois.

Ce sont 80 % des eaux usées générées par l’activité humaine qui repartent directement dans les rivières ou la mer sans être dépolluées.

Ce sont 1,8 milliards de personnes dans le monde qui boivent de l’eau contaminée par des matières fécales, responsables de diarrhées qui tuent chaque année 315 000 enfants.

L’hépatite A et E sont à mode de transmission oro-fécale. La contamination se fait par la bouche, le virus se rend ensuite dans le foie ce qui lui permet une multiplication colossale puis, il est éliminé par voie fécale et peut contaminer d’autres personnes à nouveau.

Les premières épidémies d’hépatite E ont été décrites en Inde lors de violents orages de mousson, alors que les égouts débordaient et que les eaux de ruissellement et les eaux usées allaient se mélanger au réservoir d’eau potable.

La preuve est faite que lutter contre les hépatites A et E, c’est lutter pour l’hygiène et l’accès à l’eau potable. Et là, il n’y a pas de programme de réduction des risques !

Le droit à l’accès pour tous à de l’eau potable est un droit universel qui devrait figurer à la déclaration des droits de l’homme et du citoyen.

Les fontaines sont en accès libre, la carafe d’eau est gratuite dans les restaurants, le verre d’eau est gratuit dans les bars et ne peut être refusé, mais pensez à moi lorsque vous tirerez la chasse… Et ne riez pas.

L’eau n’appartient à personne, elle ne fait que passer dans notre corps.

Pascal Mélin

RÉDUCTION DES RISQUES EN PRISON : OU SONT LES SERINGUES ?

Communiqué de presse inter-associatif

 

 

Le 27 mars 2017

Nous,  associations d’usagers, de réduction des risques, de professionnels de l’addictologie et de la santé en milieu pénitentiaire, déplorons l’inertie des Pouvoirs publics pour appliquer une politique de prévention des risques en prison.  Un dossier vieux de nombreuses années, que nous avons eu l’espoir de voir aboutir suite à l’adoption de la Loi de Modernisation du Système de Santé. Mais aujourd’hui les arbitrages du ministère de la justice et du premier ministre n’en tiennent pas compte.

Sommes-nous naïfs. Une fois de plus, la direction de l’administration pénitentiaire, bien soutenue par son ministère de tutelle, a accompli son récurrent ouvrage : saboter le processus aboutissant à la mise en place de programmes de seringues en prison. Les arbitrages réduisent le travail interministériel et les nombreuses années de concertation basées sur les études scientifiques, à une seule logique sécuritaire.

Et pourtant, personne n’ose même plus affirmer qu’il n’y a pas de drogues en prison. Il faut le rappeler des usagers de drogues sont en prison et n’ont pas accès à la totalité des dispositifs de prévention du VIH et des hépatites et de soins disponibles en milieu ouvert. L’entrée en prison de l’injecteur de drogues ou le miracle du sevrage instantané…

Dans la réalité, que se passe-t-il ? Les personnes se procurent une seringue (et/ou une aiguille) par différents circuits, sinon un stylo sera détourné de son usage pour servir de corps et une aiguille y sera « adaptée ». Les personnes ne souhaitant pas être identifiées comme des usagers de drogues, les points d’injection ne doivent pas être visibles, ils sont donc cachés. Cela entraine des injections avec des risques élevés car elles sont réalisées en dessous de la ceinture (jambe, pied, artère fémorale…). Les dommages sont terribles et l’administration pénitentiaire ferme les yeux.

Elle ne veut pas voir de seringues dans ses murs. Pourtant, l’évaluation de TOUS les programmes d’échanges de seringues en prison au niveau européen montre non seulement une absence d’incidents mais également une amélioration de la situation sanitaire des détenus injecteurs. Si la D.A.P en venait à tolérer des seringues, celles-ci seraient confinées dans les Unités sanitaires. Comme si chaque prison allait ouvrir une salle de consommation à moindre risque. Cela en serait risible si nous n’avions pas perdu notre humour depuis longtemps.

Malgré tous les principes d’équivalence de soins inscrits dans de nos nombreux textes nationaux et internationaux, la cohérence des politiques de réduction des risques et de drogues s’arrêtera aux portes de la prison, avec tous les risques pour les populations concernées.

Le dernier décret de la Loi de Modernisation du système de Santé ne verra jamais le jour et nous sommes en colère. Les politiques de santé publique sont décidées par l’administration pénitentiaire et non par le ministère de la Santé

Pour autant, nous ne baissons pas les bras et nos organisations demandent :

  • L’application des conclusions du groupe de travail lancé conjointement fin 2012 par la ministre de la Santé et de la Justice sur la RDR en milieu pénitentiaire
  • L’application de la Loi de Modernisation de son Système de Santé et de son article…
  • La mise en place d’un programme d’échanges de seringues en prison  dans une optique de santé publique

Car la réduction des risques en prison est possible. Les expériences internationales le prouvent et comme en ce qui concerne les salles de consommation, la France cessera un jour d’être la vieille tante réactionnaire de la politique des drogues.

Contacts presse :

Contacts presse :

 

AIDES – Christian ANDREO – 06 88 24 61 35

APSEP – Damien MAUILLON : 06 14 64 71 25

ASPMP – Michel DAVID – michel.david.aspmp@gmail.com

ASUD et CHV – Fabrice OLIVET – 06 04 51 33 82

Fédération Addiction – Nathalie LATOUR –06  12 21 07 25

OIP –  François BES – 06 64 94 47 05

Sidaction : Marine CHARLIER –  01 53 26 45 36

SOS Hépatites –  Helene DELAQUAIZE – 06 19 57 44 11

TRT5  – Caroline GASIGLIA, – 06.20.78.64.48

 

NB : Les français favorables ?

à Sondage AIDES/CSA/Libération 2012 :

Les français majoritairement favorables à l’échange de seringues en prison (66%, soit les 2/3)

Voilà avec quoi on s’injecte en détention :

seringue

 

LE SIDACTION A 23 ANS… IL FAUT RÉINVENTER LA SOLIDARITÉ…

SOLIDARITE SIDALe SIDA a été un tsunami émotionnel et un raz-de-marée des solidarités.

Il a modifié profondément la place du malade dans notre système de santé.

La représentation des usagers dans les instances est née de cette épidémie…

Tout le monde voulait exprimer sa solidarité même si au quotidien peu de gens témoignaient de leur tolérance et de leur empathie.

C’est dans ce contexte qu’est né le SIDACTION… Se bouger, faire des actions pour ou contre le SIDA, pour ou contre les malades…

Mais le temps passe, la crise passe par là, l’individualisme aussi, le SIDA ne semble plus faire recette pour créer de la solidarité ni même lever des fonds. Et il n’y a pas que le SIDA, on a appris il y a quelques jours que même le téléthon avait vu ses dons diminuer…

Alors n’attendez pas qu’on se mobilise pour les hépatites ou les maladies du foie. C’est aux malades eux-mêmes de porter la parole plus haut…

Il est pathétique ce ruban rouge dans le coin de la télévision associé à son petit 110…

Le SIDACTION a 23 ans mais pour les malades même si le « vivre avec » s’améliore la stigmatisation est toujours là… Mais elle prend un visage différent, les soignants qui s’étaient mobilisés fortement ne le sont plus. Ainsi, l’admission en maison de retraite d’un patient porteur du VIH est extrêmement difficile, ce qui est inacceptable.

Pour arriver à accueillir des migrants, des handicapés, ou simplement des gens différents, il nous faut aujourd’hui réinventer les solidarités.

L’hépatite C et sa guérison possible, l’hépatite B et ses traitements associés à son vaccin sont une chance pour parler, inventer et être solidaire autrement.

Mais qui est là avec nous pour hurler à l’injustice devant la pénurie de vaccins contre l’hépatite B ? Les malades se sentent trop souvent bien seuls alors, faites une bonne action regardez la télé et si vous culpabilisez faites un don… À votre bon cœur messieurs-dames en attendant que l’on puisse dire à votre bon foie…

Mais là c’est moi qui suis de mauvaise foi.

Pascal Mélin

SOS HÉPATITES MEMBRE FONDATEUR DE L’UNION NATIONALE DES ASSOCIATIONS AGRÉÉES DU SYSTEME DE SANTÉ

SOS Hépatites est membre fondateur de  l’UNAASS, Union des associations agréées du système de santé, créée officiellement  ce 21 mars.

Un bureau provisoire a été nommé, il sera présidé par Edouard Couty qui avait présidé et conduit la mission de mise en place de l’UNAASS, la vice Présidence est assurée par Danièle Desclerc Dulac, déléguée nationale de SOS Hépatites. Nous remercions vivement Danièle pour son inégalable investissement.

 Communiqué de presse du CISS


Le 22 mars 2017

Avec la naissance de l’Union nationale des associations agrééesdu système de santé, la démocratie en santé se renforce.

L’assemblée générale constitutive de l’Union nationale des associations agréées du système de santé, association prévue par l’article 1er de la loi de modernisation de notre système de santé afin de renforcer la légitimité et la reconnaissance de la représentation des usagers, s’est tenue le 21 mars 2017.

Une Union de 73 associations agréées au niveau national
Les associations ayant à ce jour fait la démarche de rejoindre cette nouvelle Union en signant ses statuts, issus d’un travail participatif de coconstruction dans le cadre de la période de préfiguration coordonnée par Edouard Couty, sont au nombre de 73 (cf. liste en document joint).

Le Collectif Interassociatif Sur la Santé s’est lui fondu dans l’Union nationale des associations agréées du système de santé en en adoptant les statuts, cette évolution statutaire ayant fait l’objet d’un vote à l’unanimité en assemblée générale extraordinaire du CISS ce même 21 mars 2017.

L’adhésion à l’Union reste ouverte à toute association agréée au niveau national désireuse de rejoindre ce mouvement, et partageant sa charte de valeurs, pour renforcer la participation associative des représentants des usagers dans le cadre de la démocratie en santé. Les associations agréées régionalement ont quant à elles la possibilité de s’inscrire dans ce même mouvement en s’impliquant, dans les territoires où elles sont présentes, au niveau des délégations régionales (Unions régionales des associations agréées du système de santé). Ces délégations vont être progressivement mises en place, en fonction de la dynamique propre à chaque région, tout au long de l’année 2017.

Un bureau transitoire pour préparer l’élection du Conseil d’administration autour de 8 collèges
Un bureau transitoire de 13 membres a été désigné parmi les représentants des associations signataires particulièrement impliqués dans les travaux de préfiguration de l’Union (cf. composition en document joint).

Sa principale mission est de préparer l’élection du premier Conseil d’administration de l’Union en mettant en place toute la dynamique associative interne liée à la répartition des associations membres en 7 collèges associatifs, auquel vient s’ajouter 1 collège des délégations régionales. La volonté est ainsi d’assurer une juste répartition du nombre d’administrateurs en fonction des différentes familles associatives intervenant dans le vaste champ de la santé, tout en apportant une dimension territoriale à cette approche panoramique de l’action associative en santé.

Le Conseil d’administration devrait être installé par un vote en assemblée générale ordinaire d’ici la fin mai 2017, ce qui permettra de procéder alors à l’élection du bureau de l’Union et de son / sa président(e) afin qu’elle soit pleinement en ordre de bataille.


73 associations signataires des statuts de l’Union nationale des associations agréées du système de santé au 22 mars 2017
AAAVAM , ADMD, Advocacy France, AFA, AFC, AFD, AFDOC Nationale, AFM-Téléthon, AFSA, AFSEP, AFVD, AIDES, AFPric, AFDE, AFH, Alliance Maladies Rares, AFVS, Alcool Ecoute Joies et Santé, Alliance du Cœur, ANDAR, APF, ARGOS 2001, ARSLA, ASBH, Association Amis de la Santé, Association MARFANS, Autisme France, AVIAM, CADUS, CNAFAL, CNAO, Croix Bleue, CLCV, EFAPPE, Epilespie France, E3M, Familles de France, Familles Rurales, Fédération Alccol Assistance, FFAAIR, FFCM, Fibromyalgie France, Fibromyalgie SOS, FNAPSY, FNAIR, FNAR, FNA-TCA, FNATH, France Alzheimer, France Greffes Cœur Poumons, France Parkinson, France Psoriasis, Générations Mouvement, Impatients Chroniques et Associés, La CSF, Le LIEN, LNCC, Renaloo, Schizo Oui, Réseau D.E.S France, SOS Hépatites, Transhépate, UAFLMV, UFC Que Choisir, UFAL, UNAF, UNAFAM, UNAFTC, UNAPECLE, UNAPEI, Vaincre la Mucovicidose, Vie Libre, VMEH.

8 collèges dont sont issus les membres du Conseil d’administration :

  • 7 collèges des associations agréées au niveau national :

o Collège des associations dont l’objet est la défense des intérêts des personnes malades.

o Collège des associations donc l’objet est la défense des intérêts des personnes âgées et retraitées.

o Collège des associations dont l’objet est la défense des intérêts des personnes en situation de handicap.

o Collège des associations dont l’objet est la défense des intérêts des familles, dont l’Union nationale des associations familiales.

o Collège des associations dont l’objet est la défense des intérêts des consommateurs.

o Collège des associations dont l’objet est la défense des intérêts des personnes en situation de précarité.

o Collège des associations dont l’objet principal est la défense et la promotion de la qualité et de la sécurité de la prise en charge, ainsi que celles dont l’objet est la santé environnementale.

  • 1 collège des délégations régionales, les Unions régionales des associations agréées du système de santé.

Contact :
Marc Paris : 01 40 56 94 42 / 06 18 13 66 95 / mparis@unaass.org<mailto:mparis@unaass.org>

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HÉPATITES C, UNE CROISIÈRE THÉRAPEUTIQUE MAIS NON, MESSI !

Nous avions tous éclaté de rire… Mais aujourd’hui, ce projet est devenu réalité…

En effet, il existe un tour-opérateur spécialisé dans les soins qui se nomme TOUR N’CURE et qui propose des croisières sur le Nil associées à un traitement égyptien contre l’hépatite C.

Il fallait trouver un ambassadeur qui soit emblématique et vendeur… C’est là qu’intervient le footballeur vedette Messi, attaquant de pointe du FC Barcelone. Il s’est rendu en Egypte, sur invitation du ministère du tourisme, pour y faire la promotion du tourisme de santé.

Je te promets G, que plus jamais, je ne rirai de tes idées.

Les croisières thérapeutiques sont choquantes, mais elles le sont encore plus dans le cadre de l’hépatologie.

Pascal Mélin


La Dépêche : « Messi en Egypte pour une campagne contre l’hépatite C »
Site internet : http://www.tourncure.com/