POUR UN PRIX NOBEL… QUE L’ON NE DONNERA JAMAIS…

PRIX NOBEL DE MEDECINELe prix Nobel de médecine est habituellement remis à des personnes dont les travaux ou les actions ont permis de comprendre des maladies et de sauver de nombreuses vies.

Parlons du choléra, maladie du passé ? Pas du tout ! Selon l’OMS, le choléra touche encore 4 millions de personnes chaque année et cause le décès de 100 000 d’entre eux. Il y a 3 siècles la maladie était mortelle dans 70 % des cas, actuellement elle ne l’est plus que dans 3 %.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire le vibrion cholérique (qui est l’agent causal du choléra) n’est pas un virus mais une bactérie en forme de virgule. Le choléra est originaire du delta du Gange où il sévit de façon chronique mais il a été responsable de 7 épidémies mondiales : la première en 1817 et la septième de 1961 à 1991. En 1832, la France et la ville de Paris étaient touchées pour la quatrième fois, 100 000 français en sont morts dont 20 000 parisiens parmi lesquels Champollion, Sadi Carnot, et Casimir Perrier (président du Conseil). Les gens mourraient de déshydratation massive, par diarrhée (de 10 à 20 litres de selles par jour). Pour avoir une idée de ces épidémies relisez le livre de Giono « Le hussard sur le toit ».

Avant de mourir, les malades présentaient une cyanose livide et effrayante, c’était « la peur bleue », expression que le choléra nous a laissée dans le langage courant.
L’épidémie de 1971 a été détectée sur le continent sud-américain et a évolué de façon fulgurante en s’étendant à l’Afrique où elle a infecté plus de 1 million de personnes mais on ne dénombra que 5 à 10 000 morts soit 1 % ! Ces bons résultats ne sont pas dus aux progrès thérapeutiques, encore trop difficilement accessibles ; par contre, ils peuvent être expliqués par la connaissance de la maladie…

Le choléra tue par déshydratation et diarrhées. La toxine cholérique agit en bloquant les pompes de fonctionnement de l’intestin grêle qui servent à absorber le sodium, de plus elle active la pompe CFTR qui fait secréter de l’eau et des chlorures expliquant le renforcement de la diarrhée et donc de la déshydratation. On a alors pensé que l’administration d’eau et de sel pourrait contrecarrer la maladie mais il n’en était rien ! La solution : une pompe de secours la SGLT1 qui permet la réabsorption de sodium et d’eau mais qui pour être activée nécessite d’administrer simultanément du glucose. Il suffit de compenser volume pour volume, les pertes hydriques en y ajoutant du sucre. La SRO : Solution de Réhydratation par voie Orale était née. Elle contenait glucose, chlorure de sodium, de potassium, du chlore et des bicarbonates, le résultat était spectaculaire : on survivait alors à la maladie.

Les essais furent menés avec succès au Bangladesh. Mais il faut (encore aujourd’hui) lutter contre les traditions car on croyait alors que pour faire cesser une diarrhée, il ne fallait pas boire, mais c’était juste le contraire.

Il faut donc apprendre à remplir un panier percé en attendant que le corps seul réagisse et guérisse du choléra. Mais il fallait aussi apprendre à toutes ces femmes africaines à fabriquer la SRO : « un quart de litre d’eau, une poignée de sucre et trois pincées de sel. »

Les femmes se sont organisées allant de village en village et de porte en porte pour transmettre la recette et permettre de sauver ce million de personnes. Ce n’est que secondairement que la méthode fut reconnue par l’OMS et étendue à la planète.

Ces femmes, toutes ensembles, méritent le prix Nobel de médecine pour avoir sauvé autant de vie entre 1971 et 1991 ouvrant ainsi le chemin de la reconnaissance de la place des malades et de leurs aidants pour changer les comportements face à une maladie infectieuse, bref un exemple hépatant.

Pascal Mélin

AUJOURD’HUI L’HÉPATITE A SUR RFI…

Aujourd’hui, SOS hépatites était l’invitée de Radio France Internationale dans l’émission de Claire Hédon « PRIORITE SANTE »

Le sujet était l’hépatite A. Cette jaunisse appelée aussi hépatite des camps a trop souvent été perçue comme une maladie bénigne. Maladie qu’il faut avoir faite au moment de l’enfance. En Afrique sub-saharienne, 90 % des enfants ont fait leur hépatite A, avant l’âge de 10 ans et le plus souvent de façon asymptomatique. Pourtant, l’hépatite A, au moment de sa contamination, peut être à l’origine d’une insuffisance hépatique et aboutir au décès du malade (1 fois /1000).

Dans les pays dit riches aujourd’hui moins de 20 % des jeunes adultes ont fait leur hépatite A…  20 % seulement !

Mais, quelles sont les conditions pour déclencher une épidémie d’hépatite A ? Il faut un sujet infecté et donc contagieux, une concentration importante de personnes et une baisse des conditions d’hygiène. Ainsi, les camps des armées ou de réfugiés sont des situations malheureusement idéales pour des épidémies d’hépatite A.

Pendant la guerre de sécession, on dénombra ainsi 52 000 cas de jaunisse, pendant la Première Guerre Mondiale, les conflits dans les Dardanelles provoquèrent une épidémie majeure du côté des troupes françaises et britanniques.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, se sont 5 millions de personnes civiles ou militaires qui furent contaminées. L’épidémie d’hépatite A fut le principal problème sanitaire de l’armée pendant la guerre d’Algérie.

En Yougoslavie, pendant la guerre d’indépendance, l’effondrement des conditions socio-économique et d’hygiène furent responsables d’épidémie d’hépatite A.

La France connaît aujourd’hui une épidémie d’hépatite A dans les milieux gays. L’Italie dans les squats chez les usagers de drogues dans des conditions d’hygiène difficiles. Mais la lutte contre l’hépatite A est celle de l’hygiène, de l’eau potable et de l’accès aux toilettes. Ceci résume les données épidémiologiques l’hépatite A est de transmission oro-fécale.

L’hépatite A, demain sera la maladie du voyage. Les enfants nés dans un pays riche n’ont pas fait leur hépatite A et ne sont donc pas protégés. Le dépistage est alors nécessaire et parfois, une vaccination avant de se rendre en pays ou les risques sont majeures.

Le retraité à qui ses collègues offrent un voyage en Afrique ou en Thaïlande, lui offrent peut-être aussi une contamination par l’hépatite A qui est gravissime 1 fois/50 après 50 ans.

L’hépatite A, un nouveau lien entre L’Afrique et la France.

Pour retrouver l’émission : ici

 

Demain commencera le congrès d’hépatologie européen à Amsterdam : EASL 2017 de nouvelles news à venir …

Pascal Mélin

NOUVEAU RECORD À 92 ANS…

DON D'ORGANESCe n’est pas le nouveau record du tour du lac du Der à vélo par un sénior à la crinière blanche, ce n’est pas non plus, le nouveau record de saut à l’élastique. Non, c’est le nouveau record d’un prélèvement d’organes et en particulier du foie, qui a pu être réalisé chez un donneur de 92 ans !

Alors, qu’il y a quelques années la limite d’âge, pour le don d’organes et pour être accepté sur liste d’attente d’une greffe, était à 70 ans, on constate maintenant que l’âge physiologique est plus important que l’âge civil.

Depuis quelques années, la première indication de greffes est le cancer du foie, même si en une décennie des stratégies thérapeutiques se sont développées de façon considérables. Le nombre de donneurs ne permet cependant pas de faire face à une demande croissante. On espère que l’épidémie de guérisons de l’hépatite C, que vont créer les nouveaux traitements, permettra de faire diminuer le nombre de personnes en stade de cirrhose nécessitant une greffe.

Ainsi les seniors, qui jusque-là présentaient un cancer du foie, ne pouvaient pas prétendre à une greffe. Aujourd’hui, un sénior qui nécessite une greffe de foie peut recevoir un organe d’un autre sénior en coma dépassé, à condition que son état de santé soit satisfaisant.

Voilà une solidarité de tête blanche tout à fait hépatante et n’oubliez pas que l’homme est son propre réservoir de pièces détachées.

Tous les hépatants doivent être des ambassadeurs du don d’organes.

POUR SAUVER DES VIES, IL FAUT AVOIR DIT OUI…

Pascal Mélin

MOI PRÉSIDENT…

PASCAL HEPATANTMoi Président, j’utiliserai mon quinquennat 2017-2022, pour faire de mon temps présidentiel celui de la disparition de l’hépatite C.

En cinq ans, on peut faire disparaître de l’hexagone le virus de l’hépatite C, mais pour cela, il faudra accepter de se faire dépister et faire confiance au corps médical pour soigner et guérir tout le monde.

Pour mener à bien cet objectif, je demanderai un engagement fort de l’industrie pharmaceutique avec des traitements à des coûts raisonnables et raisonnés, qui ne mettront pas en péril la sécurité sociale.

Moi Président, je renforcerai la santé publique et le principe de prévention dans la santé. Ma première action sera de réaffirmer le concept de vaccination, en rendant des vaccins comme l’hépatite B obligatoires.

Moi Président, je mènerai une politique de dépistage pour l’hépatite B et l’hépatite C et j’aiderai les malades à parler de leur maladie. Concernant la vaccination de l’hépatite B, j’inciterai les malades à faire vacciner leur entourage.

Moi Président, je mettrai en place un programme de lutte contre la surcharge pondérale et la stéatose hépatique, épidémie galopante.

Moi Président, je me battrai avec les malades guéris pour obtenir un droit à l’oubli total et non-négociable.

Moi Président, je m’engagerai à donner un nouveau statut à la guérison des maladies chroniques qui nécessiteront un suivi au long cours.

Moi Président, je m’engage à faire un quinquennat hépatant…

Vive la République, vive la France hépatante.

Pascal Mélin

UN MALADE À L’HAS…

On n’y croyait plus ! On avait fini par croire que la Haute Autorité de Santé (HAS) ne s’occupait que de la Santé, en oubliant la maladie et les malades.

Depuis des années, SOS Hépatites demandait que l’HAS accueille en son sein un malade.

La Haute Autorité de Santé qui conseille les politiques, organise notre système de soins en émettant des recommandations et des conduites à tenir.

Jusqu’alors, la HAS n’était constituée que d’experts et de spécialistes. Mais, le malade lui-même n’est-il pas un expert et un spécialiste de la vie avec sa maladie ?

L’absence de malade à l’HAS était pour nous un crime de démocratie sanitaire.

Heureusement, Madame Marisol Touraine, Ministre de la Santé, nous a enfin entendus et vient de nommer Christian Saout comme unique représentant des malades au sein de HAS. Quelle victoire !

Christian Saout, était initialement juge pour enfants dans le centre de la France, puis il a rejoint le monde associatif avec l’épidémie de VIH. Il est devenu président de l’association AIDES de 1998 à 2007, puis membre du Conseil National du SIDA et enfin président du CISS.

La voix des malades sera maintenant entendue et entendable, avant même que les recommandations ou les nouveaux médicaments ne soient diffusés et rendus publics.

Le malade est désormais aux deux extrémités des soins : au départ, puisqu’il participera à la naissance des soins et à la fin puisqu’il en bénéficiera.

Voilà un pas de plus sur le chemin de la démocratie sanitaire.

Bonne chance et nous espérons que Christian Saout sera Hépatant.

Pascal Mélin

L’HÉPATANTE N° 17 – MARS 2017

ÉDITO : OUI A LA FRANCOPHONIE DIGESTIVE !  

Les JFHOD c’est-à-dire les Journées Francophones d’Hépato-gastroentérologie et d’Oncologie Digestive se sont tenues à Paris du 23 au 26 mars derniers.

Près de 4400 médecins francophones se sont retrouvés pour échanger sur leurs pratiques et la prise en charge des patients à travers différents pays.
On touchait du bout  des doigts une autre version de l’universalité qui n’est pas centrée sur la France mais sur la francophonie.

Le Québec était le pays invité et nous, français de France, n’avions à présenter que notre vaccination contre l’hépatite B en panne.

Mais, heureusement dès le lundi 27 l’AFEF nous proposait de nouvelles recommandations de la prise en charge de l’hépatite C (Lire).  Recommandations que nous allons critiquer.

Décidément l’universalité ne doit pas être que dans les annonces politiques  même si on se félicite  de l’annonce de Marisol Touraine sur l’harmonisation des prix des traitements (Lire).

Il nous faut, maintenant, faire évoluer l’offre de soin depuis le dépistage jusqu’à la guérison, c’est ce que nous avons rappelé dans notre communiqué de presse (Lire).

L’universalité, c’est aussi  dans les échanges de pratiques, c’est ce que nous retiendrons… Un autre temps se présente à nous…

Pascal Mélin, Président de SOS hépatites fédération

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LA FRANCOPHONIE HEPATANTE…

 

 

Voilà quelques idées à partager

Alors que le dosage de l’alfa foeto proteine (AFP) est décrié par plusieurs sociétés savantes,  l’équipe de Brest a montré qu’il avait une valeur pronostique dans les petits cancers du foie. En dessous de 14ng/ml groupe 1 versus groupe 2 au dessus de 14 ng/ml : la survie à 3 et 5 ans était de 62.8% et 42% dans le groupe 1 contre dans le groupe 2 : 25,2% et 15,3%.

L’éducation thérapeutique se développe ainsi  en Tunisie : on sait que le tabac favorise l’ulcère et sa résistance aux traitements médicamenteux. L’équipe de Tunis a développé des programmes d’éducation spécifique pour contrôler la consommation de tabac. Ainsi avec programme pendant 6 semaines, l’évolution était favorable contre 20 % sans .

L’équipe de Lorient rappelle que la dénutrition est très fréquente en cas de cirrhose et qu’il faut absolument évaluer celle-ci . Ils ont démontré que la mesure du plis tricipital et l’évaluation de la force musculaire par un dynamomètre étaient des outils simples d’évaluation .Mais devant la morbidité, il est important de développer des stratégie de re-nutrition protéiques.

L’équipe de Marrakech  au Maroc  a analysé les connaissances de 100 patients atteints de cirrhose. 47% ne connaissaient pas le nom de leur maladie, 33% connaissaient la cause . Seuls 41% étaient observants et les sources d’information  émanent des médecins dans 88% des cas . L’équipe appelle de tous ses vœux  la création de programme d’éducation thérapeutique.

 

L’équipe de Montréal au Canada a analysé les  GAVE (gastric antral vascular ectasia : ectasie vasculaire de l’antre gastrique). Sur 855 patients atteints de cirrhose, ils ont montré que la NASH générait 3,7 fois plus de GAVE  que les autres causes de cirrhose. Encore des explications physiopathologiques à trouver ,toutes les cirrhoses ne se valent pas.

L’équipe de Tunis en Tunisie a refait le point sur le taux de sodium (natrémie ) chez 103 cirrhotiques pris en charge et démontre que la natrémie basse était en facteur prédictif de complications et de décès.

L’équipe de Créteil démontre que la prise en charge des encéphalopathies chez les patients cirrhotiques est encore mal réalisée par des hépato-gastro entérologues et que les recommandations de l’EASL et l’AASLD sont encore difficilement appliquées.

L’équipe de Cotonou au Bénin a étudié l’intérêt des TROD VHB  sur 417 personnes testés,   24 ont été dépistées porteuses de Ag HBS soit 6%  de la population. L’équipe est enthousiaste sur l’intérêt des TROD VHB…

L’équipe de Rabat au Maroc a rappelé qu’en cas de cirrhose, l’ostéoporose pouvait aller de 30% à 51% en fonction de l’étiologie (record à la CBP). Elle représente un facteur majeur de risque  de fractures d’où l’importance d un diagnostique précoce.

Pour finir un coup de chapeau à l’ancien secrétaire de l’AFEF Victor de Lédinghen qui a rapporté  l’expérience multicentrique  de 26 patients en échec d’un traitement par AAD. Plusieurs patients étaient dans un état gravissime, ils ont été retraités par sofosbuvir/grazoprévir/elbasvir et ribavirine  pendant 16 ou 24 semaines . Tous les patient étaient répondeurs virologiques . Il n y a donc pas a avoir peur des résistances, des stratégies de 2ème ligne existent et sont efficaces.

Oh , que j’aime cette francophonie  quand elle permet de partager toutes ces richesses, voilà un espace d’échanges qu’il faut préserver.

 

 

ON GUÉRIT TOUJOURS DE L’HÉPATITE C… POISSON D’AVRIL !

CPOISSON D'AVRIL’est le titre que vous auriez pu lire, il y a 4 ans sur notre site ! Mais aujourd’hui, le poisson d’avril serait de dire qu’on guérit toujours de l’hépatite B ce qui bien sûr n’est pas encore vrai…

Un comprimé par jour pendant seulement 8 semaines et il ne serait plus nécessaire de faire un génotypage ou une charge virale ! Vous auriez éclaté de rire mais cette fiction humoristique d’hier est notre réalité d’aujourd’hui !

Imaginez la blague des progrès thérapeutiques. Quand les traitements ne comprenaient que l’interféron et la ribavirine qui ne permettaient de guérir que dans à peine 50 % des cas, les spécialistes, y compris les médecins généralistes en lien fort avec les services d’hépatologie pouvaient prescrire et traiter tous les malades. Aujourd’hui, on ne traitait que les formes sévères et donc les patients avec des hépatites minimes, en multi échecs de traitements par interféron ribavirine ne pouvaient pas être retraités par AAD (antiviraux d’action directe, les nouveaux traitements) comique non.

Mais il y a plus drôle encore, imaginez un patient pré-cirrhotique et classé F3 qui n’a pas pu guérir avec les traitements interféron – ribavirine mais dont la fibrose a régressé, le classant alors en F1 et l’excluant ainsi du soin. Ce patient F3 n’aurait-il pas mieux fait de ne pas se traiter, de devenir cirrhotique, alors il aurait été prioritaire pour les traitements par AAD…

Et nous voilà dans le comique absurde.

Et que dire des dossiers de patient présentés en RCP pour lesquels les traitements ont été mis en place par des médecins généralistes en service d’addictologie ou d’hépatologie. Et que s’est-il passé dans des Villes comme Montpellier ? Des contrôles de la sécurité sociale ont été faits et des dossiers classés non conformes à l’AMM. La structure hospitalière s’est donc vue sommée de rembourser plusieurs millions d’euros ! Et ce pour non-respect de l’AMM.

On pourrait encore en rire, mais lorsqu’on sait que dans ce type de contrôle, les médecins de la Sécurité Sociale sont directement intéressés aux sommes récupérées, en touchant un pourcentage… Alors on comprend mieux pourquoi le suivi des dossiers hépatite C est si intéressant !

Mais le vrai poisson d’avril c’est la Ministre de la Santé Marisol Touraine qui nous le fait !

Ça y est, après un an de négociations, l’universalité est là. Tous les prix des nouveaux traitements sont alignés sur une base de 28 000 euros la cure, soit une baisse moyenne de plus de 30%.

Bravo ! Et ce n’est même pas un poisson d’avril ! Les traitements seront toujours trop chers aux yeux des malades. Mais, ce qui importe, c’est que cette innovation thérapeutique ne mette pas en péril le budget et l’équilibre de notre sécurité sociale.

Maintenant, il nous faut mettre en œuvre la réorganisation des soins pour accueillir tous les malades au plus vite car il est difficile de vivre malade quand on sait que l’on peut guérir.

Pascal Mélin

MARISOL TOURAINE LANCE UNE STRATÉGIE GLOBALE D’AMÉLIORATION ET DE PROMOTION DE LA SANTÉ SEXUELLE DES FRANÇAIS

Les mesures contenues dans la Stratégie nationale de santé sexuelle visent, à l’horizon 2030, à :

- placer l’éducation à la sexualité et à la santé sexuelle des plus jeunes au cœur de leurs parcours éducatifs en santé. Il ne s’agit pas seulement de connaissances biologiques, mais aussi de compétences psycho-sociales (réflexion sur le respect mutuel, égalité filles-garçons, réciprocité et consentement des relations à l’autre). Une attention particulière sera portée aux adolescents de moins de 15 ans dont 20 % sont déjà entrés dans la sexualité

-  renforcer l’offre de prévention, de dépistage et d prise en charge en santé sexuelle autour des professionnels de premier recours. Il s’agit notamment de promouvoir la consultation de contraception et de prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) prévue par la convention médicale 2016-2021 pour les jeunes filles mineures et de préparer son extension, à terme, pour les garçons

- maintenir une attention particulière pour les populations vulnérables ou exposées au VIH en renforçant notamment la prévention diversifiée  : accompagner et sécuriser l’accès à la prophylaxie pré-exposition (PrEP) pour certains publics, faciliter l’accès au traitement post-exposition pour le VIH et le virus de l’hépatite B

- en population générale, renforcer et diversifier la prévention des IST et du VIH par la promotion de dispositifs adaptés aux personnes et à leur situation. Le préservatif reste l’outil de prévention privilégié ; de nouvelles stratégies de dépistage seront déployées ; des actions seront mises en place pour augmenter la couverture vaccinale contre le virus de l’hépatite B et le Papillomavirus – HPV

- promouvoir la recherche et l’innovation en santé sexuelle

La stratégie nationale de santé sexuelle a été élaborée en concertation avec l’ensemble des parties prenantes (sociétés savantes, associations d’usagers, organisations représentatives des professionnels de santé, etc.). Elle s’appuie sur le rapport sur la prévention et la prise en charge des IST chez les jeunes du Professeur Patrick Yeni, mais également sur les recommandations du Haut conseil de la santé publique. Les mesures qu’elle contient seront déclinées en région par les Agences régionales de santé sur la base de diagnostics territoriaux.

Le comité de pilotage de cette stratégie, placé sous la présidence du Professeur Patrick Yeni, assurera en étroite collaboration avec la Direction générale de la santé la mise en œuvre de ses orientations et le suivi de son déploiement.

SOS Hépatites a participé à ces travaux, nous avons notamment réaffirmé : 

  • le rôle des CeGIDD comme une structure de vaccination contre les virus de l’hépatite A, B et du papillomavirus selon les recommandations du calendrier vaccinal
  • la nécessité de créer des outils pour informer les usagers des conséquences de la levée ou du maintien de l’anonymat pour les actions d’orientation vers le soin et de vaccination(à la différence des anciens CDAG dont les missions
  • La pertinence de proposer une offre de vaccination globale (VHA/ VHB/ HPV) avant l’entrée en sexualité (filles et garçons)
  • la pertinence d’ associer les actions de dépistage (analyse veineuse)et de vaccination en conseillant un dosage d’anticorps anti HBs aux personnes qui sont réticentes à se faire vacciner pour l’hépatite B du fait qu’elles ne connaissent pas ou plus leur statut vaccinal.

 

 

HÉPATITE C- ACCÈS UNIVERSEL AU TRAITEMENT- TOUJOURS L’ATTENTE

Depuis 34 mois désormais, les Hépatants attendent l’accès universel aux traitements contre l’hépatite C.
Après 3 ans de mobilisation pour l’accès fondamental et constitutionnel d’accès à la santé, des patients restent exclus des soins.

Après les coûts exorbitants des traitements exigés par les laboratoires et le rationnement organisé par les pouvoirs public, le développement d’un marché parallèle de médicaments sur le sol français, un nouveau chapitre de cette histoire s’ouvre.

Depuis le mois de janvier, les professionnels et malades sont face à un double circuit de dispensation.

Les traitements des laboratoires ABBVIE (Viekierax ® et EXviera ®, MSD (Zepatier ®) et BMS (Daklinza®) sont délivrés pour tous les malades, quel que soit leur stade de fibrose. Les cas les plus complexes doivent passer en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP), désormais dégagée d’un rôle de contrôle administratif pour se concentrer sur la sécurisation de la prise en charge.

Les traitements du laboratoire Gilead (Harvoni®et Sofosbuvir ® restent rationnés et délivrés aux personnes remplissant les critères de l’arrêté du 10 juin 2016, notamment un stade de fibrose de stade F2. Pour ces deux traitements, l’ensemble des dossiers doivent continuer à passer en réunion de concertation pluridisciplinaire.

Si vous êtes génotype 1, 4 (concernés par les traitements de ABBVIE, BMS, MSD) ou 3 (BMS et GILEAD mais prioritaires en raison de l’avancée possible de la maladie) vous avez (théoriquement) accès aux traitements quel que soit votre situation. Si vous êtes de génotype 2, 5, 6, vous devez encore attendre…

En bref, si vous arriviez encore à suivre cette folle histoire, vous êtes désormais perdus.

L’accès aux traitements, et l’attente des malades est, en effet, rythmé par les discussions de prix avec les laboratoires.

À croire que la seule institution à s’y retrouver est l’assurance-maladie qui continue à chasser les prescripteurs non autorisés.

Au sein même des services hospitaliers et lieu de RCP, des dossiers sont refusés au motif que les prescripteurs sont des médecins généralistes et que ces traitements ne peuvent être délivrés que par des hépatologues, des infectiologues ou des internistes.

C’est stupide, humiliant pour les professionnels après parfois 20 ans d’expérience de suivi de malades avec les traitements lourds et dévastateurs (Interféron/ ribavirine).

Certains hôpitaux sont sommés de rembourser, les décourageant de fait de s’organiser pour accélérer le rythme des prescriptions.

Quand on pense à l’énergie déployée par tous les acteurs pour l’élaboration de recommandations de prise en charge en 2014 puis en 2016, quand on pense au chemin qu’il nous reste à parcourir pour contrôler l’épidémie.

Ce n’est pas compliqué, c’est tout simplement scandaleux.